Essai sur le relief du nord-est Brésilien - article ; n°372 ; vol.69, pg 157-176
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Description

Annales de Géographie - Année 1960 - Volume 69 - Numéro 372 - Pages 157-176
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1960
Nombre de lectures 25
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Jean Demangeot
Essai sur le relief du nord-est Brésilien
In: Annales de Géographie. 1960, t. 69, n°372. pp. 157-176.
Citer ce document / Cite this document :
Demangeot Jean. Essai sur le relief du nord-est Brésilien. In: Annales de Géographie. 1960, t. 69, n°372. pp. 157-176.
doi : 10.3406/geo.1960.14559
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1960_num_69_372_14559157
ESSAI SUR LE RELIEF DU NORD-EST BRÉSILIEN
(Pl. X-XI.)
Qu'il soit permis de rappeler que le Nord-Est du Brésil1 consiste essen
tiellement en un bombement du socle précambrien sur lequel reposent en
discordance des grès et des calcaires secondaires, peut-être crétacés. Il est
limité à l'Est par une flexure. Le réseau hydrographique est à peu près diver
gent, le climat tropical semi-aride et la végétation une brousse épineuse
souvent très claire qu'on nomme la caatinga. L'originalité du relief vient de
l'emboîtement vraiment remarquable d'aplanissements cycliques, de la
juxtaposition de systèmes d'érosion différents, mais aussi d'influences struc
turales encore mal connues. Il est vrai que le travail géographique, dans cette
partie du Brésil plus grande que le Plateau Central français, en est encore
au stade de la reconnaissance2.
I. — Les éléments cycliques du paysage
Bien que les observations précises soient encore rares, les surfaces d'éro
sion qui se combinent ici ont été interprétées différemment. Il faut donc
avant toute chose tenter de les recenser exactement. Dans l'ensemble on
1. Bibliographie sommaire. — A. N. Ab'Saber, O planalto da Borborema, na Paraiba (Bol.
Paul. Geog., mars 1953). — Id., Depressoes periféricas e depressôes semi-aridas no Nordeste
do Brasil (Bol. Paul. Geogr., mars 1956). — G. O. de Anbrade, A Serra Negra uma reliquia
geomorfica e higrofita nos tabuleiros pernambucanos, Recife, 1954. — Id., Os mais récentes niveis
glacioeustaticos na costa pernambucana, Xe assemblée de l'A. G. В., 1955. — D. de Andrade Lima,
Estudos fito geogr aficos de Pernambuco (Inst. Pesquisas Agro. Pern., n° 2, avril 1957. — E. Aubert
de la Rue, Brésil aride, Paris, Gallimard, 1957. — J. Beaujeu-Garnier, Problèmes morphol
ogiques de l'État de Bahia (Bull. A. G. F., mars-avril 1957 [cf. A. de G., janv.-févr. 1957]). —
P. Birot, Morphologie de la région de Recife (Bull. A. G. F., janv.-févr. 1957). — J. Demangeot,
Coordination des surfaces d'érosion du Brésil oriental (c.r. soram. Soc. Géol. Fr., 4 mai 1959). —
J. Dresch, Les problèmes morphologiques du Nord-Est brésilien (Bull. A.G.F., janv.-févr. 1957
[cf. A. de G., janv.-févr. 1957]). — M. Feio, Notas acêrca do relêvo da Paraiba e do Rio
Grande do Norte (Rev. Fac. Fil. Paraiba, 1954, I). — P. Fénelon, La plaine à inselbergs
de Patos (Bull. A. G. F., janv.-févr. 1957). — L. С King, A geomorfologia do Brasil oriental
(Rev. Bras. Geog, avril-juin 1956). — B. Koiffmann Becker, Aplicaçâo de indices climaticos
à caracterizacâo do Nordeste semi-arido (C. Pesquisas Geog. Bras., Rio, 1958). — M. Lacerda
de Melo, Livret guide n° 7 du XVIIIe Congrès Int. Géogr., Rio, 1956. — M. C. de Oliveira
Andrade, O vale do Siriji, Recife, 1958. — A. J. Porto Domingues, Provavel origem das
depressoes observadas no sertâo do Nordeste (Rev. Bras. Geogr., 1953). — Id., Contribuçâo a
geomorfologia da area da folha Paulo Alfonso — O. Valverde, O uso
da terra no Leste da Paraiba (Rev. Bras. Geogr., 1955).
Cartographie. — Carte topographique du Brésil au 1 : 500 000, feuilles Jaguaribe SO et SE,
Paraiba SO, Aracaju NO et NE, Recife NO ; assez médiocre. Pas de carte géologique d'ensemble,
sauf la vieille carte au 1 : 5 000 000. Néanmoins une esquisse géologique provisoire de l'état
de Pernambouc au 1 : 1 000 000 a été dressée par JoÀo de Deus de Oliveira Dias. Les esquisses
géologiques levées par les ingénieurs du pétrole (Conselho Nacionál do Petroleo, Relatorio de
1949) ne concernent que le littoral. Il existe au Centro de Pesquisas de Geografia do Brasil,
à Rio de Janeiro, une très intéressante esquisse géomorphologique polycopiée, à l'échelle du
1 : 2 000 000, et signée Willi Czajka, Gottingen, 1946. Cf. Rev. Bras, de Geogr, 1958.
2. Nos recherches sur le terrain n'ont pu être menées à bien que grâce à l'inépuisable complai
sance des géographes de l'Université de Recife, MM. les professeurs Mario Lacerda de Melo,
Gilberto Osorio de Andrade, Manuel Correa de Oliveira, et de M. Dardano de Andrade Lima,
ngénieur agronome. 158 ANNALES DE GÉOGRAPHIE
retrouve les mêmes éléments que dans l'état de Bahia1, à savoir un complexe
de hautes surfaces, une surface générale des bassins, des niveaux marginaux.
Les hautes surfaces. — La plus ancienne des hautes surfaces est évidem
ment cette vénérable pénéplaine précrétacée que l'érosion exhume, toute
cariée et rubéfiée, de dessous son manteau de grès et de calcaires. Étant
donné l'immense durée de son façonnement (400 millions d'années) son
origine polycyclique est tout à fait probable et elle doit comporter des
monadnocks. Fortement déformée par la tectonique on la retrouve à diverses
altitudes, entre 250 et 1 100 m. Les auteurs semblent avoir tendance à
sous-estimer son extension (pi. X, A).
Une autre surface ancienne, emboîtée dans la surface précrétacée et
beaucoup mieux conservée, tranche pratiquement tous les hauts du terrain :
elle commence à devenir classique sous le nom de surface de Teixeira. On la
retrouve généralement fossilisée sous une carapace ferrugineuse2 et J. Dresch,
qui l'appelle surface « inf racuirasse » 3, la compare à la pénéplaine éogène
d'Afrique. Peut-être correspond-elle à la surface de Vitoria da Gonquista
observée dans l'état de Bahia4. Son âge serait de la fin du Crétacé ou de
l'Éocène. Elle aussi a été fortement disloquée.
Les bassins et les surfaces marginales. — Dans le bassin du Haut Paraiba
le niveau de Teixeira domine de 100 à 200 m au maximum un plateau d'éro
sion, remarquablement monotone parce que pédiplané, auquel on peut
donner le nom de surface des Cariris5. C'est la surface inférieure de la Borbo-
rema de M. Feio, la surface de Campina Grande de P. Birot. L'individualité
de cette surface a donné lieu à discussion et nous y reviendrons, mais nous
avons été finalement amenés à souscrire à l'opinion selon laquelle «la très
grande extension de cette plateforme oblige à la considérer comme un
phénomène majeur»6. Il faut probablement rapporter à ce cycle des Cariris
les vallées mûres qui s'incrustent, ailleurs, dans la surface de Teixeira7.
Son âge est approximativement du milieu du Tertiaire8.
En contrebas des aplanissements précédents, bien encaissée dans la sur
face des Cariris, s'étend au fond des couloirs et des bassins la plus vaste,
la plus plate, la plus obsédante des surfaces brésiliennes (pi. XI, A et B).
Nous l'appellerons surface de Patos. Recouverte de raňas elle résulte
évidemment de la juxtaposition de nombreux pediments9 et elle s'étage, à
divers niveaux entre 300 et 600 m d'altitude. Nous avons donc affaire au
prolongement septentrional des pédiplaines décrites dans l'état de Bahia10.
1. Cf. Beaujeu-Garnier, ouvr. cité.
2. Cf. Feio, ouvr. cité.
3. Cf. Dresch, ouvr. cité, p. 54.
4. Cf. ouvr. cité.
5. Cf. in Birot, cité, p. 70.
6. Cf. Birot, ouvr. cité, p. 70.
7. Cf. Lacerda, ouvr. cité, photos 19 et 25.
8. Cf. Feio, ouvr. cité.
9. Cf. Ab'Saber, Depressoes..., ouvr. cité.
10. Cf. Beaujeu-Garnier, ouvr. cité, p. 5. ESSAI SUR LE RELIEF DU NORD-EST BRÉSILIEN 159
Elle est approximativement datée du Pliocène par des restes de Smilodon.
Or, on a démontré1 qu'à la même époque une reprise d'érosion très agressive,
datée par ses corrélations avec les dépôts détritiques dits des Barreiras,
mordait sauvagement dans la bordure orientale de la Borborema à la lat
itude du Paraiba. Nous avons d'ailleurs fait exactement la même observation
dans l'Agreste du Pernambouc. La conclusion est donc évidente : le cycle
littoral pliocène est contemporain des pédiplanations de l'intérieur.
Enfin, comme à Bahia et en Alagoas on retrouve ici des traces cycliques
pleistocenes. Dans

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