Accroissement démographique et croissance économique - article ; n°1 ; vol.15, pg 97-114
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Description

Population - Année 1960 - Volume 15 - Numéro 1 - Pages 97-114
Depuis que la question des crises aiguës est passée au second plan, les relations entre les facteurs démographiques et le développement économique, longtemps quelque peu négligées, préoccupent à nouveau les économistes. En outre, l'attention des spécialistes et de l'opinion a été attirée plus particulièrement sur le problème de la population dans les pays sous-développés. L'I.N.E.D. présente ici la traduction de l'article paru dans The American Economie Review (juin 1959), sous la signature de M. Everett E. Hagen, professeur d'économie à l'Institut de technologie du Massachusetts. Cet intéressant document n'est qu'un des résultats d'une étude plus vaste sur le développement économique, entreprise avec le concours de la fondation Rockefeller. L'exposé théorique, sous la forme d'un modèle, est utilement complété par des constatations historiques et des considérations psychosociales. Bien que, sur certains points, ces résultats nous paraissent en retrait sur les recherches françaises dans la même direction, ce travail qui, de façon générale, réagit contre la thèse malthusienne classique ou néoclassique, attire l'attention. Nous remercions /'American Economie Association d'avoir bien voulu nous autoriser à reproduire cet article de qualité '*', dont la traduction est due à M. Paul Paillât, chargé de mission à l'I.N.E.D.
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1960
Nombre de lectures 58
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Everett E. Hagen
Accroissement démographique et croissance économique
In: Population, 15e année, n°1, 1960 pp. 97-114.
Résumé
Depuis que la question des crises aiguës est passée au second plan, les relations entre les facteurs démographiques et le
développement économique, longtemps quelque peu négligées, préoccupent à nouveau les économistes. En outre, l'attention
des spécialistes et de l'opinion a été attirée plus particulièrement sur le problème de la population dans les pays sous-
développés. L'I.N.E.D. présente ici la traduction de l'article paru dans The American Economie Review (juin 1959), sous la
signature de M. Everett E. Hagen, professeur d'économie à l'Institut de technologie du Massachusetts. Cet intéressant document
n'est qu'un des résultats d'une étude plus vaste sur le développement économique, entreprise avec le concours de la fondation
Rockefeller. L'exposé théorique, sous la forme d'un modèle, est utilement complété par des constatations historiques et des
considérations psychosociales. Bien que, sur certains points, ces résultats nous paraissent en retrait sur les recherches
françaises dans la même direction, ce travail qui, de façon générale, réagit contre la thèse malthusienne classique ou
néoclassique, attire l'attention. Nous remercions /'American Economie Association d'avoir bien voulu nous autoriser à reproduire
cet article de qualité '*', dont la traduction est due à M. Paul Paillât, chargé de mission à l'I.N.E.D.
Citer ce document / Cite this document :
E. Hagen Everett. Accroissement démographique et croissance économique. In: Population, 15e année, n°1, 1960 pp. 97-114.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1960_num_15_1_1203ACCROISSEMENT DÉMOGRAPHIQUE
ET CROISSANCE ÉCONOMIQUE
Depuis que la question des crises aiguës est passée au second
plan, les relations entre les facteurs démographiques et le déve
loppement économique, longtemps quelque peu négligées, préoc
cupent à nouveau les économistes. En outre, l'attention des
spécialistes et de l'opinion a été attirée plus particulièrement
sur le problème de la population dans les pays sous-développés.
L'I.N.E.D. présente ici la traduction de l'article paru dans
The American Economie Review (juin 1959), sous la signature
de M. Everett E. Hagen, professeur d'économie à l'Institut de
technologie du Massachusetts. Cet intéressant document n'est
qu'un des résultats d'une étude plus vaste sur le développement
économique, entreprise avec le concours de la fondation Rockef
eller.
L'exposé théorique, sous la forme d'un modèle, est utilement
complété par des constatations historiques et des considérations
psychosociales.
Bien que, sur certains points, ces résultats nous paraissent
en retrait sur les recherches françaises dans la même direction,
ce travail qui, de façon générale, réagit contre la thèse malthu
sienne classique ou néoclassique, attire l'attention.
Nous remercions /'American Economie Association d'avoir
bien voulu nous autoriser à reproduire cet article de qualité '*',
dont la traduction est due à M. Paul Paillât, chargé de mission
à l'I.N.E.D.
Si l'on note parfois des discordances entre la théorie de la croissance
économique et le « problème démographique », cela tient pour une part au
fait que les hypothèses retenues ne sont pas présentées avec la netteté dési
rable. En outre, nous restons, sans nous en rendre compte, marqués par les
conclusions de Malthus, alors que en avons oublié les prémisses. Je
m' efforcerai ici d'atténuer ces divergences ^K
Pour certains auteurs, toute augmentation de la population s'explique
par l'élévation du revenu individuel au-dessus du niveau que permettent les
(*' II nous a paru utile de faciliter la lecture par l'adjonction de quelques sous-titres.
M Je ne traiterai pas des questions liées à la population optimale ou aux proportions de
facteurs dans un ensemble statique. Je laisserai aussi de côté la modification cyclique du taux
d'accroissement naturel.
J. P. 90020'!. 7 ACCROISSEMENT DÉMOGRAPHIQUE ET CROISSANCE ÉCONOMIQUE 98
subsistances. En fait, il y a grand intérêt, pour la clarté du raisonnement, à
distinguer trois cas d'accroissement démographique.
Dans les deux premiers cas, il s'agit de sociétés à faible revenu, de type
agricole. Leur taux brut de natalité est généralement supérieur à 40 °/00. Bien
que les facteurs biologiques permettent une natalité plus forte, on peut
estimer que le plafond est en fait de 45 °/00. Autrefois les taux de mortalité
étaient presque aussi élevés.
Baisse exogène de mortalité. Quand la population s'accroît, c'est que
la mortalité diminue, notamment — et
c'est le premier cas — lorsque sont introduites la médecine préventive et
l'hygiène publiques modernes. C'est ce que j'appellerai une baisse exogène.
A cette baisse de la mortalité correspond, avec un retard qui, pour être indé
terminé, n'en est pas moins assez important, une diminution de la natalité.
Dans l'intervalle qui sépare ces deux mouvements, le taux d'accroissement
naturel s'élève.
Amélioration du revenu individuel. C'est le second cas(2). Autrefois l'au
gmentation du revenu global tenait
à deux facteurs principaux : d'une part, la mise en valeur de nouveaux terri
toires, d'autre part, le progrès technologique. Grâce au premier facteur, on
peut élargir les dimensions de l'économie et pourvoir aux besoins d'un plus
grand nombre d'hommes sans affecter le revenu individuel^. Le progrès
technique, en revanche, a seulement pour effet d'augmenter ce dernier.
Les gens vivent plus sainement, la mortalité diminue et le taux d'accroissement
naturel s'élève. Si cet accroissement arrive à rattraper l'augmentation du
revenu global, les revenus par tête vont évidemment cesser de s'élever. Avec
un taux de natalité compris entre 40 et 45 °/00, et un taux de mortalité compar
able à ceux de l'Occident, la population s'accroît au rythme de 3,5 °/0
par an^.
W Bien entendu, on peut assimiler à une amélioration du revenu la mise en place de ser
vices médicaux et sanitaires. Je ne vise ici qu'une hausse du pouvoir d'achat.
<8' L'occupation de terres vacantes est un phénomène incontestable en Europe occidentale
durant le moyen âge, en Chine après 1650 et plus récemment aux États-Unis, au Canada
en Australie et en Nouvelle-Zélande. Dans tous les exemples récents, sauf en Chine, le progrès
technique a acquis parallèlement un caractère permanent. Sans que la technologie s'améliore,
l'élargissement des dimensions de l'économie peut agir favorablement sur la productivité.
Je ne traiterai pas cette question des rapports entre cette sorte de gain et la population. Le
lecteur peut se reporter à la deuxième partie de cet article.
'*> L'espérance de vie dans les sociétés de type occidental correspond à un taux de mortalité
de 14 à 15 °/oo, même lorsque la structure par âge est stabilisée. Lorsque la population est très
« jeune », des taux bruts de 4 à 5 °/oo sont possibles : on le constate temporairement après une
baisse de la mortalité. Des taux de natalité de 50 à 55 °/00 sont considérés comme plausibles
par les biologistes et ont même été enregistrés dans de petites régions pendant un court laps
de temps. On peut donc imaginer un taux d'accroissement très supérieur à 3,5 % par an, mais
considérons plutôt ce chiffre comme un plafond. DÉMOGRAPHIQUE ET CROISSANCE ÉCONOMIQUE 99 ACCROISSEMENT
Reprise de la natalité C'est le troisième cas. Entre les deux guerres, tous
des pays occidentaux. ces pays avaient terminé leur « révolution démo
graphique » et la natalitéjy avait atteint son palier
minimal séculaire. Peu après la fin du deuxième conflit mondial, la plupart
des pays de l'Europe occidentale, les États-Unis, le Canada, l'Australie et la
Nouvelle-Zélande ont vu leur natalité s'élever au-dessus de ce niveau minimal.
Pendant quelque

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