Du siège et de la nature des phénomènes intellectuels - article ; n°1 ; vol.1, pg 128-138
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Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1866 - Volume 1 - Numéro 1 - Pages 128-138
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1866
Nombre de lectures 27
Langue Français

Extrait

E. Dally
Du siège et de la nature des phénomènes intellectuels
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, II° Série, tome 1, 1866. pp. 128-138.
Citer ce document / Cite this document :
Dally E. Du siège et de la nature des phénomènes intellectuels. In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, II° Série,
tome 1, 1866. pp. 128-138.
doi : 10.3406/bmsap.1866.4205
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1866_num_1_1_4205SÉANCE DU 1er FÉVRIER 1866. 428
Du siège et «le la nature des phénomènes intellectuels.
J'ai dit plus haut que la question du règne humain qui
a pris une telle importance n aurait dû figurer qu'acces
soirement dans le débat. Quel a été en effet son origine ?
Une communication de M. Broca sur le siège de la faculté
du langage articulé (Bulletins, t. V, p. 377), suivie d'un
travail de M.Gaussin, sur la faculté d'expression. C'est à un
double vœu alors exprimé que j'ai répondu lorsque j'ai cru
devoir formuler sous le titre dé Questions psychologiques -
{liïid., p. 427), quelques propositions que je n'ai pu déve
lopper à loisir ainsi que je l'aurais désiré. Cependant,
puisque l'occasion s'en présente, je tiens à dire ma pensée
sur l'état actuel de la psychologie, qui n'est point, ainsi
qu'on le dit souvent, synonyme de physiologie cérébrale. Il
y a un caractère auquel on peut sûrement reconnaître que
nos connaissances sur un sujet donné sont ou ne sont point
encore à l'état positif ou scientifique,- c'est la nomenclat
ure. Or, en tout ce qui touche les phénomènes de l'ente
ndement, la nomenclature est tellement obscure que l'on ne
parvient à s'entendre, pour ainsi dire, qu'à force de mal
entendus ou, si l'on veut, de concessions sur les définitions
élémentaires. Qu'est-ce, par exemple, qu'une faculté?
Consultez sur ce point les philosophes classiques qui se
sont succédé depuis Bacon jusqu'à M. J. Garnier, et vous
une~
trouverez en chacun d'eux, sur la notion de faculté,
conception distincte qui, pour être telle, n'est pas néces
sairement claire.
J'aurai soin d'éviter de reproduire ici une critique de
venue en quelque sorte vulgaire et j'imiterai nos collègues,
JIM. Littré et Robin qui, dans leur admirable Dictionnaire
de Médecine, où tout ce qui, en biologie, est définissable,
est rigoureusement défini, ont, au mot faculté, donné seule- DALLY. — SIÈGE DES PHÉNOMÈNES INTELLECTUELS. 129
ment quelques détails sur la Faculté... de médecine. Le fait
est que sur la nature, les limites, le nombre et l'acception
du mot faculté, tot capita, tot sensus. Or, je sais trop quel
temps perdu est, dans les controverses de ce genre, con
sacré aux dé. Initions multiples, pour ne point désirer que
le mot soit rayé du vocabulaire scientifique; tout ce que je
sais actuellement des opérations de l'entendement, c'est
qu'elles sont subordonnées à deux fonctions bien définies,
la sensibilité et le mouvement. Partout où je vois appar
aître ces deux propriétés générales, je vois en même temps
un ordre nouveau de phénomènes qui me semblent pou
voir être confondus sous une même dénomination quoi\
qu'on ait cherché à les distinguer radicalement sous les
noms divers d'instinct, d'intelligence, de facultés, de ra
isonnement, etc.
Telle est aussi la pensée de M. Broca (Bulletins,
t. VI, p. 608), qui repousse l'opinion de Virey tendant à
la séparation de l'instinct et de l'intelligence, opinion fon
dée sur ce raisonnement a priori , que l'intelligence ayant
le cerveau pour siège et pour organe, ne saurait exister là
où il n'y a pas de cerveau, c'est-à dire chez les animaux
invertébrés. On est, en effet, enfermé dans ce dilemme :
déclarer que les actes accomplis par les insectes, les
arachnides et les crustacés, n'ont rien d'intellectuel, ou
reconnaître que l'intelligence n'a pas le cerveau pour
condition nécessaire; or, sur la première de ces alternat
ives, je ne crois pas avoir rien à ajouter à tout ce qui a été ï
dit sur les fourmis et sur les abeilles; je regrette seulement
que ceux de nos collègues qui s'occupent d'histoire natur
elle n'aient point à cette occasion rappelé les faits si cu
rieux que Tieviranus, Walcknaer et Dufour ont consignés
dans leurs mémorables écrits sur l'intelligence des arai
gnées, plus remarquable peut être que celle des insectes;
et, sans subordonner l'observation à une idée préconçue de
9 .* ' SékKCff m !^"'FÊ?.RF£H 1866.- 13.0
anatomîque, je constata l'existence d'ar,fes>
s très-compliqués (volonté, mémoire, association'
d'idées», e^c») chez. des. animaux qui n'ont pour système ner-
v^ux? qu'une chaîne gangliomuiire, laquelle n'est point î'awa-
Iog:u6 dir système1 eérébio-spinal çles veitébré*, mais
l'analogue du grand- sympathique; telle est du moins l'op
inion de AcWninnn,. de Biehat et dtîDe^imiuiin.s-.à laquelle
M., Brocai paraît; se-nuagey. En -sorte- que ma* première con
clusion est celle-ci zoibpGiit},ense> sans ce/ veau; j'ajouterai,
comme corollaire : le* actes, intellectuels ne sauraient donc
exclusivement localises dans le- cerveau. Je dis exclu -
; en. effet, de ce que Ion peut penser sans cerveau,
il ne suit pas que le cerveau ne serve point à la pensée ;
mais il suit,, à coup sûrT que d'autres organes' que le cer
veau peuvent, dans une certaine mesure, servir à l'élabo
ration" de' la pensée.. Qwls sont ces organes, et dans quelles
mesures concourent-ils à ce résultat, voilà ce- que je vais
t-xaminen sommairement, en vue de soutenir une thèse que
j'ai déjà énoncée, à savoir,, que la. pensée n'est point la fonc
tion d'un, appareil, k-Uesque le sont la circulation, les sécré
tions, la; phonation,, h digest;on,. etc., mais une propriété
gâ/iéralâ' analogue à la nutrition, à la production de la
eiialeur et de l'électricité aaainaale.
Je- remarque d'abord,, en effet, que toutes les- espèces
animales ont une di-position mentale, spécifique, profo
ndément distincte, quoique lesdispositioras du- système ner-
veux.. soient dans chaque classe très-semblables. Ceci peut ?o
«lira en particulier pour les insectes, dont les ganglions n'of-
fcenJ- daus- des espèces très-voisines aucun caraetère anatxv
Hiique distiiiyt,. quoique les- mœurs, les aptitudes poissent
différer infkmnt'Bfc plus dun. insecte à un* autre insecte* que -
de.1 certain* insectes- à' cerf a las» vertébrés.. Las localisation
des» phénomènes'' d«- TenteiuleMieiife pai-ait. d«nc, chez lest,
tout à.- fait impossible-,, et l'on .suerait forcé- d& SIÈGE DES THÉNOMÈNES INTELLECTUELS. 131 DALLY,
contester .leur caractère intellectuel^ si l'on voulait qu'un
cerveau dût -présider» à. leur formation;- M.» Broca dit à ce
sujet qu'il n*est'pas une fonction; «commune à tous les an
imaux ce qui soit accomplie*; dans toute la série, par le même
ou par- les mêmes -organes j ». Et; partant 'de» cette donnée',
il. reconnaît que chez les zoophytes «• la sensation et la
volition; seuls phénomènes intelledue'sque nous puissions
constater,1 n'ont : aucun, organe propre- et" paraissent diss
éminés dans toute la» substance 'de 'l'aimai'.' » Mais si la
stiiï$tance> d'un* zooplïytc e6t douée d'une- telle propriété,
pourquoi chez» l'homme en serait-elle dépourvue? Précis
ément sans doute parce que» l'homme a un cerveau qni, pour
ainsi dire, dispense les autres parties de l'organisme de cette
fonction. En d'autres termes; les fonctions se t-péeialrsent de
plus en plus à mesure que l'on s'élève dans -l'échelle des
êtres;....- ■
II est loin de ma pensée de contester les lois qui, en bio
logie, président à la distribution du travail ■ physiologique ;
mais je soutiens que pour s'être spéciali

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