Une industrie post-atérienne de la vallée de la Saoura - article ; n°1 ; vol.61, pg 84-104
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Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1964 - Volume 61 - Numéro 1 - Pages 84-104
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1964
Nombre de lectures 7
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Nicole Chavaillon
Une industrie post-atérienne de la vallée de la Saoura
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1964, tome 61, N. 1. pp. 84-104.
Citer ce document / Cite this document :
Chavaillon Nicole. Une industrie post-atérienne de la vallée de la Saoura. In: Bulletin de la Société préhistorique française.
1964, tome 61, N. 1. pp. 84-104.
doi : 10.3406/bspf.1964.3974
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1964_hos_61_1_3974Une industrie post-atérienne
de la vallée de la Saoura
PAR
Nicole CHAVAILLON *
La vallée de la Saoura, bordée d'un côté par les dunes du
Grand Erg Occidental et de l'autre par un grand plateau pliocène
relayé vers le sud par les Monts d'Ougarta, a révélé en de nombreux
points des sites atériens et néolithiques dont les industries sont, à
l'heure actuelle, bien connues, et situées stratigraphiquement dans
les terrasses alluviales de l'Oued Saoura.
A côté de ces ensembles dont l'étude ne pose pas de difficiles
problèmes, du fait de l'abondance des gisements de surface atériens
et néolithiques largement répartis dans toute la région, il est un
complexe industriel que Mademoiselle Alimen, dès 1955, évoquait
dans sa « Préhistoire de l'Afrique » en ces termes : « Relayant
l'Atérien, et paraissant plus récentes que lui, des industries à lames
se développent au Sahara, qui reposent sur les terrasses de 10 m et
de 5 m de La Saoura, et sont antérieures au dernier remblaiem
ent... » (Alimen H., 1955, p. 190).
Il semble malheureusement que les artisans de cette industrie
aient été peu nombreux et très dépendants du cours de l'oued, car
les points où l'on peut retrouver les vestiges qu'ils ont laissés sont
très rares, tous situés à peu de distance de la Saoura, et les outils
récoltés sont peu abondants.
C'est un gisement de surface appartenant à cette période que
je me propose de présenter ici, malgré les problèmes multiples
soulève son étude, et qui tiennent à sa situation en surface, près
d'une oasis, à l'hétérogénéité probable de l'industrie, et aux patines
d'intensité variée que des conditions de gisement particulières ont
données aux pièces et nucleus.
Malgré toutes ces difficultés, il me semble que la station
d'Hemama présente un intérêt qui rend sa publication nécessaire,
du fait qu'en cet endroit seulement jusqu'à ce jour, un nombre
important d'objets a pu être recueilli, nombre suffisant pour tenter
une étude valable.
(*) Séance du 25 avril 1963. SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 85
Situation géographique.
Les premières dunes du Grand Erg Occidental, qui reposent sur
une surface d'âge villafranchien, sont en cet endroit séparées de
l'oued par des terrasses alluviales dont les différents paliers se
succèdent et descendent progressivement jusqu'au niveau de la
Saoura (voir coupe fig. l)1. Alors que la rive opposée est pratique
ment stérile, toute cette région de la rive gauche est très riche en
vestiges divers, à cause d'une source qui, à l'heure actuelle, sort
encore de la falaise hamadienne avant d'arroser les jardins de la
palmeraie.
Si des populations acheuléennes et atériennes ont vécu au bord
de cette source, les vestiges qu'ils ont laissés de leur activité ont
été enfouis sous la masse (20 à 25 mètres en cet endroit) des sables
saouriens (1), s'ils n'ont pas été emportés par les érosions qui ont
précédé la formation de la terrasse saourienne.
Le Néolithique par contre est partout, sur le sommet de la
terrasse, sur les paliers créés par l'érosion dans ses sables, et jus
qu'au bord même de l'oued, dans les sables guiriens et dans les
marnes grises et blanches qui ont recouvert par endroits les parties
les plus érodées de la terrasse saourienne.
Enfin, c'est dans cette région que fut décelée dès 1955 l'indust
rie qui fait l'objet de la présente note et qui, très abondante, est
maintenant représentée par plusieurs milliers d'objets. Sur un palier
d'érosion de la terrasse saourienne, à 12-13 mètres au-dessus du
niveau actuel de l'oued, des centaines de nucleus, pièces et éclats
jonchaient le sol, plus ou moins enfouis dans les sables superficiels :
éclats bruts à talon lisse, dièdre ou parfois facetté, très nombreux
racloirs appartenant à tous les types, souvent très beaux et régul
iers, nucleus à éclats dont certains de style levalloisien ; se trou
vaient associés à ces pièces des lames à bord abattu, des burins
d'angle assez abondants, des grattoirs et des pièces à contour irr
égulièrement denticulc. Malgré l'allure paléolithique d'une impor
tante partie du matériel, l'ensemble est très différent de l'industrie
atérienne de la région qui comprend des racloirs, mais jamais en
aussi grand nombre ; aucune pièce pcdonculce n'a d'ailleurs été
décelée parmi les 6.000 objets étudiés. La présence de nombreux
burins d'angle, d'un type plus évolué que ceux (toujours rares) de
FAtérieii pose aussi un problème et semble en contradiction avec
celle des racloirs.
De plus, une petite station néolithique à lamelles à dos abattu
très abondantes, rares microlithes géométriques et microburins,
posée sur un petit palier d'érosion à quelques mètres au-dessus du
gisement principal, vient compliquer le problème : un certain
nombre de ses pièces ont glissé sur la pente et sont venues se
mêler aux éclats plus anciens. Il n'est toutefois pas très difficile de
les isoler, ainsi que le montrent les inventaires que le lecteur trou
vera ci-dessous.
(1) Pour les différents ternies de la chronologie quaternaire saharienne, définis
et exposés à plusieurs reprises dans cette revue par Mlle Alimen et par J. Chavaillox, se' le lecteur voudra bien par exemple, au bulletin de la S.P.F.. t. LIX, 1962, reporter,
pp 440-444. SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 86
La possibilité d'un remaniement des pièces, ou d'une partie d'entre elles, à
partir d'un palier plus haut situé ou même de la hamada, doit être écartée. Si l'on
remonte en effet le large vallon d'Hemama perpendiculairement au cours de l'oued,
les pièces disparaissent rapidement et l'on ne rencontre plus que les habituels vestiges
néolithiques, tessons de poterie, petits éclats de silex de la meulière, etc.. Au bord
de la hamada pliocène on trouve des silex ; mais il s'agit d'une tout autre indusuie,
très concassée, recouverte d'une épaisse patine rouge orangé, qui ne peut se confondre
avec les pièces fraîches, à bord tranchant, patinées en blanc lorsqu'elles le sont,
de la station d'Hemama. De Г Atérien se trouve aussi sur la hamada, généralement
groupé dans de petites dépressions (daïas) ; mais, outre le fait qu'au niveau
d'Hemama il n'y a pas d'Atérien sur la hamada, il est certain que des pièces qui
auraient été entraînées par l'érosion sur près d'un kilomètre, après avoir effectué
la rapide descente du plateau, ne pourraient avoir la fraîcheur de tranchant des
racloirs ou des éclats d'Hemama. De plus, des pièces jalonneraient ce trajet entre
hamada et gisement actuel (ce qui n'est pas le cas) ; et des éclats à patine rouge
orangé tels que ceux qui, actuellement, jonchent le bord du plateau pliocène se
retrouveraient à Hemama mêlées à l'industrie, ce qui n'est pas le cas non plus.
Il nous faut donc écarter l'hypothèse d'un transport par les
agents naturels à partir de gisements de surface situés à unr niveau
plus élevé que le fond du vallon d'Hemama.
Situation stratigraphique.
La coupe représentée (fig. 1) montre la position de l'industrie
sur un palier d'érosion de la terrasse saourienne.
Lors des premières visites au gisement, l'aspect moustéroïde de
l'industrie me fit penser à un faciès atérien (bien que l'absence de
pièces pédonculées fût troublante). Mais Г Atérien, lorsqu'il est

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