Anthropologie du Tibet. Les Populations du Tibet Sud-Oriental - article ; n°1 ; vol.9, pg 462-473
23 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Anthropologie du Tibet. Les Populations du Tibet Sud-Oriental - article ; n°1 ; vol.9, pg 462-473

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
23 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1908 - Volume 9 - Numéro 1 - Pages 462-473
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1908
Nombre de lectures 14
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

J. Bacot
Anthropologie du Tibet. Les Populations du Tibet Sud-Oriental
In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, V° Série, tome 9, 1908. pp. 462-473.
Citer ce document / Cite this document :
Bacot J. Anthropologie du Tibet. Les Populations du Tibet Sud-Oriental. In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie
de Paris, V° Série, tome 9, 1908. pp. 462-473.
doi : 10.3406/bmsap.1908.7066
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0037-8984_1908_num_9_1_70664 juin 1908 402
sentes dans les mêmes proportions à peu près dans différents pays et permettent donc
la comparaison d'une contrée à l'autre.
La question môme de la taille dans les villes et dans les campagnes ne peut être
résolue d'une façon satisfaisante. Dans certains pays, les citadins sont plus grands
que les campagnards, dans d'autres c'est le contraire qui a lieu ; enfin souvent les
deux catégories des populations ne diffèrent guère, quant à la taille J'en donne dans
mon ouvrage des preuves abondantes. Les populations des villes, étant formées des
éléments beaucoup plus hétérogènes que celles des campagnes, il est tout naturel
d'y voir des écarts, dans un sens ou dans un autre, de la moyenne générale de la
région où elles se trouvent.
M. Bloch — Je prendrai la liberté de rappeler que j'ai indiqué, dans une commun
ication à la Société le 4 janvier 1906, la taille moyenne de la femme française, des
diverses parties de la France (Paris, sous préfectures et \illages du département de la
S iae. — Préfectures, sous-préfectures et villages de la zone du Nord. — Préfectures,
sous-préfectures tt \illages de l.i zone du Centre. — Préfectures, sous p-éfectures et
villages de lazoie du Midi), puiî la taille moyenne dî chaque zone en particulier,
enfin celle des villes, celle des villages et ceUe de toute la France. J'y ai ajo té
les maximums de fréquence pour une même taille (1).
ANTHROPOLOGIE DU TIBET
LES POPULATIONS DU TIBET SUD-ORIENTAL
Pau M. J Bvcor
Parmi les populations non chinoises du Yunnan, je n'ai vu de près que les
Mossos, les Lissous, les Lout/és et surtout les Tibétains, chez lesquels je suis
resté six mois.
Je n'ai fait que traverser le pays des Lolos soumis et des Minkias.Jen'ai rien
à dire sur eux, si ce n'est qu'un œil non prévenu et peu exercé comme le mien
ne saisit aucune différence entre ces deux races C'est plutôt moralement
qu'elles diffèrent. ïdiidis que les Minkias ont de grandes tendances à copier
et à assimiler la civilisai ion chinoise, les Lolos restent réfractaires.
Je dois signaler un monument mégalithique dans une petite \allée habitée
par des Lolos soumis, et située à 60 kilomètres environ à l'est de Talifou. Ce
m'a semb'é être une partie dallée couverte, actuellement ensevelie sous les
terres descendues de la montagne. Elle forme une chambre rectangulaire do
8 mètres de long sur 2 m. oO de large et 2 mètres de haut. Le sol est recou
vert d'une grande épaisseur de débris de pienes. Les indigènes y taillent
pour leur, usage les pierres éboulées Le fond est formé par une seule dalle.
L'orientation est E.-O., le fond à l'Est. Une tombe, qui semble récente,
(1) Bi ocr Couleur des ch^eux et des yeux de 12 015 Français Taille de
H 704 Fiançaiscs, etj (Bull Soc. luth ) 1900, p. 11 à 24 BACOT LES POPULATIONS DU TIBET SUD-ORIENTAL 463 M.
occupe le fond. Les parois sont formées par des pierres considérables de
plusieurs mètres carrés de surface. Le plafond est formé par trois pierres
ayant environ 3 mètres carrés chacune. La couche deteire au-dessus est
mince, mais suffisante pour être cultivée.
A proximité, dans le prolongement à l'Est, est une pierre debout de
3 mètres de haut. Il y aurait dans la vallée des traces d'autres monuments
semblables, mais ensevelis et servant de carrières de pierres. Les indigènes
