Lamarck et Geoffroy Saint-Hilaire face au problème de l évolution biologique. - article ; n°4 ; vol.25, pg 311-325
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Revue d'histoire des sciences - Année 1972 - Volume 25 - Numéro 4 - Pages 311-325
RÉSUME. — Lamarck, se fondant sur sa physique, semble s'orienter dès 1785 vers la théorie de l'évolution ; après avoir admis l'immense durée des temps géologiques, en 1799, il conçoit une variation très lente et continue des espèces. Geoffroy, évolutionniste dès 1795, crée à partir de 1825 la paléontologie évolutive et admet alors des transformations brusques des espèces par action sur les embryons de certaines modifications du milieu terrestre.
SUMMARY. — Relaying on his Physics, Lamarck directed himself, it seems, from 1785, toward the Theory of Evolution. Having admitted the immense duration of Geologic time, in 1799, he conceived a very slow and continuous variation of species. Geoffroy, an evolutionist since 1795, began in 1825 to create the idea of evolution based on Paleontology and then admitted the sudden transformation of species by action on embryos of certain modifications in the terrestrial environment.
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1972
Nombre de lectures 45
Langue Français
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Extrait

M FRANK BOURDIER
Lamarck et Geoffroy Saint-Hilaire face au problème de
l'évolution biologique.
In: Revue d'histoire des sciences. 1972, Tome 25 n°4. pp. 311-325.
Résumé
RÉSUME. — Lamarck, se fondant sur sa physique, semble s'orienter dès 1785 vers la théorie de l'évolution ; après avoir admis
l'immense durée des temps géologiques, en 1799, il conçoit une variation très lente et continue des espèces. Geoffroy,
évolutionniste dès 1795, crée à partir de 1825 la paléontologie évolutive et admet alors des transformations brusques des
espèces par action sur les embryons de certaines modifications du milieu terrestre.
Abstract
SUMMARY. — Relaying on his Physics, Lamarck directed himself, it seems, from 1785, toward the Theory of Evolution. Having
admitted the immense duration of Geologic time, in 1799, he conceived a very slow and continuous variation of species.
Geoffroy, an evolutionist since 1795, began in 1825 to create the idea of evolution based on Paleontology and then admitted the
sudden transformation of species by action on embryos of certain modifications in the terrestrial environment.
Citer ce document / Cite this document :
BOURDIER FRANK. Lamarck et Geoffroy Saint-Hilaire face au problème de l'évolution biologique. In: Revue d'histoire des
sciences. 1972, Tome 25 n°4. pp. 311-325.
doi : 10.3406/rhs.1972.3305
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhs_0151-4105_1972_num_25_4_3305Lamarck et Geoffroy Saint-Hilaire
face au problème de révolution biologique
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évolutionniste dès 1795, crée à partir de 1825 la paléontologie évolutive et admet
alors des transformations brusques des espèces par action sur les embryons de
certaines modifications du milieu terrestre.
SUMMARY. — Relaying on his Physics, Lamarck directed himself, it seems,
from 1785, toward the Theory of Evolution. Having admitted the immense duration
of Geologic time, in 1799, he conceived a very slow and continuous variation of species.
Geoffroy, an evolutionist since 1795, began in 1825 to create the idea on evolution
based on Paleontology and them admitted the sudden transformation of species by
action on embryos of certain modifications in the terrestrial environment.
Saint- Les deux grands ouvrages consacrés à Etienne Geoffroy
Hilaire, par son fils Isidore en 1847 et par Th. Cahn en 1962 (1),
ne font qu'une place restreinte à sa théorie de l'évolution. Celle-ci
avait été analysée par Quatrefages et Edmond Perrier, qui avaient
souligné combien elle s'écartait de la conception de Lamarck (2) ;
celui-ci admettait des transformations des espèces infiniment lentes
et Geoffroy, au contraire, des transformations brusques. Nous
voudrions essayer de montrer que Lamarck et Geoffroy, au cours
de leur carrière parallèle de professeur de zoologie au Muséum, se
sont influencés mutuellement ; mais l'orientation différente de
leur pensée pourrait expliquer, dans une certaine mesure, leurs
divergences sur le mode de transformation des espèces.
Lamarck a reconnu lui-même qu'il avait longtemps cru à la
(1) I. Geoffroy Saint-Hilaire, Vie... ďEtienne Geoffroy Saint-Hilaire... Paris
1847 (voir p. 42, 70, 112, 121, 131, 375) ; Th. Cahn, La vie et Vœuvre ďE. Geoffroy
Saint-Hilaire, Paris, 1963 (voir p. 236-242).
