Certitude subjective et influence sociale dans les jugements perceptifs - article ; n°2 ; vol.67, pg 477-492
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Description

L'année psychologique - Année 1967 - Volume 67 - Numéro 2 - Pages 477-492
Some different studies have pointed out that the social influence on the judgments depends on the level of certainty of the subject. The purpose of the reported experiment is to test the hypothesis that the level of certainty of the subject is also influenced by the responses of other persons. The task requires a judgment on the number of elements of the stimulus with a brief presentation ; the subject makes a private estimation and rates his certainty about the validity of his estimation ; after the experimenter communicated to the subject four relatively near judgments selecled from responses by some other people, the subject expresses once more his certainty about his personal estimation. Results point out a negative relation between the change of certainty after communication and the distance of the first judgment of a subject to the central response of the four communicated responses : the level of certainty increases when the first response of the subject is near of the modal response and decreases when it is far from it. It seems that for the subject, the judgments of other persons disprove or prove the validity of his own estimation, that emphasizes the role of cognitive processes in situations of social influence.
De nombreuses recherches ont montré que l'influence qu'exercent les autres sur le jugement d'un individu dépend du niveau de certitude de celui-ci. L'expérience décrite a pour but de tester l'hypothèse que le niveau de certitude du sujet est lui-même influencé par les jugements faits par d'autres. La tâche utilisée appelle une estimation de la quantité d'éléments discrets présentés sans possibilité de dénombrement ; le sujet fait une estimation individuelle et indique sa certitude quant à la validité de son jugement ; après avoir reçu communication de quatre jugements faits par des camarades et qui ont été choisis par l'expérimentateur comme relativement proches les uns des autres, il exprime à nouveau sa certitude quant à la validité de son jugement personnel. Les résultats montrent qu'il existe une liaison négative entre le changement de certitude, après communication, et la distance qui sépare l'estimation initiale du sujet de la tendance centrale des estimations communiquées : la certitude croît quand l'estimation personnelle est proche et décroît quand elle est loin de la tendance centrale des informations. Il semble que le sujet trouve dans les réponses d'autrui une confirmation ou une infirmation de sa réponse initiale, ce qui met l'accent sur les processus cognitifs à l'œuvre dans les situations d'influence sociale.
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1967
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

