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Publié par | POPULATION0 |
Publié le | 01 janvier 1986 |
Nombre de lectures | 4 |
Langue | Français |
Poids de l'ouvrage | 1 Mo |
Extrait
Francisco Munoz Perez
Changements récents de la fécondité en Europe occidentale et
nouveaux traits de la formation des familles
In: Population, 41e année, n°3, 1986 pp. 447-462.
Citer ce document / Cite this document :
Munoz Perez Francisco. Changements récents de la fécondité en Europe occidentale et nouveaux traits de la formation des
familles. In: Population, 41e année, n°3, 1986 pp. 447-462.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1986_num_41_3_17639Abstract
Mûnoz-Perez Francisco. — Recent Changes in West European Birth Rates and New Trends in Family
Structures. Results from sample surveys in industrialized countries go to show that movements in birth
rates during the past 15 years have resulted in new trends relating to family structure. These include :
an increase in the proportion of childless women, postponement of the first birth, a slightly smaller
proportion of women going on to have a second birth, and the continuation of a decline in the number of
large families at an increasing rate. These trends, which are obscure at present, are likely to become
more obvious in the younger cohorts, in which the proportion of illegitimate births is also likely to
increase. These trends contrast with those recorded during the 1950s and 1960s (younger mothers,
fewer childless women) but resemble the situation between the two world wars, when the average size
of families in some countries was as low as it is at the present time. Other differences include a
desillusion with marriage as an institution, a high proportion of illegitimate births, and a relatively small
range of family sizes.
Resumen
Munoz-Perez Francisco. — Cambios recientes de la fecundidad en Europe occidental y nuevos rasgos
de la formación de familias. La evolución de la fecundidad en los países industrializados, en los últimos
quince aňos, révéla también cambios recientes en la constitucion de familias. Las caracteristicas
principales de los nuevos rasgos, en la muestra estudiada, son : una mayor proporción de mujeres sin
hijos, una edad más avanzada al nacimiento del primer hijo, seguida en ciertos casos de una menor
frecuencia de un segundo hijo y en general se observa una continuación acelerada de la disminución
de las familias numerosas. Se puede pensar que estos rasgos, que a veces no aparecen muy bien
definidos, se van a acentuar en las generaciones más recientes, asoeiados a una mayor proporción de
nacimientos al margen de los matrimonios. La oposición de algunas de estas tendencias a las que
prevalecieron en los decenios 1950 y 1960 — rejuvenecimiento de la edad de las madrés, disminución
de las mujeres sin hijos — podria inducir a pensar en un regreso a la situación que prevalecia entre las
dos guerras. Efectivamente, en esa época, el tamaňo medio de las familias era en ciertos países, tan
bajo como lo es actualmente. La présente desafección hacia el matrimonio, el elevado nivel de la
ilegitimidad, la limitada amplitud de variaciôn del tamaňo de las familias, constituyen serios obstáculos
para que se repita una situación parecida.
Résumé
Munoz-Perez Francisco. — Changements récents de la fécondité en Europe occidentale et nouveaux
traits de la formation des familles. L'évolution de la dans les pays industriels depuis une
quinzaine d'années fait apparaître un nouveau contour des familles, dont les caractéristiques
principales dans l'échantillon retenu sont : une proportion accrue de femmes sans enfant, une venue
plus tardive du premier, suivi dans certains cas un peu moins fréquemment d'un deuxième enfant, une
poursuite accélérée de la diminution des familles nombreuses. Ces traits, parfois encore peu définis,
devraient s'affirmer dans les générations toutes récentes, tout en s'accompagnant d'une proportion
accrue d'enfants nés hors mariage. L'opposition de certaines de ces tendances à celles qui ont prévalu
dans les années 1950 et 1960 — rajeunissement de l'âge des mères, diminution des femmes sans
enfant — pourrait faire penser à un retour à la situation de l'entre-deux-guerres, où, effectivement, la
dimension moyenne des familles était, dans certains pays, aussi réduite qu'aujourd'hui. La désaffection
présente pour le mariage, le niveau élevé de l'illégitimité, le faible éventail des tailles des familles,
constituent, entre autres, autant d'obstacles à ce rapprochement.CHANGEMENTS RÉCENTS
DE LA FÉCONDITÉ
EN EUROPE OCCIDENTALE
ET NOUVEAUX TRAITS
DE LA FORMATION DES FAMILLES
Une baisse générale et profonde de la fécondité du moment
Après avoir enregistré, durant une vingtaine d'années, des niveaux
relativement élevés dans la plupart des pays industrialisés, les indices de
fécondité du moment amorcent autour de 1964-65 (" une baisse générale
conduisant en dix ans à des niveaux rarement atteints en temps de paix
(graphique 1). A de rares exceptions près (dont le Danemark), ce mouve
ment est interrompu vers le milieu de la décennie 1970-1979 par un fort
ralentissement ou une stabilisation, voire, parfois une reprise appréciable.
Le plancher ainsi atteint s'échelonne, vers 1976, de 1,4-1,5 enfant par
femme (RFA, Suisse) à environ 1,8 (France, Etats-Unis, Canada). La baisse
a souvent respecté les écarts existants entre les pays situés dans le Centre
et l'Ouest de l'Europe; en revanche, elle a conduit à une certaine
convergence dans les pays nordiques et outre-mer.
Les pays d'Europe du Sud, épargnés jusqu'au milieu des années 1970
par la baisse, seront touchés ensuite : l'Italie d'abord, qui atteint rapide
ment des valeurs parmi les plus faibles d'Europe; après, l'Espagne et le
Portugal dont les indices passent de 2,8 et 2,6, respectivement, en 1976,
à environ 2 enfants par femme vers 1980. Quant à la Grèce, stable tout
au long des années 1970 autour de 2,3 enfants par femme, elle semble
s'engager sur la baisse ces toutes dernières années.
Dans les pays de l'Est de l'Europe, l'évolution a été différente, en
raison surtout des politiques démographiques en vigueur, qui ont marqué
de leur empreinte, parfois brutale, la fécondité du moment au cours des
deux décennies passées.
S'il est vrai que des évolutions très proches de la fécondité du
moment ont été déjà observées dans les pays occidentaux, le synchronisme
") Un peu avant en Amérique du Nord et en Australie.
Population, 3, 1986, 447^*62. CHANGEMENTS RÉCENTS DE LA FÉCONDITÉ 448
Nombre d'enfants Nombre d'enfants par femme par femme
Graphique 1. —
Somme des nai
ssances réduites
(pour 1 femme) I960 1970 1980 I960 1970 1980
Ans
N. B. Les valeurs numériques figurent sur le tableau en annexe.
du mouvement actuel et le nombre accru des pays que désormais il
embrasse sont nouveaux. Nouvelle aussi, la persistance des faibles niveaux
enregistrés, qui traduit sans doute des modifications durables de com
portement.
Des changements dans le rythme de constitution de la famille
et dans sa dimension finale
Le graphique 2 permet de suivre, en Angleterre-Galles, en France, en
RFA et en Suisse, l'évolution du comportement dans les générations qui,
nées pendant les années 1940 et 1950, ont vécu une part plus ou moins
importante de leur vie féconde durant la période qui nous occupe.
Une forte similitude se dégage des transformations intervenues dans
ces différents pays. Dans un premier temps, recouvrant en gros les années
1960, on voit au fil des générations 1940 s'accroître régulièrement les taux 1
1
1
1
1
1
i
1
I
1
1
EN EUROPE OCCIDENTALE 449
Taux pour 10.000 Taux pour 10.000
1
2 000 2 000 1940 Vg
4\ \ \ G. 1944 /i ^-G. 1954
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1958 \\ G. h y il/ r x4
R.F.A. V>
0
16 20 35 16 20 Age
Graphique 2. — Taux de fécondité générale par âge
dans quelques générations (p. 10 000)
de fécondité aux âges jeunes, un peu avant l'âge modal à la maternité —
et décliner fortement ensuite, le tout traduisant en grande partie le
rajeunissement bien connu de la maternité à cette époque.
Dans un deuxième temps, au fil des générations 1950, la baisse
commence de plus en plus tôt et l'on voit partout se raréfier la venue des
enfants aux jeunes âges, tandis