L interprétation des valeurs numériques dans la recherche géographique - article ; n°320 ; vol.60, pg 161-182
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Description

Annales de Géographie - Année 1951 - Volume 60 - Numéro 320 - Pages 161-182
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1951
Nombre de lectures 17
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

André Libault
L'interprétation des valeurs numériques dans la recherche
géographique
In: Annales de Géographie. 1951, t. 60, n°320. pp. 161-182.
Citer ce document / Cite this document :
Libault André. L'interprétation des valeurs numériques dans la recherche géographique. In: Annales de Géographie. 1951, t. 60,
n°320. pp. 161-182.
doi : 10.3406/geo.1951.13236
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1951_num_60_320_13236320. — LXe année. Mai- Juin 1951. №
ANNALES
DE
GEOGRAPHIE
En L'INTERPRÉTATION présence DANS d'une LA collection RECHERCHE DES de résultats VALEURS GÉOGRAPHIQUE numériques NUMÉRIQUES qu'il s'agit d'exp
loiter, les chercheurs n'ont d'abord su que les disposer suivant les lignes
et les colonnes d'un tableau, dont la double entrée introduisait une commod
ité supplémentaire. Descartes avait apporté le moyen de dessiner la figure
des variations relatives des éléments alignés. Mais c'est seulement la théorie
des probabilités, lorsqu'elle fut arrivée à une suffisante perfection, qui fournit
la base de cette interprétation rationnelle par le calcul comme par le gra
phique maintenant développée sous le nom d'ensemble de statistique.
Liés à l'extension spatiale de la planimétrie, les géographes ne devaient
pas manquer d'y chercher d'abord un aménagement analytique : dans les
cartes qu'ils rédigeaient, il leur était tout naturel de localiser, autant qu'ils
le pouvaient, les points d'attache des comptages que leur fournissait la mesure
ou l'enquête. Par exemple, nous trouvons, dès qu'on a publié des cartes pré
cises, des points qu'accompagnent des cotes d'altitude, des cercles de posi
tion auxquels s'attachent des nombres d'habitants. Les uns comme les autres
constituent ce que le langage des mécaniciens a conduit à appeler points
pondérés, sans oublier qu'une différence d'essence les sépare : les premiers,
où la mesure de la variable ressortit à une convention géodésique, sont vrai
ment des points, définis comme ceux du raisonnement géométrique; les
seconds, avec leurs chiffres résultant d'un dénombrement, sont, au contraire,
l'aboutissement d'une généralisation. C'est au fait que l'échelle réduit à une
très petite surface l'emprise planimétrique qu'on doit de pouvoir considérer
comme légitime la totalisation en un seul point de toute la population qu'en
globe l'agglomération. Il en est ainsi de toutes les opérations de comptage,
particulièrement pour les productions de masse : suivant l'échelle, on atta
chera le nombre de tonnes représentant l'extraction houillère en des points
correspondant aux puits de sortie, aux groupes d'exploitation, aux bassins,
et l'on sait bien qu'il s'agit du tonnage collecté dans l'ensemble des galeries
que dessert le puits ou* amené au jour par l'ensemble des puits du périmètre.
Ici, la valeur de chaque point est influencée par le dispositif de généralisa
tion adopté : l'extraction du groupe sera le total de celle de ses puits, comme
ANN. DE GÉOG. L3e ANNÉE. 11 ANNALES DE GÉOGRAPHIE 162
la population de la commune sera le total de celle de ses écarts, et, dans l'un
et l'autre cas, à mesure qu'on schématisera davantage, il faudra supprimer
ïes chiffres correspondant aux premiers et les remplacer par leur somme. Au
contraire, on peut ajouter, effacer des cotes d'altitude, sans modifier celles
précédemment inscrites. Le peuplement, la production correspondent à une
distribution éparse (quelques-uns disent lâche), Paltimétrie à une distribution
continue. L'idée de distribution s'impose donc immédiatement, et c'est
finalement à son analyse détaillée qu'aboutiront toujours les études statis
tiques appliquées à la géographie.
Pour tirer parti du semis des points pondérés d'une distribution éparse,
on s'est d'abord efforcé de le résoudre en un seul point qui en résume, le
mieux possible, à la fois la position et l'importance numérique. Il est dés
événements qui font concourir une notable partie de la population d'une
région en un centre ; il suffit d'imaginer que ce déplacement soit total et
instantané pour rejoindre la définition théorique du centre. Mais sa déter
mination, qui. constitue l'analyse centrographique, est essentiellement sub
jective, puisque le rassemblement peut se faire sous le signe de diverses idées
directrices.
Le plus usuel est le centre moyen ou centre des distances proportionnelles, qui
correspond à une mesure d'équité entre les différentes stations. Pour deux
points, la détermination en est rigoureuse ; le produit du poids par la distance
au centre sera le même pour les deux extrêmes, ou, si l'on reprend l'exemple
démographique, la migration se soldera pour l'une et l'autre ville partic
ipante par la même dépense en voyageurs-kilomètres. On démontre que, si
on fait intervenir un troisième point et qu'on calcule le nouveau ^centre qu'il
constitue avec celui précédemment trouvé, le résultat ne dépend pas de
l'ordre des opérations, donc apporte une position qu'on appellera le centre des
trois points ; de proche en proche, on sait se procurer ainsi le centre moyen
d'autant de points qu'on voudra. Mais ce n'est plus celui qui correspond
rigoureusement à la définition initiale, et les produits poids X distance
peuvent différer notablement. Facile à déterminer, ce centre, tel que le donne
notre calcul, n'est peut-être pas tellement intéressant par lui-même que par
la signification que prend son déplacement ; la ligne que tracent les centres
calculés à différentes époques, ou dans des situations successivement choisies
comme typiques, inscrit un vecteur qui marque par sa direction l'orienta
tion de la tendance, par sa longueur la vitesse ou l'amplitude du mouvement.
Pour faciliter la comparaison, on ressent le besoin de se rapporter à une
origine stable, que, sauf dans le cas d'une étude des conditions historiques
seules, il n'est pas avantageux de placer au premier en date des événements.
Puisque, fréquemment, on se trouve en présence d'une figure où les points
restent fixes, où seuls les poids changent, il apparaît logique de se référer à
un centre de figure déterminé comme le centre moyen, mais en égalisant tous
les poids. La distance et l'orientation d'un point par rapport au centre de
figure nous apportent la première notion d'une grandeur essentielle, l'écart, LES VALEURS NUMÉRIQUES EN GÉOGRAPHIE 163
dont l'étude doit préciser l'évolution de tout le semis de points pondérés, donc
de toute la distribution éparse.
En se plaçant au contraire du point de vue de l'économie, Gini et Galvani
ont défini un centre médian ou centre des moindres mouvements (minimum
aggregate travel), qui serait déterminé par la condition que le produit poids
X déplacement devienne minimum. Un calcul rigoureux montre qu'il n'existe
pas un seul point répondant à ces conditions, mais bien une zone ; la théorie
analytique qu'a publiée N. A. Smirnow dès 1907, aussi bien que la méthode
d'approximation de Scates ne fournissent en réalité qu'une indication suffi
sante pour les problèmes pratiques de transport où l'infrastructure impose
une limitation de choix, restreint aux quelques stations possibles. Bien sou
vent, il suffit d'effectuer le calcul pour chacun des terrains d'atterrissage,
des gares, des ports, entre lesquels on hésite ; dans tous les cas, une première
détermination sera ainsi obtenue, qu'il suffira d'améliorer pour serrer de plus
près la solution.
Le centre de gravité, tel qu'on le considère en statique, peut être celui de
points pondérés épars qu'on supposerait liés par un système rigidifiant inf
iniment léger, et où le mot poids reprendrait sa signification mécanique (mg).
Il ne différerait donc pas du centre moyen ; mais, de même que, dans la
réalité mécanique, nous rencontrons plus fréquemment un solide homogène
qu'une telle construction, de même, dans la recherche géographique, nous
devrons appliquer cette définition, non plus à des distributions

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