Remarques sur la morphologie de la Bourgogne méridionale - article ; n°252 ; vol.44, pg 574-594
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Description

Annales de Géographie - Année 1935 - Volume 44 - Numéro 252 - Pages 574-594
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1935
Nombre de lectures 22
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

André Cholley
Remarques sur la morphologie de la Bourgogne méridionale
In: Annales de Géographie. 1935, t. 44, n°252. pp. 574-594.
Citer ce document / Cite this document :
Cholley André. Remarques sur la morphologie de la Bourgogne méridionale. In: Annales de Géographie. 1935, t. 44, n°252. pp.
574-594.
doi : 10.3406/geo.1935.11214
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1935_num_44_252_112145/4
REMARQUES SUR LA MORPHOLOGIE
DE LA BOURGOGNE MÉRIDIONALE
I. — Une morphologie originale
La bande de hauteurs qui s'insinue vers le Nord entre la Loire et
la Saône subit, du Beaujolais (800 m.) au M or v an (900 m.), un abai
ssement marqué utilisé par d'importantes voies de communications.
Du mont Beuvray, par exemple, cette espèce d'ensellement appar
aît comme un bas plateau dont la topographie molle et confuse
rappelle certains coins des bocages de l'Ouest. Illusion de la pers
pective, que détruit bien vite une course rapide. On est étonné, au
contraire, de la variété des formes rencontrées : véritable marquet
erie de plaines (plaine de Digoin, haute plaine de la région de Mont-
chanin, etc.), de collines aux formes adoucies, de coteaux dissymé
triques aux lignes rigides, comme ceux du Brionnais ou du Chalon-
nais, de plateaux boisés et sévères (plateaux de l'Autunois : Uchon
et Antully, plateau de Mont-Saint-Vincent) x. Tout cela compose un
ensemble original qui, s'il se rapproche du Massif Central pour. la na
ture du sol, en majeure partie cristallin et primaire, s'en éloigne
fortement, comme nous allons le voir, pour la morphologie.
1° Une double trame de relief. — La répartition des accidents
du relief n'est pas désordonnée. C'est dans les mailles d'une double
trame que plaines, plateaux, côtes et coteaux se disposent.
La plus apparente de ces trames se distingue même sur une carte
à petite échelle : les plaines de la dépression permienne, allongées
sur les cours de la Bourbince et de la haute Dheune, introduisent
une division en trois bandes grossièrement disposées du SO au NE,
puisqu'elles séparent les collines et plateaux granitiques ou gneis-
siques des environs de Luzy et de l'Autunois, au Nord, des plateaux
et des collines du Charolais et de la région de la Grosne situés au Sud.
C'est seulement en bordure des plaines de la Saône que, la dépres
sion permienne finissant en pointe avant de l'atteindre, cette di
sposition zonée du relief s'évanouit, laissant la place à un ourlet de
coteaux (Maçonnais et Ghalonnais) qui alignent du Nord au Sud
leurs escarpements rigides.
A cette première trame s'en superpose une autre dont les él
éments essentiels sont des dépressions en forme de bassin : bassin de
Digoin et du Bourbonnais à l'Ouest, bassin de la Saône à l'Est, petits
1. Caete-ài : 2в&вт, femlies de Maçon et ďAutun. DE LA BOURGOGNE MÉRIDIONALE 575 MORPHOLOGIE
bassins de la Guye et de la Grosne, bassin d'Autun, au Centre, etc.,
presque tous orientés N-S ou NE-SO (voir la carte structurale, fig. 1).
Ces dépressions trouent littéralement le voussoir montagneux,
10 15 20 Km.
Fig. 1. — Carte structurale de la Bourgogne méridionale.
1, Roches cristallines. — 2, Permien et Carbonifère. — 3-4, Couverture secondaire
(3, Trias ; 4, Jurassique). — 5, Terrains tertiaires. — 6, Failles. — Échelle, 1 : 740 000.
mordant non seulement sur ses deux flancs, mais affectant même
sa partie centrale, pour ne laisser subsister dans l'intervalle qu'un
faîte sinueux et inégal. Autant dire que toute la topographie en
dépend, et nous verrons tout à l'heure l'importance qu'elles pré- 576 ANNALES DE GÉOGRAPHIE
sentent pour l'explication du relief. Leur rôle n'est pas moindre,
non plus, dans la géographie humaine, puisque chacune d'elles est
marquée par une petite ville (Autun, Cluny, Charolles) autour de
laquelle se noue le réseau des anciennes routes г.
2° Structure hercynienne et structure tertiaire. — Ce double
