Bulletin de santé des modèles macro-économétriques - article ; n°4 ; vol.43, pg 565-576
13 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Bulletin de santé des modèles macro-économétriques - article ; n°4 ; vol.43, pg 565-576

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
13 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Revue économique - Année 1992 - Volume 43 - Numéro 4 - Pages 565-576
Bulletin de santé des modèles macro-économétriques
L'objet de cette contribution est de faire le point de manière non technique sur l'état actuel de la modélisation macro-économique après quarante ans de pratique et de critiques. Les instruments sophistiqués que sont les modèles macro­économétriques sont évalués, et leurs portées et limites discutées, à la lumière des développements récents tant de la théorie que des méthodes économétriques. La conclusion est que la modélisation structurelle de facture traditionnelle n'a pas, à l'heure actuelle, de véritable substitut.
The current state of macroeconometric models
This contribution aims at presenting in a non technical way the present state of macro-economic modelling after forty years of practice and critisism. Macroeconometric models are assessed as sophisticated tools and their usefulness and limitations are discussed in the light of recent developments of macroeconomic theory as well as of econometric methods. It is concluded that there do not exist, at the time, real substitute for conventional structural modelling.
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1992
Nombre de lectures 9
Langue Français

Extrait

Monsieur Pierre Malgrange
Bulletin de santé des modèles macro-économétriques
In: Revue économique. Volume 43, n°4, 1992. pp. 565-576.
Résumé
L'objet de cette contribution est de faire le point de manière non technique sur l'état actuel de la modélisation macro-économique
après quarante ans de pratique et de critiques. Les instruments sophistiqués que sont les modèles macro-économétriques sont
évalués, et leurs portées et limites discutées, à la lumière des développements récents tant de la théorie que des méthodes
économétriques. La conclusion est que la modélisation structurelle de facture traditionnelle n'a pas, à l'heure actuelle, de
véritable substitut.
Abstract
The current state of macroeconometric models
This contribution aims at presenting in a non technical way the present state of macro-economic modelling after forty years of
practice and critisism. Macroeconometric models are assessed as sophisticated tools and their usefulness and limitations are
discussed in the light of recent developments of macroeconomic theory as well as of econometric methods. It is concluded that
there do not exist, at the time, real substitute for conventional structural modelling.
Citer ce document / Cite this document :
Malgrange Pierre. Bulletin de santé des modèles macro-économétriques. In: Revue économique. Volume 43, n°4, 1992. pp.
565-576.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1992_num_43_4_409371Bulletin de santé
des modèles macro-économétriques
Pierre Malgrange*
L'objet de cette contribution est de faire le point de manière non technique sur
l'état actuel de la modélisation macro-économique après quarante ans de pratique
et de critiques. Les instruments sophistiqués que sont les modèles macro
économétriques sont évalués, et leurs portées et limites discutées, à la lumière
des développements récents tant de la théorie que des méthodes économétriques.
La conclusion est que la modélisation structurelle de facture traditionnelle n'a pas,
à l'heure actuelle, de véritable substitut.
Au début des années cinquante, un jeune économiste américain de l'uni
versité de Pennsylvanie eut le génie de combiner trois « innovations techno
logiques » majeures parvenues presque simultanément au stade opérationnel, et
entreprit la construction d'un prototype qui allait donner rapidement naissance à
une industrie extrêmement florissante. Le concepteur de ce prototype, Lawrence
Klein, élaborait ainsi le premier modèle macro-économétrique moderne. Ce
nouvel outil révolutionnaire profitait, en effet, simultanément de la mise en
forme récente d'une structure dynamique combinant le shéma keynésien de court
terme et la théorie de la croissance — la fameuse synthèse néo-classique — , du
développement systématique à la Cowles Commission de méthodes scienti
fiques d'estimation de relations économiques sur séries temporelles, et enfin de
la mise au point, spécialement à l'université de Pennsylvanie, de machines à
calculer extrêmement puissantes, les ordinateurs. L'engouement pour cette
nouvelle approche par la modélisation quantitative de l'analyse et de la
