La méthode du transect appliquée à l analyse urbaine. Un exemple bruxellois - article ; n°1 ; vol.47, pg 77-96
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Description

Revue de géographie de Lyon - Année 1972 - Volume 47 - Numéro 1 - Pages 77-96
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1972
Nombre de lectures 43
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Bernard Jouret
La méthode du transect appliquée à l'analyse urbaine. Un
exemple bruxellois
In: Revue de géographie de Lyon. Vol. 47 n°1, 1972. pp. 77-96.
Citer ce document / Cite this document :
Jouret Bernard. La méthode du transect appliquée à l'analyse urbaine. Un exemple bruxellois. In: Revue de géographie de
Lyon. Vol. 47 n°1, 1972. pp. 77-96.
doi : 10.3406/geoca.1972.1602
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geoca_0035-113X_1972_num_47_1_1602LA MÉTHODE DU TRANSECT
APPLIQUÉE A L'ANALYSE URBAINE
UN EXEMPLE BRUXELLOIS
par Bernard Jouret
L'analyse des structures internes de l'agglomération bruxelloise const
itue un objectif fondamentalement géographique qui permet d'appré
hender des phénomènes distributifs dans leurs interactions avec le système
urbain. « Disséquer » les structures morphologiques et humaines, révéler
leur contenu, étudier leur évolution spatiale et temporelle nous semble
être une bonne méthode d'approche pour définir les fonctions du système,
avec tout ce qu'elles impliquent pour les groupes de population et leur
évolution. De telles recherches nous amènent ainsi à décrire certains
processus d'intégration fonctionnelle de ces groupes dans l'espace
urbain x. Ces mécanismes d'intégration, que nous qualifions de fonc
tionnels compte tenu des relations de fonction existant entre les groupes
et le système urbain, nous paraissent indispensables à saisir pour
comprendre la dynamique urbaine et ses composantes, c'est-à-dire le
fonctionnement de l'agglomération bruxelloise.
Pour des raisons pratiques, nous ne pouvons envisager une telle étude
à l'échelle de toute l'agglomération. Notre attention se portera donc
seulement sur un espace dont les formes et les limites sont celles d'un
transect. Aussi voudrions - nous, dans ces quelques pages, expliquer
l'orientation méthodologique de nos travaux et d'abord l'origine de cette
idée du transect.
1. Le transect écologique
Définition
Le transect écologique est une méthode botanique qui consiste à déter
miner dans la végétation, le long d'une coupe plus ou moins linéaire
réalisée un complexe géo-morphologique, des groupes écologiques
1. Ces recherches ont débuté dans le cadre d'un contrat du Fonds de la Recherche
Fondamentale Collective dont les promoteurs étaient MM. Henri Janne, Jean Morsa
et Henri Nicolai, professeurs à l'Université Libre de Bruxelles. 78 BERNARD JOURET
ou écosociologiques. M. P. Duvigneaud définit ceux-ci comme « une
communauté d'espèces végétales ayant entre elles une certaine affinité
sociologique, c'est-à-dire une tendance historique à se grouper dans des
conditions de milieu déterminées » 2. La détermination des groupes écolo-
giques se fait sur la base d'une étude physique du milieu, plus part
iculièrement des types d'humus parce qu'ils intègrent trois facteurs
édaphiques déterminants : la richesse du sol en bases nutritives, son
régime hydrique et son aération. La méthode du transect consiste donc
à suivre la modification de la végétation selon les gradients de variation
de ces facteurs, en repérant les espèces dominantes sensibles à la
du milieu. Ces espèces rassemblées en groupes écologiques expriment
l'écologie du milieu (suivant cette méthode on utilise des expressions
telles que groupe du moder, groupe du mull actif, groupe du mor...)..
L'association
La végétation qu'on observe sur le terrain est en fait un ensemble
de groupes écologiques qui constituent ce que les botanistes appellent
une association (ou association stationnelle ) . MM. P. Duvigneaud et
M. Tanghe insistent sur le caractère hétérogène de l'association :
« L'association qui se manifeste sur le terrain par sa physionomie, appar
aît comme la somme d'un certain nombre de groupes écologiques imbri
qués les uns dans les autres. Elle est caractérisée par la dominance du
ou des groupes écologiques qui atteignent leur optimum (valeur accumul
ative maximum) dans les conditions du milieu où se développe l'asso
ciation » 3. Les deux schémas ci-contre (figures 1 et 2 extraites d'une
étude de M. Tanghe4), illustrent clairement la méthode et les objectifs
des botanistes que nous venons de citer.
2. Application de la méthode
a l'étude de l'agglomération bruxelloise
Analogie
Nous avons imaginé l'élaboration d'un transect à travers le complexe
urbain bruxellois. Il s'agit d'une coupe de quelques centaines de mètres
2. P. Duvigneaud, La variabilité deb associations végétales, Bulletin de l'Institut
Royal des Sciences Naturelles de Belgique, Tome 78, 1946.
P. Duvigneaud et S. Denayer-de smet, Phytogéochimie des groupes écosociologiques
forestiers de Haute-Belgique, Œcologia Plantarum, Gauthier-Villars, 1970, p. 3.
3. M. Tanghe, La végétation forestière de la vallée de la Semois ardennaise.
Première partie : Les groupes écologiques, Bulletin de l'Institut Royal des Sciences
Naturelles de Belgique, février 1968, p. 5.
4. M. Tanghe, La végétation forestière de la vallée de la Semois ardennaise.
Deuxième partie : Les associations forestières stationnelles de versant. Bulletin de
l'Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique, octobre 1970, p. 5. METHODE DU TRANSECT ET ANALYSE URBAINE 79
S a W N á E у.'.у.ц Sols colluviâux
Sols alluviaux
I I Sols de plateau
Fig. 1 . —* Synthèse des divers biotopes édaphiques de la vallée de la Semois dans un
versant concave où leur différienciation est due à la topographie (orientation et
inclinaison de la pente) et à la géomorphologie. A : rankers colluviaux très
caillouteux ou éboulis ± grossiers; В : rankers colluviaux typiques; C, D, H :
sols bruns acides limono-caillouteux allochtones; E : sols bruns ocreux superficiels;
F : sols bruns acides autochtones ± profonds; G : sols hydromorphes à pseudogley
ou à gley.
Fig. 2. ^- Schéma semi-diagrammatique montrant la. répartition des essences ligneuses
constitutives des associations stationnelles forestières, dans un versant concave de
la vallée de la Semois et sur le plateau qui domine celle-ci. A : Frênaie-érablière
riche en tilleul à grandes feuilles; В : Chênaie-charmaie riche en érable sycomore;
С : Hêtraie de pente riche en charme et érables; D : Chênaie sessiliflore de crête
rocheuse; E : Chênaies-boulaies; F : Hêtraie de plateau; G : Aulnaie alluviale.
1. Fagus sylvatica; 2. Acer pseudoplatanus; 3. Fraxinus excelsior; 4. Tilia platy-
phyllos; 5. Querciis; 6. Carpinus betulus; 7. Betula; 8. Alnits glutinosa. 80 BERNARD JOURET
de large le long de laquelle nous caractérisons les différents éléments
constitutifs. Par rapport au transect écologique botanique, les populat
ions humaines remplacent les populations végétales, tandis que les
différents types d'habitat remplacent les milieux géo-pédologiques. L'obj
ectif est alors de définir des associations humaines en fonction de leur
composition et de leurs structures. Cette méthode, identique à celle des
botanistes dans sa finalité descriptive, aboutit ainsi à la définition de
groupes de population à partir de critères relevant de la géographie
humaine, de la géographie physique et de l'écologie.
Le transect, par la limitation de l'espace étudié, par sa continuité et
par conséquent par la continuité des observations qu'on y fait, offre
l'avantage de permettre une description précise de l'évolution des struc
tures le long d'un profil ainsi qu'une définition des gradients de variation
de facteurs physiques et humains. Ces gradients, mis en relation les uns
avec les autres, permettent d'expliquer, partiellement tout au moins, la
variance de certains facteurs dans l'espace.
Localisation du transect
Le transect qui fait l'objet des recherches actuelles est situé entièr
ement sur le territoire de la commune d'Anderlecht (figure 3). Cette
commune, très étendue puisque sa superficie atteint 17,8 km2 avait, au
31 décembre 1970, une population de 103.753 habitants. Sa grande origi
nalité géographique provient du fait qu'elle s'étend du Pentagone,
c'est-à-dire du vieux noyau historique de la Ville de Bruxelles, jusqu'au
hameau de Neerpede, qui appartien

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