Destruction congénitale de la région motrice de l hémisphère gauche, ayant entraîné une atrophie également congénitale des cornes antérieures de la moelle et une paralysie complete des membres et du tronc - article ; n°1 ; vol.12, pg 227-239
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Destruction congénitale de la région motrice de l'hémisphère gauche, ayant entraîné une atrophie également congénitale des cornes antérieures de la moelle et une paralysie complete des membres et du tronc - article ; n°1 ; vol.12, pg 227-239

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Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1889 - Volume 12 - Numéro 1 - Pages 227-239
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1889
Nombre de lectures 11
Langue Français

Extrait

Docteur Ch. Fauvelle
Destruction congénitale de la région motrice de l'hémisphère
gauche, ayant entraîné une atrophie également congénitale des
cornes antérieures de la moelle et une paralysie complete des
membres et du tronc
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, III° Série, tome 12, 1889. pp. 227-239.
Citer ce document / Cite this document :
Fauvelle Ch. Destruction congénitale de la région motrice de l'hémisphère gauche, ayant entraîné une atrophie également
congénitale des cornes antérieures de la moelle et une paralysie complete des membres et du tronc. In: Bulletins de la Société
d'anthropologie de Paris, III° Série, tome 12, 1889. pp. 227-239.
doi : 10.3406/bmsap.1889.6446
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1889_num_12_1_6446FAUVELLE. — ATROPHIE CONGÉNITALE ET PARALYSIE. 227
Quant au second crâne, l'ouverture provient évidemment
d'un coup d'arme tranchante. La blessure a certainement été
faite par le sabre de l'époque, le scramasaxe. Cette arme était
très tranchante, à dos large et lourd, très propre par consé
quent à faire de larges entailles dans les os. Le blessé n'est
pas mort de sa blessure, comme le prouve le travail de répa
ration de l'os.
COMMUNICATIONS.
Destruction congénitale de la région motrice de l'hémi
sphère gauche, ayant entraîné une atrophie également
congénitale des cornes antérieures de la moelle et une
paralysie complète des membres et du trône ;
PAR M. LE DOCTEUR FAUVELLE.
Le nommé Véry, Eugène, de Surey, arrondissement
d'Épernay (Marne), âgé de cinquante-six ans, est entré au
dépôt de mendicité de Montreuil-sous-Laon (Aisne), le
30 mai 1864.
Cet homme était atteint d'une paralysie congénitale des
quatre membres et du tronc. Les bras et les jambes, réduits
au petit volume constaté ci-après, avaient conservé la posi
tion, qu'ils affectent chez le fœtus encore renferme dans
l'utérus, et il était impossible de la leur faire quitter par
suite de la rétraction de la peau et des» muscles fléchisseurs.
Les membres inférieurs étaient dans l'immobilité la plus
complete; il en était de même des supérieurs, seulement, les
moignons des épaules pouvaient être légèrement agités sous
l'influence des contractions des muscles trapèzes et sterno-
eléïdo-mastoïdiens, qui alors prenaient leur point fixe à
leurs insertions céphaliques. Les muscles du tronc ne per
mettaient aucun mouvement du thorax sur le bassin. Il n'y
avait de manifeste que les contractions du diaphragme pen
dant l'acte respiratoire. La tête était donc seule animée;
aussi les muscles du cou avaient-ils un développement ac
centué qui contrastait avec celui <tdu reste du système
musculaire. SÉANCE DU 2 MAI 1889. 228
La sensibilité était nulle dans toute l'étendue des membres,
sauf au voisinage de leurs attaches où on pouvait suivre la
distribution des nerfs cutanés du plexus cervical, et des
branches inguinales du plexus lombaire.
Les organes des sens spéciaux étaient sains et fonction
naient régulièrement. L'intelligence était complète et en rap
port avec la condition de Véry. Lorsque, dans son lit, les
couvertures recouvraient le corps jusqu'au cou, on n'aurait
jamais cru qu'il s'agissait d'un homme aussi complètement
infirme. Il causait avec ses voisins et son gardien avec beau
coup de facilite, et narrait avec netteté tous les faits qu'on lui
avait racontés et auxquels il avait pu assister. En un mot,
il était comme tout le monde, ses traits accentués et l'an
imation de sa physionomie l'indiquaient parfaitement.
La santé de Véry était généralement bonne, cependant il
toussait de temps en temps et éprouvait de l'oppression. Ce
sont des accidents de ce genre, mais beaucoup plus accentués,
qui le firent transporter, le 7 mars 4866, à l'infirmerie, où il
mourut au bout de trente-six heures, presque subitement.
Voici le résultat de l'autopsie faite soixante-douze heures
après la mort.
Le cadavre a exactement conserve l'attitude que je viens
d'indiquer, et l'extension des membres est toujours imposs
ible. Mais, après la section de la peau et des muscles fl
échisseurs, elle se fait très facilement, comme à l'état normal,
II en est de même de tous les autres mouvements;' ce qui
prouve que, malgré leur constante immobilité depuis la
naissance, les articulations ont conservé leur intégrité ; seu
lement leur volume est singulièrement réduit. Celles des
coudes présentent ceci de particulier, qu'elles ne peuvent
rester dans la demi-flexion ; elles s'étendent ou se fléchissent
à la manière des couteaux dont le ressort fonctionne avec
force.
Les muscles des membres et du tronc sont très grêles et
présentent une coloration jaunâtre qui tranche avec la teinte
rouge foncé de ceux du cou. Les os sont très peu volumi- — ATROPHIE CONGÉNITALE ET PARALYSIE. 229 FAUVELLE.
neux et les attaches musculaires à peine sensibles, ce qui,
joint au petit volume des muscles et à la maigreur générale,
donnait à ce misérable corps l'apparence d'un squelette. La
peau de la paume des mains et de la plante des pieds a sa
structure normale, comme si ces organes avaient régulière
ment fonctionné.
Le tronc a une longueur totale de 52 centimètres, depuis
la première vertèbre dorsale jusqu'au niveau de la ligne qui
unit les deux articulations coxo -femoral es ; le fémur mesure
36 centimètres, et le reste du membre inférieur également
30 ce qui, joint aux 35 centimètres de la tête et
du cou, donne à la taille une longueur totale de lm,49. Les
humérus ont 25 centimètres de long, les avant-bras, 24, et
les mains, 16.
La puberté, si l'on en juge par le développement du sys
tème pileux, celui du larynx et de la verge, avait été aussi
complète que chez l'homme ordinaire. Les testicules seuls
présentaient quelques anomalies : le droit était resté dans
l'anneau inguinal. Il était mobile dans une espèce de sac
d'apparence herniaire qui lui permettait de descendre jus
qu'à la racine de la verge, Ce sac n'était antre que la tunique
vaginale dilatée, mais n'ayant conservé aucune communic
ation avec le péritoine. Le plus grand diamètre de ce testi
cule n'était que de 22 millimètres, tandis que le gauche
atteignait presque 30.
Les organes abdominaux sont sains. Seulement l'S iliaque
du colon a un développement considérable, et ses replis
s'étendent jusqu'à la fosse iliaque droite, où ils recouvrent le
caecum. Le rectum est distendu par une accumulation énorme
de matières fécales. Les poumons sont refoulés en avant et
en haut par des épanchements pleurétiques considérables ;
l'épaississement et l'injection de la plèvre ne sont manifestes
qu'en arrière. Un certain nombre de tubercules crus de vo
lumes variables sont disséminés dans le tissu pulmonaire.
Le cœur sain, sauf une couche plus ou moins épaisse de
tissu adipeux, a ses cavités droites remplies par des caillots 230 SÉANCE DU â MAI 4889.
énormes, mais peu consistants ; les gauches sont vides. Je
n'insiste pas sur ces détails qui nous intéressent peu ici; il
me suffit d'avoir indiqué la cause de la mort.
Le crâne, d'un développement normal, n'est pas sensibl
ement asymétrique. La dure-mère, très épaisse et très injec
tée, adhère à la voûte crânienne, et, au moment de l'ouver
ture, se déchire au niveau du lobe antérieur gauche donnant
issue à une certaine quantité de sérosité.
Les deux feuillets de l'arachnoïde adhèrent entre eux vers
la partie moyenne de la convexité du cerveau.
La faux présente une solution de continuité remarquable.
Elle s'insère, comme de coutume, à l'apophyse crista-galli;
puis, après un trajet de quelques millimètres, elle cesse bru
squement pour ne reparaître qu'au niveau de l'union des
deux cinquièmes antérieurs avec les trois cinquièmes posté
rieurs ; les bords antérieur et postérieur de cette vaste échan-
crure sont

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