Les grandes subdivisions géologiques des Alpes françaises - article ; n°244 ; vol.43, pg 337-363
30 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Les grandes subdivisions géologiques des Alpes françaises - article ; n°244 ; vol.43, pg 337-363

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
30 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Annales de Géographie - Année 1934 - Volume 43 - Numéro 244 - Pages 337-363
27 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1934
Nombre de lectures 56
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Maurice Gignoux
L. Moret
Les grandes subdivisions géologiques des Alpes françaises
In: Annales de Géographie. 1934, t. 43, n°244. pp. 337-363.
Citer ce document / Cite this document :
Gignoux Maurice, Moret L. Les grandes subdivisions géologiques des Alpes françaises. In: Annales de Géographie. 1934, t. 43,
n°244. pp. 337-363.
doi : 10.3406/geo.1934.10592
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1934_num_43_244_10592244. — XLIII* aimée. 15 Juillet 1934 №
ANNALES
DE
GÉOGRAPHIE
même naturelles, En LES revue 1894, GRANDES définies un l'éminent essai DES d'après de géologue ALPES SUBDIVISIONS subdivision leur (Pl. structure alpin FRANÇAISES IX.) de É. la géologique1. Haug chaîne GÉOLOGIQUES publiait alpine Depuis, dans en régions modifcette
iant les vues anciennes de Ch. Lory, W. Kilián2, en 1909, a donné,
des Alpes françaises, une Carte structurale schématique qui, encore
aujourd'hui, est la seule que géologues et géographes puissent utiliser3.
Elle a servi de base à celle que nous présentons ici, et dont ce texte
n'est guère que le commentaire.
En effet, il nous a paru intéressant de revenir aujourd'hui, après
tant d'années, sur le même sujet ; car, grâce aux travaux récents de
J. Boussac, Y. Gubler-Wahl, W. Kilián, E. Raguin, D. Schneegans,
H. Schoeller, P. Termier, etc., quelques modifications à ce schéma
sont devenues nécessaires, surtout pour les zones « internes » ; nous
devons insister tout particulièrement sur l'importance des idées nouv
elles résultant des recherches de D. Schneegans dans les Alpes méri
dionales.
Nos lecteurs auront profit à avoir sous les yeux la Carte géologique
1. É. Haug, Les régions naturelles de la chaîne des Alpes [Annales de Géographie,
t. III, 1894, p. 150).
2. W. Kilián, Aperçu sommaire de la Géologie, de l'Orographie et de l'Hydrographie
des Alpes dauphinoises (Travaux du Laboratoire de Géol. de VUniv. de Grenoble, t. IX,
1909), rééd. dans Annales de l'Univ. de Grenoble, 1919.
3. Comme ouvrages généraux relatifs à la définition des régions naturelles des Alpes
françaises, citons : Емм. de Martonne, Les Alpes: Géographie générale (Paris, Librairie
A. Colin, 1926). — R. Blanchard, Les Alpes françaises (Paris, Librairie A. Colin,
1925). — R. Blanchard, La structure des (Recueil des Travaux de l'Institut de
Géographie alpine de VUniv. de Grenoble, t. III, fasc. 2, 1915). — M. Gignoux et L. Mo-
ret, Un itinéraire géologique à travers les Alpes françaises, de Voreppe à Grenoble et en
Maurienne (Travaux du Laboratoire de Géol. de l'Univ. de Grenoble, t. XV, fasc. 3, 1931).
ANN. DE GÉOG. XLIIIe ANNÉE. 22 ANNALES DE GÉOGRAPHIE 338
de la France à 1 : 1 000 000 ; pour les régions au Nord du Pelvoux,
ils pourront en outre utiliser la Carte géologique de la Savoie et des
régions limitrophes à 1 : 200 000 par L. Moret1.
I. — Les limites des Alpes françaises
Cette question ne se pose pas du côté Est et Nord-Est, puisque les
frontières franco-suisse et franco-italienne sont tracées au cœur
même de la chaîne.
Vers le Nord-Ouest, le Léman et le bassin mollassique suisse et
savoisien nous fournissent une limite naturelle, séparant les Alpes
du Jura. Mais au Sud de Genève surgit dans ce bassin le chaînon
isolé du Salève, qui, orographiquement et tectoniquement, ne se relie
ni aux Alpes ni au Jura ; les terrains crétacés et surtout jurassiques
y présentent des faciès « jurassiens » et non alpins ; de sorte que le
Salève représentera pour nous le plus septentrional des chaînons
jurassiens de la Savoie. — De fait, plus au Sud, l'anticlinal isolé delà
montagne des Princes, qui borde à l'Est le lac du Bourget, montre
lui aussi des faciès jurassiens. Il en est de même dans le chaînon de
la Dent du Chat, qui longe ce lac à l'Ouest et aussi dans celui de la
montagne de Ratz, qui arrive jusqu'à Voreppe. D'ailleurs ces deux
derniers chaînons, prolongements tectoniques indubitables de plis
jurassiens, viennent au Sud s'accoler étroitement aux premiers plis
alpins de la Chartreuse, dont ne les sépare, à la hauteur de l'Isère,
que l'étroit synclinal miocène de Voreppe, lointain prolongement du
bassin mollassique suisse et savoisien.
