Un manuscrit interpolé de la chronique scandaleuse [second article]. - article ; n°1 ; vol.16, pg 412-442
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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1855 - Volume 16 - Numéro 1 - Pages 412-442
31 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1855
Nombre de lectures 19
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Jules Quicherat
Un manuscrit interpolé de la chronique scandaleuse [second
article].
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1855, tome 16. pp. 412-442.
Citer ce document / Cite this document :
Quicherat Jules. Un manuscrit interpolé de la chronique scandaleuse [second article]. In: Bibliothèque de l'école des chartes.
1855, tome 16. pp. 412-442.
doi : 10.3406/bec.1855.461830
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1855_num_16_1_461830с Т.-
UN MANUSCRIT INTERPOLÉ
DE LA
CHRONIQUE SCANDALEUSE1.
La guerre du Bien public en Bourbonnais. Intrigues du duc de Nemours, de l'évoque
de Bayeux et du seigneur du Lau (mai-juin 1465) •
Ledit conte de Dampmartin estant à Moulins , avecques plusieurs
autres grans seigneurs, le duc de Bourbon luy bailla la charge dudit
Moulins et de ses gens d'armes. Et fist ledit conte abatre le boys et la
charpenterie des portaulx de laditte ville. Et fut bruit en ce temps que
le roy alloit assiéger ledit Moulins , et fut jusques à Saint-Poursain :
parquoy ledit duc de Bourbon et autres seigneurs s'en allèrent à Va-
rennes. Pendant lequel temps que ledit duc de Bourbon s'en estoit allé,
arriva le seigneur de Couches et Pierres de Champdieu à Moulins , où
ilz trouvèrent ledit conte de Dampmartin qui les receult moult honno-
rablement; et retourna incontinant ledit duc de Bourbon et autres se
igneurs qui estoient avec luy, audit lieu de Moulins.
Et deux jours après laditte arrivée , le roy qui estoit à Molusson 2,
envoya quérir madame de Bourbon 3 et autres seigneurs, pour savoir si
elle iroit devers le roy, et conclurent que oy : ce qui fut fait. Et furent
envoyés quérir son saufconduit et ostage pour plusieurs gens de bien
pour coropaigner laditte dame; laquelle chose fut faitte, et manda le
roy par4 son saufconduit Robert de Balsae, nepveu dudit conte , qui
eust la conduite de luy mener laditte dame avec autres gens de bien.
Et s'en allèrent où le roy estoit 5. Et fut laditte dame bien receue du
roy, sondit frère, et aussi fut ledit seigneur de Balsae. Et quant laditte
dame eust esté demye journée avec le roy, elle s'en voulloit retourner;
mais le roy ne voulut jusquez au landemain.
1. Voy. ci-dessus, p. 231.
2. Montluçon.
3. Sœur du roi. Il y a ici une lacune évidente dans le texte. On peut la combler en
suppléant et délibérèrent le duc son тагу et autres, etc.
4. Pour daus le ms.
5. 23 mai 1465. 413
Et durant ledit jour, le roy entretint fort ledit seigneur de Balsac et
le voullut retirer d'avec ledit duc de Bourbon ; lequel Balsac respondit
qu'il ne le feroit point sans le congé de monseigneur de Bourbon et de
son oncle, le conte de Dampmartin. Lequel de Balsac dist au roy qu'il
avoit chassé de son service son dit oncle à tort et sans cause. Et le roy,
au département de sa ditte seur, rescripvit à monseigneur de Bourbon,
au conte de Dampmartin et autres seigneurs qui estoient audit Moul
ins, qu'ilz lui renvoyassent ledit seigneur de Balsac , et qu'il luy vou-
loit faire des biens.
En ce mesme temps le roy estant à Moiusson , envoya messire Yvon
du Fou par devers monseigneur de Nemours , qui estoit à Montaigu1,
en luy mandant qu'il allast par devers luy, et que premièrement il luy
envoyast le seigneur de Langhac 2 auquel le roy bailleroit telle seureté
pour ledit monseigneur de Nemours qu'il vouldroit demander. Lors
mondit seigneur de Nemours envoya ledit de Langhac à Moiusson de
vers le roy, lequel à son retour dist à monseigneur de Nemours ce qu'il
s'ensuit : c'est assavoir que le roy offroit luy bailler bonne seurté et
allast devers luy; mais que le Patriarche 3, auquel il avoit parlé, n'es-
toit pas d'oppinion qu'il le deust faire. Et luy rapporta que le Patriar
che luy avoit ouvert une manière par laquelle, se monseigneur de Bour
bon et monseigneur de Nemours vouloient, ilz prendroient le roy ais
ément audit lieu de Moiusson ; et l'avoit chargé de déclairer ladite ma
nière à de Nemours et de le faire savoir audit duc de
Bourbon. La manière estoit telle qui s'ensuit :
Pour cause que le siège estoit pour lors de par le roy à Hérisson 4,
et que à Moiusson avoit peu de gens de guerre avec le roy, et qu'il n'y
avoit fors que sa garde et aucuns de la charge à monseigneur du
Lau et ceulx de l'hostel de monseigneur de Cominge; aussi qu'il sentoit
bien que ceulx de la ville estoient fors enclins à faire pour monsei
gneur de. Bourbon; pareillement qu'ilz se sentoient assez seurs d'au
cuns de la compaignie de monseigneur deTorcy, desquelx monseigneur'
