41eme Chronique Océanographique - article ; n°1 ; vol.163, pg 469-501
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Description

Norois - Année 1994 - Volume 163 - Numéro 1 - Pages 469-501
33 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1994
Nombre de lectures 8
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

André Guilcher
François Carré
41eme Chronique Océanographique
In: Norois. N°163, 1994. pp. 469-501.
Citer ce document / Cite this document :
Guilcher André, Carré François. 41eme Chronique Océanographique. In: Norois. N°163, 1994. pp. 469-501.
doi : 10.3406/noroi.1994.6578
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/noroi_0029-182X_1994_num_163_1_65781994, Poitiers, t. 41, n° 163, p. 469-501 Norois,
XLIe CHRONIQUE OCEANOGRAPHIQUE
par André GUILCHER f et François CARRÉ*
André Guilcher s'est éteint le 4 décembre 1993. Ses derniers écrits ont été pour
cette chronique à laquelle il tenait tant et qu'il assura seul pendant quarante ans,
depuis la fondation de la revue Norois en 1954, avec une compétence sans égale
et une ponctualité irréprochable, en la façonnant peu à peu au fil des ans.
Comme les responsables de Norois, il avait compris combien cette chronique,
unique en son genre dans les revues de géographie, et pas seulement françaises,
était nécessaire pour tenir les géographes informés des principaux développements
des sciences de l'océan.
Ayant subi une grave opération et sentant venir le cap des 80 ans, André
Guilcher avait décidé, peu après l'achèvement de la XLeme chronique (1993), de
renoncer à cette lourde tâche et de désigner son successeur, car il souhaitait
ardemment que la chronique continuât, même si elle devait évoluer en s'ouvrant
un peu sur «l'halieutique», estimait-il. Nous avons alors réussi à le convaincre
de ne pas abandonner si vite et d'assurer une transition, en prêtant encore son
concours à la XLIeme chronique, sur la base d'un partage équitable des lectures
entre les deux coauteurs. Hélas, il n'a pas eu le temps d'achever le travail qu'il
avait accepté, bien qu'il ait tenu à le mener le plus loin possible, jusqu'à la limite
de ses forces. Ainsi, dans le courant de novembre, alors qu'il sentait venir la
mort, il nous a transmis toutes les fiches qu'il avait méticuleusement préparées,
en dépouillant surtout la revue Marine Geology, l'une de ses préférées et sans
doute la plus proche de ses préoccupations. L'essentiel à ses yeux était que la
chronique océanographique lui survive. (F.C.)
MISES AU POINT ET COMPTES RENDUS
GENERALITES
Le point sur la recherche océanographique
A l'instigation du Japan Marine Science and Technology Center, s'est tenu à
Tokyo en novembre 1991 un symposium réunissant les directeurs des plus célèbres
instituts océanographiques du monde, venus d'Australie, du Canada, de Chine,
de France, du Japon, des Etats-Unis et de Russie. Il est dommage que les
Britanniques et les Allemands aient été absents. Chaque directeur a fait le bilan
des travaux menés dans son centre et des voies qui s'ouvrent à la recherche
marine. Ce volume (1) rassemble leurs communications ainsi que les résultats de
deux tables rondes sur la recherche en eau profonde, sur l'environnement et les
observations océanographiques. Les congressistes ont plaidé pour un renforcement
* Professeur à l'Université d'Orléans, Faculté des lettres, langues et sciences humaines,
rue de Tours, 45072 Orléans-Université.
(1) Nasu (N.), Honjo (S.), sous la direction de..., 1992, New Directions of Océanographie
Research and Development, Berlin, Springer, 224 p. 470 FRANÇOIS CARRÉ, ANDRÉ GUILCHER
de la recherche interdisciplinaire et internationale... et pour une augmentation
de leurs budgets. En bref, ce livre est un bon moyen de s'informer des tendances
récentes de l'évolution des sciences de la mer dans le monde et de leurs particul
arités nationales.
MORPHOLOGIE LITTORALE ET SOUS-MARINE
Littoraux menacés
Faisant suite à un ouvrage de 1985 centré sur l'impact des aménagements sur
les littoraux et à un Que sais-jei de 1981 sur l'érosion des côtes, dont il n'a pas
souhaité la réédition, R. Paskoff élargit ici son propos pour envisager toutes les