réseau de mailles est la traduction de deux structures qui interfè
rent : une structure et une structure tertiaire.
La hercynienne s'exprime d'abord dans le soubassement
cristallin, primaire et permien (le Permien étant logé dans une sorte
de fossé orienté du SO au NE) ; ensuite dans une couverture secon
daire à l'état de lambeaux, formée de terrains où les couches rési
stantes (arkoses du Trias, calcaires du Lias, calcaires du Jurassique)
alternent fréquemment avec des couches marneuses ou argileuses.
Certes, les éléments de cette structure se retrouvent dans bien des
traits de la morphologie : dépression permienne centrale, corniches
calcaires et surfaces structurales du Brionnais et du Chalonnais,...
collines granitiques, etc. Pourtant, dans l'évolution morphologique
de la région, l'influence de la structure hercynienne ne s'est manif
estée que tardivement, et elle a joué, en quelque sorte, un rôle pass
if. C'est seulement, en effet, après les cassures de l'Oligocène que le
soubassement hercynien a été déblayé de sa couverture sédimen-
taire ; quant à la couverture elle-même, les surfaces structurales
qui y étaient virtuellement contenues n'ont été dégagées que par
les érosions qui ont suivi les dislocations tertiaires.
Tout compte fait, c'est la structure tertiaire qui joue le rôle prin
cipal, elle commande l'évolution des formes du relief et détermine
leur répartition.
La structure tertiaire est une structure de bassins d'effondre
ment provoquée par des dislocations qui, dès l'Oligocène, ont affecté
le soubassement hercynien et sa couverture secondaire (fig. 1).
Les failles dont les directions s'entre-croisent (NO-SE et SO-NE
dans la partie occidentale ; N-S et SO-NE dans la partie orientale)
composent de véritables champs de fractures, particulièrement bien
venus sur les retombées du voussoir et les bords des bassins. La région
s'est ainsi trouvée découpée en blocs plus ou moins réguliers et tous
inclinés vers les parties déprimées2.
Le bassin de la Saône à l'Est est le plus ample et le plus accusé
1. Depuis la construction du canal du Centre (à la fin du xvine siècle) et l'e
xploitation des gisements houillers (Creusot, Montchanin, Montceau-1 es-Mines, toutes,
villes récentes), la dépression permienne a pris la plus grande importance, orientant
les routes du SO au NE.
2. En réalité, la répartition de ces blocs est un peu plus compliquée ; dans le Brion
nais et le Clunisois, ils forment des bandes ou des séries disposées selon un système
d'ondulations orthogonal ayant donné des dômes et des cuvettes failles. MORPHOLOGIE DE LA BOURGOGNE MÉRIDIONALE 577
(les sondages effectués aux environs de Chalon sont descendus jus
qu'à 20 m. d'altitude [surface de la plaine : 172 m.] sans atteindre
la base des terrains tertiaires). Sa bordure occidentale est découpée
par des failles, en lanières, qui ont joué de la façon la plus diverse,
réalisant tantôt un étagement de gradins, tantôt une alternance de
horsts et de fossés allongés, disposition en touches de piano inégale
ment actionnées.
Les fossés monoclinaux de la Grosne et de la Guye (fig. 1) peu
vent être considérés comme des bassins adventices du précédent, et
ils sont moins accentués (base des terrains tertiaires : vers 200 m.).
Sur l'autre versant, le bassin de Digoin, plus vaste, n'est guère
plus accusé, puisque la base des dépôts tertiaires qui le remplissent
ne se trouve guère, elle non plus, au-dessous de 200 m. Sa forme est
à peu près celle d'un amphithéâtre elliptique dont l'escarpement
de faille qui borde l'extrémité septentrionale des monts de la Madel
eine constituerait le mur de fond, l'amphithéâtre proprement dit
se développant sur les trois autres côtés, découpé par des failles
rayonnantes en une série de travées disposées à des hauteurs iné
gales.
Dans l'intervalle de ces grands bassins règne toujours le même
style de blocs basculés disposés autour de dépressions de formes
diverses, mais moins bien venues : bassin d'Autun, dépression de
la Clayette, dépression tectonique probable à l'emplacement de la
haute plaine permienne.
En somme un véritable puzzle de blocs découpés, soit dans la
couverture sédime

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