G. de Montmollin
Certitude subjective et influence sociale dans les jugements
perceptifs
In: L'année psychologique. 1967 vol. 67, n°2. pp. 477-492.
Citer ce document / Cite this document :
de Montmollin G. Certitude subjective et influence sociale dans les jugements perceptifs. In: L'année psychologique. 1967 vol.
67, n°2. pp. 477-492.
doi : 10.3406/psy.1967.27576
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1967_num_67_2_27576Abstract
Some different studies have pointed out that the social influence on the judgments depends on the level
of certainty of the subject. The purpose of the reported experiment is to test the hypothesis that the level
of of the subject is also influenced by the responses of other persons. The task requires a
judgment on the number of elements of the stimulus with a brief presentation ; the subject makes a
private estimation and rates his certainty about the validity of his estimation ; after the experimenter
communicated to the subject four relatively near judgments selecled from responses by some other
people, the subject expresses once more his certainty about his personal estimation. Results point out a
negative relation between the change of after communication and the distance of the first
judgment of a subject to the central response of the four communicated responses : the level of
certainty increases when the first response of the subject is near of the modal response and decreases
when it is far from it. It seems that for the subject, the judgments of other persons disprove or prove the
validity of his own estimation, that emphasizes the role of cognitive processes in situations of social
influence.
Résumé
De nombreuses recherches ont montré que l'influence qu'exercent les autres sur le jugement d'un
individu dépend du niveau de certitude de celui-ci. L'expérience décrite a pour but de tester l'hypothèse
que le niveau de certitude du sujet est lui-même influencé par les jugements faits par d'autres. La tâche
utilisée appelle une estimation de la quantité d'éléments discrets présentés sans possibilité de
dénombrement ; le sujet fait une estimation individuelle et indique sa certitude quant à la validité de son
jugement ; après avoir reçu communication de quatre jugements faits par des camarades et qui ont été
choisis par l'expérimentateur comme relativement proches les uns des autres, il exprime à nouveau sa
certitude quant à la validité de son jugement personnel. Les résultats montrent qu'il existe une liaison
négative entre le changement de certitude, après communication, et la distance qui sépare l'estimation
initiale du sujet de la tendance centrale des estimations communiquées : la certitude croît quand
l'estimation personnelle est proche et décroît quand elle est loin de la tendance centrale des
informations. Il semble que le sujet trouve dans les réponses d'autrui une confirmation ou une
infirmation de sa réponse initiale, ce qui met l'accent sur les processus cognitifs à l'œuvre dans les
situations d'influence sociale.Laboratoire de Psychologie expérimentale et comparée
de la Sorbonne
Laboratoire associé au C.N.R.S.
CERTITUDE SUBJECTIVE ET INFLUENCE SOCIALE
DANS LES JUGEMENTS PERCEPTIFS
par Germaine de Montmollin
De nombreux auteurs ont montré que l'influence qu'exercent
les réponses des autres sur les jugements d'un individu, dépend
de la certitude qu'a cet individu de la validité de son jugement
initial. Plus un sujet est certain de ses réponses, plus il « résiste »
à l'influence sociale (Kelley et Lamb, 1957) ; moins il est sûr de
lui et plus il a tendance à adopter la réponse des autres ou à
s'en rapprocher. On peut faire varier expérimentalement la
confiance qu'a le sujet dans ses réponses en le faisant systéma
tiquement échouer ou réussir dans une série d'essais préalables
sans interaction sociale (Kelman, 1950), en modifiant les condi
tions de présentation des stimuli dans la série préexpérimentale
de telle sorte qu'il fasse beaucoup ou peu d'erreurs (McBride
et Tuddenham, 1965), en l'amenant à l'idée qu'il possède ou non
l'aptitude requise pour résoudre le problème (Hochbaum, 1954),
en approuvant systématiquement un ou plusieurs compères dont
les réponses unanimes divergent de celle du sujet dans une série
antérieure à l'expérience proprement dite et en désapprouvant
ce dernier (Luchins, 1944). Dans le même ordre d'idées, et en
étudiant les caractéristiques personnelles qui sont en liaison avec
l'influence sociale, on observe que les individus qui, d'une
façon générale, ont confiance en eux-mêmes, manifestent une
grande « estime pour eux-mêmes », ou encore se caractérisent
par une certaine « force du moi », résistent mieux à l'influence
d'autrui. Dans ces exemples, on met en relation avec
sociale, des facteurs qui sont relatifs à des attitudes tempo- '8 M lî MO TRES ORIOTNAUX M
raires ou à des dispositions stables du sujet. Mais on peut égal
ement considérer que la certitude du sujet relativement à la
validité de sa réponse dépend des caractéristiques du stimulus,
des conditions de présentation ou du niveau de difficulté de la
tâche. De nombreuses études ont montré que plus le stimulus
était ambigu ou peu structuré, plus le sujet avait tendance
à suivre la majorité et à se rapprocher de la réponse des autres
(Shérif, 1935 ; Coffin, 1941 ; Shérif, 1952). Luchins (1944, 1955)
montre qu'un sujet ne se laisse pas influencer lorsque le dessin
à identifier laisse clairement apparaître une figure qui n'est pas
celle que propose un compère ou lorsque le compère désigne
comme plus courte la ligne qui apparaît nettement comme plus
longue. On trouve, de même, plus de réponses conformes à
la réponse de la majorité lorsque la tâche est plus difficile
(Coleman, Blake et Mouton, 1958) ou plus complexe (London
et Lim, 1964). 11 est sans doute probable qu'il existe une relation
entre ambiguïté du stimulus et certitude du sujet, comme le sup
posent Wiener, Carpenter et Carpenter (1957) et Flament (1959)
qui se demandent si l'influence sociale dépend de l'une, de l'autre
ou des deux variables à la fois. Wiener et al. ne trouvent pas
d'ordonnancement parallèle des stimuli selon le degré d'ambi
guïté et selon le degré d'influence sociale subie à leur propos et
concluent que « c'est l'incertitude du jugement qui est liée au
conformisme ». Flament (1959) reprend cette hypothèse et pro
pose, pour chaque stimulus, un indice d'ambiguïté qui est basé sur
la notion d'incertitude, empruntée à la théorie de l'information,
et calculé d'après la dispersion des fréquences pour les différentes
réponses possibles à ce stimulus en dehors de toute influence,
et un indice de certitude subjective, qui est la réponse des sujets
quand on leur demande d'exprimer en pourcentage la chance
qu'ils pensent avoir de faire une réponse exacte pour le stimulus
présenté ; sous cette forme, la certitude et l'incertitude subjec
tives du sujet sont complémentaires, puisque dire qu'on est
sûr à 70 % revient à dire qu'on a 30 % de chance de se tromper.
Flament rejette l'hypothèse selon laquelle les effets de l'influence
sociale ne dépendraient que de l'ambiguïté, c'est-à-dire de l'incer
titude « objective », mais il précise qu'on ne peut pas dire non
plus, sur la base des résultats observés, que ces effets ne dépendent
que de l'incertitude subjective ou des deux à la fois. Il conclut
cependant : « Si l'incertitude n'est qu'un équivalent subjectif
de l'ambiguïté du stimulus, alors on peut penser que seule inter
vient l'incertitude... Pratiquement, nos résultats permettent de of montaioijjn r;.
poser qu'il est nécessaire de tenir compte de l'incertitude, puis
qu'elle peut varier sans que varie l'ambiguïté, et que cela est
sans doute suffisant, puisque l'incertitude varie quand varie,
l'ambiguïté... » Quels que soient les progrès qui restent à faire
pour établir une liaison indiscutable entre ambiguïté du stimulus
et incertitude subjective de la réponse, il n'apparaît pas moins, à
travers tous ces travaux, que l'influence sociale en matière de juge
ments perceptifs, et

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