Disparités spatiales de productivité, accumulation du capital et économies d'agglomération. - article ; n°3 ; vol.48, pg 579-589

Maurice Catin

Description

Revue économique - Année 1997 - Volume 48 - Numéro 3 - Pages 579-589
L'étude vise à saisir les disparités régionales de productivité, notamment la surproductivité relative de l'Île-de-France dans l'industrie et de manière encore plus manifeste dans les services aux entreprises, à dégager l'influence particulière sur celles-ci du capital privé et public, des différentes économies d'agglomération, et à spécifier leur rôle dans le processus de métropolisation observé ces dernières années.
Spatial disparities of productivity, capital accumulation and economies of agglomeration.
This research work aims at seizing the local disparities of productivity, and more particularly the relative overproductivity of Ile-de-France in manufacturing and in producer services. It also aims at shaving the particular influence on them of the private and public capitals, of the different economies of agglomeration and to specify their part in the metropolitan concentration observed over this past few years.
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

• Sociologie, société et politique

Informations

• Publié par: REVUE_ECONOMIQUE
• Publié le: 01 janvier 1997
• Nombre de lectures: 26
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Monsieur Maurice Catin
Disparités spatiales de productivité, accumulation du capital et
économies d'agglomération.
In: Revue économique. Volume 48, n°3, 1997. pp. 579-589.
Résumé
L'étude vise à saisir les disparités régionales de productivité, notamment la surproductivité relative de l'Île-de-France dans
l'industrie et de manière encore plus manifeste dans les services aux entreprises, à dégager l'influence particulière sur celles-ci
du capital privé et public, des différentes économies d'agglomération, et à spécifier leur rôle dans le processus de métropolisation
observé ces dernières années.
Abstract
Spatial disparities of productivity, capital accumulation and economies of agglomeration.
This research work aims at seizing the local disparities of productivity, and more particularly the relative overproductivity of Ile-de-
France in manufacturing and in producer services. It also aims at shaving the particular influence on them of the private and
public capitals, of the different economies of agglomeration and to specify their part in the metropolitan concentration observed
over this past few years.
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Catin Maurice. Disparités spatiales de productivité, accumulation du capital et économies d'agglomération. In: Revue
économique. Volume 48, n°3, 1997. pp. 579-589.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1997_num_48_3_409898Disparités spatiales de productivité,
accumulation du capital et économies
d'agglomération
Maurice Catin*
L'étude vise à saisir les disparités régionales de productivité, notamment la
surproductivité relative de l'Île-de-France dans l'industrie et de manière encore
plus manifeste dans les services aux entreprises, à dégager l'influence particul
ière sur celles-ci du capital privé et public, des différentes économies d'agglomér
ation, et à spécifier leur rôle dans le processus de métropolisation observé ces
dernières années.
SPATIAL DISPARITIES OF PRODUCTIVITY, CAPITAL ACCUMULATION
AND ECONOMIES OF AGGLOMERATION
This research work aims at seizing the local disparities of productivity, and more
particularly the relative overproductivity of Ile-de-France in manufacturing and in
producer services. It also aims at shaving the particular influence on them of the pri
vate and public capitals, of the different economies of agglomeration and to specify
their part in the metropolitan concentration observed over this past few years.
Classification JEL : O4, R1 , R3
INTRODUCTION
Les théories de la croissance endogène ont largement mis l'accent sur le fait
qu'en présence de biens collectifs et d'économies externes la taille de l'écono
mie, en matière de capital humain, de technologie ou autres, peut être plus eff
icace et la croissance plus rapide. Différents auteurs sont conscients que, derrière
les modèles globaux présentés, les externalités peuvent être de portée locale ou
encore sectoriellement différenciées, indépendamment de la dimension de l'éc
onomie nationale.
Une des questions fondamentales qui occupent justement la science écono
mique régionale est de savoir si la concentration spatiale est plus efficace, et
* Centre de recherche en économie régionale et industrielle, Université de Toulon et
du Var, BP 132, 83957 La Garde Cedex.
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sous quelles conditions. La littérature anglo-saxonne offre un large éventail de
travaux analytiques et statistiques cherchant à repérer directement les liens entre
la productivité et la taille économique des régions. Un important courant de
recherche, notamment, vise à vérifier, à l'aide de fonctions de production,
l'influence des économies d'agglomération et de leur variété sur la productivité
(industrielle le plus souvent), et éventuellement sur ses différentes composantes
en dynamique (économies d'échelle, progrès technique) (Catin [1991]).
Les économies d'agglomération, souvent évoquées de manière diffuse,
représentent les avantages comparés en termes de productivité que procure à
une firme (ou à un ensemble de firmes) une région par rapport aux autres, du fait
de sa taille et de sa structure. L'efficacité de la concentration s'interprète, en te
rmes de niveau de productivité, comme une économie d'échelle externe à la
firme (au sens marshallien) interne à la région considérée.
Les économies d'agglomération sont traditionnellement distinguées en deux
grandes catégories : (i) les économies de localisation, liées à la concentration
industrielle : il s'agit d'économies externes à la firme mais internes à l'industrie
localisée ; (ii) les économies d'urbanisation, liées à la concentration de la popul
ation et à d'autres activités dans le milieu urbain : il s'agit d'économies externes
à la firme et externes à l'industrie à laquelle appartient la firme (Catin [1994]).
En dynamique, les externalités spatiales agissent sur les gains de productivité et,
de la même manière, peuvent être de type « MAR » (Marshall- Arrow-Romer) :
économies de localisation liées à la spécialisation (intra et/ou inter-) industrielle
ou de type « Jacobs [1969] » : économies de variété liée à la diversité des acti
vités dans le milieu économique urbain (voir Glaeser et al. [1992] ; Henderson
étal. [1995]).
Le présent travail s'attache à saisir les disparités inter-régionales de product
ivité et à dégager le rôle joué par les économies d'agglomération. Il complète et
approfondit sur différents points les rares études empiriques menées sur ce plan
dans le cas français (Catin [1991], Rousseau, Prud'homme [1992] [1993],
Fritsch [1995], Maurel [1996]).
Pour ce qui est du constat statistique, l'examen des disparités régionales de
productivité du travail fait fondamentalement apparaître une différence mar
quée entre Île-de-France et régions de province, d'une part, entre industrie et
services, d'autre part.
La surproductivité du travail de l'Île-de-France par rapport aux régions de
province prises globalement est d'environ 30 % sur l'ensemble du secteur mar
chand, 40 % dans l'industrie et de 24,5 % dans le tertiaire marchand. Toutefois,
elle est nettement plus élevée dans les services marchands (47,5 %) et, particu
lièrement, dans les activités de services rendus aux entreprises (57 %). Il
convient de noter, en correspondance, que la production de services aux entre
prises en Île-de-France équivaut à celle de tout le reste de la France réuni. Ces
résultats montrent de manière frappante la place particulière de l'Île-de-France
1. Définis par : services marchands rendus aux entreprises (T33) et aux particuliers
(T34) ; réparation et commerce automobile (T29) ; hôtels, cafés, restaurant (T30). Il
convient certes de noter que l'évaluation des productivités dans les services marchands
est à prendre avec précaution, compte tenu des problèmes délicats de mesure représentat
ive de la production (nationale et régionale) dans ces secteurs.
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dans le paysage économique français : ce n'est pas seulement son caractère
métropolitain (près de 20 % de la population française) mais la performance
globale des activités localisées qui est caractéristique.
Par ailleurs, hormis l'avantage relatif possédé par l'Île-de-France par rapport
aux autres régions, il convient de mettre en exergue l'absence de corrélation
entre les disparités régionales de productivités industrielles et tertiaires. Les
analyses appliquées à l'industrie seulement ou menées au niveau global conduis
ent donc à une appréciation qui peut être biaisée des performances régionales
et de leurs déterminants.
Les disparités régionales de productivité dans l'industrie et les services
dépendent donc de facteurs d'agglomération propres, qu'il convient d'isoler
(section 1). Dans ce cadre, les liens entre productivités et accumulation du capit
al privé et public