menaces d'ordre physique, car les pollutions chimiques ne sont guère abordées,
dont sont victimes les côtes, sous l'effet de facteurs naturels et anthropiques (2).
En s'appuyant sur une documentation récente et internationale, dans un style
clair qui permettra à cet ouvrage de franchir le cercle étroit des initiés, l'auteur
aborde, en plusieurs chapitres successifs, l'évolution récente du niveau de la
mer, à savoir « la crainte du déluge », « les plages à la dérive » et leur protection,
«les dunes qui s'envolent», les «vasières peau de chagrin», «la vie et la mort des
récifs coralliens», «les côtes disparues» et enfin le cas français: «le littoral
d'empoigne». Derrière ces titres accrocheurs et des constats parfois sévères, le
propos reste mesuré et ne cherche pas à être alarmiste. Il s'en dégage une
« philosophie des rivages », pour reprendre le titre du dernier chapitre emprunté
à un article d'André Guilcher, qui relève du pragmatisme, car il n'y a pas
d'évolution planétaire et univoque. A chaque cas doit être apportée une réponse
appropriée et spécifique, après analyse approfondie et si possible empirique de
la situation, en se gardant des généralisations, du dogmatisme, voire de l'abs
traction des modèles. Il est des endroits où il faut accompagner le recul de la
mer sans vouloir s'y opposer, d'autres où l'homme peut tirer parti de l'avancée
des côtes. La sagesse du naturaliste rejoint celle du philosophe Bacon qui nous a
enseigné depuis longtemps qu'on ne commande à la nature qu'en lui obéissant.
Grotte Cosquer et variations eustatiques pleistocenes
La grotte Cosquer (3), du nom de son plongeur-découvreur, située sur la côte
des calanques de Marseille, est un élément intéressant pour la connaissance des
variations eustatiques pleistocenes. Et cela du fait de la profondeur de son
entrée, aujourd'hui immergée, et de l'âge de ses œuvres pariétales (peintures,
tracés digitaux, etc.), maintenant datées avec précision et certitude.
L'entrée de la galerie de 175 m qui y conduit est actuellement à la profondeur
de 37 m sous le niveau marin, la grotte elle-même était mi-émergée, et sans
aucune autre entrée que la galerie. Les œuvres pariétales datées se répartissent
en deux goupes: l'un de 26 360-27 870 BP; l'autre de 18 010-20 370 BP.
Le groupe le plus récent ne pose aucun problème du point de vue des variations
eustatiques pleistocenes. Il est actuellement admis universellement qu'en 20000
BP le niveau des océans était vers 120-125 m en-dessous du niveau actuel.
(2) Paskoff (R.) 1993 Côtes en danger, Paris, Masson, collect. Pratiques de la géographie,
250 p.
(3) Clottes (J.), Beltran (A.), Courtin (J.), Cosquer (H.), 1992, la grotte Cosquer
(cap Morgiou, Marseille), Bull. Soc. Préhist. Franc, vol. 89, 4, p. p. 98-128. - Clottes
(J.), Courtin (J.), Valladas (H.), Cachier (H.), Mercier (N.), Arnold (M.), 1992, La
grotte Cosquer datée, Ibid., vol 89, 8, p. 230-234. XLIe CHRONIQUE OCEANOGRAPHIQUE 471
Quand au groupe le plus ancien, il ravive le problème du «haut niveau marin
de 35 000 BP» (voir XXIVeme chronique, 1977, résumant les longues discussions
de B.C. Thom dans son très documenté mémoire de 1973). En bref, on admet
assez généralement une remontée marine, dans le cours du Wéichsélien, jusqu'à
-30 m au moins et peut être -10 m, qui se serait produite vers 35 000 BP à 10 000
ans près. Les œuvres pariétales récentes de la grotte Cosquer font penser qu'en
26 000 - 27 000 BP le haut niveau marin de plus ou moins 35 000 se maintenait
encore au-dessus de 37 m sous l'actuel, autrement dit que la régression depuis 35
000 avait été lente (et peut-être bien sûr oscillatoire); et que le bas niveau de
-120 m vers 20 000 BP a résulté d'une véritable dégringolade.
Evolution des rivages du nord du golfe Arabo-Persique
Cette évolution, qui est restituée dans un travail collectif français dirigé par
Paul Sanlaville (4), doit la précision et l'antiquité de sa reconstitution aux vestiges
de la civilisation sumérienne (6eme-4eme millénaires BP), élaboratrice du système
sexagésimal que le système métrique de la Révolution Française n'a touj

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