Un atelier de bronziers : sur l École du cratère de Vix - article ; n°1 ; vol.79, pg 50-74
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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1955 - Volume 79 - Numéro 1 - Pages 50-74
25 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1955
Nombre de lectures 26
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

François Villard
Georges Vallet
Un atelier de bronziers : sur l'École du cratère de Vix
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 79, 1955. pp. 50-74.
Citer ce document / Cite this document :
Villard François, Vallet Georges. Un atelier de bronziers : sur l'École du cratère de Vix. In: Bulletin de correspondance
hellénique. Volume 79, 1955. pp. 50-74.
doi : 10.3406/bch.1955.2421
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1955_num_79_1_2421ζο
UN ATELIER DE BRONZIERS :
SUR L'ÉCOLE DU CRATÈRE DE VIX
(Planche II)
La bonne fortune des découvertes archéologiques vient, à deux reprises,
d'attirer l'attention des spécialistes et même du grand public sur les vases
de bronze grecs de l'époque archaïque. Après la trouvaille de Châtillon-
sur-Seine dont Mr R. Jofïroy a su donner sans retard une belle publica
tion (1), voici que le site de Paestum, dont la physionomie se trouve peu à
peu modifiée et heureusement complétée par les fouilles de Mr P. Sestieri,
livre un ensemble de huit vases de bronze à peu près contemporains du
cratère de Vix (2).
Nous voudrions profiter de la découverte de Paestum pour essayer de
situer ce cratère monumental dans la production des ateliers de bronziers
de la fin de l'époque archaïque. C'est précisément ce qui n'a pas encore
été fait et ne pouvait guère l'être avant la publication de R. Jofïroy.
Sans doute les archéologues ont-ils déjà noté certains rapprochements,
parmi les plus évidents, et même exprimé leur sentiment sur l'origine du
vase (3). Mais leurs divergences suggèrent qu'il était prématuré de conclure
avant de s'être livré à une analyse méthodique du style de l'œuvre. Il est
maintenant possible de rechercher si le cratère de Vix reste pour nous une
pièce isolée ou s'il n'est qu'une des plus belles œuvres d'un atelier dont il
(1) R. Joffroy, Le trésor de Vix (MMAI, XLVIII-I), 1954 ; nous avons emprunté à cette
publication (avec l'autorisation des Presses Universitaires que nous ne saurions trop remercier)
nos figures 1, 5, 7, 13, 17 et 24, correspondant respectivement, en totalité ou en partie, aux
pi. VIII, 2, VII, XVI, 2, VI, 2, IX, 2 et XXXIV, 1 des Monuments Piol. Deux détails inédits du
cratère de Vix (flg. 6 et 20) ainsi que les photographies des vases de Sala Gonsilina sont, comme
les figures précédentes, l'œuvre de Mr Franceschi.
(2) P. C. Sestieri, ILN, 23 octobre 1954, p. 681-683 ; La Revue Française, fév. 1955, p. 23-30.
(3) On a suggéré une origine corinthienne (Ch. Picard, RA, 1954, I, p. 77), laconienne (Rumpf,
BVAB, XXIX, 1954 = Mél. Byvanck, p. 8-11), laconienne ou tarentine (Joffroy, Vix, p. 30),
argienne (J. Delepierre, Le sujet de la frise du cratère de Vix, 1954 ; brochure de 31 p., aux éditions
de Boccard) ou même étrusque (R. Bloch et R. Joffroy, RPh, XXVII, 1953, II, p. 17 : ateliers
de bronziers grecs installés en Toscane). ATELIER DE BRONZIERS 51 UN
faudrait alors déterminer la production d'ensemble et les tendances carac
téristiques. C'est le seul but de ce travail. Nous laisserons délibérément de
côté, pour le moment, le problème de l'origine du cratère ou de la locali
sation de l'atelier ; il est, croyons-nous, d'une bonne méthode de séparer
ce qui peut être établi par une série de comparaisons précises et l'interpré
tation plus hypothétique des résultats de cette recherche préliminaire.
