Consanguinité et variations biologiques chez l homme - article ; n°2 ; vol.31, pg 341-354
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Consanguinité et variations biologiques chez l'homme - article ; n°2 ; vol.31, pg 341-354

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Population - Année 1976 - Volume 31 - Numéro 2 - Pages 341-354
Schreider Eugène. Consanguinity and biological variation in manking. The research carried out by agronomists has given weight to the idea that cross-breeding (heterosis) strengthens a species. But problems arise if we try to extend this idea to mankind. It is true that the comparison of consanguinity measures with various anthropometrical parameters tends to confirm the negative influence of consanguinity; but the correlation coefficients obteneid are seldom conclusive and must be interpreted with care. Moreover, the economic value of a vegetal species may depend on a single parameter (size, weight, etc.), whereas it is impossible to extend a similar notion of value to human genetics. After all, the incest taboo is neither as old nor as universal as is generally believed, doubtless because the harm it causes is not so obvious after all.
Schreider Eugène. Consanguinidad y variaciones biológicas en el hombre. La experiencia de los agrónomos ha propagado la idea que la reproducción entre descendientes de una misma familia vigoriza la especia; en cambio la extension al hombre produce problemas. Asi, la relación entre ciertas medidas de consanguinidad y diversos paramétras antropométricos, confirman la influencia negativa de la consanguinidad y los coeficientes de correlación que se obtienen no facilitan la decision, además de ser de difícil interpretación. Рог otra parte, si la rentabilidad económica de una especie vegetal es induda- blemente función de un solo paramétra (tamano, peso, etc..) es imposible gene- ralizar este tipo de noción de « valor » a la especie humana. Finalmente el tabu del incesto no es tan antiguo ni tan universal como se crée generalmente.
ScHREiDER Eugène. Consanguinité et variations biologiques chez l'homme. L'expérience des agronomes a accrédité l'idée que les croisements entre lignées (hétérosis) sont favorables à la vigueur d'une espèce. Mais l'extension à l'homme pose problème. Sans doute, des rapprochements entre des mesures de consanguinité et de divers paramètres anthropométriques ont plutôt confirmé l'influence négative de la consanguinité, mais les coefficients de corrélation obtenus sont rarement décisifs et sont d'interprétation délicate. De plus si la rentabilité économique d'une espèce végétale est sans doute fonction d'un seul paramètre (taille, poids, etc.), il est impossible d'étendre à la génétique humaine des notions analogues de « valeur ». Après tout, le tabou de l'inceste n'est pas si antique ni si universel qu'on le croit généralement. Sans doute est-ce que ses méfaits ne sont pas à ce point évidents.
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1976
Nombre de lectures 57
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Eugène Schreider
Consanguinité et variations biologiques chez l'homme
In: Population, 31e année, n°2, 1976 pp. 341-354.
Citer ce document / Cite this document :
Schreider Eugène. Consanguinité et variations biologiques chez l'homme. In: Population, 31e année, n°2, 1976 pp. 341-354.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1976_num_31_2_15980Abstract
Schreider Eugène. Consanguinity and biological variation in manking. The research carried out by
agronomists has given weight to the idea that cross-breeding (heterosis) strengthens a species. But
problems arise if we try to extend this idea to mankind. It is true that the comparison of consanguinity
measures with various anthropometrical parameters tends to confirm the negative influence of
consanguinity; but the correlation coefficients obteneid are seldom conclusive and must be interpreted
with care. Moreover, the economic value of a vegetal species may depend on a single parameter (size,
weight, etc.), whereas it is impossible to extend a similar notion of " value " to human genetics. After all,
the incest taboo is neither as old nor as universal as is generally believed, doubtless because the harm
it causes is not so obvious after all.
Resumen
Schreider Eugène. Consanguinidad y variaciones biológicas en el hombre. La experiencia de los
agrónomos ha propagado la idea que la reproducción entre descendientes de una misma familia
vigoriza la especia; en cambio la extension al hombre produce problemas. Asi, la relación entre ciertas
medidas de consanguinidad y diversos paramétras antropométricos, confirman la influencia negativa de
la consanguinidad y los coeficientes de correlación que se obtienen no facilitan la decision, además de
ser de difícil interpretación. Рог otra parte, si la rentabilidad económica de una especie vegetal es
induda- blemente función de un solo paramétra (tamano, peso, etc..) es imposible gene- ralizar este
tipo de noción de « valor » a la especie humana. Finalmente el tabu del incesto no es tan antiguo ni tan
universal como se crée generalmente.
Résumé
ScHREiDER Eugène. Consanguinité et variations biologiques chez l'homme. L'expérience des
agronomes a accrédité l'idée que les croisements entre lignées (hétérosis) sont favorables à la vigueur
d'une espèce. Mais l'extension à l'homme pose problème. Sans doute, des rapprochements entre des
mesures de consanguinité et de divers paramètres anthropométriques ont plutôt confirmé l'influence
négative de la consanguinité, mais les coefficients de corrélation obtenus sont rarement décisifs et sont
d'interprétation délicate. De plus si la rentabilité économique d'une espèce végétale est sans doute
fonction d'un seul paramètre (taille, poids, etc.), il est impossible d'étendre à la génétique humaine des
notions analogues de « valeur ». Après tout, le tabou de l'inceste n'est pas si antique ni si universel
qu'on le croit généralement. Sans doute est-ce que ses méfaits ne sont pas à ce point évidents.CONSANGUINITÉ
ET VARIATIONS BIOLOGIQUES
CHEZ L'HOMME
contraire, d'un l'opinion L'idée peuple qu'en est que et admise qu'à les d'autres l'inverse brassages aujourd'hui temps la ethniques consanguinité et avec en autant d'autres fcvorisent de excessive lieux certitude la vigueur l'idéallui par est
isation de la « pureté raciale » ou le mépris des « bâtards ».
Mais le caractère passionnel du sujet a souvent entravé les
travaux véritablement scientifiques et la propagation de leurs
résultats. Le professeur Eugène Schreider, directeur honoraire
au Centre national de la recherche scientifique {biométrie
humaine) et à l'Ecole des Hautes Etudes {anthropologie
biologique), ancien président de la Société d'anthropologie de
Paris, s'est efforcé au colloque sur « l'étude des isolats, espoirs
et limites », organisé à Paris en octobre 1975 par l'Association
anthropologique internationale de langue française, de faire
le point sur cette question délicate. Sa communication, repro
duite ici, rappelle les constatations qui fondent l'opinion
commune, mais aussi l'ambiguïté de la notion de « vigueur
hybride », et l'étendue de nos ignorances.
L'influence négative que le souci des applications utilitaires peut
exercer sur la recherche scientifique trouve une illustration dans les
travaux concernant les phénomènes qu'on désigne sous le nom ďhété-
rosis ou vigueur hybride. La plupart des publications traitent du maïs,
car le croisement des lignées qu'on discerne dans cette espèce permet
d'obtenir des épis plus gros et des graines plus volumineuses (1). Ce
résultat est apprécié et le concept a'hétérosis trouve, pour ainsi dire, une
consécration commerciale.
Au contraire, les recherches sur les animaux sont plutôt rares et
celles qui visent l'espèce humaine restent très insuffisantes. Il est vrai
que, depuis quelque temps, les sondages se sont multipliés. Leurs
a> On peut acquérir une idée de l'orientation générale des recherches en
consultant Gowen (1964).
Population, n° 2, 1976 342 CONSANGUINITÉ ET VARIATIONS
résultats sont souvent univoques, mais certains auteurs n'en sont pas
moins convaincus que, chez l'homme, aucune modification « hétéro-
tique » n'est perceptible. Ce qui est dû, en partie, à l'ignorance de
plusieurs travaux, en partie à l'importance hâtivement accordée aux
conclusions négatives de quelques articles.
Nous allons donc passer en revue des publications modernes, y
compris les nôtres, qui montrent, croyons-nous, que l'hétérosis se
manifeste parfois chez l'homme, mais que ce terme ne peut pas être
employé comme synonyme de « vigueur hybride » .
Mesures anthropométriques. Hulse prouva le premier, dans un travail
désormais classique (1957), l'influence
de l'« endogamie de village » sur quelques dimensions corporelles chez
l'homme adulte. Dans certaines vallées tessinoises, les mariages sont
conclus en partie entre personnes originaires de la même commune et,
dans ce cas, il y a « endogamie »; mais il y a aussi des unions exogames,
les deux partenaires ne provenant pas de la même localité. Tout ceci
est dû à plusieurs facteurs, comme l'éloignement géographique, les
moyens de transport, les intérêts familiaux, voire la coutume. Cette
dernière est bien tenace, car les mariages endogames et exogames
réapparaissent, dans les mêmes lignées, chez les émigrés tessinois, établis
sous le ciel californien (1).
Les fils adultes d'émigrés sont en moyenne sensiblement plus grands
et plus lourds que les hommes restés sur place. Il est permis de croire
que cette différence soit due aux meilleures conditions de vie trouvées
dans le pays d'accueil. Néanmoins, dans les deux populations, les
hommes issus de mariages « exogames » sont nettement plus grands
— et moins brachycéphales — que les individus dont les deux parents
proviennent du même village tessinois.
Nous avons obtenu des résultats analogues sur la population mas
culine d'un village polonais, relativement isolé sur la côte baltique (2).
Les hommes dont les deux parents sont originaires du village, sont
significativement plus petits que ceux dont le père ou la mère vient
de l'extérieur. Il y a trois chances sur cent pour que la différence entre
leurs moyennes staturales soient dues au pur hasard.
Il est légitime de se demander à quoi tiennent les différences liées
à l'exogamie. Si, comme les chiffres des échantillons tessinois le mont
rent, un changement considérable du milieu ne les supprime point, on
fl> Nous tenons compte aussi du travail plus récent de Hulse (1968) effectué
sur des effectifs plus considérables et avec des renseignements complémentaires.
(2> Schreider (1973-1974). Les calculs ont été effectués sur les mesures
individuelles de Mme Szewko-Szwaykowska (1966). BIOLOGIQUES CHEZ L'HOMME 343
peut croire que l'« endogamie de village » — et l'exogamie — altèrent
en quelque mesure le niveau de consanguinité. C'est ce que suggèrent
aussi nos propres résultats.
D'autres travaux sont basés sur une méthode très différente. Us
montrent, par exemple, que la stature augmente, lorsque la distance
entre les

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