Documents anthropologiques sur les Chams d Indochine - article ; n°5 ; vol.4, pg 499-514
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Description

Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1953 - Volume 4 - Numéro 5 - Pages 499-514
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1953
Nombre de lectures 8
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Georges Olivier
H. Chagnoux
Documents anthropologiques sur les Chams d'Indochine
In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, X° Série, tome 4 fascicule 5-6, 1953. pp. 499-514.
Citer ce document / Cite this document :
Olivier Georges, Chagnoux H. Documents anthropologiques sur les Chams d'Indochine. In: Bulletins et Mémoires de la Société
d'anthropologie de Paris, X° Série, tome 4 fascicule 5-6, 1953. pp. 499-514.
doi : 10.3406/bmsap.1953.2617
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0037-8984_1953_num_4_5_2617490
DOCUMENTS ANTHROPOLOGIQUES
SUR LES CHAMS D'INDOCHINE
par les D™
G. OLIVIER et H. CHAGNOCX
Proftsaeur agrégé Médecin dei Troupes Coloniales
Les Chams (1) sont une population d'Indochine en voie de dis
parition. Autrefois ils formaient un État occupant la côte d'An-
nam, et contrôlant les plateaux Mois. Le « Champa » était une
nation civilisée, ainsi qu'en attestent les monuments laissés,
les inscriptions en sanscrit, etc. Les Chams semblent être venus
là par la mer, de Malaisie ou d'Indonésie, au début de l'ère
chrétienne, et s'être mêlés aux autochtones de la côte, des
Moïs (2) sans doute. Plus tard, ils firent des guerres malheur
euses avec les Khmers (ou Cambodgiens) et les Vietnamiens
(ou Annamites qui n'occupaient alors que le Tonkin) ; final
ement le royaume Cham s'écroula au xvne siècle. Il n'en reste
plus que des îlots de populations, autour de Phanrang (Centre
Vietnam), à Chaudoc (Sud-Vietnam) et au Cambodge (en parti
culier à Pnom-Penh et à Konpong-Cham). Ces derniers sont mu
sulmans, ce qui a contribué à leur survivance, par isolement
social. On trouvera de plus amples détails sur l'histoire des
Chams dans un mémoire antérieur.
Du point de vue anthropologique, il était important de noter
les caractères physiques des Chams, de crainte qu'ils ne dispa
raissent complètement. Avant notre étude, il n'existait aucun
document sérieux permettant de comparer leur morphologie à
celle des autres populations indochinoises, et d'émettre des hy
pothèses sur leurs composantes raciales et sur leurs origines loin
taines.
Pour combler cette lacune anthropologique, nous avons me-
(1) Prononcez « Tlam ».
(4) On appelle ainsi les montagnards de la chaîne annamitique et, par extension,
tous les primitifs de la péninsule indochinoise.
BULL. ВТ MÍ M. (OCIETÉ AMTHROP. DE PABtS, T. 4, 10* SÉRIE, 1953. 33 500 société d'anthropologie de paris
sure 58 Chams de l'Annam, originaires des environs de Phan-
tiet, et 92 du Cambodge, habitant un faubourg de Pnom-
Penh (Chléang-Chamrès), en tout 150 sujets. Pour les comp
araisons, nous avons utilisé 3 séries personnelles : une de
50 Khmers, une de 50 Vietnamiens de la Côte d'Annam, et une
de 68 Mois de l'arrière-pays de Phanrang et de la région de Da-
lat (cette dernière série est la réunion d'une série publiée dans
ces Bulletins en 1951 et d'une série inédite de l'un de nous).
Nous n'avons pas pu observer de primitifs du Cambodge ; aussi
nous utiliserons les mesures effectuées par Baradat sur des
Samrès (Bull, de Г Ecole française d'Extrême Orient, 1941), que
le lecteur peut considérer comme les « Mois » du Cambodge ;
cependant, nous en avons distrait les Saoch' de Véal-Rinh, dont
l'origine raciale est discutable.
Toutes nos mensurations ont été effectuées suivant les techniques
classiques. Les résultats ont été traités par la méthode statistique : les
valeurs moyennes sont suivies de l'écart-type de la moyenne, qui permet
de calculer les tests de signification et d'apprécier les différences. Pour
ne pas alourdir le texte nous reporterons dans un tableau final les va
leurs de ces différents tests ; mais nous dirons qu'une différence est très
légère, ou peu marquée, quand le test de signification n'atteint pas tout
à fait 2 ; qu'une différence est nette, quand le test dépasse 2, et qu'elle
est importante quand le test est élevé (5 au moins). Les calculs ont été effec
tués par la méthode des classes ; les moyennes sont donc moins précises
et un peu plus élevées que les moyennes arithmétiques. Les valeurs aber
rantes ont été supprimées, car dues plus souvent à des erreurs de lecture
ou de transcription qu'à des anomalies naturelles. Les résultats ont été
arrondis, mais les calculs ont été effectués sur les décimales trouvées.
