Délimitation de l agglomération parisienne - article ; n°3 ; vol.15, pg 433-456
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Délimitation de l'agglomération parisienne - article ; n°3 ; vol.15, pg 433-456

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Description

Population - Année 1960 - Volume 15 - Numéro 3 - Pages 433-456
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1960
Nombre de lectures 82
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Jean Bastié
Marcel Brichler
Délimitation de l'agglomération parisienne
In: Population, 15e année, n°3, 1960 pp. 433-456.
Citer ce document / Cite this document :
Bastié Jean, Brichler Marcel. Délimitation de l'agglomération parisienne. In: Population, 15e année, n°3, 1960 pp. 433-456.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1960_num_15_3_6654DÉLIMITATION
DE L'AGGLOMÉRATION PARISIENNE (1)
I. — LA NÉCESSITÉ DE DÉLIMITER
DES AGGLOMÉRATIONS URBAINES
La croissance rapide et l'expansion spatiale de la population des villes ont
conduit les statisticiens à étudier le problème de la délimitation des agglomér
ations urbaines. En effet, les grandes agglomérations de population débordent
souvent les limites administratives de la ville proprement dite et s'étendent
de façon sensiblement continue sur les communes de banlieue; même si ces
dernières ont conservé une certaine autonomie administrative, il est nécessaire,
à de nombreux égards, de considérer l'agglomération dans son ensemble.
L'expérience, en effet, a montré que certains caractères démographiques,
économiques et sociaux de la population des villes sont en corrélation avec la
taille de la ville, définie par le nombre de ses habitants. Dans le cas des grandes
agglomérations, on ne peut se borner à considérer la seule population de la
ville principale, ni comparer les communes de banlieue aux villes de même
taille. On constate que, sur beaucoup de points, compte tenu des différences
sociales, les caractères et le comportement de la population d'une commune de
banlieue ressemblent davantage à ceux de la d'autres communes
de la même agglomération qu'à ceux des villes isolées de même taille, car la
vie des communes de banlieue est intimement liée à celle de la ville qui les a
transformées.
On est donc conduit à déterminer les limites « géographiques » des agglo
mérations urbaines, en vue de donner un cadre mieux adapté aux études dont
elles font l'objet : aux études démographiques (natalité, fécondité, mortalité,
mariages et divorces, migrations, état sanitaire, scolarisation, structures socio
professionnelles, etc.); aux études économiques (études de consommation
dans les domaines les plus divers : pain, tabac, objets manufacturés, automob
iles, spectacles, etc.; salaires et revenus, prix, niveaux de vie; coût de l'aggl
omération en investissements et en fonctionnement, phénomènes de pointe);
aux études sociologiques (attitudes et comportement de la population, votes,
mobilité sociale, etc.) ; aux études d'urbanisme (équipement urbain, transports
et tous services publics); aux autres études d'ordre statistique (enquêtes
par sondage, études de marché, etc.); enfin, à l'application éventuelle de
(1) Un document publié par la Direction régionale^de l'I.N.S.E.E. à Paris présente plus
complètement les résultats de l'enquête dont cet article résume les buts et les cheminements.
3. DÉLIMITATION DE L* AGGLOMÉRATION PARISIENNE 434
certains textes réglementaires : urbanisme, transports, services publics, régime
financier, taxes, gestion commune de services, exécution de travaux d'intérêt
général, etc.
La difficulté évidente est que le passage du centre urbain à la zone nettement
rurale est en général plus ou moins franc. Il est rare que la campagne s'arrête
de manière absolument nette à l'entrée de la ville ; on rencontre le plus souvent
une zone intermédiaire mi-urbaine, mi-rurale, comprenant aussi tout ce que la
ville rejette ou tout ce qu'elle exige autour d'elle. Il y a donc un certain
arbitraire dans la fixation de la limite d'une agglomération urbaine et c'est
pourquoi les divers chercheurs, étudiant une même agglomération, n'aboutis
sent pas aux mêmes limites, suivant l'objet de leur étude et, dans une certaine
mesure, suivant l'idée qu'ils se font les uns et les autres d'une agglomération.
Or, l'existence de limites différentes est une gêne; elle empêche les comparais
ons, elle complique et rend onéreux le travail du statisticien, sollicité de
donner des chiffres pour plusieurs périmètres distincts, dont certains se
chevauchent en partie ou, parfois, ne diffèrent que par quelques communes
marginales. D'où l'intérêt de rechercher un « dénominateur commun »,
c'est-à-dire une limite unique (ou un système unique de limites), qui peut-être
ne donnera complètement satisfaction à personne, mais pourra cependant
servir avec profit à un grand nombre d'utilisateurs : du moins si chacun de ces
derniers consent un petit sacrifice sur sa conception personnelle de l'agglomé
ration et sur les limites qu'il a déjà adoptées.
En fait, lorsqu'il s'agit d'une grande agglomération comme l'agglomération
parisienne, le problème est extrêmement complexe et il ne semble pas possible
de satisfaire des besoins très différents avec une seule limite; on est amené à
en définir plusieurs de plus en plus étendues; ainsi, chacun peut choisir celle
qui paraît s'adapter le mieux à son propre travail.
II. — LE CAS DE L'AGGLOMÉRATION PARISIENNE
La croissance de l'ensemble urbain parisien est l'un des faits majeurs de
la vie française depuis plus d'un siècle et particulièrement depuis la fin de la
dernière guerre. Tandis que, de 1830 à 1960, la population de la France n'aug
mentait que de 33 °/0, celle de cet ensemble passait de 1 à 7 millions ^. L'expan
sion spatiale a été plus spectaculaire encore; indifférente aux limites administ
ratives, s'étendant sur trois départements, couvrant plus de 200 communes,
l'agglomération a multiplié par 15 son étendue. Or, les circonscriptions admi-
(*) Population de l'agglomération parisienne (dans les limites de chaque époque) :
1 million d'habitants vers 1835;
2 millions vers 1865;
4 1905;
6 millions d'habitants vers 1936;
Plus de 7 millions d'habitants en 1960 (agglomération « étendue »).
En 1860, les limites d'Haussmann correspondaient sensiblement à l'agglomération de l'époque
et comprenaient près de 90 kilomètres carrés; l'agglomération « étendue » proposée ici com
prend environ 1.500 kilomètres carrés. DE L' AGGLOMÉRATION PARISIENNE 435 DÉLIMITATION
nistratives françaises sont restées à peu près inchangées depuis un siècle et
presque toutes les statistiques restent élaborées dans le cadre communal ou
départemental; depuis de nombreuses années, tous ceux qui étudient les
aspects et les conséquences de cette extraordinaire croissance se heurtent
à l'insuffisance de renseignements statistiques d'ensemble dans les limites
réelles de l'agglomération.
Tant en France qu'à l'étranger, de nombreuses études ont été faites pour
délimiter des agglomérations urbaines. En ce qui concerne l'agglomération
parisienne, signalons plus particulièrement les études de M. Bunle de la
Statistique générale de la France (1931), de M. Benard à l'LN.E.D. (1952).
D'autres délimitations furent proposées par MM. Rossillion, Rouge, Le
Fillatre(1).
Actuellement, ce sont les limites proposées en 1952 par M. Benard qui,
après quelques modifications apportées à la demande de l'I.N.S.E.E., sont le
plus souvent employées par les statisticiens français et qui ont servi notamment
au dépouillement du recensement de 1954. Nous les appellerons par la suite
limites « I.N.E.D.-I.N.S.E.E. » ^2'. Elles comportent deux périmètres successifs,
« l'agglomération de Paris » et la « zone suburbaine de Paris ». A l'expérience,
elles se sont montrées très utiles en de nombreux domaines.
Mais elles s'avèrent maintenant dépassées car, d'une part, l'agglomération
parisienne s'étend sans cesse; d'autre part, élaborées essentiellement en vue
d'études sociologiques sur le comportement familial en milieu urbain, elles
ont été conçues d'une façon très restrictive et ne sont pas adaptées à l'étude
de certains problèmes. Le besoin de les mettre à jour a donc amené di

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