prévision macro-économique fut tel que certains crurent même le problème de
la régulation virtuellement réglé : il suffisait d'améliorer les
points faibles de l'instrument, tâche ne paraissant pas insurmontable alors,
pour parvenir à une maîtrise presque parfaite des fluctuations de l'économie.
On sait que ces vues optimistes se sont révélées au cours des décennies
suivantes d'une grande naïveté, la précision des modèles butant en particulier
sur une barrière décevante mais apparemment incompressible malgré la formi
dable dépense d'énergie consacrée à améliorer leur spécification et les techniques
d'estimation. Parallèlement, la théorie macro-économique et les méthodes éco-
* La présente contribution est largement extraite de Malgrange [1989], dont
elle constitue une version résumée. L'auteur a bénéficié de commentaires fort
utiles de Paul Champsaur, Jean-Philippe Cotis et Paul Zagamé.
565
Revue économique — N° 4, juillet , 1992, p. 565-576. |
Revue économique
nométriques et numériques ont subi, particulièrement depuis une quinzaine
d'années, de tels bouleversements en profondeur que, face à ces nouveaux
canons académiques, les modèles macro-économiques de grande taille appa
raissent comme terriblement vieillis. Cependant, le point important à signaler
est que ces bouleversements méthodologiques récents n'ont pas constitué des
avenues vers une nouvelle synthèse mais, au contraire, apparaissent comme de
plus en plus éclatés en diverses sous-disciplines sans recherche de cohérence
d'ensemble, ni vision globale du fonctionnement de l'économie.
Au total, le diagnostic des années quatre-vingt-dix pourrait bien être le
suivant : a) des outils macro-économiques quantitatifs sont indispensables aux
travaux sérieux de préparation de la politique économique ; b) mais la « facture
académiquement obsolète » des modèles macro-économétriques traditionnels de
grande taille en a éloigné le monde académique, et le gouffre séparant les
préoccupations des praticiens et des chercheurs ne fait que se creuser avec le
temps ; c) l'absence manifeste de synthèse alternative à celle apparue il y a cin
quante ans a pour conséquence que les praticiens continueront à labourer pour
longtemps encore leur vieux monde familier mais avec un souci de pertinence
et de pragmatisme contrastant avec l'ambition prométhéenne du passé.
Après avoir rappelé brièvement la technologie traditionnelle de construction
d'un modèle macro-économétrique, nous porterons notre attention sur les divers
usages que l'on peut en faire. Les domaines que les critiques ont particulièr
ement visés seront alors successivement abordés.
LES ÉTAPES DE LA FABRICATION D'UN MODÈLE
La construction d'un modèle macro-économétrique est une opération
relativement laborieuse et complexe. Elle suppose que soit rassemblée une
grande variété de compétences et d'outils spécialisés. On peut schématiser ce
processus par le graphique 1 représentant la chaîne idéalisée de construction-
utilisation.
Graphique 1. Chaîne de construction-utilisation
d'un modèle macro-économique
— _ — eorie'-^ , | I Méthodes \ ] 1 ( Données ^ j f ( Méthodes de ^ \ ( f Méthodes ]
II simulation I | économétriques | | statistiques | | [d'optimisation
Phase III Pierre Malgrange
La première phase consiste en la mise en place d'un schéma d'ensemble
adapté à la situation spécifique de l'économie que l'on désire formaliser. Le
schéma retenu s'inspire la plupart du temps d'un même noyau structurel
théorique appelé synthèse néoclassique, consistant en une architecture keyné-
sienne à court terme gouvernée par la demande, enrichie dans son fonction
nement dynamique, d'une part, par l'adjonction de mécanismes d'accumulation
du capital et de progrès technique dans la tradition de la théorie de la croissance,
d'autre part, par la prise en compte progressive quoique timide de mécanismes
dynamiques d'ajustement de l'offre. Il en résulte que le système est contraint à
un régime de fonctionnement « keynésien » d'excès d'offre tant sur le marché
des biens que sur celui du travail, puisque ces ajustements ne comblent que
partiellement l'excédent de l'offre. Cette architecture générale est cependant
suffisamment œcuménique pour autoriser une diversité pratiquement illimitée
de spécifications.
La deuxième phase est essentiellement consacrée à l'estimation numérique
de la structure théorique retenue. Cette phase, de loin la plus longue et la plus
laborieuse, requiert la construction d'une base de données adaptée ainsi que la
disposition d'au moins un bon logiciel économétrique autorisant une variété de
méthodes d'estimation et de tests. Le temps nécessaire peut varier dans des
proportions considérables en fonction

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents