Contrastes démographiques en Israël : tendances récentes - article ; n°3 ; vol.48, pg 754-766
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Description

Population - Année 1993 - Volume 48 - Numéro 3 - Pages 754-766
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1993
Nombre de lectures 8
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Youssef Courbage
Contrastes démographiques en Israël : tendances récentes
In: Population, 48e année, n°3, 1993 pp. 754-766.
Citer ce document / Cite this document :
Courbage Youssef. Contrastes démographiques en Israël : tendances récentes. In: Population, 48e année, n°3, 1993 pp. 754-
766.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1993_num_48_3_4041754 NOTES ET DOCUMENTS
CONTRASTES DEMOGRAPHIQUES EN ISRAEL :
TENDANCES RÉCENTES
Israël publie un annuaire statistique^ aux richesses démographiques inépui
sables. Les données sont mensuellement réactualisées(2) et souvent accompagnées
de suppléments(3). Cet ensemble permet de suivre, moyennant quelques mois de
retard seulement, l'évolution instantanée des populations d'Israël et de renouveler
les perspectives sur la base de données inédites. Grâce aux tabulations confessionn
elles : juifs, et non-juifs (musulmans, chrétiens et druzes(4)) et géographiques, plu
sieurs groupes de population peuvent être étudiés selon des dimensions variables
du territoire'5'. Cette note portera sur les populations juives et non-juives d'Israël
dans les limites territoriales d'avant la guerre de 1967.
Immigration et fécondité Depuis la création de l'État d'Israël en 1948,
l'immigration a permis à la population juive de
conserver une franche supériorité numérique : de 5 à 8 juifs pour un non-juif, selon
les années. Sans l'apport démographique externe, si les croissances naturelles étaient
seules à être entrées en action, le rapport des populations serait actuellement tombé
à deux juifs pour un non-juif. La migration - principale source de la croissance de
la population juive'6' - avait complètement tari dans les années 1980(7). Elle vient
de se réactiver en 1990-1991 à la suite de l'ouverture de Гех-Union Soviétique,
d'où proviennent la quasi-totalité (85%) des immigrants juifs (et non-juif s<8)). De
puis 1990, la tendance à l'augmentation des non-juifs, observée depuis trois décenn
ies, a été inversée. Mais, les résultats bruts de 1992 - 57% d'immigrants de moins
qu'en 1991 - suggèrent que l'inflexion sera momentanée seulement.
L'immigration des non-juifs est marginale chez les chrétiens et inexistante
chez les musulmans et les druzes. Leur augmentation rapide est le résultat d'une
croissance naturelle élevée, près de trois fois supérieure à celle des juifs
О Le dernier en date est Central Bureau of Statistics, Statistical Abstract of Israël
1992, Jérusalem, 1992.
(2) Central Bureau of Statistics, Monthly Bulletin of Statistics, Jérusalem, mars 1993.
(3)of of Statistics-Supplement, Jérusalem,
Octobre 1991. Ce supplément comprend les projections démographiques de 1990 à 2005.
(4) Musulmans et druzes sont en totalité arabes ou arabisés (quelques milliers de Tcher-
kesses émigrés en Palestine au XIXe siècle). Les chrétiens étaient presque en totalité arabes
avant l'année 1990, début de l'immigration de Гех-URSS. Depuis, les chrétiens d'origine
européenne constituent une part non négligeable de ce groupe confessionnel.
(5) La population juive vit à 97,4% dans les limites d'Israël avant 1967. Hors de ces
frontières, on compte 90 000 Juifs en Cisjordanie, 4 000 à Gaza et 12 000 dans le Golan
(annexé) et un nombre indéterminé à Jérusalem-Est. La population non-juive, constituée pri
ncipalement d'Arabes de nationalité israélienne, vit dans les limites d'Israël d'avant 1967. La
