Au cœur de la grande aventure soviétique : les combinats ouralo-sibériens et l avenir industriel de l U.R.S.S. - article ; n°1 ; vol.1, pg 80-86
8 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Au cœur de la grande aventure soviétique : les combinats ouralo-sibériens et l'avenir industriel de l'U.R.S.S. - article ; n°1 ; vol.1, pg 80-86

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
8 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Annales. Économies, Sociétés, Civilisations - Année 1946 - Volume 1 - Numéro 1 - Pages 80-86
7 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1946
Nombre de lectures 27
Langue Français

Extrait

Georges Friedmann
Au cœur de la grande aventure soviétique : les combinats
ouralo-sibériens et l'avenir industriel de l'U.R.S.S.
In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 1e année, N. 1, 1946. pp. 80-86.
Citer ce document / Cite this document :
Friedmann Georges. Au cœur de la grande aventure soviétique : les combinats ouralo-sibériens et l'avenir industriel de
l'U.R.S.S. In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 1e année, N. 1, 1946. pp. 80-86.
doi : 10.3406/ahess.1946.3190
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1946_num_1_1_3190INFORMATIONS ET MISES AU POINT
AU CŒUR DE LA GRANDE AVENTURE SOVIÉTIQUE :
LES COMBINATS OURALO-SIBÉRIENS
ET L'AVENIR INDUSTRIEL DE L'U. R. S. S.
de Chant Dans un du iivre Cygne paru de à la la littérature veille de la « Libération européenne de » la (au France1, sens de sorte la
Pariser Zeitung), bien curieux à entendre aujourd'hui, 'M. Henri Massis
s'efforçait, pendant qu'il en était temps encore, de démontrer au public
français l'immensité du danger russe, et de cimenter contre lui, in
extremis, un rempart assez solide « ..Quelle que soit la profondeur des
dissentiments qui la déchirent, l'Europe n'en est pas moins d'accord
pour voir dans le bolche\isme une authentique régression » (p. 129).
« La puissance actuelle et \irtuelle de l'U. R. S. S., animée, en outre,
par une doctrine de destruction sans pareille, postule la formation, à
ses frontières occidentales, d'un monde qui lui soit égal, sinon par sa
masse, du moins par ees ressources. » (P. 199.) Et M. Massis, « Défenseur
de l'Occident », dévoilait ses buts politiques en concluant : « Et montrer
le péril qu'elle [l'U. R. S. S.] incarne, c'est peut-être inciter ce monde
à se former, car il y va, désormais, des destinées du genre humain et
de l'avenir de la civilisation tout entière. »
Par un paradoxe qui est seulement apparent, M. Massis est donc
amené à souligner aussi fortement que possible, et dans tous les
domaines de l'industrie, de l'exploration des ressources et de leur exploi
tation, la hardiesse et les succès de l'effort soviétique. S'il y eut jamais,
parmi ses lecteurs, un jeune homme tenté d'aller a défendre l'Occident»
dans quelque légion de mercenaires, on peut craindre que la persévérance
de M. Massis, contrairement à son propos, n'ait plutôt contribué à le
refroidir. De ce livre, traversé <par une panique à peine dissimulée et une
passion froide contre la Révolution russe, on .retirerait aisément (en
particulier des copieux et intéressants appendices sur l'Armée, l'Aviation,
1. Henri Massis, Découverte de la Russie, Lyon, Lardanchet, ig/i/», in-16,
27Д pages. '
LES COMBINATS OURALO-SIBERIENS 81
la politique arctique, la route de l'Alaska, la production de l'or) les
éléments d'une solide étude, où l'effort des dirigeants politiques, explo
rateurs, ingénieurs et agronomes soviétiques, pour se rendre, à travers )
le territoire de l'Union, « maîtres et possesseurs de la Nature », se
trouverait magnifié. -C'est certainement le plus vivant des livres de
M. Massis, en tout cas le seul, je l'avoue, dont j'ai pu jusqu'au bout
poursuivre la lecture.
Au passage, il ne manque pas (p. 92) 'de signaler, non sans
emphase, l'importance des combinats industriels ouralo-sibériens, cette
(( entreprise gigantesque qui, en accouplant la houille du Kouzbass et
le fer de Magnitogorsk, devait faire surgir le plus formidable appareil de
production ique l'humanité fabricatrice ait jamais conçu ».
C'est précisément à l'Organisation de l'Espace Oural-Sibérie qu'est
consacrée à l'étude de M. Maurice-François Rouge1, en fait une des
contributions les plus documentées et suggestives qui aient été apportées,
en France, à la connaissance de faits exceptionnellement importants et
trop souvent ignorés.
• Л
L'U.-IÇ.-K. (Oural-Kouznetsk-Kombinat) est né de la double volonté
d'exploiter les immenses ressources minières de l'Asie russe, et de reculer
le plus possible au cœur du territoire soviétique les centres de l'indust
rie lourde tie guerre. Encore en 19З8, d'après les dernières statistiques
officielles d'avant-guerre, la proportion du charbon extrait du Donetz
était deux fois supérieure à celle produite par le reste du territoire
(environ 80 millions de tonnes contre &o). Quant à la production d'acier
de l'Oural et de la Sibérie, elle était demeurée, elle aussi, inférieure à
celle de l'Ukraine (5 millions de tonnes contre 8,4). Le centre métallur
gique de l'Oural, le premier en date, où l'on continuait de traiter le
fer au bois dans de très mauvaises conditions, avait été détrôné, à partir
de 1890, par le Donetz, fondé sur la « jumellisation » du charbon, gisant
dans la boucle du Don, et du fer de Krivoï-Rog : distants l'un de
l'autre de 4oo kilomètres seulement, ils se trouvaient, en outre, à relative
proximité de la^ capitale et de la frontière occidentale de la Russie, où se
concentrait alors la vie du pays.
Au cours de l'ère soviétique, ces avantages se sont mués en graves
inconvénients d'ordre économique et stratégique. Il devenait donc
nécessaire de traiter au charbon, et avec des méthodes modernes, le fer
du bassin de l'Oural, dont la richesse était immense et depuis long
temps connue. Or, dès le début du siècle, on avait v décelé dans le
voisinage de l'axe du Transsibérien, entre l'Ob et l'Iénisséï, des gis
ements de charbon dont l'importance ne se révéla qu'au fur et à mesure
des prospections. Ils étaient, il est vrai, situés à une distance d'environ
2000 kilomètres à l'Est de Magnitogorsk, la « montagne de feV » de
l'Oural. — Mais les richesses en étaient si considérables qu'elles tentèrent
la hardiesse des dirigeants de l'économie soviétique.. D'un côté, les
З00 millions de tonnes de minerai, concentrées sur un espace de 2,5 kil
omètres carrés, avec une teneur de 60 p. 100 de métal (« de telle sorte,
1 En sous-titre : L'U.-K.-K. et l'Industrialisation de l'Asie russe, Paris, Société
d'Editions économiques et sociales, ig-44, 27 pages, in-4°, avec 5 cartes. Rappelons
que les Annales ont publié, de M. Rouge, une étude très neuve sur l'Organisa
tion de l'Espace (Mélanges d'Histoire sociale, t. V, ig>44)
annales (ire ann., janvier-mars ig46, n° 1). 6 82 AA^ALES
écrit M. Rouge, qu'il est possible d'exploiter le gisement à ciel ouvert, en
débitant seulement les flancs de la colline »), de l'autre, les blocs de
chai bon du Kouznetsk, évalués, en 19З7, à 5oo milliards de tonnes, avec
ses filons de 12 à 16 mètres d'épaisseur, où la teneur en cendres n'est que
de 2,8 à i3 p. 100.
Mais, en examinant sur une carte les limites de l'U.-K.-K. telles
qu'elles se trouvaient marquées par les- derniers plans quinquennaux,
on reconnaît qu'elles débordent les ressources, déjà considérables, de
l'Oural et du Kouzbass. Elles comprennent, en effet, un immense
territoire défini non par des frontières géographiques ou administratives,
mais géologiques : c'est-à-dire par les richesses du sous-sol, ce qui,
notons-le au passage, constitue une originalité que peut seule se
permettre ira Etat soumis à une rigoureuse planification économique.
De plus, les limites de l'U.-K.-K., déplacées à plusieurs reprises avant
la seconde guerre mondiale, correspondent au dessein d'abaisser progres
sivement les cloisons entre l'Europe et l'Asie en supprimant, sur le plan
administratif, la barrière de l'Oural.
Approximativement, l'U.-K.-K est borné : à l'Est, par une verticale
pas:>ant à l'Ouest do Perm et d'Oufa ; au Sud, par une ligne appuyée
sur les rives septentrionales de la mer d'Aral et du lac Balkhach , л
l'Est, par la frontière du Turkestan chinois et de la Mongolie extérieure,
puis, se rele\ant vers le Nord, par le cours de l 'Ienisseï ; au Nord, par
une ligne suivant d'assez près le 60e degié parallèle. Il s'agit donc
bien, à l'origin

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents