Axes de communication et développement économique - article ; n°1 ; vol.14, pg 58-132
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Description

Revue économique - Année 1963 - Volume 14 - Numéro 1 - Pages 58-132
75 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1963
Nombre de lectures 24
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

P. Pottier
Axes de communication et développement économique
In: Revue économique. Volume 14, n°1, 1963. pp. 58-132.
Citer ce document / Cite this document :
Pottier P. Axes de communication et développement économique. In: Revue économique. Volume 14, n°1, 1963. pp. 58-132.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1963_num_14_1_407543AXES DE COMMUNICATION
ET DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE
Que les moyens de circulation présentent, de nos jours, une efficacité
et une variété jusqu'alors inconnues, personne ne l'ignore, ni le conteste.
Encore moins met-on en doute l'impulsion puissante et durable donnée
à la vie économique par l'intensification de tous les phénomènes de relation
qui en forment la trame.
Cependant la victoire acquise sur l'obstacle de la distance n'a pas été
accompagnée d'une sensible atténuation de la dépendance des transports
à l'égard de la localisation des voies de communication.
L'espace géographique offrant, selon les lieux, de très inégales facilités
de déplacement, les courants de circulation ont toujours eu tendance à se
concentrer dans les zones de parcours facile.
Les voies de communication se sont fixées sur les itinéraires naturels
— cours d'eau, vallées, plaines. La dépendance des mouvements humains à
leur égard paraît être, à l'origine, de nature géographique, s'inscrivant dans
la grande dépendance de l'homme à l'égard de son milieu.
A l'encontre de l'évolution constatée dans d'autres domaines, le progrès
des techniques de transport n'a pas atténué cette dépendance.
La fidélité à l'itinéraire — justifiée par les lois du moindre effort et
du moindre coût — s'est trouvée progressivement renforcée par les servi
tudes d'infrastructure. En effet, les techniques successivement mises en
œuvre ont exigé l'installation, sur les itinéraires, d'équipements fixes de
plus en plus spécialisés et de plus en plus onéreux.
Cet impératif paraît avoir eu, sur les voies de communication, deux
ordres de conséquences :
En premier lieu, la construction d'une infrastructure — canal, route,
voie ferrée — matérialise durablement une voie de communication. De ce
fait, les progrès techniques successifs ont renforcé la dépendance de la
circulation par rapport aux itinéraires aménagés. La permanence séculaire
de certaines voies de passage trouve dans la convergence des facilités natur
elles et des aménagements humains, une de ses plus solides justifications. DE COMMUNICATION ET ÉCONOMIE 59 AXES
En second lieu, l'impossibilité d'équiper également tous les itinéraires,
en raison des coûts d'infrastructure, a été un puissant facteur de spécia
lisation et de hiérarchisation des voies de communication. Les voies con
naissant la plus forte intensité de circulation ou présentant la plus grande
utilité économique, politique ou stratégique, ont généralement reçu les
installations permettant les déplacements les plus rapides et les moins
coûteux. Mais ces équipements n'ont fait qu'intensifier le trafic sur ces
itinéraires, consolidant et renforçant leur supériorité sur les autres. Ainsi
les voies qui, par vocation naturelle, assurent la jonction des grandes régions
des nations (ou des continents) sont aussi celles où se juxtaposent les
équipements fixes de tous, ou de la plupart des moyens de transports
connus. Ces voies attirent de très importants courants de circulation. A côté
de ces grands axes, d'autres itinéraires moins fréquentés, d'ampleur plus
modeste et généralement équipés pour un seul mode de transport prin
cipal, assurent une part secondaire des relations inter-régionales et l'essent
iel de la circulation intérieure de chaque région.
En définitive, les courants de circulation terrestre sont astreints à des
servitudes imperatives de localisation. Certaines lignes privilégiées du terri
toire leur servent naturellement de vecteurs. Ce phénomène résulte à
l'origine, de la configuration du milieu géographique, mais il est renforcé
par l'implantation des équipements fixes des modes de transport. En ce
domaine, l'effet le plus sensible du progrès et de la diversification des
techniques a été la spécialisation et la hiérarchisation des voies de commun
ication. En particulier, la conjonction des grandes régions naturelles de
passage avec les techniques modernes de transport a permis la formation
de ces lignes de force de la circulation continentale que sont les grands
axes de communication, dont l'axe Rhône-Rhin est le prototype.
L'influence des grandes voies de communication sur le développement
économique des régions mises en relation ou simplement traversées, paraît
être profonde. L'examen, même superficiel, de la carte suffit à le montrer.
Pourtant l'analyse scientifique de ce phénomène ne paraît pas avoir
suscité de nombreuses recherches de la part des économistes. L'observation
et l'analyse économiques se sont plutôt attachées jusqu'ici aux relations
existant entre le développement global des transports et le développement
global des économies (1). Les préoccupations tenant aux relations existant
1. Ph. Lockxin, Economie of transportation, Homewood, R. IrwLn, 1954 ;
Bigham: and Roberts, Transportation (Principles and problems), New York,
MacGraw-Hill, 1952. REVUE ÉCONOMIQUE 60
entre la localisation des courants de circulation et la localisation des forces
d'expansion économique sont nées récemment, avec les tentatives d'amé
nagement des territoires, et avec les études approfondies menées par les
services compétents, en vue de déterminer rationnellement les localisations
d'infrastructures très onéreuses, telles que les autoroutes ou les voies ferrées
électri fiées (2).
L'étude de l'influence des axes de communication sur le développe
ment économique paraît donc être, actuellement, à l'ordre du jour.
Deux traits particuliers des économies modernes justifient l'attention
accrue portée, par les spécialistes, aux grandes voies de circulation.
Le monde actuel connaît une intensification sans précédent des phéno
mènes de circulation et de relation.
Non seulement les hommes voyagent en foules, mais surtout les matières
premières et l'énergie sous toutes ses formes peuvent être acheminées et
distribuées en de très nombreux points des territoires. En contrepartie,
des infrastructures très onéreuses doivent être créées, en nombre limité,
sur certains itinéraires. Mais les structures économiques et techniques que
ces grands équipements introduisent, pour de longues périodes dans le
système, engagent durablement l'avenir, et appellent des choix préalables,
éclairés par des informations objectives.
L'évolution des économies modernes est, par ailleurs, orientée par des
programmes et des plans. Une connaissance théorique des interdépendances
dynamiques reliant les divers secteurs de l'activité est indispensable à
l'établissement de plans d'ensemble cohérents, fondés sur des programmes
sectoriels compatibles entre eux.
Il semble, par exemple, que les programmes d'équipement des voies de
circulation constituent des options fondamentales susceptibles d'affecter
durablement le développement des régions, et d'infléchir la répartition
territoriale de la richesse. Le choix des voies à équiper en priorité ne peut
donc être abordé avec la seule considération de la rentabilité immédiate,
2. « On a été amené à calculer directement l'utilité économique des
travaux routiers. Aucun investissement présentant quelque ampleur n'est
entrepris aujourd'hui, sans cette étude préalable, qu'il s'agisse de la cons
truction d'une autoroute, d'une déviation évitant une ville ou du choix d'une
rampe plus ou moins forte pour une route nouvelle. » R. Coquajvd, « La
route moderne », in Routes de France, p. 150 ; Colloques, Cahiers de civili
sation, A.D.P.F., 1959. AXES DE COMMUNICATION ET ÉCONOMIE 61
ou même prévisible, des investissements. Une confrontation s'impose entre
les impératifs de rentabilité et

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