Oeuvres d'art mobilier inédites de la Madeleine (Tursac-Dordogne), (Fouilles J.M. Bouvier) - article ; n°1 ; vol.6, pg 233-246

Michèle Crémades

Description

Paléo - Année 1994 - Volume 6 - Numéro 1 - Pages 233-246
Works of portable art from La Madeleine (Tursac, Dordogne) have been the subject of many studies Methods of studies based on direct observation and observation with large enlargments allowed to realize a descriptive and technological analysis of four unpublished engraved objects coming from excavations of J.M. Bouvier. After, these objects have been compared with objects coming from other sites and showing analogies.
Les œuvres d'art mobilier de La Madeleine (Tursac, Dordogne) ont fait l'objet de nombreuses études. Des méthodes d'étude fondées sur l'observation directe et l'observation à fort grossissement ont permis de réaliser une analyse descriptive et technologique de quatre objets gravés inédits provenant des fouilles de J.M Bouvier. Ces objets ont ensuite été comparés à des pièces issues d'autres sites et présentant des analogies.
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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• Sciences et techniques

Informations

• Publié par: PALEORIENT
• Publié le: 01 janvier 1994
• Nombre de lectures: 45
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 2 Mo

Extrait

Michèle Crémades
Oeuvres d'art mobilier inédites de la Madeleine (Tursac-
Dordogne), (Fouilles J.M. Bouvier)
In: Paléo. N. 6,1994. pp. 233-246.
Abstract
Works of portable art from La Madeleine (Tursac, Dordogne) have been the subject of many studies Methods of studies based on
direct observation and observation with large enlargments allowed to realize a descriptive and technological analysis of four
unpublished engraved objects coming from excavations of J.M. Bouvier. After, these objects have been compared with objects
coming from other sites and showing analogies.
Résumé
Les œuvres d'art mobilier de La Madeleine (Tursac, Dordogne) ont fait l'objet de nombreuses études. Des méthodes d'étude
fondées sur l'observation directe et l'observation à fort grossissement ont permis de réaliser une analyse descriptive et
technologique de quatre objets gravés inédits provenant des fouilles de J.M Bouvier. Ces objets ont ensuite été comparés à des
pièces issues d'autres sites et présentant des analogies.
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Crémades Michèle. Oeuvres d'art mobilier inédites de la Madeleine (Tursac-Dordogne), (Fouilles J.M. Bouvier). In: Paléo. N.
6,1994. pp. 233-246.
doi : 10.3406/pal.1994.1087
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pal_1145-3370_1994_num_6_1_1087:
— N° 6 — DECEMBRE 1994 PALEO
OEUVRES D'ART MOBILIER INÉDITES
DE LA MADELEINE (TURSAC, DORDOGNE)
(FOUILLES J.M. BOUVIER)
par Michèle CREMADES*
Résumé : Les œuvres d'art mobilier de La Madeleine (Tursac, Dordogne) ont fait l'objet de nombreuses études. Des méthodes d'étude fondées sur
l'observation directe et l'observation à fort grossissement ont permis de réaliser une analyse descriptive et technologique de quatre objets gravés
inédits provenant des fouilles de J.M Bouvier. Ces objets ont ensuite été comparés à des pièces issues d'autres sites et présentant des analogies.
Mots-dés : Art mobilier. La Madeleine. Péngord. Magdalénien. Gravure. Os. Bois de renne Technologie. Analogies.
Abstract • Works of portable art from La Madeleine (Tursac, Dordogne) have been the subject of many studies Methods of studies based on direct
observation and observation with large enlargments allowed to realize a descriptive and technological analysis of four unpublished engraved objects
coming from excavations of J.M. Bouvier. After, these objects have been compared with objects coming from other sites and showing analogies.
Key-words Portable art. La Madeleine. Péngord Magdaleman. Engraving. Bone. Antler. Technology. Analogies.
Le site éponyme du Magdalénien découvert et 1-Bouquetin gravé sur côte de renne (fig. 1 à 4)
fouillé par E. Lartet et H. Christy dès 1863 (Lartet,
Christy, 1867) a livré de remarquables œuvres d'art Dimensions : L = 65 mm ; 1 = 15 à 18 mm ; é =
mobilier dont certaines sont très célèbres à juste titre. 4 mm
Les fouilles de D. Peyrony menées de 1910 à 1913 de la figuration : L (tête et corne) =
montrent la valeur des trois subdivisions du Magdal 30 mm ; L (tête seule) = 21 mm ; 1 = 8 mm
énien supérieur (IV, V et VI) (Capitan, Peyrony,
1928), subdivisions conservées et affinées par D. de Ce fragment de côte de renne du Magdalénien IV
Sonne ville-Bordes (1960), ainsi que l'importance du présente deux cassures, transversales, de nature acci
gisement en ce qui concerne la connaissance de l'art dentelle et d'âge difficile à préciser (fig. 1 et 2). Celle
