Contribution à l étude des agglomérations françaises - article ; n°1 ; vol.7, pg 95-108
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Description

Population - Année 1952 - Volume 7 - Numéro 1 - Pages 95-108
La population des villes, telle qu'elle nous est donnée par les recensements, correspond à une délimitation administrative. Le défaut de cette définition juridique a été souvent signalé, particulièrement pour les grandes villes, entourées d'une banlieue fractionnée en communes distinctes. Mais la recherche d'une autre définition présente de grandes difficultés et a soulevé de nombreuses controverses entre statisticiens, sociologues, démographes. Quant aux travaux concrets suivant un critérium ou l'autre, ils n'étaient encore qu'ébauchés, du moins en France. M. Bénard a préféré éviter les controverses pour procéder à un travail concret. A cet effet, il s'est placé au point de vue du cadre, plus ou moins urbain, dans lequel se déroule l'existence familiale; son propos était de dresser une liste des agglomérations françaises correspondant à cette conception, avec indication des communes qui les constituent. Ces recherches, entreprises par l'auteur avec des moyens très modestes, ont rencontré des difficultés considérables. Il a fallu, notamment, des efforts patients et continus, pour soumettre le projet ainsi élaboré à l'examen critique de personnalités compétentes, situées sur place.
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1952
Nombre de lectures 11
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Edouard Bénard
Contribution à l'étude des agglomérations françaises
In: Population, 7e année, n°1, 1952 pp. 95-108.
Résumé
La population des villes, telle qu'elle nous est donnée par les recensements, correspond à une délimitation administrative. Le
défaut de cette définition juridique a été souvent signalé, particulièrement pour les grandes villes, entourées d'une banlieue
fractionnée en communes distinctes. Mais la recherche d'une autre définition présente de grandes difficultés et a soulevé de
nombreuses controverses entre statisticiens, sociologues, démographes. Quant aux travaux concrets suivant un critérium ou
l'autre, ils n'étaient encore qu'ébauchés, du moins en France. M. Bénard a préféré éviter les controverses pour procéder à un
travail concret. A cet effet, il s'est placé au point de vue du cadre, plus ou moins urbain, dans lequel se déroule l'existence
familiale; son propos était de dresser une liste des agglomérations françaises correspondant à cette conception, avec indication
des communes qui les constituent. Ces recherches, entreprises par l'auteur avec des moyens très modestes, ont rencontré des
difficultés considérables. Il a fallu, notamment, des efforts patients et continus, pour soumettre le projet ainsi élaboré à l'examen
critique de personnalités compétentes, situées sur place.
Citer ce document / Cite this document :
Bénard Edouard. Contribution à l'étude des agglomérations françaises. In: Population, 7e année, n°1, 1952 pp. 95-108.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1952_num_7_1_18556CONTRIBUTION A L'ETUDE
DES AGGLOMÉRATIONS
FRANÇAISES
les La recensements, population des correspond villes, telle à une qu'elle délimitation nous est administratdonnée par
ive. Le défaut de cette définition juridique a été souvent
signalé, particulièrement pour les grandes villes, entourées
d'une banlieue fractionnée en communes distinctes. Mais la
recherche d'une autre définition présente de grandes diffi
cultés et a soulevé de nombreuses controverses entre statisti
ciens, sociologues, démographes. Quant aux travaux concrets
suivant un critérium ou l'autre, ils n'étaient encore qu'ébauc
hés, du moins en France.
M. Bénard a préféré éviter les controverses pour procéder
à un travail concret. A cet effet, il s'est placé au point de
vue du cadre, plus ou moins urbain, dans lequel se déroule
l'existence familiale; son propos était de dresser une liste des
agglomérations françaises correspondant à cette conception,
avec indication des communes qui les constituent.
Ces recherches, entreprises par l'auteur avec des moyens
très modestes, ont rencontré des difficultés considérables. Il
a fallu, notamment, des efforts patients et continus, pour
soumettre le projet ainsi élaboré à l'examen critique de per
sonnalités compétentes, situées sur place.
Le concept d'agglomération. Une foule de questions, sociologiques,
démographiques et autres, impliquent
la prise en considération du milieu urbain ou rural dans lequel
évoluent les sujets étudiés. Or, s'il vous arrive d'avoir besoin, pour
une enquête sociale concrète, d'une liste des agglomérations fran
çaises, vous la chercherez en vain.
