Chronique (H. P.) - compte-rendu ; n°1 ; vol.43, pg 829-844
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Description

L'année psychologique - Année 1942 - Volume 43 - Numéro 1 - Pages 829-844
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1942
Nombre de lectures 8
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Henri Piéron
Chronique (H. P.)
In: L'année psychologique. 1942 vol. 43-44. pp. 829-844.
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Piéron Henri. Chronique (H. P.). In: L'année psychologique. 1942 vol. 43-44. pp. 829-844.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1942_num_43_1_7992CHRONIQUE
retardée Bien que jusqu'en ce tome 1947, soit consacré nous fait aux un devoir années de 1942 ne pas et 1943, arrêter sa notre parution, chro
nique à ces années déjà lointaines. Dans le tome double précédent, nous
avions rendu compte des événements psychologiques jusqu'à la fin de
1944, événements constitués surtout par des disparitions hélas bien nomb
reuses. Et, cette fois encore la grande faucheuse, continuant son œuvre
néfaste, se charge d'alimenter d'une funèbre liste notre revue rétrospective.
NÉCROLOGIE
I. — France
— G. Dumas (6 mars 1866-13 février 1946). — C'est au seuil de
sa quatre-vingtième année que Georges Dumas a été emporté dans
sa petite ville de Lédignan où il séjournait depuis 1939, n'ayant fait
depuis lors que de rares apparitions à Paris, souffrant d'une gêne de
la marche et d'une cécité dont une opération tardive venait de le
débarrasser en partie, sans que sa magnifique sérénité se soit trouvée
à aucun moment atteinte.
Élève de l'École Normale Supérieure en 1886, agrégé de philoso
phie en 1889, étudiant en médecine, docteur en 1896 avec une
thèse sur les États intellectuels dans la mélancolie, professeur au Collège
Chaptal (1894-1902), chef du laboratoire de psychologie de la clinique
des maladies mentales de la Faculté de Médecine en 1897 (et jusqu'à
sa retraite), docteur es lettres en 1900 avec une thèse principale sur
la Tristesse et la Joie, successeur de Pierre Janet comme chargé de
cours de psychologie expérimentale à la Faculté des Lettres, titularisé
en 1912, membre de l'Académie de Médecine en 1926, de l'Académie
des Sciences morales en 1932, membre d'honneur de presque toutes
les Académies de l'Amérique du Sud, G. Dumas a eu une carrière
toute droite et singulièrement bien remplie, sans que sa retraite
en 1936 ait interrompu son activité.
Fondateur, avec Pierre Janet, du Journal de Psychologie normale
et pathologique, Secrétaire général, puis Président de la Société
française de Psychologie, il dirigea un Traité de Psychologie, élaboré
avant la première guerre mondiale, paru en 1923-1924, vite épuisé
et repris sous une forme élargie comme Nouveau Traité de Psychologie,
dont la 2e guerre mondiale a retardé l'achèvement (t. I en 1930,
t. 7 et 8 en cours).
L'œuvre psychologique de G. Dumas, orientée par Ribot vers la
pathologie mentale, où ses qualités de finesse et de pénétration, de
sympathie humaine, d'autorité naturelle, lui permettaient une. CHRONIQUE 830
analyse puissante et profonde, est large et solide. Il alliait un talent
littéraire d?exposition à un souci de rigueur scientifique qui lui faisait
fréquenter les laboratoires de physiologie et consulter toujours les
compétences les plus sûres.
Il s'était particulièrement intéressé à l'affectivité, qui joue un si
grand rôle dans les maladies mentales, et aux émotions dans leurs
formes d'expression et dans leur nature profonde. Il avait traduit
en 1895 le libre de Lange sur les -Émotions où était développée la
théorie périphérique, en 1903 le livre de William James sur la Théorie
de rémotion, très voisine de celle de Lange. Après ses thèses, il publiait^
en 1906, sur Le Sourire et V expression des émotions, un petit ouvrage
resté classique, et il rédigea les chapitres sur les émotions dans ses
deux Traités.
Il préparait un Traité complémentaire de Psychopathologie, et peu
avant sa mort, il corrigeait les épreuves de son ouvrage longuement
médité sur Le Surnaturel et les Dieux.
Dès 1906, il avait consacré une étude pénétrante à Saint-Simon
et Auguste Comte (Psychologie de deux Messies positivistes), dans
un esprit d'analyse psychopathologique.
Au cours de la guerre de 1914, où il s'était engagé comme aide-
major, il fit de nombreuses observations sur les troubles mentaux
de guerre, dont il tira un ouvrage sur Troubles mentaux et troubles
nerveux de guerre (1919), à côté d'un petit livre, avec H. Aimé, sur
Névroses et Psychoses de guerre chez les Austro-Allemands (1918).
Ses leçons cliniques à Sainte-Anne avaient eu un extraordinaire
succès, et par elles, une influence profonde s'est exercée, non seul
ement sur les jaunes philosophes, mais sur de nombreux littérateurs.
Comment ne pas rappeler l'influence étonnante qu'il exerça dans
tous les pays de l'Amérique latine et particulièrement au Brésil, où
son humanisme profondément imprégné de latinité trouvait pleine
audience. Il avait été fait citoyen d'honneur de Rio de Janeiro et
en était légitimement fier.
— Ed. Toulouse. — Du même âge à peu près que Georges
Dumas, Ed. Toulouse est décédé à 82 ans, le 19 janvier 1947, d'une
affection pénible qu'il subissait avec la calme sérénité qui le caractér
isait. Esprit indépendant, soucieux de rationalité et d'ordre, indif
férent aux honneurs^ épris du seul succès de ses idées, et de la réalisa
tion de ses projets, dont il abandonnait volontiers aux autres les
avantages, il aurait été facilement ignoré dans les coulisses où il se
tenait obstinément, s'il n'était pas entré en contact avec le grand
public par ses articles du Journal qui avaient eu un retentissement
se traduisant par des afflux impressionnants de missives de ses
lecteurs qui cherchaient en lui un conseiller et un guide. Les recueils
de ses articles pleins à la fois de sagesse et d'audace, admirablement
écrits, constituent une remarquable série dß volumes.
Il était arrivé très vite comme chef de service à l'Asile de Villejuif
et avait obtenu du directeur de l'Enseignement supérieur, Louis Liard,
éminemment compréhensif, que lui fût confiée la direction d'un
Laboratoire de Psychologie expérimentale auprès de l'ÉcoLe Pratique
des Hautes Études. C'est en 1900 que j'étais devenu son collabora- .
CHRONIQUE *831
teur dans ce Laboratoire où je restais auprès de lui jusqu'en 1912r
et notre amitié resta toujours très étroite.
Préoccupé de la question du génie et de ses rapports éventuels
avec la folie. Ed. Toulouse 'avait entrepris très tôt des enquêtes auprès
de quelques grands hommes, Emile Zola, Henri Poincaré, le sculp
teur Dalou, etc., et il «n publia partiellement les résultats (Emile
Zola, 1897 ; Henri Poincaré, 1909). Mais il s'était aperçu que les
méthodes d'investigation n'étaient pas suffisamment précises pour
ces applications à la psychologie différentielle. Aussi nous demanda-
t-iü, à N. Vasohide et à moi-même, d'élaborer avec lui cette Technique
de Psychologie expérimentale dont la lre édition parut en 1904, et
qui joua un rôle important pour le progrès en France de la Psycho
technique.
Son^ effort pour le développement .de la prophylaxie mentale a eu
également en France des résultats féconds. Fondateur de la Ligue
d'Hygiène mentale, créateur du premier service ouvert de Psychiatrie
à l'Hôpital Henri-Rousselle, entouré de laboratoires parmi lesquels
celui ;de psychologie appliquée dirigé par J.-M. Lahy, il a montré
tout ce que le traitement et la prévention des maladies mentales
pouvaient tirer des techniques scientifiques. La réunion de ses
laboratoires en un Institut de l'École Pratique des Hautes Études,
sa participation à un d'Université, lui donnèrent une parti
culière autorité.
Il fonda une série de Sociétés, de Sexologie avec Simonnet, de
Biotypologie avec H. Laugier, et il projetait encore une Société de
Gérontologie, pour le développement des études sur la vieillesse qui
viennent justement de prendre, aux États-Unis, une place de premier
plan.
Remueur d'idées, mais préoccup&

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