Une géographie du mouvement : le désert du Taklamakan et ses environs comme modèle  - article ; n°567 ; vol.101, pg 553-594
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Une géographie du mouvement : le désert du Taklamakan et ses environs comme modèle - article ; n°567 ; vol.101, pg 553-594

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Annales de Géographie - Année 1992 - Volume 101 - Numéro 567 - Pages 553-594
The specialists in natural sciences and the geographer are today aware of the desertification problems, the variations of intensity in the human occupation of desert margins, the historical processes of the economic and social development. What are or could be the relationships between tectonics, climatic changes, deglaciation and the conditions of human life in the oasies of Central Asia ? When a question is presented to a science, no answer can be considered, at first sight, as exogenous. For the geographer, the territory is concerned with the works written in the past and the new sophisticated and specialized results. But the remaining problem is the validity of the choice among the significant phenomenons. The present article tries to present the first steps in the study of one of the most relevant questions in the field of geography : the unequality of territories when confronted to movement and time and the adequate foundations of any study in regional science.
La désertification des espaces centre-asiatiques, les variations du peuplement et des conditions de vie, l'intensité de l'occupation humaine et ses variations historiques intéressent aujourd'hui autant les spécialistes des sciences humaines, que les chercheurs appartenant aux sciences de la nature. Mais quel rapport peut-il y avoir entre les grands mouvements de surrections des chaînes de montagnes, l'évolution dans le temps du système de la mousson, les questions plus générales du « global change », la dernière déglaciation et l'organisation de la vie humaine dans les oasis d'Asie centrale ou d'ailleurs ? Nombre de questions difficiles sont d'apparence purement « naturelle ». Cependant, elles sont posées par les sociétés du temps présent et comme telles font partie du champ de la géographie. Pour répondre à une question géographique, il n'existe a priori aucune réponse exogène. Tout ce qui peut concourir à l'explication du fonctionnement d'un territoire donné doit être pris en compte. La difficulté est de construire dès l'abord une simulation élémentaire de ce qu'on cherche à étudier, en faisant appel aux connaissances accumulées autant qu 'aux recherches les plus « pointues ». Quelles sont les conditions qui peuvent rendre ces rapprochements fructueux ? Comment organiser les connaissances, donc choisir ce qui est signifiant, et abandonner le reste ? La présentation d'un espace centre-asiatique bien défini permet de poser les premiers éléments permettant ultérieurement de traiter, d'une manière plus élaborée, l'une des questions centrales de la géographie : l'inégalité des espaces devant le mouvement et les fondements de toute étude régionale.
42 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1992
Nombre de lectures 22
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Pierre Gentelle
Une géographie du mouvement : le désert du Taklamakan et
ses environs comme modèle
In: Annales de Géographie. 1992, t. 101, n°567. pp. 553-594.
Citer ce document / Cite this document :
Gentelle Pierre. Une géographie du mouvement : le désert du Taklamakan et ses environs comme modèle . In: Annales de
Géographie. 1992, t. 101, n°567. pp. 553-594.
doi : 10.3406/geo.1992.21110
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1992_num_101_567_21110Abstract
The specialists in natural sciences and the geographer are today aware of the desertification problems,
the variations of intensity in the human occupation of desert margins, the historical processes of the
economic and social development. What are or could be the relationships between tectonics, climatic
changes, deglaciation and the conditions of human life in the oasies of Central Asia ? When a question
is presented to a science, no answer can be considered, at first sight, as exogenous. For the
geographer, the territory is concerned with the works written in the past and the new sophisticated and
specialized results. But the remaining problem is the validity of the choice among the significant
phenomenons. The present article tries to present the first steps in the study of one of the most relevant
questions in the field of geography : the unequality of territories when confronted to movement and time
and the adequate foundations of any study in regional science.
Résumé
La désertification des espaces centre-asiatiques, les variations du peuplement et des conditions de vie,
l'intensité de l'occupation humaine et ses variations historiques intéressent aujourd'hui autant les
spécialistes des sciences humaines, que les chercheurs appartenant aux sciences de la nature. Mais
quel rapport peut-il y avoir entre les grands mouvements de surrections des chaînes de montagnes,
l'évolution dans le temps du système de la mousson, les questions plus générales du « global change
», la dernière déglaciation et l'organisation de la vie humaine dans les oasis d'Asie centrale ou d'ailleurs
? Nombre de questions difficiles sont d'apparence purement « naturelle ». Cependant, elles sont
posées par les sociétés du temps présent et comme telles font partie du champ de la géographie. Pour
répondre à une question géographique, il n'existe a priori aucune réponse exogène. Tout ce qui peut
concourir à l'explication du fonctionnement d'un territoire donné doit être pris en compte. La difficulté est
de construire dès l'abord une simulation élémentaire de ce qu'on cherche à étudier, en faisant appel
aux connaissances accumulées autant qu 'aux recherches les plus « pointues ». Quelles sont les
conditions qui peuvent rendre ces rapprochements fructueux ? Comment organiser les connaissances,
donc choisir ce qui est signifiant, et abandonner le reste ? La présentation d'un espace centre-asiatique
bien défini permet de poser les premiers éléments permettant ultérieurement de traiter, d'une manière
plus élaborée, l'une des questions centrales de la géographie : l'inégalité des espaces devant le
mouvement et les fondements de toute étude régionale.Gèo no 567 1992 Ann
Une géographie du mouvement
le désert du Takiamakan
et ses environs comme modèle
Pierre CENTELLE CNRS Paris
Comment faire le lien dans une région donnée entre la nature et
la culture Faut-il encore tenter de le faire Et pour quelle géographie
Dans une géographie en mouvement le chercheur qui travaille en Asie
centrale la jonction de plusieurs disciplines ne se pose sans doute pas
de manière plus aiguë que ses collègues spécialistes de Ile-de-Fran
des questions de cet ordre Une géographie du mouvement paraît donc
particulièrement imposer dans une Asie centrale guère plus immobile
que les disciplines scientifiques Mais comment parler de géographie
dans la région Parmi autres évolutions qui sont loin être négatives
physiciens et humanistes doivent-ils se diluer dans des formations
scientifiques et sociales dénommées autrement elles ne étaient La
raison être des géographes étude globale une portion espace
terrestre et de son organisation naturelle et ethno-culturelle finira-t-
elle par leur échapper condamnés ils sont ils tentent rester
fidèles soit saisir la réalité par tous les bouts et se muer au mieux
en journalistes scientifiques au pire en descripteurs soigneux de petits
bouts espaces ou de portions incomplètes de grands problèmes soit
se limiter quelques sujets lilliputiens dans des disciplines qui ne sont
pas la leur aux origines et produire des résultats inférieurs ceux
du spécialiste du domaine ils viennent on se prive peu de le leur
dire squatter
Depuis des décennies la question de la desertification des espaces
centre-asiatiques des variations du peuplement et des conditions de vie
se trouve posée la fois -par des spécialistes des sciences humaines
mais aussi par des chercheurs appartenant au domaine des sciences de
la nature On entend quelquefois dire de nos jours Quel rapport
peut-il avoir entre les grands mouvements de surrection des chaînes 554 ANNALES DE OGRAPHIE
de montagnes évolution dans le temps du système de la mousson les
questions plus générales du global change la dernière déglaciation
et organisation de la vie humaine dans les oasis Asie centrale ou
ailleurs On pourrait répondre que même si les relations sont en
apparence assez ténues déterminer leur place dans évolution histo
rique est pas perdre son temps Mais une autre réponse est peut-être
plus pertinente Ces questions difficiles sont apparence purement
naturelle Cependant elles sont posées par les sociétés du temps
présent Si les soucis contemporains concernant la portion de territoire
sur laquelle chaque groupe humain vit et active font partie de la
géographie alors il est légitime ils soient inclus dans son champ
même si la solution des questions posées doit être cherchée dans des
directions éloignées Pour prendre un exemple les autorités respon
sables et plusieurs institutions scientifiques de maintes régions Asie
centrale inquiètent désormais de ce on appelle desertification
dégradation des conditions naturelles comblement et minéralisation des
lacs et des mers intérieures risques naturels. Elles ne le font certes
une certaine échelle et un certain point celui qui leur
convient hui Les raisons de ce questionnement ne sont
cependant pas seulement culturelles ce qui veut dire aussi sociales
économiques et politiques Sans doute les pouvoirs de toute sorte
aiment-ils guère que les réponses proposées évoquent de possibles
excès de défrichements une croissance démographique mal contrôlée
la création un polygone expériences nucléaires des conflits eth
niques un appétit industrialisation peu soucieux des ressources éner
gétiques et autres. Sans doute les causes naturelles des mouvements
qui se produisent dans la région sont-elles plutôt bien accueillies fait
bien connu parce elles peuvent être aisément quantifiées et parce
elles permettent évacuer de la sphère du politique et de la macro
économie est la même chose les réponses plus globalisantes quoique
plus floues des sciences de homme
chaque fois cependant que les pouvoirs tentent de mettre la
porte les faits humains pour leur préférer les faits de nature aucune
fenêtre est assez hermétique pour les empêcher de réapparaître
inverse tout autant vrai Aussi bien le problème est-il de tenter de
mesurer la part que prennent les différents ordres de faits dans objet
mis étude établissement de séquences le jeu des différentes
échelles rendent nécessaire aussi bien la prise en compte de mouve
ments comme la collision de Inde et de Asie les relations entre le
fonctionnement de la mousson et exhaussement de Himalaya que
des migrations de peuples ou des changements de société Où se
trouverait donc la fonction de la géographie comme science il ne
agissait pas de fouiller aux recoins les relations existant entre
environnement milieu tel en lui-même action humaine dans la
nature interactions) le mouvement évolution des sociétés hommes UNE OGRAPHIE DU MOUVEMENT 555
elles-mêmes sur les espaces dont elles ont fait au cours de la préhistoire
et de histoire des territoires aux limites et aux appartenances fluc
tuantes On comprend mieux ainsi institutionnalisation récente dans
la profession une définition déjà ancienne milieu interacti

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