Ce synclinal de Voreppe se poursuit encore, au Sud de l'Isère,
jusqu'au col du Rousset, au Nord de Die ; mais le massif subalpin du
Vercors, qu'il traverse, constitue là une individualité géographique
et géologique très homogène, où le rôle des faciès jurassiens a déf
initivement disparu. De sorte que la limite géologique des Alpes, au
Sud de l'Isère, se confond avec leur orographique, dominant
les plaines du Bas-Dauphiné et du Valentinois jusqu'à la vallée de
la Drôme ; mentionnons là le petit golfe miocène du Royans.
Au Sud de la Drôme, et jusqu'aux plaines de Montélimar, les
reliefs crétacés des premières chaînes alpines se prolongent par les
plateaux de la rive droite du Rhône ; nous adopterons ici le cours du
Rhône, simple vallée d'érosion, pour séparer les Alpes de la bordure
mésozoïque du Massif Central.
Puis, plus au Sud, encerclant les bassins miocènes du Tricastin et
du Comtat, notre limite recule d'abord jusqu'à Nyons, puis s'avance
en promontoire avec le petit massif de Gigondas-Suzette pour décrire
un nouvel arc qui l'amène près de la Durance en face d'Orgon.
1. Librairie Dardel, Chambéry. SUBDIVISIONS DES ALPES FRANÇAISES 339 LBS
Le cours inférieur de celte rivière noue servira ensuite de limite
Sud, entre Orgon et Pwtuis ; nous laisserons donc encore dans les
Alpes la chaîne E-0 du Luberon- Montagne de Voix, dont l'extrémité
Nord-Est s'ennoie dans le bassin miocène Forcalquier-Digne, grand
golfe pénétrant jusqu'au cœur dee chaînes subalpines.
Les montagnes qui le dominent à l'Est, entre Digne et Moustiers-
Sainte-Marie (un peu au Nord de Bauduen), appartiennent indubita
blement aux Alpes. Mais, entre Moustiers et Pertuis, aucune limite
naturelle ne s'impose à première vue entre les Alpes et les monts de
Provence. Ces derniers constituent pourtant, dans l'ensemble, un sys
tème montagneux bien distinct de la chaîne alpine : les derniers pli
ssements y sont anté-oligocènes, et non post-miocènes comme dans
les Alpes ; les faciès (du Jurassique en particulier) y sont plus litt
oraux, plus calcaires (faciès provençaux) : par exemple les « calcaires
blancs », coralliens, du supérieur ; enfin en Provence, les
plis sont en général déversés vers le Nord-Est ou le Nord, et non vers
le Sud-Ouest ou le Sud, comme le sont le plus souvent les plis alpins
de cette région.
Nous conviendrons d'arrêter ici les Alpes à une zone très inté
ressante, sur laquelle l'Abbé de Lapparent1 vient d'attirer l'atten
tion : c'est le synclinal de Hians, dont l'axe tertiaire, aligné ONO-ESE,
est bordé de deux zones anticlinales jurassiques. Nous laisserons
encore dans les Alpes l'anticlinal Nord, qui à son extrémité occident
ale (chaînon de Mirabeau) est légèrement déversé vers le Nord, et
présente là une structure identique à celle du Luberon ; mais plus à
l'Est cet anticlinal (Lingouste-Mont Major) se déverse fortement vers
le Sud, donnant même origine à de petites klippes jurassiques char
riées sur le Tertiaire. Au contraire l'anticlinal Sud (Grand-Sambuc),
fortement déversé vers le Nord et donnant lui aussi des lambeaux de
charriage transportés vers le Nord, représente indubitablement le
premier des vrais chaînons provençaux. Plus à l'Est, l'un de ces plis
provençaux, celui de Montmeyan-Quinson, s'avance même vers le
Nord jusqu'à atteindre le Verdon, tandis que l'anticlinal de Bau
duen- Vérignon est nettement alpin. On peut admettre, avec A. de
Lapparent, que ces deux déversements en sens opposé datent d'épo
ques différentes ; le charriage alpin vers le Sud serait d'âge miocène,
et le charriage provençal vers le Nord serait anté-oligocène. Il faut
souligner d'ailleurs que la limite ainsi définie tectoniquement ne
correspond pas avec la limite des faciès alpins et provençaux : ceux-ci
débordent largement vers le

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents