Change, inflation et intérêt : un modèle - article ; n°5 ; vol.29, pg 866-926
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Revue économique - Année 1978 - Volume 29 - Numéro 5 - Pages 866-926
Exchange rate, inflation and interest rate : a model
The aim of this paper is to clarify the mechanisms involved in a flexible exchange rates regime for a medium size country like France and to discuss the characteristics of present economic adjustments. The paper is based on a model of an open economy which extends the the traditionnal Keynesian models of Fleming and Mundell, by including some monetarist hypotheses : price flexibility, role of anticipations and portfolio behavior in the determination of capital flows. This model does not assume as is usual the hypothesis- that the money supply is controlled by the authorities, this hypothesis being inadequate in the case of France ; this implies that, in the model, there is no equilibrium exchange rate which would guide rational expectations and that some monetary policy is needed under flexible exchange rates. Finally the supply behavior of firms is formalized in a way that differs from both the Keynesian hypothesis of monetary illusion and the monetarist analysis of the natural unemployment rate.
After having estimated the coefficients of the model for France we used it to study the impact of varions disturbances and of economic policies according to the exchange rate regime and to the mobility of capital.
This study shows the central role played by the exchange rate under flexible exchange rates, mainly as a channel of transmission of monetary policy. Because of this, it is more and more difficult to modify the level of activity without ditering prices : these two variables are more closely related under flexible exchange rates than under fixed exchange rates. This interaction implies that inflation can hardly be reduced without diminishing growth.
The main conclusion which is drawn from our simulations is that under flexible exchange rates thé economy is unstable. This is due neither to the specification of the real part of the model, nor to the hypothesis made for critical elasticities, but to the interaction between the exchange rates regime and the financial system : under fixed exchange rates, the inflationist cycle is dampened by the loss in export competitivity and the diminution of official reserves ; under flexible exchange rates the depreciation of the domestic currency « overshoots » the growth of prices, if wages adapt rapidly to prices, and if the monetary authorities do not respond adequately a cumulative process follows.
L'objet de cet article est de clarifier les mécanismes mis en jeu dans un régime de changes flexibles pour un pays de taille moyenne comme la France et de pro­poser une réflexion sur les particularités des ajustements économiques actuels. A cette fin, il présente sous forme de modèle une extension critique du schéma traditionnel keynésien développé par Fleming et Mundell. Ce modèle intègre des analyses de type monétariste : flexibilité des prix, rôle de la formation des anticipations, comportement patrimonial, pour expliquer les mouvements de capi­taux. Il présente de plus la particularité de refuser l'hypothèse de contrôle de l'offre de monnaie, qui est inadéquate, en tous cas pour la France et d'incorporer une description plus fine des phénomènes monétaires. Cela implique qu'il n'existe plus, dans le modèle, de taux de change d'équilibre qui guiderait des anticipations rationnelles et nécessite la gestion du flottement par les autorités monétaires. Enfin, la description du comportement d'offre des entreprises essaie d'échapper à la fois à l'hypothèse keynésienne d'illusion monétaire et à l'analyse monétariste de taux de chômage naturel.
Ce modèle est chiffré dans le cas français et utilisé pour étudier l'impact de diffé­rents aléas et de diverses politiques économiques selon le régime de change et la mobilité des capitaux.
L'étude montre le rôle central joué par le taux de change en régime de changes flexibles, notamment comme canal de transmission de la politique monétaire. De ce fait, il devient de plus en plus difficile de faire varier l'activité sans modifier les prix : ces deux variables sont plus asservies en régime de flottement qu'en changes fixes. L'interaction entre prix et activité implique qu'on ne peut guère réduire l'inflation sans réduire la croissance.
La principale conclusion est relative à l'instabilité de l'économie en changes flot­tants que révèlent les simulations. Ce résultat ne provient ni de la partie réelle du modèle, ni de l'hypothèse faite sur les élasticités critiques, mais de l'interaction entre régime de change et système financier : en changes fixes, le cycle inflation­niste est freiné par la perte de compétitivité et de réserves officielles qui entraî­nent la hausse du taux d'intérêt et la baisse de la demande adressée aux produc­teurs nationaux ; en changes flexibles, la chute du change surcompense la hausse des prix. Si les revenus des ménages sont indexés rapidement sur l'inflation, si les réactions des autorités monétaires ne sont pas suffisantes, un processus cumu­latif se développe.
61 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1978
Nombre de lectures 62
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Monsieur Henri Sterdyniak
Monsieur Pierre Villa
Monsieur Gilles Oudiz
Monsieur Vivien Levy-Garboua
Change, inflation et intérêt : un modèle
In: Revue économique. Volume 29, n°5, 1978. pp. 866-926.
Citer ce document / Cite this document :
Sterdyniak Henri, Villa Pierre, Oudiz Gilles, Levy-Garboua Vivien. Change, inflation et intérêt : un modèle. In: Revue
économique. Volume 29, n°5, 1978. pp. 866-926.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1978_num_29_5_408419Abstract
Exchange rate, inflation and interest rate : a model
The aim of this paper is to clarify the mechanisms involved in a flexible exchange rates regime for a
medium size country like France and to discuss the characteristics of present economic adjustments.
The paper is based on a model of an open economy which extends the the traditionnal Keynesian
models of Fleming and Mundell, by including some monetarist hypotheses : price flexibility, role of
anticipations and portfolio behavior in the determination of capital flows. This model does not assume as
is usual the hypothesis- that the money supply is controlled by the authorities, this hypothesis being
inadequate in the case of France ; this implies that, in the model, there is no equilibrium exchange rate
which would guide rational expectations and that some monetary policy is needed under flexible
exchange rates. Finally the supply behavior of firms is formalized in a way that differs from both the
Keynesian hypothesis of monetary illusion and the monetarist analysis of the natural unemployment
rate.
After having estimated the coefficients of the model for France we used it to study the impact of varions
disturbances and of economic policies according to the exchange rate regime and to the mobility of
capital.
This study shows the central role played by the exchange rate under flexible exchange rates, mainly as
a channel of transmission of monetary policy. Because of this, it is more and more difficult to modify the
level of activity without ditering prices : these two variables are more closely related under flexible
exchange rates than under fixed exchange rates. This interaction implies that inflation can hardly be
reduced without diminishing growth.
The main conclusion which is drawn from our simulations is that under flexible exchange rates thé
economy is unstable. This is due neither to the specification of the real part of the model, nor to the
hypothesis made for critical elasticities, but to the interaction between the exchange rates regime and
the financial system : under fixed exchange rates, the inflationist cycle is dampened by the loss in
export competitivity and the diminution of official reserves ; under flexible exchange rates the
depreciation of the domestic currency « overshoots » the growth of prices, if wages adapt rapidly to
prices, and if the monetary authorities do not respond adequately a cumulative process follows.
Résumé
L'objet de cet article est de clarifier les mécanismes mis en jeu dans un régime de changes flexibles
pour un pays de taille moyenne comme la France et de pro-poser une réflexion sur les particularités des
ajustements économiques actuels. A cette fin, il présente sous forme de modèle une extension critique
du schéma traditionnel keynésien développé par Fleming et Mundell. Ce intègre des analyses
de type monétariste : flexibilité des prix, rôle de la formation des anticipations, comportement
patrimonial, pour expliquer les mouvements de capi-taux. Il présente de plus la particularité de refuser
l'hypothèse de contrôle de l'offre de monnaie, qui est inadéquate, en tous cas pour la France et
d'incorporer une description plus fine des phénomènes monétaires. Cela implique qu'il n'existe plus,
dans le modèle, de taux de change d'équilibre qui guiderait des anticipations rationnelles et nécessite la
gestion du flottement par les autorités monétaires. Enfin, la description du comportement d'offre des
entreprises essaie d'échapper à la fois à l'hypothèse keynésienne d'illusion monétaire et à l'analyse
monétariste de taux de chômage naturel.
Ce modèle est chiffré dans le cas français et utilisé pour étudier l'impact de diffé-rents aléas et de
diverses politiques économiques selon le régime de change et la mobilité des capitaux.
L'étude montre le rôle central joué par le taux de change en régime de changes flexibles, notamment
comme canal de transmission de la politique monétaire. De ce fait, il devient de plus en plus difficile de
faire varier l'activité sans modifier les prix : ces deux variables sont plus asservies en régime de
flottement qu'en changes fixes. L'interaction entre prix et activité implique qu'on ne peut guère réduire
l'inflation sans réduire la croissance.
La principale conclusion est relative à l'instabilité de l'économie en changes flot-tants que révèlent les
simulations. Ce résultat ne provient ni de la partie réelle du modèle, ni de l'hypothèse faite sur les
élasticités critiques, mais de l'interaction entre régime de change et système financier : en changes
fixes, le cycle inflation-niste est freiné par la perte de compétitivité et de réserves officielles quientraî-nent la hausse du taux d'intérêt et la baisse de la demande adressée aux produc-teurs nationaux
; en changes flexibles, la chute du change surcompense la hausse des prix. Si les revenus des
ménages sont indexés rapidement sur l'inflation, si les réactions des autorités monétaires ne sont pas
suffisantes, un processus cumu-latif se développe.INFLATION ET INTÉRÊT CHANGE,
Un modèle *
II n'y a pas si longtemps encore, un économiste pouvait prévoir
avec une certaine assurance l'effet (qualitatif au moins) des prin
cipales mesures de politique économique. Le schéma keynésien,
ou sa traduction pédagogique du célèbre diagramme (IS-LM), si
répandue dans les manuels, permettait d'enchaîner des raisonnements,
de démonter certains mécanismes, et rendait compte avec une approxi
mation raisonnable de la réalité. Deux phénomènes ont fait progres
sivement disparaître cette belle assurance :
— l'inflation, c'est-à-dire la hausse continue des prix, a tout d'abord
rendu inappropriée l'habitude prise de raisonner « à prix fixés ».
Il a fallu distinguer grandeurs réelles et nominales et faire une
place aux anticipations de hausses des prix. L'hypothèse de salaire
nominal fixé était grossièrement inadéquate : la courbe de Phillips
a comblé, tant bien que mal, cette lacune ;
— la modification du régime de change après 1973 et le flottement génér
al des monnaies constituent le second facteur de perplexité. La
conjoncture internationale perturbée, le « choc pétrolier » ont con
tribué à obscurcir les mécanismes qui président au fonctionnement
des économies dans le nouveau système monétaire, et la rupture
de la croissance a rendu encore plus difficile toute prévision de
conjoncture.
* A l'origine de cet article se trouve un groupe de travail dont les partici
pants nous ont fait bénéficier de leurs commentaires et suggestions. Qu'ils soient
tous remerciés ici, et en particulier J. Mélitz, qui a participé à la phase préparat
oire de ce travail. Ils ne portent toutefois aucune responsabilité sur les insuf
fisances ou erreurs que pourrait présenter l'analyse proposée ici.
866
Revue économique — N° 5, septembre 1978. V. Lévy-Garboua, G. Oudiz, H. Sterdyniak, P. Villa
La diversité des expériences économiques des différents pays a
accentué le désarroi : il ne semble plus y avoir de schéma qui rende
compte de manière utile et suffisamment précise des situations ita
lienne, allemande et française simultanément.
L'objet de cet article est de proposer une réflexion sur les particul
arités des ajustements économiques actuels, et de clarifier les méca
nismes mis en jeu dans le régime actuel de change pour un pays de
taille moyenne comme la France.
Notre point de départ sera une appréhension critique du schéma
keynésien traditionnel, tel qu'il a été développé par Fleming et
Mundell, dans les années 60.
Rappelons-en les éléments et résultats principaux 1.
Les prix intérieurs sont supposés fixés (ce qui implique qu'en situa
tion de sous-emploi, les entreprises répondent à toute croissance de
la demande par une croissance de l'offre, indépendamment de toute
considération de rentabilité). On a

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