Les raisons de cette lacune sont très simples : il suffit de réflé
chir aux moyens de la combler pour les concevoir. Qu'entend-on
par agglomération ? Comment appliquer aux cas concrets la défini
tion proposée ? Telles sont les deux questions fondamentales qui 96 CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES AGGLOMERATIONS FRANÇAISES
se posent, et qui constituent, en pratique, autant d'obstacles à la
solution cherchée.
Premier obstacle : la définition de l'agglomération. La multiplic
ité de celles qui ont été proposées témoigne de ce que la notion
même d'agglomération dépend du point de vue auquel on se place.
Il serait vain d'essayer de mettre d'accord tous les utilisateurs
éventuels — démographes, économistes, sociologues, urbanistes, etc.
Il y a autant de définitions légitimes que de types de questions à
étudier : il doit leur correspondre un nombre égal de « listes des
agglomérations françaises».
Il est toutefois permis de prévoir que la mise au point de l'une
quelconque de ces listes, serait déjà un sérieux pas en avant, et
constituerait une approximation utilisable pour d'autres problèmes
que ceux en vue desquels elle aurait été spécifiquement dressée.
Mais ici, nous nous heurtons à un second obstacle, beaucoup plus
grave : comment, en pratique, appliquer à la détermination des
agglomérations, la définition retenue ?
La somme de travail impliquée par la délimitation des agglo
mérations d'un grand pays, a conduit la plupart des auteurs à
préconiser — à l'exclusion de tous autres — des critères objectifs,
comme seuls susceptibles d'une application automatique, assurant
l'homogénéité du travail quel que soit le nombre des opérateurs
appelés à y participer. C'est ainsi que M. Bunle a souligné (1) les
avantages de la densité de peuplement, pour assurer la compara-
bilité des travaux de délimitation des agglomérations urbaines —
malgré les imperfections de cet indice, tenant à l'hétérogénéité
structurale des territoires communaux.
Cette question de l'homogénéité du travail, en cas de pluralité
d'opérateurs, est la pierre d'achoppement des méthodes qui re
courent à des critères subjectifs. Et pourtant, il peut se faire qu'on
ne dispose d'aucun critère objectif correspondant à la définition
adoptée. Il peut se faire aussi que le critère objectif le plus appro
prié s'avère incommode.
Envisageons, par exemple, l'agglomération du point de vue du
cadre de l'existence familiale. Ici, le lieu de travail des soutiens
économiques de la famille n'est qu'accessoire. Ce qui importe, c'est
de savoir si la ménagère et ses enfants vivent dans l'atmosphère
d'une agglomération plus ou moins grande, ou au contraire dans
une atmosphère campagnarde. On peut songer à utiliser la densité
de peuplement pour délimiter les agglomérations : moyennant le
choix d'un « seuil » approprié, on peut convenir que les parties
du territoire dont la densité est supérieure à ce seuil, et elles
seules, sont des éléments constituants des agglomérations.
Cette solution, à priori séduisante, n'est, à la réflexion, satis
faisante ni en théorie ni en pratique. Sur le plan théorique, le
(1) Dans sa communication sur la « Comparaison internationale des agglomérations
urbaines » présentée à la XXIIe session de l'Institut international de statistique, à
Londres, en 1934 (Bulletin de l'Institut international de statistique, La Haye, 1934). CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES AGGLOMÉRATIONS FRANÇAISES 97
choix du « seuil » — du niveau minimum de la densité considérée
comme « urbaine » — est délicat. Si on le fixe trop haut, on laisse
en dehors des agglomérations des fractions de territoire qui en
font manifestement partie. Si on le fixe plus bas, l'application
stricte de la méthode conduit à considérer comme « agglomérat
ions » de vastes zones — en particulier en pays minier — qui ne
présentent aucune des caractéristiques structurales que la socio
logie a reconnues dans les agglomérations. La considération de la
seule densité est donc manifestement insuffisante pour résoudre
notre problème, et on se trouve contraint de l'associer à d'autres
critères, beaucoup plus flous, faisant appel à l'appréciation sub
jective des opérateurs — notamment pour distinguer l'agglomérat
ion sociologique de la conurbation économique.
Sur le plan pratique, le recours à la densité de peuplement,
même sous sa forme la plus automatique, s'avère extrêmement
laborieux. En effet, on ne peut s'en tenir à la méthode sommaire
qui consisterait à ne prendre en considération que des densités
communales. Telle commune, située en bordure d'une agglomé

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