Travestissement et bisexualité chez les Bissu du Pays Bugis - article ; n°1 ; vol.10, pg 121-134
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Description

Archipel - Année 1975 - Volume 10 - Numéro 1 - Pages 121-134
4) Even though, unlike the Toraja, the Bugis are Muslims, they have conserved a certain number of preislamic traditional institutions. The bissu, which Gilbert Hamonic (Paris V University) describes, are without doubt the most remarkable. They are specialists in princely ritual, in charge of the regalia and other matters. One of their principle characteristics is that the male bissu wear femme clothing. The author attempts to define the meaning of this transvesting and to clarify the connection that may exist between the bissu and genuine transvetites (calabai) who, in Southern Celebes, moreover enjoy a completely open public status.
4) Meskipun orang-orang Bugis sudah lama beragama Islam, mereka tetap memelihara sejumlah adat-istiadat pra-Islam. Orang-orang bissu, yang dibicarakan disini oleh Gilbert Hamonic (Universitas Paris V) tak dapat disangkal lagi meru- pakan satu unsur pra-Islam yang paling menonjol ; mereka itu memimpin upacara keluarga ningrat, dan bertugas antara lain untuk memelihara barang-barang pusaka kerajaan. Salah satu ciri mereka adalah bahwa orang-orang bissu laki-laki adalah wadam. Penulis mempelajarinya untuk memberikan batasan arti kewadaman ini serta menerangkan hubungan yang mungkin ada antara orang-orang bissu dan mereka yang disebut calabai atau orang wadam biasa, yang pada umumnya mempunyai status yang diakui masyarakat.
4) Bien que, contrairement aux Toraja, les Bugis soient musulmans, ils ont conservé un certain nombre d'institutions préislamiques. Les bissu, dont nous parle maintenant Gilbert Hamonic (Université de Paris V) en sont sans doute une des plus remarquables. Il s'agit de spécialistes des rituels princiers, chargés entre autres du culte des regalia. Une de leurs principales caractéristiques est que les bissu de sexe masculin sont des travestis. L'auteur s'emploie à définir le sens de ce travestissement et à clarifier les rapports pouvant exister entre les bissu et les invertis (calabai) qui jouissent par ailleurs à Célèbes-Sud d'un statut parfaitement reconnu.
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1975
Nombre de lectures 26
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Gilbert Hamonic
Travestissement et bisexualité chez les "Bissu" du Pays Bugis
In: Archipel. Volume 10, 1975. pp. 121-134.
Citer ce document / Cite this document :
Hamonic Gilbert. Travestissement et bisexualité chez les "Bissu" du Pays Bugis. In: Archipel. Volume 10, 1975. pp. 121-134.
doi : 10.3406/arch.1975.1244
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arch_0044-8613_1975_num_10_1_1244Abstract
4) Even though, unlike the Toraja, the Bugis are Muslims, they have conserved a certain number of
preislamic traditional institutions. The bissu, which Gilbert Hamonic (Paris V University) describes, are
without doubt the most remarkable. They are specialists in princely ritual, in charge of the regalia and
other matters. One of their principle characteristics is that the male bissu wear femme clothing. The
author attempts to define the meaning of this transvesting and to clarify the connection that may exist
between the bissu and genuine transvetites (calabai) who, in Southern Celebes, moreover enjoy a
completely open public status.
ringkasan
4)Meskipun orang-orang Bugis sudah lama beragama Islam, mereka tetap memelihara sejumlah adat-
istiadat pra-Islam. Orang-orang bissu, yang dibicarakan disini oleh Gilbert Hamonic (Universitas Paris
V) tak dapat disangkal lagi meru- pakan satu unsur pra-Islam yang paling menonjol ; mereka itu
memimpin upacara keluarga ningrat, dan bertugas antara lain untuk memelihara barang-barang pusaka
kerajaan. Salah satu ciri mereka adalah bahwa orang-orang bissu laki-laki adalah wadam. Penulis
mempelajarinya untuk memberikan batasan arti kewadaman ini serta menerangkan hubungan yang
mungkin ada antara orang-orang bissu dan mereka yang disebut calabai atau orang wadam biasa,
yang pada umumnya mempunyai status yang diakui masyarakat.
Résumé
4) Bien que, contrairement aux Toraja, les Bugis soient musulmans, ils ont conservé un certain nombre
d'institutions préislamiques. Les bissu, dont nous parle maintenant Gilbert Hamonic (Université de Paris
V) en sont sans doute une des plus remarquables. Il s'agit de spécialistes des rituels princiers, chargés
entre autres du culte des regalia. Une de leurs principales caractéristiques est que les bissu de sexe
masculin sont des travestis. L'auteur s'emploie à définir le sens de ce travestissement et à clarifier les
rapports pouvant exister entre les bissu et les invertis (calabai) qui jouissent par ailleurs à Célèbes-Sud
d'un statut parfaitement reconnu.121
TRAVESTISSEMENT ET BISEXUALITE CHEZ LES "BISSU"
DU PAYS BUGIS.
par Gilbert HAMONIC.
C'est peut-être tenir d'emblée une position injustifiable que de
vouloir mener une enquête ethnographique sur un ensemble de rituels
qui se vide peu à peu de sa logique interne, et dont les officiants eux-
mêmes sont loin d'avoir actuellement l'efficacité pratique qu'ils avaient
autrefois. (*) Le monde dont les bissu sont issus et dont, d'une certaine
manière, ils signifiaient les rapports, tend aujourd'hui à éclater, à se
morceler, à se fragmenter. Par là, le sens, la fonction même de ces
rites perdent lentement de leur réalité, jusque dans la conscience de
ceux qui y participent. De plus, toutes les difficultés d'approche
semblent ici être rassemblées ; car la sphère d'activité des bissu se
situe à la frontière du religieux, du pathologique, du médical, et sans
doute à l'origine n'était-elle pas sans incidence sur le politique lui-
même.
Les bissu sont tout d'abord les responsables du culte des regalia,
appelés ici arajang. Ils sont considérés comme étant en relation avec
les dieux, et à ces fins, ils utilisent des techniques de possession dont
le phénomène de transe semble être l'instrument essentiel. Enfin, nous
insistons sur ce point, le statut de bissu est, aujourd'hui encore,
Les remarques qui suivent essaient de rassembler les quelques informations déjà
connues sur les "bissu" et celles que nous avons pu recueillir au cours d'un
passage au village de Ségéri en août 1973 . Il ne s'agit donc en aucun cas d'un
travail achevé, mais d'une simple tentative de synthèse.
Nous remercions M. PELRAS pour les conseils qu'il nous a donnés et pour les
précisions qu'il a bien voulu nous apporter sur certains termes de langue bugis. 122
véritablement institutionnalisé dans la société bugis, et sanctionné
notamment par des rituels d'initiation et d'intronisation. C'est en ce
sens que, dernier trait distinctif, le travestissement rituel qui caracté
rise leur statut nous semble ne pas être directement assimilable au
phénomène de travestissement "privé" (quoique reconnu) qui est
largement répandu, du moins sous sa forme masculine, à Célèbes-Sud,
et qui revêt divers degrés (2). Nous développerons ce point qui pose
problème.
Mais ce bref rappel de ce que sont les bissu vise d'abord à montrer
que notre choix n'est pas celui d'une "curiosité exotique". Nous pou
vons invoquer à cela plusieurs raisons :
La première, il est vrai, est subjective : leurs dernières manifes
tations ont, dans le contexte actuel, de plus en plus de mal à se maint
enir. Si nous en jugeons par la difficulté que nous avons eu à les
rencontrer, si nous rappelons d'autre part les différents prétextes i
nvoqués par les autorités officielles, tant politiques que religieuses, pour
retarder et même annuler les cérémonies (et notamment la fête du
premier sillon), il est à craindre que, les structures de base qui cons
tituaient le fond de ce statut officiel ayant disparu, les rituels qui s'y
rattachaient et qui y puisaient leur signification, soient appelés eux-
aussi à disparaître à plus ou moins long terme. Bientôt, leur obser
vation directe sera peut-être à jamais perdue.
Ensuite, seconde raison, tout Bugis connait l'existence des bissu,
et même les jeunes, s'ils ne savent pas toujours le symbole de leur
présence, ne les ignorent pas pour autant. Parfaitement bien incluse
dans l'univers de familiarité des habitants, l"institution bissu" suffi
rait peut-être à prouver que notre choix n'est pas seulement ponctuel,
ou purement anecdotique.
Enfin, en dernier lieu, cette institution constitue un point d'appui,
un point d'ancrage important pour qui veut s'intéresser au passé pré
islamique de la société bugis. Même si les bissu se manifestent avant
tout aujourd'hui sur un plan religieux, la relation qui s'instaure au
cours des rituels, la structure même de leur collegium, dessinent cer
tains rapports qui peuvent nous éclairer sur d'autres instances de
l'ancienne société bugis.
Tout ceci pour dire que la présence des bissu ne peut être con
sidérée isolément comme une abstraction; mais que bien au contraire,
elle est partie intégrante d'un ensemble culturel beaucoup plus vaste.
(2) La distinction est cependant loin d'être nette et, nous allons le voir, les quali
ficatifs de "bissu" et de "calabai" (disons pour l'instant "inverti", mais 51 nous
faudra nuancer) tendent à se recouvrir dans la mentalité bugis. 123
Aussi, si une relation se dégage des remarques qui suivent, celle-ci
ne pourra prendre son sens que par rapport aux autres systèmes de
relations de la société bugis toute entière; et c'est peut-être par là
qu'il serait possible de reconstituer les structures originelles de son
organisation.
Ségéri est un village situé à environ 75 km de Makassar, sur la
route de Paré-Paré. Si les bissu sont partout présents dans le pays
bugis, l'intérêt propre de Ségéri provient sans doute du fait qu'ils y
vivent en collegium. Celui-ci comprend une dizaine de personnes,
mais quatre seulement résident en permanence dans la maison où sont
conservés les intruments sacrés et sur laquelle sont d'ailleurs visibles
tvnvpa' laja' (pignons du toit) et les signes extérieurs de noblesse,
sapana (plan incliné servant d'escalier). Ce sont en effet les seuls
bissu célibataires qui vivent dans ce collegium; les autres, mariés et
souvent pères de famille, possèdent leur maison propre dans les alen
tours. Ces derniers mènent une vie familiale et ont un comporte
ment parfaitement normal en dehors des rituels, car c'est à ces seules
occasions qu'ils se réunissent et se travestissent en femme. Notons
donc dès à présent que ce travestissement épisodique de certains
bissu traduit davantage une ambiguité sexuelle qu'une inversi

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