Aspects structurels du commerce extérieur des pays sous-développés - article ; n°13 ; vol.4, pg 81-119
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Description

Tiers-Monde - Année 1963 - Volume 4 - Numéro 13 - Pages 81-119
39 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1963
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Hubert Béguin
Aspects structurels du commerce extérieur des pays sous-
développés
In: Tiers-Monde. 1963, tome 4 n°13-14. pp. 81-119.
Citer ce document / Cite this document :
Béguin Hubert. Aspects structurels du commerce extérieur des pays sous-développés. In: Tiers-Monde. 1963, tome 4 n°13-14.
pp. 81-119.
doi : 10.3406/tiers.1963.1319
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1963_num_4_13_1319ASPECTS STRUCTURELS
DU COMMERCE EXTÉRIEUR
DES PAYS SOUS-DÉVELOPPÉS
par Hubert Béguin (i)
INTRODUCTION
II ne s'agira pas d'une étude théorique. Cette note traite de faits
concrets, de données statistiques observées. Elle les analyse, s'efforce
de saisir leur signification, examine leur répartition dans l'espace,
recherche leurs relations. Il est bien évident que l'information par les
faits et la théorie sont toutes deux nécessaires à la connaissance. Mais
lorsqu'on aborde le problème du sous-développement, on relève sou
vent que les théories économiques souffrent de « sur-généralisation »
et de « sous-documentation », selon l'expression de M. Hirschman.
C'est précisément à un complément de documentation que cette note
souhaite contribuer. L'existence d'une théorie, qui oriente les recherches
et permette de poser au départ quelques hypothèses de travail, n'en est
pas moins nécessaire. Aussi est-ce en gardant présentes à l'esprit les
considérations théoriques généralement admises en matière de commerce
extérieur des pays sous-développés, que la documentation utilisée a
été réunie. Cette dernière est alors confrontée avec les concepts et les
mécanismes mis en évidence par la théorie.
Le commerce extérieur sera envisagé d'un point de vue particulier :
celui du sous-développement. Le choix d'un seul point de vue conduit
à analyser les relations commerciales d'une manière partielle et orientée,
(i) Chargé de recherches du Fonds national belge de la Recherche scientifique, a eu
plusieurs missions au Congo, a publié La mise en valeur agricole du Sud-Est du Kasat, Bruxelles,
I.N.E.A.C., i960.
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5 DU COMMERCE EXTÉRIEUR DES PAYS SOUS-DÉVELOPPÉS ASPECTS
n'ayant en vue que les rapports entre commerce extérieur et sous-déve
loppement. Par exemple, on sait que le fait d'être dominées constitue
une des principales caractéristiques des économies sous-développées ;
aussi les indices de cette dépendance exprimés par les relations commerc
iales retiendront-ils particulièrement l'attention.
De plus, il s'agit d'aspects structurels, c'est-à-dire que l'attention ne
se portera pas sur des valeurs absolues mais bien plutôt sur les proport
ions et relations des composants de valeurs globales.
Enfin les pages qui suivent ne prétendent nullement être exhaustives,
certains aspects seulement étant examinés.
I. — Les faits (i)
A) Structure des exportations
On s'accorde généralement à caractériser les exportations des pays
sous-développés comme étant faites de matières premières avant tout.
On fait aussi remarquer que chaque pays tend à se spécialiser dans
l'exportation de peu de produits.
i. Part des matières premières dans les exportations. — Le mécanisme
par lequel une forte exportation de matières premières fait participer
un pays au phénomène de sous-développement est bien connu. D'une
part, l'offre de matières premières se heurte souvent à une demande
limitée, ce qui interdit une expansion des exportations aussi rapide qu'il
est parfois souhaité. D'autre part — et surtout — les matières premières
sont soumises à des variations de cours souvent considérables dont
l'irrégularité et l'ampleur interdisent toute régularité et toute stabilité
dans l'effort de développement. Cet énorme handicap, les pays doivent
le subir sans pouvoir se défendre ou presque. Aussi peut-on considérer
la part prise par les matières premières dans les exportations comme un
indicateur de dépendance.
La figure i montre la répartition géographique de cet indice. Ce
qui frappe d'abord à l'examen de cette carte, c'est la très grande homog
énéité du Tiers Monde. Presque tous les pays qui le composent se
situent dans la classe des indices les plus élevés (84 % et plus) ; il est
à noter que des pays aussi développés que l'Australie, la Nouvelle-
Zélande, l'Islande, se trouvent dans la même catégorie. Il y a des excep-
(1) Les données statistiques sur lesquelles repose l'analyse sont présentées en annexe
sous forme de tableaux, ainsi que la définition des catégories utilisées et la mention des sources. HUBERT BÉGUIN
tions, soit peu sensibles (Mexique, Uruguay, Tunisie, Liban, Pakistan),
soit plus tranchées (Afrique du Sud, Inde, Formose, Algérie). L'Europe
sous-développée et le Japon constituent un groupe particulier : leur
indice moyen est très inférieur à celui du reste du Tiers Monde; de plus,
contrairement à ce qui se passe dans ce dernier, il existe une grande
diversité d'un pays à l'autre (de 8 % pour le Japon à 85 % en Grèce).
Sous ce rapport, ces pays se rapprochent des pays développés où la
variété est grande : indice faible en Europe occidentale, plus élevé en
Scandinavie, U.R.S.S. et pays développés du Commonwealth.
L'Europe sous-développée et quelques autres nations mises à part,
on peut donc affirmer qu'une très forte exportation de matières pre
mières caractérise le commerce des pays du Tiers Monde. Le trait n'est
cependant pas spécifique du sous-développement puisqu'on le retrouve
chez certains pays développés.
La part des matières premières dans les exportations varie peu d'une
année à l'autre. Entre 1959 et i960, les variations furent souvent nulles
ou de l'ordre de quelques pour-cents : près de 95 % d'entre elles ne
dépassent pas 5 %. Aussi est-il très probable que l'on puisse considérer
comme structurelles des variations supérieures à 5 ou 6 %. Sur cette
base, examinons l'évolution qui s'est produite entre 1950 et i960. Dans
l'ensemble, elle a été très faible. L'Europe (Europe sous-développée
comprise) a connu une certaine diminution de l'indice, ainsi que six
pays d'Amérique latine. Par contre, très peu de changements en Asie et
en Afrique sauf en Egypte, Pakistan, Algérie, Hong-kong, où l'indice
a diminué. La part des matières premières a augmenté dans 8 pays sous-
développés : Maroc, Tunisie, Panama, Jamaïque, Guadeloupe, Jordanie,
Inde et Espagne; ce qui signifie que l'augmentation absolue des matières
premières exportées a été plus rapide que celle de l'ensemble des export
ations.
Les principales observations relatives à la part des matières premières
dans les exportations peuvent se résumer en quelques points :
1. La plupart des pays du Tiers Monde exportent presque uniquement
des matières premières, sauf l'Europe sous-développée et quelques
autres pays ;
z. Un net contraste oppose le Tiers Monde aux pays développés et les
intermédiaires sont peu nombreux (Europe sous-développée mise
à part);
84 ASPECTS DU COMMERCE EXTÉRIEUR DES PAYS SOUS-DÉVELOPPÉS
3. Contraste également entre l'homogénéité du Tiers Monde et la
diversité du monde développé;
4. Relativement peu de pays ont vu se modifier leur indice durant la
dernière décennie; les variations furent de faible ampleur et plus
souvent négatives que positives ce qui traduit un léger recul de la
dépendance.
2. Spécialisation des exportations. — La dépendance des pays sous-
développés due à cette énorme prépondérance des matières premières
dans leurs exportations est encore renforcée par la concentration des
exportations. Les mots concentration ou spécialisation expriment que
l'exportation repose sur un petit nombre de produits ; ils s'opposent à
diversification. Si les fluctuat

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