Un tricentenaire : 1688 -1988 ; Abraham Duquesne (1610-1688) et la marine de son temps - article ; n°3 ; vol.7, pg 325-345
23 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Un tricentenaire : 1688 -1988 ; Abraham Duquesne (1610-1688) et la marine de son temps - article ; n°3 ; vol.7, pg 325-345

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
23 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Histoire, économie et société - Année 1988 - Volume 7 - Numéro 3 - Pages 325-345
Abstract Abraham Duquesne (1610-1688), fleet commander (1647), then « lieutenant général » of the naval armies (1669), died in Paris on February 1 st 1688. Three hundred years after the death of Duquesne, who remained a Calvinist after the revocation of the Edict of Nantes, Michel Vergé-Franceschi describes in his paper the life and career of the famous officer, born in Dieppe, and emphasizes points that are still obscure in the biography of the man who defeated Ruyter. Duquesne was the son of a Blangy merchant — in the county of Eu — who had been ennobled for his services in the navy. He was trained as a seaman under Ms father's authority, then went to the service of Sweden. He was later to lead in France an outstanding career as a victorious officer general and sail until the age of 74. Through the campaigns (Agosta, Palermo, Stromboli) and the bombardments (Algiers, Genoa) he took part in, he emerges as a competent officer as well as a proud bad-tempered man who had no doubts about his exceptional qualities. He was a pettifogging self-interested Norman, wrangling with his family about money matters and a ruthless businessman. A sincere Protestant, his profond faith cost him the vice- admiralty of the Levant which he deserved but which the King, who was quite fair as a rule, did not eventually grant him to incite him (in vain) to abjuratioa A series of judgments about him by some contemporaries — TourviUe, Colbert, Seignelay, Colbert du Terron, various officers and port administrators — complete the portrait of Duquesne, one of the most prominent seamen of his age.
Résumé Abraham Duquesne (1610-1688), chef d'esca- dre (1647) puis lieutenant général des armées navales (1669) est mort à Paris le 1er février 1688. A l'occasion du tricentenaire de la mort du grand marin demeuré calviniste après la révocation de l'Édit de Nantes, Michel Verjjjé-Franceschi retrace dans son exposé la vie et la carrière de l'illustre dieppois, tout en insistant sur les points qui demeurent obscurs dans la biographie du vainqueur de Ruyter. Duquesne nous y apparaît comme le fils d'un marchand de Blangy — au comté d'Eu — anobli par le service de mer ; comme un matelot élevé sous la férule paternelle, passé ensuite au service de la marine suédoise, avant de mener en France une exceptionnelle carrière d'officier général victorieux, embarqué jusqu'à l'âge de 74 ans. Au fil des campagnes — Agosta, Palerme, Stromboli - ou des bombardements — Alger, Gênes — on découvre un officier compétent, au caractère difficile, conscient de sa valeur, de son unicité ; un Normand procédurier, très « intéressé », chicaneur en famille, dur en affaires ; un protestant sincère, animé d'une foi profonde qui le prive de la vice-amirauté du Levant que ses services - pourtant - lui méritaient et que le Roi, habituellement si juste, s'efforça de ne pas lui donner pour le pousser — mais en vain — à l'abjuration. Différents jugements portés sur Duquesne, par ses contemporains — Tour- ville, Colbert, Seignelay, Colbert du Terron, officiers et intendants des ports — complètent le portrait de ce marin qui fut l'un des plus grands hommes de mer de son temps.
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1988
Nombre de lectures 22
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Michel Vergé Franceschi
Un tricentenaire : 1688 -1988 ; Abraham Duquesne (1610-1688)
et la marine de son temps
In: Histoire, économie et société. 1988, 7e année, n°3. pp. 325-345.
Citer ce document / Cite this document :
Vergé Franceschi Michel. Un tricentenaire : 1688 -1988 ; Abraham Duquesne (1610-1688) et la marine de son temps. In:
Histoire, économie et société. 1988, 7e année, n°3. pp. 325-345.
doi : 10.3406/hes.1988.2355
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/hes_0752-5702_1988_num_7_3_2355Résumé
Résumé Abraham Duquesne (1610-1688), chef d'esca- dre (1647) puis lieutenant général des armées
navales (1669) est mort à Paris le 1er février 1688. A l'occasion du tricentenaire de la mort du grand
marin demeuré calviniste après la révocation de l'Édit de Nantes, Michel Verjjjé-Franceschi retrace dans
son exposé la vie et la carrière de l'illustre dieppois, tout en insistant sur les points qui demeurent
obscurs dans la biographie du vainqueur de Ruyter. Duquesne nous y apparaît comme le fils d'un
marchand de Blangy — au comté d'Eu — anobli par le service de mer ; comme un matelot élevé sous
la férule paternelle, passé ensuite au service de la marine suédoise, avant de mener en France une
exceptionnelle carrière d'officier général victorieux, embarqué jusqu'à l'âge de 74 ans. Au fil des
campagnes — Agosta, Palerme, Stromboli - ou des bombardements — Alger, Gênes — on découvre
un officier compétent, au caractère difficile, conscient de sa valeur, de son unicité ; un Normand
procédurier, très « intéressé », chicaneur en famille, dur en affaires ; un protestant sincère, animé d'une
foi profonde qui le prive de la vice-amirauté du Levant que ses services - pourtant - lui méritaient et que
le Roi, habituellement si juste, s'efforça de ne pas lui donner pour le pousser — mais en vain — à
l'abjuration. Différents jugements portés sur Duquesne, par ses contemporains — Tour- ville, Colbert,
Seignelay, Colbert du Terron, officiers et intendants des ports — complètent le portrait de ce marin qui
fut l'un des plus grands hommes de mer de son temps.
Abstract Abraham Duquesne (1610-1688), fleet commander (1647), then « lieutenant général » of the
naval armies (1669), died in Paris on February 1 st 1688. Three hundred years after the death of
Duquesne, who remained a Calvinist after the revocation of the Edict of Nantes, Michel Vergé-
Franceschi describes in his paper the life and career of the famous officer, born in Dieppe, and
emphasizes points that are still obscure in the biography of the man who defeated Ruyter. Duquesne
was the son of a Blangy merchant — in the county of Eu — who had been ennobled for his services in
the navy. He was trained as a seaman under Ms father's authority, then went to the service of Sweden.
He was later to lead in France an outstanding career as a victorious officer general and sail until the age
of 74. Through the campaigns (Agosta, Palermo, Stromboli) and the bombardments (Algiers, Genoa) he
took part in, he emerges as a competent officer as well as a proud bad-tempered man who had no
doubts about his exceptional qualities. He was a pettifogging self-interested Norman, wrangling with his
family about money matters and a ruthless businessman. A sincere Protestant, his profond faith cost
him the vice- admiralty of the Levant which he deserved but which the King, who was quite fair as a rule,
did not eventually grant him to incite him (in vain) to abjuratioa A series of judgments about him by
some contemporaries — TourviUe, Colbert, Seignelay, Colbert du Terron, various officers and port
administrators — complete the portrait of Duquesne, one of the most prominent seamen of his age.UN TRICENTENAIRE : 1688-1988
ABRAHAM DUQUESNE (1610-1688)
ET LA MARINE DE SON TEMPS
par Michel VERGË-FRANCESCHI
Abstract Résumé
Abraham Duquesne (1610-1688), chef d'esca- Abraham Duquesne (1610-1688), fleet com
dre (1647) puis lieutenant général des armées navales mander (1647), then « lieutenant général » of the na
val armies (1669), died in Paris on February 1 st 1688. (1669) est mort à Paris le 1er février 1688. A l'occa
sion du tricentenaire de la mort du grand marin de Three hundred years after the death of Duquesne, who
meuré calviniste après la révocation de l'Édit de Nant remained a Calvinist the revocation of the Edict
es, Michel Verjjjé-Franceschi retrace dans son exposé of Nantes, Michel Vergé-Franceschi describes in his pa
per the life and career of the famous officer, born in la vie et la carrière de l'illustre dieppois, tout en insis
tant sur les points qui demeurent obscurs dans la bio Dieppe, and emphasizes points that are still obscure in
graphie du vainqueur de Ruyter. Duquesne nous y the biography of the man who defeated Ruyter. Du
apparaît comme le fils d'un marchand de Blangy — quesne was the son of a Blangy merchant — in the
au comté d'Eu — anobli par le service de mer ; comme county of Eu — who had been ennobled for his servi
ces in the navy. He was trained as a seaman under Ms un matelot élevé sous la férule paternelle, passé ensui
te au service de la marine suédoise, avant de mener en father's authority, then went to the service of Swe
den. He was later to lead in France an outstanding caFrance une exceptionnelle carrière d'officier général
victorieux, embarqué jusqu'à l'âge de 74 ans. Au fil reer as a victorious officer general and sail until the
des campagnes — Agosta, Palerme, Stromboli - ou des age of 74. Through the campaigns (Agosta, Palermo,
bombardements — Alger, Gênes — on découvre un of Stromboli) and the bombardments (Algiers, Genoa) he
took part in, he emerges as a competent officer as well ficier compétent, au caractère difficile, conscient de sa
as a proud bad-tempered man who had no doubts valeur, de son unicité ; un Normand procédurier, très
about his exceptional qualities. He was a pettifogging « intéressé », chicaneur en famille, dur en affaires ; un
protestant sincère, animé d'une foi profonde qui le pri self-interested Norman, wrangling with his family
ve de la vice-amirauté du Levant que ses services - about money matters and a ruthless businessman. A
pourtant - lui méritaient et que le Roi, habituellement sincere Protestant, his profond faith cost him the vice-
si juste, s'efforça de ne pas lui donner pour le pousser admiralty of the Levant which he deserved but which
— mais en vain — à l'abjuration. Différents jugements the King, who was quite fair as a rule, did not even
portés sur Duquesne, par ses contemporains — Tour- tually grant him to incite him (in vain) to abjuratioa
A series of judgments about him by some contemporville, Colbert, Seignelay, Colbert du Terron, officiers
et intendants des ports — complètent le portrait de ce aries — TourviUe, Colbert, Seignelay, Colbert du Ter
ron, various officers and port administrators — compmarin qui fut l'un des plus grands hommes de mer de
son temps. lete the portrait of Duquesne, one of the most pro
minent seamen of his age.
Duquesne est un personnage de légende et comme tout personnage devenu mythi
que il est difficile à cerner car les mythes ont leurs panégyristes et leurs détracteurs.
Duquesne toutefois a un avantage sur Jean Bart, Duguaý-Trouin ou Tourville,
c'est que l'historiographie maritime s'est peu penchée sur sa personne et il n'a donc été
ni grandi, ni sali par des faiseurs de mémoires pseudo-authentiques ou de mauvais ro
mans (1). Duquesne en effet est mort le 1er février 1688 à Paris, terrassé par une atta
que d'apoplexie, et les événements postérieurs ont fait que cette date s'est trouvée en
quelque sorte occultée lors de cérémonies qui auraient pu être officielles. L'année du 326 HISTOIRE ÉCONOMIE ET SOCIÉTÉ
centenaire de sa mort, en 1788, la France avait d'autres soucis ; la marine perdait
l'Amiral de Grasse et le bailli de Suffren ; et célébrer la mémoire du grand marin calvi
niste n'apparut pas comme un souci majeur... En 1888 et en 1988, les préparations du
centenaire puis du bi-centenaire de la Révolution française, ont monopolisé une grande
partie des énergies historiques ou universitaires, et Duquesne, une fois encore, fut ou
blié, comme il l'avait été dans les promotions de maréchaux de France, de son vivant,
ou dans son accession à la vice-amirauté du Levant, créée depuis 1669, et qu'il attendit,
toujours en vain, de 1669 à 1688.
Aussi nous remercions vivement M. le Professeur Jean Meyer de nous permettre
dans le cadre de son séminaire, d'attirer l'attention sur Duquesne, le vainqueur de Ruy-
ter, sur Duquesne qui a fait l'

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents