Conséquences des nouvelles formes prudentielles sur les financements attribués aux PVD par les banques commerciales - article ; n°125 ; vol.32, pg 175-185
12 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Conséquences des nouvelles formes prudentielles sur les financements attribués aux PVD par les banques commerciales - article ; n°125 ; vol.32, pg 175-185

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
12 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Tiers-Monde - Année 1991 - Volume 32 - Numéro 125 - Pages 175-185
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1991
Nombre de lectures 26
Langue Français

Extrait

Guillermo Hillcoat
Carlos Quenan
Conséquences des nouvelles formes prudentielles sur les
financements attribués aux PVD par les banques commerciales
In: Tiers-Monde. 1991, tome 32 n°125. pp. 175-185.
Citer ce document / Cite this document :
Hillcoat Guillermo, Quenan Carlos. Conséquences des nouvelles formes prudentielles sur les financements attribués aux PVD
par les banques commerciales. In: Tiers-Monde. 1991, tome 32 n°125. pp. 175-185.
doi : 10.3406/tiers.1991.4585
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1991_num_32_125_4585DOCUMENTATION
CONSÉQUENCES
DES NOUVELLES NORMES PRUDENTIELLES
SUR LES FINANCEMENTS
ATTRIBUÉS AUX PAYS EN DÉVELOPPEMENT
PAR LES BANQUES COMMERCIALES
par Guillermo Hillcoat* et Carlos Quenan**
En introduisant des tensions dans le processus de déréglementation et de
libéralisation des marchés financiers internationaux, l'accord sur la convergence
des normes de fonds propres conclu en 1988 parle Comité des règles et des prati
ques de contrôle des opérations bancaires des pays du Groupe des Dix1 const
itue le changement le plus important intervenu sur le plan des réglementations.
Plus connu sous le nom de « ratio Cooke », cet accord a entraîné des
modifications significatives dans le comportement des banques internationales.
Elles portent sur le rythme d'expansion globale des bilans bancaires et, en
particulier, des différentes activités selon leurs marges et leurs pondérations de
risque, ainsi que sur le renforcement des fonds propres.
Cet article cherche à analyser les principaux effets de ces nouvelles directives
sur les stratégies bancaires vis-à-vis des pays en voie de développement (pvd).
Ceux-ci sont concernés par cette question non seulement du point de vue de leurs
besoins futurs en matière de financement extérieur privé mais aussi, surtout
dans l'immédiat, en ce qui concerne la gestion du stock de dettes accumulées.
* Maître de Conférences à l'Université de Paris 1.
** Directeur de la rédaction de la revue Techniques financières et développement.
1 . Ce comité, qui a réalisé ses travaux dans le cadre de la Banque des Règlements inte
rnationaux (bri), a été également appelé Comité Cooke, car il a été présidé par Peter Cooke,
directeur de la Banque d'Angleterre ; il est maintenant appelé Comité Muller, du nom de son
actuel président originaire de la Banque centrale des Pays-Bas. Rappelons que le groupe des 10
est constitué par les pays suivants : Belgique, Allemagne fédérale, France, Angleterre, Italie,
Japon, Canada, Pays-Bas, Suède et Etats-Unis, auxquels se sont ajoutés plus tard la Suisse et le
Luxembourg.
Revue Tiers Monde, t. ХХХП, b° 125, Janvier-Mars 1991 Guillermo Hillcoat et Carlos Quenan 176
En effet, l'endettement passé reste l'obstacle principal au rétablissement de
l'accès des pvd aux marchés internationaux des capitaux. La reconnaissance
de cette impasse est à la base de l'Initiative Brady lancée en mars 1989 et du
processus de désendettement qui y est associé. Ceci nous mène à présenter,
dans un premier temps, un aperçu global de l'impact que les normes prudentielles
sont appelées à avoir sur ce plan.
Dans un deuxième temps, nous tiendrons compte des interactions entre
les nouvelles directives et l'évolution des différentes réglementations nationales
des pays développés en matière de traitement fiscal et comptable des provisions
pour risque-pays; ceci afin de cerner leur influence sur les comportements des
banques créancières à l'égard du processus de réduction de la dette. Pour
conclure, nous ferons quelques hypothèses sur la manière dont les normes
prudentielles pourraient affecter à plus long terme les conditions du financement
extérieur privé aux pvd.
I - NORMES PRUDENTIELLES ET GESTION DE LA DETTE DES PVD
En exprimant l'incapacité croissante des grands débiteurs du Tiers Monde
de faire face au transfert financier net négatif qu'ils subissent depuis 1982-1983,
le développement d'un marché secondaire de créances douteuses (voir gra
phique n° 1), qui a été rendu possible par l'élévation du taux de provisionne-
ment des banques, est à la base de la tendance au désendettement que l'on
observe à l'heure actuelle; cette tendance a été « officialisée » à la suite du
Graphique 1. — Evolutions des cours
dans le marché secondaire*
Provisions Citicorp
Illustration non autorisée à la diffusion
40
Annonce vente 500 M USD de créances par Irving trust
MM JSN JMM JS NJ M M J S N J M M 88 87 88
* Moyenne pondérée Amérique latine. La pondération retenue porte sur six pays et reflète
le poids relatif de leur dette bancaire dans l'ensemble, soit Argentine 16,5 %, Brésil 32,5 %,
Chili 5 %, Colombie 3 %, Mexique 31,2 %, Venezuela 11,8%.
Source : Philippe Norel, Les banques face aux pays endettes, Paris, Syros,
1990, d'après données de Salomon Brothers. Conséquences des nouvelles normes prudentielles 177
lancement en mars 1989 de la « stratégie renforcée de la dette » ou Initiative
Brady8. Elle contribue à renforcer la redéfinition des stratégies bancaires déjà
perceptible après « l'effet Citicorp » (mai 1987) : les banques sont davantage
poussées à renoncer de fait à la non-dévalorisation de leurs créances sur les pvd,
règle d'or de leur comportement jusqu'en 19873.
Dans une telle phase de « réduction volontaire de la dette », la relation
entre les réglementations et le comportement des banques revêt un caractère de
plus en plus décisif. Or cette problématique doit être appréhendée à deux niveaux :
celui des normes prudentielles à caractère international (surtout le ratio Cooke,
mais aussi la Directive sur les fonds propres de la CEE) et celui des différentes
réglementations nationales en matière de traitement fiscal et comptable des
provisions.
Le premier niveau est capital : comme on a pu l'observer depuis 1988,
il détermine la gestion stratégique des banques. En effet, l'adoption d'un ratio
commun de solvabilité exerce une influence majeure sur la concurrence inter
bancaire. Rappelons brièvement en quoi il consiste.
Son objectif est double : renforcer la stabilité des systèmes bancaires des
pays développés et faciliter l'homogénéisation des conditions de la concurrence
interbancaire sur le plan international. Pour ce faire, l'accord de convergence
— qui ne vise donc que les banques à vocation internationale — a établi un
montant minimal de fonds propres. Ce montant s'exprime dans une propor
tion — 8 % — de l'actif pondéré (y compris les engagements « hors bilan ») à
laquelle les banques devront se conformer d'ici à 19934.
Le ratio Cooke est basé sur les principes suivants :
1 / II couvre exclusivement le risque de contrepartie, c'est-à-dire le risque de
défaillance des débiteurs et non pas le risque de taux d'intérêt et de changes
2. Depuis sa naissance en 1982-1983, le marché secondaire de la dette est devenu de plus
en plus liquide. En 1983-1984 il portait sur des montants assez faibles (entre 2 et 3 milliards
de dollars), alors qu'en 1988 il concernait des beaucoup plus élevés (environ 25 mil
liards de dollars selon les estimations). Certes, après l'annonce du Plan Brady il a connu une
phase particulièrement morose : les mouvements se sont ralentis et plus personne n'osait prendre
des positions dans l'attente des résultats du premier accord de réduction — concernant le
Mexique — que l'on négociait à l'époque. Une analyse plus détaillée de l'évolution du marché
qui est retracée dans le graphique n° 1 dans Philippe Norel, Les banques face aux pays endettés,
Paris, Ed. Syros, 1990.
3. Nous avons analysé exhaustivement l'évolution des stratégies bancaires au sujet de la
dette du Tiers Monde entre 1982 et 1987 dans Carlos Quenan, Du désengagement des banques...
au désendettement du Tiers Monde ? Revue Epargne sans Frontière, n° 15, Paris, juin 1989, et
Guillermo Hillcoat de Carlos Quenan, La stratégie des banques créancières et la dette latino-
américaine, dans Jacques Adda (présenté par), Amérique latine face à la dette 1982-1989,
Paris, La Documentation française, 1990.
4. Des dispositions transitoires ont été adoptées pour

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents