Étude sur la population et l habitat d une région du Sahara algérien : Le Touat - article ; n°3 ; vol.41, pg 443-474
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Étude sur la population et l'habitat d'une région du Sahara algérien : Le Touat - article ; n°3 ; vol.41, pg 443-474

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Description

Revue de géographie alpine - Année 1953 - Volume 41 - Numéro 3 - Pages 443-474
Résumé. — L'auteur, dans une introduction, présente le Touat, immense étendue recouverte de sables mouvants, de pierres et de graviers et bordée à l'Ouest par une suite de bassins qui recueillent l'eau souterraine; une série d'oasis se rangent du Nord au Sud sur une étendue de 170 km. et Adrar est le centre administratif et commercial du Touat. Dans une première partie, l'auteur étudie la population évaluée à 38.384 habitants et insiste sur les réserves qui doivent être apportées aux chiffres officiels. Mais sur une superficie de 210.000 km2 environ, 360 seulement sont cultivés, ce qui donnerait une densité de 105 h. au km2 cultivé. Le nombre des Français ne dépasse pas une centaine. La natalité, la mortalité, la nuptialité sont très fortes aussi bien chez les Blancs (Arabes et Berbères) que chez les Noirs (Nègres et Haratins). Les Arabes sont possesseurs de la plus grande partie des jardins qui sont travaillés par les Noirs; les Berbères, de moins en moins nombreux, habitent les oasis voisines du Gourara. Deux grands partis politiques, ou plus exactement deux clans se partagent le Touat. Les habitants vivent dans des ksour; leur occupation principale est l'entretien des palmeraies et ils se livrent à une petite industrie artisanale. Une puissante émigration et de nombreuses migrations intérieures semblent affecter le pays. Une deuxième partie présente l'habitat et les constructions du Touat. La population du Touat habite soit le ksar entouré de murs et de fortifications, soit la kasba, sorte de château fort saharien. Les maisons, faites d'argile et de poutres de palmier, sont, rudimentaires, ne durent pas plus de 50 ans. Elles forment des cubes de 5 à 6 m. de haut, sans étage et recouverts d'une terrasse. Il existe parfois une étable et un grenier pour conserver les dattes et les grains. Certains villages sont situés sur des collines, d'autres sont protégés par un rempart de dunes. On compte 150 ksour dans le Touat, et ces villages fortifiés rappellent les petites villes européennes du Moyen-âge (tours, fossés, pont). Quant à la kasba, elle est caractérisée par des bastions et des fossés, disposés en forme de carré ou de rectangle avec une tour à chaque coin; elle est habitée par une famille arabe comprenant père, fils, petits-fils, avec leurs familles respectives et leurs serviteurs noirs.
32 pages

