Les phénomènes karstiques dans les Grands Causses - article ; n°4 ; vol.29, pg 287-315
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Description

Revue de géographie de Lyon - Année 1954 - Volume 29 - Numéro 4 - Pages 287-315
— Emersion des calcaires, développement, au moins local, de surfaces d'abrasion marine. — Tertiaire inférieur et moyen : longue période sèche, denudation aboutissant à la formation de glacis sub-structuraux. — Miocène, climat toujours sec, soulèvement des hauteurs cristallines, en particulier Lozère et Aigoual. Au Pontien, le climat devient continental ; des têtes de pédiments, reliées aux surfaces calcaires, mordent sur le cristallin. — Pliocène, période chaude et humide, formation des dépressions périphériques. Ebauche de réseaux de vallées en surface avant que le karst profond soit suffisamment développé pour recevoir toutes les eaux. Premier stade ď enfoncement des vallées et formation d'ua premier karst profond. — Périodes glaciaires, froides et humides, puis froides et sèches. Formation des gorges, élargissement des vallées déjà formées. Phénomènes périglaciaires divers, développement du karst profond et des dolines. — Périodes actuelles : l'érosion progresse lentement : en surface, par les grandes crues ; en profondeur, par les eaux normales. La karstification est surtout poussée au Sud, là où tombent les plus fortes pluies, elle est minimum à l'Est du Méjan, où se trouve le maximum de sécheresse. Dans l'ensemble, ni les climats anciens (Pliocène excepté), ni le climat actuel, ni le matériel rocheux ne se prêtent à une karstification très poussée. Les Grands Causses ne sont qu'un karst médiocre, peu évolué.
29 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1954
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Jean Corbel
Les phénomènes karstiques dans les Grands Causses
In: Revue de géographie de Lyon. Vol. 29 n°4, 1954. pp. 287-315.
Résumé
— Emersion des calcaires, développement, au moins local, de surfaces d'abrasion marine. — Tertiaire inférieur et moyen :
longue période sèche, denudation aboutissant à la formation de glacis sub-structuraux. — Miocène, climat toujours sec,
soulèvement des hauteurs cristallines, en particulier Lozère et Aigoual. Au Pontien, le climat devient continental ; des têtes de
pédiments, reliées aux surfaces calcaires, mordent sur le cristallin. — Pliocène, période chaude et humide, formation des
dépressions périphériques. Ebauche de réseaux de vallées en surface avant que le karst profond soit suffisamment développé
pour recevoir toutes les eaux. Premier stade ď enfoncement des vallées et formation d'ua premier karst profond. — Périodes
glaciaires, froides et humides, puis froides et sèches. Formation des gorges, élargissement des vallées déjà formées.
Phénomènes périglaciaires divers, développement du karst profond et des dolines. — Périodes actuelles : l'érosion progresse
lentement : en surface, par les grandes crues ; en profondeur, par les eaux normales. La karstification est surtout poussée au
Sud, là où tombent les plus fortes pluies, elle est minimum à l'Est du Méjan, où se trouve le maximum de sécheresse. Dans
l'ensemble, ni les climats anciens (Pliocène excepté), ni le climat actuel, ni le matériel rocheux ne se prêtent à une karstification
très poussée. Les Grands Causses ne sont qu'un karst médiocre, peu évolué.
Citer ce document / Cite this document :
Corbel Jean. Les phénomènes karstiques dans les Grands Causses. In: Revue de géographie de Lyon. Vol. 29 n°4, 1954. pp.
287-315.
doi : 10.3406/geoca.1954.1990
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geoca_0035-113X_1954_num_29_4_1990■
PHÉNOMÈNES KARSTIQUES LES
DANS LES GRANDS CAUSSES
par Jean Corbel
RÉSUMÉ DES PRINCIPALES ÉTAPES DE LA FORMATION DU KaRST DES GRANDS CAUSSES
— Emersion des calcaires, développement, au moins local, de surfaces d'abrasion marine.
— • Tertiaire inférieur et moyen : longue période sèche, denudation aboutissant à la
formation de glacis sub-structuraux.
— Miocène, climat toujours sec, soulèvement des hauteurs cristallines, en particulier
Lozère et Aigoual. Au Pontien, le climat devient continental; des têtes de pediments,
reliées aux surfaces calcaires, mordent sur le cristallin.
— Pliocène, période chaude et humide, formation des dépressions périphériques. Ebauche
de réseaux de vallées en surface avant que le karst profond soit suffisamment développé
pour recevoir toutes les eaux. Premier stade ď enfoncement des vallées et formation d'ua
premier karst profond.
— Périodes glaciaires, froides et humides, puis froides et sèches. Formation des gorges,
élargissement des vallées déjà formées. Phénomènes péri glaciaire s divers, développement
du karst profond et des dolines.
— Périodes actuelles : l'érosion progresse lentement :
en surface, par les grandes crues;
en profondeur, par les eaux normales.
La karstification est surtout poussée au Sud, là où tombent les plus fortes pluies, elle
est minimum à l'Est du Méjan, où se trouve le maximum de sécheresse.
