Un château de pierre vers l an mil (fin Xe-début XIIe siècle). Phase 3 - article ; n°1 ; vol.20, pg 45-57
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Revue archéologique de Picardie. Numéro spécial - Année 2002 - Volume 20 - Numéro 1 - Pages 45-57
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Publié le 01 janvier 2002
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Langue Français
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Monsieur Philippe Racinet
III. Un château de pierre vers l'an mil (fin Xe-début XIIe siècle).
Phase 3
In: Revue archéologique de Picardie. Numéro spécial 20, 2002. pp. 45-57.
Citer ce document / Cite this document :
Racinet Philippe. III. Un château de pierre vers l'an mil (fin Xe-début XIIe siècle). Phase 3. In: Revue archéologique de Picardie.
Numéro spécial 20, 2002. pp. 45-57.
doi : 10.3406/pica.2002.2674
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pica_1272-6117_2002_hos_20_1_2674archéologique de Picardie N° spécial 20 - 2002 Revue
PHASE 3
UN CHÂTEAU DE PIERRE VERS L'AN MIL
FIN Xe-DÉBUT XIIe SIÈCLE
Après avoir constamment fait l'objet de disputes Corbie qu'il tient du comte Gaultier le Blanc. Il fait
tout au long de la première moitié du Xe siècle, le appeler son fils aîné Enguerran, prénom d'un
comte du IXe siècle, Angilram, placé à la tête d'un comté d'Amiens (41) a trouvé à partir de 965 des
possesseurs stables avec le comte Gautier et ses vaste ensemble territorial situé entre Amiénois et
descendants. Cette dynastie des Amiens- Valois en Flandre, mais aussi du comte de Beauvais,
demeure maîtresse jusqu'en 1077. Les comtes Ingobrannus, cité en 923, lié au comte Raoul 1er
neutralisent la menace que pouvait constituer pour d'Amiens et fidèle d'Herbert de Vermandois (45).
leur autorité la fonction épiscopale en la réservant
à un membre de leur famille. Foulques 1er (tl030), 1. UNE CONTINUITÉ D'OCCUPATION À TRAVERS
Foulques II (1030-1058) et Guy 1er (1058-1075) se DEUX BÂTIMENTS PRINCIPAUX (fig. 39)
succèdent d'oncle à neveu sur le siège local et ne
créent pas de difficultés au chef de la maison. Les avant-fosses, les trous de poteau et les fosses de
L'ordre assuré par les comtes est suffisant pour récupération des poteaux de la phase 2 sont recoupés
permettre aux Amiénois de profiter du renouveau ou scellés par deux larges murs parallèles (11 542 et
économique si sensible après l'An Mil et à 11541) et de même type de construction (46), de
l'agglomération de grandir. direction nord-sud et distants d'environ 6 m,
Mais l'ordre comtal n'a pas empêché la région témoignant d'un ensemble (47) de bâtiments en
d'être touchée par le mouvement de la Paix de pierre, au moins en partie car la découverte de
Dieu. Un pacte est conclu entre Ambianenses et nombreux morceaux de torchis laisse supposer
Corbeienses, c'est-à-dire entre habitants des deux l'existence de superstructures plus légères. La
moitiés disjointes du comté d'Amiens primitif. Une permanence des orientations et la présence de
première convention entre 1021 et 1030 est utilisée fosses de récupération de poteaux indiquent une
par les maîtres d'Amiens (comte et évêque) continuité de l'occupation entre les phases 2 et 3.
pour asseoir la tutelle qu'ils exerçaient déjà sur le En effet, ces murs n'ont pas de fondation, sauf
monastère de Corbie (Somme) par le biais de lorsqu'ils recoupent une fosse liée à la pose ou à la
l'avouerie et de la vicomte. Un nouveau pacte, récupération de poteaux de la phase antérieure.
obtenu probablement après la confirmation Nous avons donc actuellement deux bâtiments
pontificale de l'exemption de l'abbaye de Corbie en parallèles, approximativement de direction
1050, déclare que la rencontre annuelle des deux nord-sud et certainement reliés par un mur de type
courtine (48) : dans deux fosses de récupération de communautés a désormais lieu dans la plaine de
Daours, à égale distance des deux villes et non plus poteaux de la phase 2B, il y a des pierres alignées,
à Amiens. probables vestiges d'un mur de jonction entre les
C'est à cette époque que les seigneurs de Boves deux bâtiments (12038 et 12039).
apparaissent dans les textes. Quelques indices
poussent à penser que Dreux de Boves avait
certaines alliances avec la famille des comtes (45) - D. Barthélémy, Les deux âges de la seigneurie banale.
d'Amiens- Valois (42). Lors de la donation de la villa Coucy (XIe-XIIIe siècles), Paris, 1984, p. 65-66.
(46) - Ces deux murs (11 542 en secteur Centre et 11 541 en de Conty par Raoul IV, il figure à la tête des
secteur Nord) ont été arasés à la même altitude : vers 81- témoins du comte (43). Il possède aussi des droits
81,10. Des assises supérieures de 11541 ont été piégées comtaux sur la villa de Cottenchy (44). Fidèle du
lors de la construction de 11 338-11 468 (phases suivantes). comte, Dreux bénéficie du titre de vicomte de (47) - Les deux murs ont des largeurs différentes : envi
ron 1,10 m pour celui situé en secteur Centre (11 542) et
environ 1,60 m pour celui établi en secteur Nord (11 541).
(41) - P. Desportes, « Les origines de la commune (48) - À Château-Thierry, la phase la plus ancienne de la
tour maîtresse quadrangulaire, qui pourrait dater du Xe d'Amiens », Aspects de la Picardie au Moyen Âge, Amiens,
1995, p. 7-23. siècle, correspond à un bâtiment probablement rectangul
(42) - Le père de Dreux, Hugue de Boves, possédait des aire (16-17 m x 12 m) composé de murs dont l'épaisseur
droits et des biens dans la villa comtale de Crépy. dépasse les 1,30 m (présence de réemplois antiques).
(43) - BNF, dom Grenier, vol. LÏÏI, f. 342. Fr.'Blary, « Les fortifications du château de Château-
(44) - J. Roux et A. Soyez, Cartulaire du chapitre de la cathédral Thierry des derniers comtes herbertiens au premier duc
e d'Amiens, Mémoires de la Société des Antiquaires de de Bouillon (XIe-XVIe siècles) », Congrès archéologiques de
Picardie (MSAP), 2 vol., Amiens, 1905-1912, 1. 1, n° 69. France, Aisne méridionale (1990), 1. 1, 1994, p. 142-144.
45 site castrai et prioral de Boves du Xe au XVIIe siècle Le
Les niveaux de circulation comme la première assise radier de craie de la phase 5. Ce mur a été arasé
des murs s'établissent sans rupture sur les sols de la à 80,94: il n'est conservé que sur deux lits qui
phase 2 et scellent les trous de poteau de cette reposent sur un cailloutis jaune compact (à 80,69),
phase antérieure (comme 11439, vers 80,95-80,90). par l'intermédiaire d'une couche de terre noire.
Au nord, le remblai d'égalisation pour la mise en Cependant, quatre lits supplémentaires (niveau
place du mur 11 541 et des sols associés (extérieur et supérieur à 81,44) ont été piégés lors de la construc
intérieur) recouvre deux trous de poteau jointifs tion de 11 267-11 338 (phase 4), au sud.
qui appartiennent aux deux phases des bâtiments Le nettoyage des parois englobées dans les
de bois (phases 2 A et 2B). structures construites postérieures n'a pas permis
de retrouver d'éventuels parements de pierre. Il
Le bâtiment occidental est représenté par le mur est possible que ceux-ci aient été démontés pour
11 542, de direction nord-sud et recoupé très nett réutiliser les pierres taillées dans les nouvelles
ement par l'arase 11337 (phase 4). Sa longueur constructions de la phase 4. Les lits sont composés
(nord-sud) est de 8,70 m et sa largeur comprise de blocs équarris sans réemploi visible, liés avec
entre 1,05 et 1,15 m. Le retour nord mesure 2,60 m de la terre (structure de pierres sèches). Au
de long et 1,33 m de large (49). démontage, les couches de terre damée (50)
Ce mur est composé d'assises arasées à diffé recouvrant les lits de pierres moyennes et
rents niveaux et qui ont été numérotées diff grosses sont apparues bien horizontales.
éremment. Ainsi, du sud vers le nord, 11431 (à De chaque côté de ce mur, des contextes
80,95) repose en partie sur 11 542 (à 80,82), qui viennent s'accrocher. En particulier, vers l'est,
recouvre 11760 (à 80,64). On note la présence des couches noires alternent avec un cailloutis
d'un niveau fin damé et plan (poussière de jaune de même composition, ce qui forme
mortier) entre 11431 et 11542, qui indiquerait un ensemble microstratifié associé au mur.
peut-être deux temps dans la mise en place de ce
bâtiment. Les pierres de ces structures sont L'épaisseur des murs et le type de construction
mélangées à de la terre contenant de nombreux des deux bâtiments, qui n'hésite pas à se fonder
fragments de teguîae. Au démontage, il est apparu dans les fosses antérieures pour renforcer l'

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