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Publié par
Publié le 01 janvier 1953
Nombre de lectures 37
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Karl Suter
Étude sur la population et l'habitat d'une région du Sahara
algérien : Le Touat
In: Revue de géographie alpine. 1953, Tome 41 N°3. pp. 443-474.
Citer ce document / Cite this document :
Suter Karl. Étude sur la population et l'habitat d'une région du Sahara algérien : Le Touat. In: Revue de géographie alpine.
1953, Tome 41 N°3. pp. 443-474.
doi : 10.3406/rga.1953.1105
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rga_0035-1121_1953_num_41_3_1105Résumé
Résumé. — L'auteur, dans une introduction, présente le Touat, immense étendue recouverte de sables
mouvants, de pierres et de graviers et bordée à l'Ouest par une suite de bassins qui recueillent l'eau
souterraine; une série d'oasis se rangent du Nord au Sud sur une étendue de 170 km. et Adrar est le
centre administratif et commercial du Touat. Dans une première partie, l'auteur étudie la population
évaluée à 38.384 habitants et insiste sur les réserves qui doivent être apportées aux chiffres officiels.
Mais sur une superficie de 210.000 km2 environ, 360 seulement sont cultivés, ce qui donnerait une
densité de 105 h. au km2 cultivé. Le nombre des Français ne dépasse pas une centaine. La natalité, la
mortalité, la nuptialité sont très fortes aussi bien chez les Blancs (Arabes et Berbères) que chez les
Noirs (Nègres et Haratins). Les Arabes sont possesseurs de la plus grande partie des jardins qui sont
travaillés par les Noirs; les Berbères, de moins en moins nombreux, habitent les oasis voisines du
Gourara. Deux grands partis politiques, ou plus exactement deux clans se partagent le Touat. Les
habitants vivent dans des ksour; leur occupation principale est l'entretien des palmeraies et ils se livrent
à une petite industrie artisanale. Une puissante émigration et de nombreuses migrations intérieures
semblent affecter le pays. Une deuxième partie présente l'habitat et les constructions du Touat. La
population du Touat habite soit le ksar entouré de murs et de fortifications, soit la kasba, sorte de
château fort saharien. Les maisons, faites d'argile et de poutres de palmier, sont, rudimentaires, ne
durent pas plus de 50 ans. Elles forment des cubes de 5 à 6 m. de haut, sans étage et recouverts d'une
terrasse. Il existe parfois une étable et un grenier pour conserver les dattes et les grains. Certains
villages sont situés sur des collines, d'autres sont protégés par un rempart de dunes. On compte 150
ksour dans le Touat, et ces villages fortifiés rappellent les petites villes européennes du Moyen-âge
(tours, fossés, pont). Quant à la kasba, elle est caractérisée par des bastions et des fossés, disposés
en forme de carré ou de rectangle avec une tour à chaque coin; elle est habitée par une famille arabe
comprenant père, fils, petits-fils, avec leurs familles respectives et leurs serviteurs noirs.ÉTUDE SUR LA POPULATION ET L'HABITAT
D'UNE RÉGION DU SAHARA ALGÉRIEN :
LE TOUAT
par Karl SUTER *
Résumé. — L'auteur, dans une introduction, présente le Touat,
immense étendue recouverte de sables mouvants, de pierres et de gra
viers et bordée à l'Ouest par une suite de bassins qui recueillent l'eau
souterraine; une série d'oasis se rangent du Nord au Sud sur une *
étendue de 170 km. et Adrar est le centre administratif et commercial
du Touat. .
Dans une première partie, l'auteur étudie la population évaluée à
38.384 habitants et insiste sur les réserves qui doivent être apportées
aux chiffres officiels. Mais une superficie de 210.000 km% environ,
360 seulement sont cultivés, ce qui donnerait une densité de 105 h.
au km2 cultivé. Le nombre des Français ne dépasse pas une centaine.
La natalité, la mortalité, la nuptialité sont très fortes aussi bien chez
les Blancs (Arabes et Berbères) que chez les Noirs (Nègres et Haratins).
Les Arabes sont possesseurs de la plus grande partie des jardins qui sont
travaillés par les Noirs; les Berbères, de moins en moins nombreux, habi
tent les oasis voisines du Gourara. Deux grands partis politiques, ou plus
exactement deux clans se partagent le Touat. Les habitants vivent dans
des ksour; leur occupation principale est l'entretien des palmeraies et
ils se livrent à une petite industrie artisanale. Une puissante émigration
et de nombreuses migrations intérieures semblent affecter le pays.
Une deuxième partie présente l'habitat et les constructions du Touat.
La population du Touat habite soit le ksar entouré de murs et de for
tifications, soit la kasba, sorte de château fort saharien. Les maisons,
faites d'argile et de poutres de palmier, sont, rudimentaires, ne durent
pas plus de 50 ans. Elles forment des cubes de 5 à 6 m. de haut, sans
étage et recouverts d'une terrasse. Il existe parfois une étable et un
grenier pour conserver les dattes et les grains. Certains villagesi sont
situés sur des collines, d'autres sont protégés par un rempart de dunes.
On compte 150 ksour dans le Touat, et ces villages fortifiés rappellent
les petites villes européennes du Moyen-âge (tours, fossés, pont). Quant
à la kasba, elle est caractérisée par des bastions et des fossés, disposés
en forme de carré ou de rectangle avec une tour à chaque coin; elle est
habitée par une famille arabe comprenant père, fils, petits-fils, avec
leurs familles respectives et leurs serviteurs noirs.
i Voyage du printemps 1951, subventionné par le fonds pour les recher
ches scientifiques de l'Université de Zurich. 444 к. suTER.
A part les oasis, l'immense étendue du Touat est un « reg »
(240-320 m., s. m.), c'est-à-dire une région peu accidentée, presque
sans végétation et recouverte de sables mouvants, de pierres et de
graviers. A l'Ouest, il est bondé par une suite de « sebkhas », ran
gées l'une derrière l'autre du Nord au Sud. Elles varient d'aspect.
Les unes présentent des bassins peu accentués, entourés de collines
très peu élevées comme à Tamentit, d'autres ont une profondeur
de 40-80 mi. et se détachent du rejg en une pente si prononcée qu'elle
peut adopter le caractère d'une falaise, comme au Bas-Touat. Leur
fond est composé d'<argile saturé de sels divers et souvent fendu en
die gros galets par suite de la chaileur et de la sécheresse. Fréquem
ment il est recouvert d'une couche de sel comestible de plusieurs
centimètres d'épaisseur. Ces bassins permettant le débouché des
conduites d'eau souterraines (foggara) 2 venant toutes de l'Est,
Nord-Est et Sud-Est, les palmeraies doivent se trouver sur leur
bord oriental. Où la pente, est très douce, les jardins s'étendent
insensiblement vers la sebkha.
Dans le Touat, une suite d'oasis se rangent du Nord au Sud sur
une étendue de 170 km. Elle prend son début dans le Haut-Touat
(N<) et se termine dans le Bas-Touat (S.). Entre Adrar et Sali ces
oasis forment même une bande verte de palmeraies presque ini
nterrompue sur 100 km. Au Reggan cependant, elles se groupent en
bouquets de végétation séparés par plusieurs kilomètres de distance,
agréable diversion dans ce paysage aride. A l'écart de cette suite
d'oasis, à 4-12 km. plus à l'Est, s'étendent les jardins de Meraguene,
Tililane, Noum en Nass, Titaf et Rharmianou. Le Haut-Touat
comprend aussi, au Nord d'Adrar, les palmeraies de Sba et Tsabit
qui touchent la région du Gourara.
Adrar est le centre administratif et commercial du Touat. C'est
une agglomération récente, fondée après l'occupation du Touat
par la France. Sa population compte 1.722 habitants (390 ménagies).
Là sont installés environ 80 Européens — lors des chaleurs il en
reste une vingtaine — puis des commerçants, des artisans, des
retraités avec leurs enfants nés dans le pays, tous gens venant du
dehors, soit d'Aïn-Sefra, de Colomb-Béchar, El Goléa ou surtout
de Ghardaia et Metlili.
2 K. Suter, Die Foggara des Touat. Vierteljahrsschrift der Naturforschen-
den Gesellschaft in Zurich, 1952, pp. 145-180. LA POPULATION ET L'HABITAT AU TOUAT. 445
LA POPULATION
Selon le recensement de l'année 1948, le Touat compte 38.384
habitants, dont deux étrangers seulement. Nulle distinction n'est
faite entre les Indigènes et les Français de France qui doivent être
au nombre d'une centaine environ, pas plus que pour les diffé
rentes races, langues et religions. La statistique n'indique pas les
mouvements

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