du Lau avoit pour lors la charge, et donc aucuns estoient ses amis et
parens , et qu'il avoit deux portaulx audit Moiusson et bien legiers à
gaigner et tenir : que monseigneur de Bourbon, qui estant pour lors à
1. Montaigu-le-Blin, près de la Palisse.
2. Langeac.
3. Louis de Harcourt, patriarche de Jérusalem et évêque de Baveux, l'un des grands
traîtres que Louis XI avait auprès de lui.
4. Aujourd'hui dans l'arrondissement deMontluçon (Allier). 414
Moulins n'estoit pas loing de Montaigu , pourroit amener avec luy
cinquante ou soixante lances et mondit seigneur de Nemours autant,
et entrer par moyens dedans Molusson et aller tout droit à la maison
du roy; et ne trouveroient pas grant résistance, et se trouveroient les
plus fors ; et pourroient demander mercy et pardon au roy, et soubx
ceste forme, en luy affermant le vouloir servir, trouvoir manière de
pacifier les divisions commancées. Et pour ce que monseigneur de Co-
minge estoit illec, ilz pourroient aller vers luy pour luy persuader à
estre content de ce ; et s'il se monstroit roide et entier , sans vouloir
consentir ad ce, le pourroient détenir en son logis, affrn que par son
moyen laditte forme de faire ne fust empeschée.
Et oultre plus, ledit Patriarche dist qu'il y aideroit fort de sa part,
et que s'il véoit que aucun bruit fust, il se trouveroit aux fenestres
pour démouvoir les entreprinses qu'il verroit, et leur diroit que tout se
fesoit du vouloir du roy.
Lequelles [paroles] furent rapportées à monseigneur de Nemours par
ledit de Langhac, sur le point qu'il vouloit envoyer son séneschal de
la Marche vers monseigneur de Bourbon à Moulins ; et estoit jà ledit
séneschal despeché et prestde monter à cheval pour autres matières.
Lors luy chargea de Nemours dire de point en point à
monseigneur de Bourbon , ainsi comme [le] Patriarche l'avoit chargé
audit de Langhac. Touteffois laditte entreprinse ne fut point mise en
effet, à cause qu'elle sembla trop difficilie à mes ditz seigneurs de
Bourbon et de Nemours. Et néantmoins, durant le voyage dudit sénes
chal, monseigneur de Nemours envoya devers le roy ledit seigneur de
Langhac pour avoir seurté bonne et vallable du roy pour aller devers
luy; par laquelle il requeroit que le roy et les cappitaines estans avec
luy, jurassent sus la yraye croix qu'il n'auroit empeschement à aller,
ne à venir, ne à séjourner. Laquelle luy fut envoyée. Mais devant qu'il
y allast, le Patriarche fut vers luy à Montaigu, où il fut par cinq jours
ou envyron, et lui parla ledit Patriarche de la manière dessusditte, en
luy disant qu'il estoit facille à exécuter , et que derrière l'ostel du roy
avoit ung chemin secret par lequel on pourroit aller seurement jusques
audit hostel.
Et par le conseil dudit Patriarche , mondit seigneur de Nemours fist
assavoir au roy qu'il envoyast devers luy le mareschal de Cominge et
monseigneur du Lau pour l'assurer ; aultrement n'estoit pas délibéré ne
conseillé y aller. Et les demandoit ledit seigneur de Nemours pour
cause qu'ilz estoient les plus fort acompaignez pour lors à l'entour du
roy ; et couchoit ledit du Lau avec le roy. 415
Adonc lesditz de Cominge et du Lau vindrent à Montagu, et jurèrent
publiquement en la main dudit Patriarche que au voyaige ne seroit
riens fait contre ledit de Nemours. Et au moyen de celle seureté, il alla
vers le roy à Molusson avec eulx ; et en allant parlèrent de plusieurs
matières et mesmement de pacifier les divisions; et leur dist qu'il con-
venoit que le roy, pour demourer en son entier, feist trois choses : c'est
assavoir qu'il entretint les seigneurs et leur donnast bonnes et grosses
pensions, qu'il mist sus justice et qu'il soulaigast le peuple. Ce que les
ditz de Cominge et du Lau louèrent assés. Lors s'en alla monseigneur
de Nemours avec les dessusditz à Moulusson devers le roy.
En ce temps, le roy estant à Saint- Poursain, manda de
Nemours aller par devers luy par sauf-conduit; auque

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