De la liquidité internationale - article ; n°27 ; vol.7, pg 463-480
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Description

Tiers-Monde - Année 1966 - Volume 7 - Numéro 27 - Pages 463-480
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1966
Nombre de lectures 22
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean Rioust de Largentaye
De la liquidité internationale
In: Tiers-Monde. 1966, tome 7 n°27. pp. 463-480.
Citer ce document / Cite this document :
Rioust de Largentaye Jean. De la liquidité internationale. In: Tiers-Monde. 1966, tome 7 n°27. pp. 463-480.
doi : 10.3406/tiers.1966.2249
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1966_num_7_27_2249DE LA LIQUIDITÉ INTERNATIONALE
par Jean Rioust de Largentaye*
On s'accorde aujourd'hui à considérer comme réserves monétaires
de chaque pays ses avoirs en or et en devises convertibles et ses droits
inconditionnels de tirage sur le Fonds monétaire international. Il s'agit
là des réserves monétaires brutes et leur somme pour les divers pays
constitue la liquidité internationale au sens courant du mot. La liquidité
internationale brute n'est pas la seule significative. La liquidité inter
nationale nette, c'est-à-dire la première diminuée des dettes monétaires,
est significative aussi puisque le comportement de certains pays, des
États-Unis et de l'Angleterre notamment, est influencé par leurs dettes
monétaires. La définition de ces dettes comporte une part d'arbitraire,
et, suivant qu'on lui donne un caractère plus ou moins extensif, le mont
ant des réserves monétaires nettes varie. Si l'on déduit l'ensemble des
dettes dont il s'agit, les éléments de crédit, qui en sont la contrepartie,
disparaissent; la liquidité internationale nette se réduit alors aux avoirs
en or des autorités nationales et du Fonds monétaire international.
Depuis une dizaine d'années, et surtout depuis i960, on se préoccupe
de l'insuffisance de la liquidité internationale, laquelle, assure-t-on,
ferait obstacle au développement du commerce extérieur. En fait, il
n'apparaît aucune relation directe ou uniforme entre les variations de la
liquidité internationale, d'une part, et celle, du commerce extérieur de
l'autre. Celui-ci, depuis deux ans, s'accroît à une cadence particulièrement
rapide, alors que la liquidité internationale n'augmente qu'à un rythme
ralenti. Cependant, depuis 1959, pour pallier l'insuffisance présumée de la
liquidité internationale, le Fonds monétaire s'est fait attribuer à trois
reprises des ressources nouvelles. Il est d'ailleurs remarquable qu'aucune
de ces augmentations de la liquidité internationale, qui ont été accueillies
par les témoignages de satisfaction chez les autorités nationales et inter-
* Inspecteur général des finances, membre de la délégation française à la Conférence
de Bretton Woods ; administrateur pour la France du Fonds monétaire international
de 1946 à 1964 ; actuellement, membre du Conseil économique et social.
463 JEAN RIOUST DE LARGENTAYE
nationales, n'a empêché les préoccupations touchant l'insuffisance de
ladite liquidité de se manifester de nouveau après quelques mois.
Parallèlement, une négociation se poursuit depuis près de quatre ans
entre les représentants des dix principaux pays industriels sur les moyens
d'accroître la liquidité internationale. De nombreux projets de monnaies
nouvelles ont été mis en avant. Les représentants français ont proposé,
en 1965, une unité collective de réserve (C.R.U.), monnaie « déduite »
de l'or suivant l'expression de M. Giscard d'Estaing, mais qui, pas plus
que les autres, n'eût été convertible en ce métal. Le 8 juin 1966, le Conseil
économique et social, sur le rapport de M. Chalandon, a recommandé la
création d'une monnaie analogue, laquelle ne serait pas répartie entre les
pays au prorata de leurs avoirs officiels en or, mais suivant divers autres
critères économiques. M. Rueff, qui est attaché à la convertibilité en or
des monnaies, admet lui aussi que la liquidité internationale doit aug
menter; ou tout au moins qu'elle ne peut pas diminuer. Il voudrait voir
disparaître l'étalon de change or; mais pour éviter que l'élimination
du dollar et du sterling des réserves des banques centrales n'entraîne
une contraction de la liquidité internationale, il propose de la compenser
par une augmentation du prix de l'or en termes de monnaies nationales,
c'est-à-dire par une réduction uniforme des parités de ces monnaies en or.