mobilier paléolithique. Les fouilles reprises en 1968 de l'extrémité F nous prive d'une partie de la figura
par J.M. Bouvier ont permis une subdivision du rem tion de la face A. A l'extrémité E, quelques traits sont
plissage archéologique en trois ensembles et une interrompus par la cassure. Cette pièce présente une
approche du Magdalénien supérieur dans son cadre fissure longitudinale sur la face B et une fissure
transversale avec un enlèvement de matière sur la paléo-écologique et climatique (Bouvier, 1973,
1977). face A. Sur la face B, il n'y a ni ornementation ni
Les fouilles de J.M. Bouvier ont livré quelques traces de raclage.
œuvres d'art mobilier remarquables et notamment un L'ornementation de la face A consiste en une tête
bâton perforé du Magdalénien IV gravé d'une figura animale (fig. 2 et 3). Les quatre traits présents à l'e
tion de glouton, animal peu représenté dans l'art xtrémité F sont difficilement lisibles en raison de la
présence de sédiments et oblitérés par la cassure. Il paléolithique (Bouvier, Crémades, 1985 ; Crémades,
1992 b). Citons également une côte de renne du Magd peut s'agir de la corne et de l'oreille du bouquetin.
alénien IV portant une figuration d'oiseau, vraisem Outre le profil supérieur, on distingue : l'oeil,
blablement une outarde, sur chaque face (Crémades, l'oreille et la corne (oblitérée par la cassure), les
1990). Toutefois, quelques objets sont restés inédits naseaux et la bouche, le pelage. Devant la bouche,
et sont actuellement conservés à l'Institut du Quater trois traits gravés semblent symboliser le souffle de
naire de l'Université de Bordeaux I. Ils font l'objet l'animal (Barandiaran, 1972).
d'une analyse technologique et comparative avec Les sillons sont très encombrés par des sédiments
d'autres pièces provenant d'autres sites et présentant qui rendent la détermination des techniques délicate.
des analogies*. Les sections d'incisions suivantes ont été observées:
* Michèle CREMADES - Université de Bordeaux I - Institut du Quaternaire - UMR 9933 - Avenue des Facultés - 33405 Talence cedex
233 dissymétrique, quelques traits en V symétrique, V deux traits en forme de chevron devant la bouche de
quelques traits en U dissymétrique qui n'appartien l'animal (Alcalde del Rio, Breuil, Sierra, 1912, p.
nent pas à la figuration animale. Les incisions en U 223, fig. 219, n°3 ; Zervos, 1959, p. 390, n°440 ;
symétrique sont absentes (fig. 4). Chollot, 1964, p. 142 ; Clot, 1973, p. 81 ; Chollot-
La quasi-totalité des incisions ont un profil en V Varagnac, 1980, p. 350 ; Taborin, 1990, p. 29 ; Cré
dissymétrique. Tous ces sillons ont été gravés avec le mades, 1992 a) (fig. 5-C). On retrouve l'utilisation
des traits bifides et la mise en œuvre d'une multiplicitmême outil à pointe double. En effet, il y a toujours à
côté de l'incision principale la trace d'un sillon latéral é de techniques. Une baguette demi-ronde de Lortet
sur le flanc aplani. Les profils en V dissymétrique est ornée d'une tête de bouquetin (Piette, 1907, pi.
concernent : le contour de la tête (le flanc aplani de XLII, fig. 1 ; Chollot, 1964, p. 166 ; Crémades,
l'incision est à l'extérieur de la figuration), l'oeil fo 1992 a) (fig. 5-D) ; un trait isolé sort de la bouche de
rmé de deux traits (le flanc aplani est à l'extérieur), l'animal. Il a été délicat de déterminer les techniques
l'oreille composée de deux traits (le flanc aplani est le employées pour orner cette pièce en raison de l'état
plus proche du bord latéral C), la corne (le flanc apla défectueux de la surface de l'objet.
ni est le plus proche du bord latéral C), une partie du Dans tous ces exemples, il s'agit de figurations de
pelage formé de petits traits parallèles, obliques par petites dimensions nécessitant peu d'espace, aussi
rapport à l'axe longitudinal (fig. 4). trouve-t-on fréquemment des côtes comme support.
Quelques sections en V symétrique concernent Les animaux figurés sont très précis en ce qui
quelques traits du pelage et la bouche. concerne les détails anatomiques relatifs à l'oeil, le
A l'avant de la bouche de l'animal, sont disposés museau et les bois. Les traits placés parfois devant la
trois traits : deux traits rectilignes et parallèles entre bouche peuvent symboliser le souffle de l'animal
eux, un trait en V renversé rejoignant la bouche de mais il ne s'agit que d'une opinion communément
l'animal. Ces trois traits ont un profil en V dissymét partagée.
rique ; le flanc aplani est le plus proche du bord Toutes ces pièces comparatives se caractérisent par
latéral C. la multiplicité des techniques utilisées, chaque tech
Trois autres traits en U dissymétrique recoupant nique étant destinée à donner un effet particulier de
les trois traits précédents ont été relevés ; ils sont en mise en relief. Toutefois, la