disent y avoir trouvé des ossements humains de grande taille, qui tombent
en poussière dès qu'on les touche.
Mossos
Les Mossos sont déjà mêlés aux Tibétains entre Likiang, leur ancienne
capitale, et le Mékong. Mais les monts du Litipin, que l'on franchit avant
d'arriver à Ouisi, sont la frontière naturelle entre la Chine et le Tibet.
Ouisi est une ville mosso, et les marchands chinois qui s'y trouvent se
considèrent déjà comme expatriés. De Ouisi à Tsekou, la vallée du Mékong
est occupée par les Mossos. Plus haut, leurs villages sont de plus en plus
rares, et le dernier est celui de Poutine, voisin de Yerkalo.
Dans le pays de Ouisi, les Mossos se distinguent à peine des Chinois dont
ils ont adopté le costume, les mœurs et en grande partie le langage. De
même eutre Tsekou et Yerkalo, on ne peut les distinguer des Tibétains.
C'est un peuple qui se laisse absorber par ses envahisseurs. Mais entre ces
deux courants venant du Nord et du Sud, il existe un noyau un peu plus
intact. Ce sont Kampou et Yetché. Ces deux districts sont soumis à leurs rois
indigènes ou Moukouas, mais sous le contrôle de la Chine. Le Moukoua de
de Yetche est le plus important; il descend de la famille qui régnait jadis à
Li-Kiang. Ses terres vont encore jusqu'à la Salonen et au-delà. Là, les mai
sons sont encore chinoises, alors que la religion est déjà celle des Lamas.
Mais l'aspect des gens et surtout des femmes est particulier. Ils portent une
robe courte en laine blanche, arrêtée aux genoux et serrée à la taille. Un
manteau de même étoffe ou une peau de chèvre leur pend des épaules. Les
jeunes filles ont un bandeau ou serre-tête rouge, et des rosés sont piquées
dans leurs cheveux. Les femmes portent de lourds ornements de tête en
argent très finement travaillés.
Il n'existe rien, je crois, des institutions primitives des Mossos. Ils ont une
langue comprenant plusieurs dialectes, et leurs sorciers emploient une écri
ture idéographique dont ils sont seuls à faire usage et peut-être à comprendre.
Les Mossos se disent venus du Nord, d'un endroit dont ils ne peuvent
déterminer la position et dont le nom, Bedji, ne nous apprend rien. Mais
cela ne prouve pas grand'chosc. Lorsque les Tibétains font valoir la supé
riorité que leur donne Lhassa et refusent aux Mossos le droit de cité, ceux-ci
leur opposent ce Bedji, qui serait leur Lhassa et le berceau de leur ancienne
religion plutôt que de leur race.
Les Mossos ont laissé des traces fort loin dans le Nord entre Yerkalo et 4 juin 1908 464
Batang, et même sur la route de Batang à Litang. Ce sont des ruines de châ
teaux-forts en terre. Ils sont si bien construits, qu'ils résistent aux pluies et
aux gelées successives. Je n'ai pu recueillir qu'une légende sur l'origine de
ces châteaux. Un des rois de Li-Kiang nommé Sénaroté, célèbre par ses con
quêtes, avait envoyé un de ses ministres, Agoumo, dans cette région
de Batang. Le pays étant vide d'habitants, Agoumo jetait à terre une poignée
d'aiguilles qui, aussitôt, se métamorphosaient en ouvriers, et chaque jour
il jalonnait sa route d'une forteresse,
Les Lissous — Le pays
Arrivé sur le Mékong on rencontre les premiers Lissous. Le Mékong sépare
jusqu'à Yerkalo le Thibet chinois du royaume de Lhassa ou Thibet proprement
dit. Il coule entre le Yangtseu et la Salouen, ces trois fleuves formant trois
sillons parallèles et rapprochés Trente à cinquante kilomètres seulement les
séparent, mais les chaînes de montagnes entre eux s'élèvent à 5,000 mètres
d'altitude et il faut de trois à cinq jours pour les franchir. Le fond des
vallées est déjà à 2,500 et 2,000 mètres d'altitude.
Ces fleuves mugissent au fond de gorges sonores et arides. La moindre
surface plane est occupée par un village avec des champs minuscules tout
auprès. Un sentier, souvent en encorbellement, accroché au flanc de la
montagne y donne accès Entre 3 et 4,000 mètres, la végétation commence
et jusqu'à 5,000 mètres se succèdent la forêt de chênes nains, la grande
forêt alpestre, dense et géante comme la forêt tropicale, puis la forêt des
rhododendrons gigantesques que l'on voit toujours blanche soit de fleurs,
soit de neige. Au-dessus de 5,000 mètres il n'y a plus que de l'herbe ou de la
roche nue, et enfi

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents