Commerce des denrées agricoles et croissance économique de la zone baltique aux XVIe et XVIIe siècles - article ; n°2 ; vol.29, pg 425-435

Jerzy Topolski

Description

Annales. Économies, Sociétés, Civilisations - Année 1974 - Volume 29 - Numéro 2 - Pages 425-435
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

• Sociologie, société et politique

Informations

• Publié par: ANNALES_ECONOMIES_SOCIETES_CIVILISATIONS
• Publié le: 01 janvier 1974
• Nombre de lectures: 21
• Langue: Français
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Extrait

Jerzy Topolski
Commerce des denrées agricoles et croissance économique de
la zone baltique aux XVIe et XVIIe siècles
In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 29e année, N. 2, 1974. pp. 425-435.
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Topolski Jerzy. Commerce des denrées agricoles et croissance économique de la zone baltique aux XVIe et XVIIe siècles. In:
Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 29e année, N. 2, 1974. pp. 425-435.
doi : 10.3406/ahess.1974.293480
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1974_num_29_2_293480Commerce
des denrées agricoles
et croissance économique
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425 MONNAIES MESURES ET MARCHANDISES
comparatifs déjà formulée par Ricardo la spécialisation dans le commerce
international résulterait de la situation différente des divers pays producteurs
de blé en ce qui concerne les coûts de production des marchandises destinées
au marché Chaque pays en effet développe la production de la marchandise
qui peut avoir le revenu le plus important parce que son coût est inférieur
celui des autres pays ce dernier dépend de facteurs locaux variés tels que
par exemple les sources de matières premières On peut se demander si cette
théorie est également capable expliquer les phénomènes intervenant dans le
commerce extérieur des périodes plus anciennes xv -xvni siècles voquant
les recherches sur la théorie du commerce international appliquée aux pays
économiquement sous-développés le professeur Van der Wee émet un avis
contraire Il considère très juste titre que la théorie des coûts comparatifs
suppose existence une économie monétaire en plein essor car est sur une
telle économie seulement que la comparaison des coûts échelle mondiale
peut avoir une incidence elle seule est capable de modifier le profil de la
production Ceci dit le professeur Van der Wee se prononce le cas échéant
pour la théorie dite de écoulement des surplus vent for surplus Suivant
cette ce est pas le désir obtenir des profits comparativement plus
élevés qui stimulait du xvie au xvme siècle telle ou telle branche de produc
tion lorsque celle-ci était déjà implantée sur un territoire donné elle voyait
ouvrir devant elle par le jeu des échanges internationaux de nouvelles
perspectives expansion Cette théorie considère le commerce international
comme un facteur dynamique qui élargit les perspectives de division du travail
par ouverture de nouveaux marchés qui améliore la qualification des
leurs favorise les innovations techniques et assure la nation des rendements
de plus en plus grands dans le processus de croissance Bref en se limitant
au problème de influence du commerce extérieur sur la production et la
croissance économique on peut dire ceci après la théorie des coûts compa
ratifs le commerce est considéré comme un facteur créant ou développant
sur la base de la spécialisation des branches de production déterminées les
plus rentables échelle internationale par contre selon la théorie du vent for
surplus le commerce ne dépendrait guère des coûts de production comparés
mais exercerait une action positive sur la croissance économique tant du pays
importateur que du pays exportateur par son incidence directe ou indirecte sur
le revenu national
Selon moi dans le cas du commerce des denrées agricoles du xvie au
xvme siècle entre les pays de la zone baltique et ceux de Europe occidentale
même la théorie auvent for surplus est encore trop abstraite Il est vrai elle
fait état du faible développement de économie marchande mais elle devrait
prendre également en considération les différences résultant des régimes socio-
économiques des pays exportateurs et importateurs de denrées agricoles
Je pense ici tout particulièrement au développement plus grand des villes de
Europe occidentale dès le Moyen Age et au fait que vers la fin du Moyen Age
le servage avait déjà disparu tandis il se maintenait encore dans les pays
de Europe centrale et orientale ceux justement qui exportaient leurs denrées
agricoles Le servage en effet en permettant aux nobles des pays de Europe
centrale et orientale organiser la production de leurs domaines sans faire
VAN DER WEE et PEETERS Un modèle dynamique de croissance interséculaire
du commerce mondial xii xvn8 siècles Annales E.S.C no 1970 124
426 LE COMMERCE BALTIQUE AUX XVIe ET XVIIe SI CLES TOPOLSKI
entrer les salaires dans les coûts de production favorisait les possibilités com
merciales de ces pays
Si on considère ce fait on découvre aisément que le commerce des denrées
agricoles dans la région baltique au cours de la période examinée peut être
expliqué par une théorie qui allierait la théorie des coûts comparatifs et celle
de la vente des surplus en donnant une préférence évidente la première
Il est vrai en ce qui concerne le commerce des pays de la zone baltique
analyse des coûts de production ne fait pas apparaître des branches distinctes
économie rurale toutefois influence des exportations de ces pays sur la
structure de leur agricole et leur tendance aux monocultures
orge le seigle le chanvre ne peut être mise en doute autre part agricul
ture était traditionnelle et incapable de modiûer orientation maîtresse de
sa production même sous influence une conjoncture favorable une telle
agriculture le commerce extérieur donnait avant tout conformément la
théorie du vent for surplus la possibilité écouler des quota déterminés de
produits sans que son caractère en soit modifié Mais il est absolument certain
que le fait même de apparition sur le marché international des produits
agricoles de la région baltique est lié la différence des coûts de production qui
dans entreprise en régime féodal étaient inférieurs ceux du producteur de
Europe occidentale Admettons en théorie que si le noble avait rétribué le
travail fourni par le cultivateur et il avait aussi participé au coût du trans
port) le prix du blé Gdansk ou Königsberg aurait dû être plus élevé Il
convient de rappeler titre exemple que pour un marchand devant payer
le prix du transport routier de son blé et de son sel un trajet court avérait
rentable Au-delà de 50 km la rentabilité de la transaction devenait problé
matique augmentation des prix aurait pu réduire attraction exercée par
le blé de la zone baltique un point tel que les importateurs ouest-européens
auraient été amenés arrêter leurs importations et pour sortir de impasse
chercher du blé