Nous remercions tous ceux qui nous ont aidés dans ce tra
vail, en particulier le Dr Riche, du Corps de Santé colonial.
I. — Caractères métriques.
Stature. — La stature moyenne de 149 Chams est de
1.586,6 mm ± 4,43 (min. 1.430, max. 1.730). Mais notre série
est faussée par la présence de quelques adolescents et de nombre
d'adultes âgés (qu'il est psychologiquement difficile d'écarter
dans les rassemblements de populations). Si on se limite aux
104 sujets de 21 à 49 ans, la moyenne passe à 1.597,3 mm ±
5,01 (min. 1.488, max. 1.730). ■
La comparaison des différentes séries nous montre que les
Chams du Cambodge sont un peu plus grands que les Chams de
l'Annam, et que cette différence légère (non significative au
sens statistique du terme) correspond au milieu ambiant : les
Khmers sont nettement plus grands que les Vietnamiens de l'An
nam. Il faut dire aussi que les conditions de vie (hygiène, ali- ET CHAGNOUX. CHAMS D'INDOCHINE 501 OLIVIER
Fig. 1. — Le Champa au xn« siècle.
Schéma cartographique indiquant les principales circonscriptions. Les villes mo
dernes ont été indiquées pour orienter le lecteur et délimiter le royaume du
Champa. 502 société d'anthrôpologîë ьё paws
mentation) des Chams du Cambodge sont bien meilleures que
celles des Chams de l'Annam.
Stature en mm.
50 Khmers du Cambodge 1.607,5 ± 8,17
62 Chams du 1 . 600 ,3 ±6,10
42 de l'Annam 1 ,590,3 ± 7,99
50 Vietnamiens de l'Annam 1.572,9 ^ 8,23
110 Moïs du Cambodge 1.572,7 i 5,00
68 de l'Annam 1 .570,0 ±6,79 ET CHAGNOUX. — CHAM8 D'lNDOCHINE 503 OLIVIER
La différence de stature entre les deux groupes Chams n'est
donc pas probante. Il faut en retenir qu'ils sont à la limite supé
rieure des petites tailles, et se situent sur ce point entre Khmers
et Vietnamiens.
Dimensions céphaliques. — La longueur maximum de la tête
est en moyenne de 182,16 mm ± 0,505 (min. 168, max. 199)
pour 150 sujets. Ce chiffre s'intercale entre les valeurs des Vietna
miens et celles des Khmers.
La largeur maximum de la tête est de 151,36 mm ± 0,440
(min. 139, max. 166). C'est la valeur moyenne la plus élevée
que nous ayons trouvée en Indochine, très proche de celle des
Khmers cependant :
Longueur de la tête
50 Vietnamiens de l'Annam 185,0 ± 0,83
64 Moïs de l'Annam 184 ,2 ± 0,68
92 Chams du Cambodge 182,3 ± 0,64
58 de l'Annam 181 ,9 ± 0,82
110 Moïs du 181,8 ^ 0,73
50 Khmers du Cambodge 180,7 ± 0,94
Largeur de la tête
92 Chams du Cambodge 152,5 + 0,54
50 Khmers du 152,4 J 0,59
58 Chams de l'Annam 151 ,5 0,69
50 Vietnamiens de l'Annam 149,5 0,59
108 Moïs du Cambodge 148,6 ^ 0,52
64 de l'Annam 146,2^0,67
Entre Chams du Cambodge et Chams de l'Annam, il n'y a
pratiquement pas de différence. Pourtant, les dimensions de ces
derniers sont toujours un peu plus faibles : l'explication est
peut-être la même que pour la stature.
Notons aussi que la somme des deux dimensions céphaliques est
nettement plus faible pour les Mois, ce qui laisse entendre que
ces primitifs ont une capacité crânienne moindre.
Indice céphalique. — L'indice céphalique moyen des 150 su
jets est de 83,24 ± 0,30 (min. 73,3, max. 91,0). Il y a donc là,
la nette brachycéphalie qu'annonçait la forte largeur de la tête.
Cependant, les Khmers ont la tête plus arrondie encore que celle
des Chams, mais par moindre longueur. Peut-être est-ce sous
leur influence que les Chams du Cambdoge sont plus brachycé-
phales que les Chams de l'Annam, ces derniers ayant pu se
mêler aux Moïs mésocéphaleà et aux Vietnamiens à peine bra-
ehycéphalee. 504 société d'anthropologie de paris
Indice céphalique
50 Khmers du Cambodge 84.7 ± 0,45
9

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