Cependant, tout le monde n'est pas convaincu que la liquidité inter
nationale soit insuffisante ou même qu'elle risque de l'être dans l'avenir.
Les rapports annuels de la Banque des Règlements internationaux
indiquent qu'elle serait au contraire surabondante, au moins dans les
pays industriels autres que les États-Unis et la Grande-Bretagne. Plusieurs
gouverneurs de Banques centrales, et notamment celui de la Banque
centrale des Pays-Bas, M. Holltrop, ont pris une position analogue.
Dans le Bulletin d'avril 1966 de cette Banque, on trouve la phrase sui
vante : « La création de réserves additionnelles en faveur des pays défi
citaires signifierait qu'un pays excédentaire serait plus longtemps encore
soumis à un processus d'inflation importée. »
l'influence de la liquidité internationale
sur l'expansion intérieure des monnaies
La phrase qui précède est surtout remarquable parce qu'elle souligne
le lien qui existe entre, d'une part, la liquidité internationale et, de
l'autre, la liquidité intérieure de chaque pays, c'est-à-dire la masse
464 DE LA LIQUIDITÉ INTERNATIONALE
des disponibilités monétaires détenues par ses ressortissants, laquelle
comprend essentiellement les billets de banque et les dépôts en banque.
Les auteurs de plans monétaires internationaux mettent sur pied des
combinaisons ingénieuses pour créer et répartir entre les pays de nou
veaux moyens internationaux de paiement. Mais il est rare qu'ils se
préoccupent des répercussions de leurs plans sur les circulations monét
aires nationales. Or, une création de liquidité internationale a normale
ment pour effet d'accroître la masse monétaire dans les pays excédent
aires. Lorsque la Banque de France met 500 millions de francs à la
disposition de la d'Angleterre, ces francs servent à régler le
déficit des paiements britanniques. L'excédent des paiements extérieurs,
qui est la contrepartie du déficit britannique, peut être situé soit en
France, soit dans un tiers pays. Dans le premier cas, les francs entrent
dans la circulation française; dans le second, ils sont convertis dans la
monnaie du tiers pays, où leur conversion provoque un accroissement
de la circulation monétaire. Dans l'un et l'autre cas, l'utilisation du crédit
de la Banque de France détermine une augmentation de la circulation
et, par suite, une pression sur les prix dans un ou plusieurs pays excé
dentaires. Alors qu'on se plaint de la hausse des prix dans tous les pays,
il est surprenant, en vérité, qu'on n'hésite pas à recommander des
accroissements de la liquidité internationale, qui contribueraient à
l'accélérer dans les pays excédentaires.
Les crédits ouverts à un pays peuvent, il est vrai, n'être pas utilisés
et, par conséquent, ne pas déterminer une expansion de la masse monét
aire dans un autre pays. L'augmentation de la liquidité internationale,
en d'autres termes, peut résulter de simples ouvertures de crédit, qui
n'affectent pas les circulations internes aussi longtemps qu'elles ne sont
pas réalisées. Supposons, par exemple, que la Banque de Réserve de
New York achète 500 millions de francs à la de France, tandis
que celle-ci 100 de dollars à la première. Les réserves
des deux banques augmentent de montants équivalents et les masses
monétaires actives demeurent inchangées, tant que les devises acquises
par chaque pays ne sont pas cédées à ses ressortissants contre monnaie
nationale pour servir à leurs paiements extérieurs. Même si de telles
ouvertures de crédits ne sont jamais réalisées, elles ont l'avantage de
donner aux pays l'assurance de disposer de moyens de règlement en
cas de déficit de leurs paiements extérieurs, leur permettant ainsi d'ac
cueillir plus libéralement les produits étrangers et de pratiquer sur leur
465 JEAN RIOUST DE LARGENTAYE
marché une politique monétaire plus expansionniste. Dans cet ordre
d'idées, l'article I de l'

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