Les rapprochements suggérés — et c'est normal — se sont fondés
essentiellement sur la forme du vase : on n'a pas manqué aussitôt
d'évoquer notamment les deux cratères découverts dans les tombes prin-
cières de Trebenichte (1) dont les dimensions sont plus réduites (2) et la
décoration moins riche. Il n'est pas douteux que ces cratères forment,
avec un cratère du Musée de Munich (3), dépourvu de zones figurées, avec
différents restes de vases de même forme (anses ou fragments divers) (4),
un groupe caractéristique dont on peut définir ainsi les traits fonda
mentaux :
Silhouette trapue ; larges anses à volutes dont la partie centrale plate
se relève en forme de berceau ; d'où des rebords élevés portant, sur leur
arête, une file de grosses perles qui, en bas, s'enroulent vers l'extérieur et,
sur leur côté, des languettes creusées ; au bas des anses, figures de
Gorgones et serpents se dressant vers le haut de la vasque ; rebord du
cratère formé d'une moulure ornée des mêmes languettes creusées et
complétée par des bandes décoratives variées ; sur l'épaule, languettes
(1) Picard, CRAI, 1953, p. 178; Bloch et Jofîroy, /. c, p. 2; Picard, Journal de Vamaleur
d'art, 25 janvier 1954, p. 3-4 ; RA, 1954, I, p. 72-73 et 78 ; P. Amandry, ibid., p. 130 ; Joffroy,
Vix, p. 22-27, pi. XIX-XXIII, rapproche du cratère de Vix ceux de Trebenichte, de Munich et
des fragments qui se trouvent dans divers musées d'Europe. Les publications fondamentales pour
les cratères de Trebenichte sont, d'une part, B. Filow, Die archaische Nekropole von Trebenischle
am Ochridasee, 1927, et, d'autre part N. Vulic, JŒAI, XXVII, 1932, p. 19-24, fig. 31-37 ; RA,
1934, I, p. 27, pi. IV et fig. 14.
(2) Les dimensions comparées des différents cratères sont indiqués dans Joffroy, Vix, p. 58,
fig. 9.
(3) J. Sieveking, Mùnchner Jahrb. der bild. Kunsl, 1908, II, p. 1-10, fig. 1-3 et pi. ; Neuge-
bauer, MDA1(R), XXXVIII-XXXIX, 1923-1924, p. 383, fig. 18; Filow, Trebenischle, p. 42-45,
fig. 37-38 ; Lamb, Greek and Roman Bronzes, 1929, pi. 43b et 47a ; Joffroy, Vix, pi. XX, 2 et
XXII, 1.
(4) Anses de bronze du Louvre (de Ridder, Bronzes antiques du Louvre, II, 1915, p. 105-106,
n° 2636, pi. 95 ; Joffroy, Vix, pi. XXII, 2) et de Nîmes, provenant du même cratère, anses du
British Muséum (Walters, Calai, of Bronzes, p. 85, n° 583 ; Joffroy, Vix, pi. XXIII, 1), de l'ancienne
collection de Clercq (de Ridder, Coll. de Clercq, III, p. 268, n° 423, pi. 58 ; Sieveking, op. cit.,
p. 6, fig. 4 ; Joffroy, Vix, pi. XXIII, 2 : l'anse reproduite est celle de la collection de Clercq et
non — comme il est indiqué par erreur — celle de Leningrad trouvée près de Mostanoch), de
Leningrad (A. Podschiwalow, Gaz. Arch., XIII, 1888, p. 79 ss., pi. XIII) ; fragments du rebord
d'un cratère de Delphes (Perdrizet, F. D., V, 1908, p. 129, fig. 481) ; applique de Dodone, du Musée
National d'Athènes, représentant un cavalier (Carapanos, Dodone et ses ruines, 1878, pi. XIII, 1 ;
Zervos, Varlen Grèce, I, fig. 76 ; Neugebauer, Forschungen u. Fortschritte, 1931, p. 193, fig. 1). GEORGES VALLET ET FRANÇOIS VILLARD 52
incisées descendant assez bas sur la vasque ; pied plutôt large en forme
de cloche écrasée, décoré lui aussi de languettes creusées et de rangs de
perles (1).
Mais, à côté de traits communs, ces cratères présentent, dans le
détail de l'ornementation et du style, un certain nombre de points diver
gents, qui, bien avant la découverte de Vix, avaient déjà été soulignés :
c'est ainsi que Payne, discutant — pour la rejeter — la théorie général
ement admise de l'origine corinthienne des vases de Trebenichte, répartit
les cratères ou fragments que nous avons mentionnés en trois groupes
successifs dont l'ordre chronologique serait le suivant (2) :
1. Vers 550 ou un peu avant, cratère de Munich, anses du Louvre et
du British Muséum (trait caractéristique : Gorgone anguipède).
2. Cratères de Trebenichte (Gorgone coupée à mi-corps).
3. Vers 520, anses de Leningrad et de la collection de Clercq (Gorgone
courant).
Cette distinction rapide, fondée sur la forme des Gorgones, mérite
d'être analysée avec plus de précision ; car la comparaison des types de
Gorgones est, à elle seule, significative à un double point de vue : pour la
conception d'ensemble du motif et pour la structure du visage.
Conception du motif. — Les Gorgones des deux premiers
groupes de Payne, dont la tête et les épaules s'insèrent très heureusement
dans le creux de l'anse, entre les enroulements qui terminent les files de
grosses perles, s'opposent aux Gorgones du troisième groupe, qui ne sont
que de simples figures d'applique, sans liaison véritable ni avec l'anse ni
avec les serpents qui, dans un cas, sont même remplacés par des griffons.
Mais, à vrai dire, les Gorgones de Trebenic

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