Dans l'ensemble, ni les climats anciens (Pliocène excepté), ni le climat actuel, ni le
matériel rocheux ne se prêtent à une karstification très poussée. Les Grands Causses ne
sont qu'un karst médiocre, peu évolué.
a Dans la masse des terrains plissés et froissés, métamorphiques et cristal
lins de tonalité sombre, les Grands Causses introduisent avec l'ordonnance
réglée de leurs puissantes assises calcaires, la note claire de leurs horizons
calmes et de leurs vigoureux escarpements » (H. Baulig). Ils « se distinguent
aisément des régions qui les encadrent. Rien de commun entre le moutonne
ment grisâtre de leurs croupes chauves et les vagues serrées des crêtes céve
noles ou les croupes massives de Г Aigoual, assombries de forêts et de landes ».
(P. Marres), u Ces hauts plateaux calcaires défoncés par les puits des avens et
les grottes qui absorbent toute l'eau tombée sur leur surface pierreuse, coupés
seulement par trois ou quatre gorges fantastiques, où des rivières rapides
coulent entre des parois hautes de 400 à 500 m. ». (De Martonne), cette région
est probablement l'exemple le plus classique de la morphologie karstique en
France. C'es;t le berceau de la grande spéléologie française. Ce fut la région
chère entre toute au vieux maître E. A. Martel. Trois grands géographes
français lui ont consacré de larges études. Le tourisme enfin s'en est emparé
dotant grottes et abîmes de l'éclairage électrique... Que de travaux de toutes
sortes consacrés aux Causses souterrains ! et pourtant il n'existe aucune 288 J. CORBEL
synthèse récente des phénomènes karstiques de ce lieu si classique. P. Marres
lui-même écrit : « nous ne retiendrons dans notre travail que... le karst superf
iciel )>. Pour le karst profond nous ne possédons toujours que des masses
d'études de détail. Pour les relations entre formes de surface et formes pro
fondes nous n'avons que les pages si remarquables d'H. Baulig.
Nous nous proposons simplement ici d'utiliser les découvertes nouvelles
faites dans le monde souterrain, et les apports récents de la paléoclimatologie
a cette région classique. Bien des grands problèmes de la géographie causse-
narde sont déjà résolus, nous ne les réaborderons pas.
Fig. 1. — Les Grands Causses.
On a représenté les plateaux calcaires et leur ceinture partielle de hauteurs cristallines.
1) Mont Lozère, 2) Aigoual, 3) Aubrac, 4) Ségala, 5) Causse de Sauveterre, 6) Causse
Méjan, 7) Causse Noir, 8) Causse du Larzac, 9) Causse de Blandas.
On distingue à l'extrême sud la coulée volcanique de l'Escandorgue.
Le modelé actuel des calcaires s'explique par leurs réactions aux différents
climats qui se sont succédé depuis que ces roches sont exposées à l'érosion.
Quels sont ces calcaires ? Quels sont ces climats ?
ROCHES ET CLIMATS
La médiocrité du matériel calcaire
On a parlé avec admiration des 1.500 m. de puissance totale des calcaires
des Causses. En fait il faut bien en rabattre. Nous sommes loin de nous trou
ver en présence d'une masse homogène comme l'Urgonien du Vercors ou !e
calcaire du Dachstein.
1. A la base nous avons des grès et argiles (Rhétien, Trias). GRANDS CAUSSES 289 LES
2. Au-dessus une mince bande de calcaires très impurs (Sinémurien, Char-
mouthien inférieur) qui ne jouent guère un rôle que hors des Grands Causses
proprement dits. Ce sont eux qui donnent ces grottes croulantes minant les
petites buttes des avant-causses (De Bramabiau à Malaval). Les cavités s'y
développent rapidement et s'écroulent de même. On a là les plus longues
grottes de la région, mais elles sont hors des Causses au sens strict.
3. Une couche marneuse de 150 mètres de puissance (Charmouthien supé
rieur et Toarcien). C'est là, pratiquement, le niveau de base imperméable de
tous les Grands Causses proprement dits. Sous les Grands Causses les calcaires
inférieurs ne jouent aucun rôle en raison de cette couche marneuse.
FiG. 2. — Les Grands Causses.
1) Causse de Campestre, 2) Sauclières et Ru de Saudières, 3) Alzon et Ru d'Alzon,
4) Virenque, 5) Lergue, 6) Sorgue, 7) Bramabiau, 8) Ispagnac, 9) Sainre-Enimie, 10) La
Malène, 11) les Vignes, 12) Peyreleau, 13) Montpellier-le-Vieux, 14) Saint-Pierre-des-
Tripiers, 15) Dargilan.
Les limites des plateaux des Causses, tout-à-fait schématiques sont indiquées d'après
L. Balsan. 290 J. CORBEL
4. Les calcaires massifs du Bajocien Bathonien qui forment l'ossature du
Karst caussenard. Encore là faut-il distinguer :
Le Bajocien comprend une cinquantaine de mètres de calcaire vraiment
massif surmonté de calcaires schisteux se désagrégeant facilement. Couron
nant le tout, une cinquantaine de mètres de dolomie caverneuse assez consis
tante. Le Bathonien inférieur, composé de calcaires lithographiques quelquefois
coralligènes ou dolomitiques, offre une masse dont la puissance varie de 50 à
200 m. soit 100 à 150 m.

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