(2) A. de Quatrefages, Darwin et ses précurseurs français, 2e édit., Paris, 1892
(voir p. 69-77) ; Ed. Perrier, La philosophie zoologique avant Darwin, 2e édit., Paris,
1886, p. 92-141. 312 REVUE D'HISTOIRE DES SCIENCES
fixité des espèces (3). Mais, dès 1785, et peut-être même dès 1776,
date de la première rédaction de ses Recherches sur les causes des
principaux faits physiques, il semble pressentir la structure générale
de sa future théorie ; d'après lui les substances organiques, issues
des dépouilles végétales et animales qui se fossilisent, se dégradent
avec le temps ; les terreaux et les lignites, par perte du calorique,
deviennent des marnes puis des calcaires et aboutissent aux
substances cristallines des montagnes primitives et finalement au
quartz. En opposition à cette dégradation de la matière, Lamarck
admettait une gradation des végétaux et des animaux, des plus
simples aux plus complexes (4), mais sans enchaînement des espèces
vivantes entre elles, puisqu'il était convaincu de leur fixité ; un
tableau manuscrit remontant à cette période explicite son point
de vue (5).
Si Lamarck était fixiste, il s'intéressait cependant aux problèmes
de non- fixité des espèces, qui était alors banale (6) ; en 1794, il
fonde avec Haiiy et quelques autres naturalistes de ses amis un
éphémère Journal d'Histoire naturelle, où il accueille un long article
du naturaliste suisse Louis Reynier qui décrit de façon magistrale
les transformations subies par les espèces végétales sous l'influence
du climat et du milieu ; dans ce même Journal, Antoine-Nicolas
Duchesne évoque le « fraisier de Versailles », espèce présumée
nouvelle, apparue subitement en 1761 ; elle se reproduisait par
graines, avec retour au type ancestral d'un quart ou d'un tiers
des individus ; Duchesne en conclut que les genres sont fixes et les
espèces variables. Bien plus, dans cet éphémère périodique, Lamarck
lui-même affirme la nécessité, pour celui qu'il appelle le philosophe-
naturaliste, d'étudier toutes les productions de la nature, même les
plus humbles, car tel chaînon qui manquerait, dit-il, pourrait
empêcher ce philosophe-naturaliste de suivre l'ordre et les liaisons
existant entre les êtres naturels (7) ; il s'agit évidemment des
chaînons de la fameuse chaîne des êtres, sorte de préfiguration de
(3) Lamarck, Discours d'ouverture, Mémoire de la Société zoologique de France,
t. 21, 1908, p. 518.
(4)Histoire de l'Académie royale des Sciences, Mémoires, Paris, 1785,
p. 437 ; Dictionnaire de botanique, t. Il, 1786, p. 33.
(5) F. Bourdier, Quart. Hist. Nauki i Techn., Varsovie, t. 6, 1961, p. 610 ;
G. Gohau, in Colloque international « Lamarck », 1971, p. 105-133.
(6) F. Revue ďHistoire des Sciences, t. 13, 1960, p. 1-44 ; Bull. Soc. Géol.
de France, série 7, t. 1, 1959, p. 881-896.
(7) Journal d'Histoire naturelle, t. 2, 1792, p. 101-148, 269, 343-349, 354. BOURDIER. LAMARCK ET GEOFFROY SAINT-HILAIRE 313 F.
la théorie de l'évolution mais avec gradation pour les vivants et
dégradation pour les minéraux ; ainsi, Lamarck, en 1792, s'ache
minait peu à peu vers le lamarckisme.
Deux ans avant la création du Journal d'Histoire naturelle,
en 1790, l'abbé Hatiy, vieil ami et compatriote de Lamarck, qui
avait presque la cinquantaine, se lia d'étroite amitié avec un garçon
de dix-huit ans un peu extravagant, Etienne Geoffroy, dit Geoffroy
Saint-Hilaire, qui avait abandonné la prêtrise pour de vagues
études de médecine et d'histoire naturelle. Hatiy, qui s'intéressait
à toutes les branches de la science, fait de Geoffroy son disciple
préféré. Celui-ci, tout en gardant beaucoup de respect envers
les prêtres, s'était lancé avec enthousiasme dans les milieux
révolutionnaires ; cet éclectisme d'opinions va lui permettre de
contribuer à la délivrance de l'abbé Hatiy, emprisonné comme
ecclésiastique lors des massacres de septembre 1792. Hatiy, profon
dément reconnaissant, demande au vénérable Daubenton d'aider
son jeune sauveur sans situation. Le 9 mars 1793, le ci-devant comte
de Lacepède, qui avait intrigué dans tous les camps, juge prudent
de se retirer à la campagne et donne sa démission de garde du
cabinet d'histoire naturelle du Jardin des Plantes. Le jeune
Geoffroy le remplace provisoirement avec le titre de sous-garde ;
lorsque le Jardin des Plantes est transformé en Muséum d'Histoire
naturelle (juin 1793), Daubenton, qui s'était entiché de ce garçon,
réussit, malgré des oppositions très justifiées, à le faire nommer
professeur de zoologie pour les quadrupèdes, cétacés, oiseaux,
reptiles et poissons ; il devenait ainsi le collègue de Lamarck,
botaniste, mais aussi collectionneur de coquilles, qui avait dû
accepter la chaire de zoologie pour les in

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