population arabe des régions annexées de Jérusalem-Est (151 400 habitants) et du Golan
(15 700 habitants) n'a pas la citoyenneté israélienne. Les territoires occupés (non annexés)
comptent 1 005 600 habitants arabes en Cisjordanie et 676 100 habitants à Gaza.
'6* De 1948 à 1991, l'apport de la migration internationale à la croissance démogra
phique totale de la population juive se chiffre à 1,746 million d'habitants, celui de la crois
sance naturelle (y compris les naissances des immigrés) à 1,772 million.
'7> Le solde net de l'immigration de la décennie 1980-1989 fut de 22 000 seulement.
(8) Immigration nette de 17 000 non-juifs, vraisemblablement parents et conjoints d'im
migrés juifs. NOTES ET DOCUMENTS 755
Tableau 1. - Répartition de la population (milliers)
1990-1993
1/1/1990 1/1/1993
Effectif % Effectif %
4247,8 84,6 Juifs 3717,1 84,4
684,9 15,6 771,4 15,4 Non-juifs
Total 4402,0 100,0 5 019,2 100,0
Tableau 2. - Immigration et migration nette (milliers)
1989-1992
Années Immigration Migration nette
Juifs
1989 25,1 11,1
1990 195,6 181,4
1991 168,1 151,3
1992* 77,1 nd
Non-juifs
0,7 1989
1990 5,9
1991 10,1
* Toutes religions
(30,1 p. 1 000 contre 11,4 p. 1 000 en 1992). Ce record parmi les populations
proches, exception faite de Gaza et de la Cisjordanie(9), résulte de la conjugaison,
de moins en moins constatée dans les pays en développement, d'une natalité sta
bilisée à un niveau élevé et d'une mortalité en constante diminution.
Tandis que la fécondité juive diminue de manière intrinsèque et par suite de
l'absorption des immigrants d'ex-URSS dotés d'une plus faible fécondité* 10), celle
des non-juifs, à l'exception des druzes (9 % des non-juifs) dont la fécondité diminue
systématiquement comme pour la confession dominante, décrit un cheminement aty
pique. Chez les musulmans, les plus nombreux parmi les Arabes d'Israël (77 %),
la fécondité s'arrête de diminuer à un point de retournement situé en 1986-1987
(4,63) puis augmente - légèrement - à nouveau (4,70). Chez les chrétiens (14%),
la qui avait plus ou moins franchi le niveau-limite de reproduction des
générations en 1985 (2,12) remonte sensiblement jusqu'en 1989 (2,65). La diminut
ion récente de la fécondité chrétienne, perceptible surtout en 1991 (2,26) n'est que
partiellement attribuable à la baisse de la fécondité de la chrétienté autochtone. Le
(9> Les taux de natalité sont en augmentation et ont récemment atteint 56,1 p. 1 000
à Gaza et 46,5 p. 1 000 en Cisjordanie (1991), soit des taux d'accroissement naturel dépassant
largement 40 p. 1 000.
<10) Les indices de fécondité des Juifs en 1991 selon leur lieu de naissance étaient les
suivants : 3,27 pour les originaires d'Afrique et d'Asie, 2,70 pour les nés en Israël, 2,05
pour les originaires d'Europe et d'Amérique. La fécondité des immigrants de Гех-URSS est
encore plus basse : 1,70. '

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756 NOTES ET DOCUMENTS
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Années
1991 1992 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 ET DOCUMENTS 757 NOTES
Tableau 4. - Indice de fécondité
Années Juifs Non-juifs Musulmans Chrétiens Druzes
Observations
2,79 5,09 5,53 2,34 5,48 1982
5,41 2,45 4,93 1983 2,90 4,96
1984 2,84 4,70 5,14 2,24 4,65
1985 2,85 4,46 4,86 2,12 4,47
1986 2,83 4,31 4,63 2,54 4,22
1987 2,78 4,32 4,63 2,58 4,17
2,57 1988 2,77 4,35 4,68 4,08
1989 2,72 4,36 4,68 2,65 4,00
1990 2,69 4,37 4,70 2,57 4,05
1991 2,58 4,27 2,26 3,70
Projections
1991-95 2,58 4,19 4,50 2,65 3,83
3,50 1996-00 2,47 3,85 4,10 2,65
2001-05 2,35 3,51 3,70 2,65 3,17
2005 2,29 3,34 3,50 2,65 3,00
Tableau 5. - Proportions de célibataires et âge moyen
féminin au mariage (1990)
Juifs M

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