Éducation de la mémoire - article ; n°1 ; vol.8, pg 1-48
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Description

L'année psychologique - Année 1901 - Volume 8 - Numéro 1 - Pages 1-48
48 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1901
Nombre de lectures 6
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Victor Henri
Éducation de la mémoire
In: L'année psychologique. 1901 vol. 8. pp. 1-48.
Citer ce document / Cite this document :
Henri Victor. Éducation de la mémoire. In: L'année psychologique. 1901 vol. 8. pp. 1-48.
doi : 10.3406/psy.1901.3307
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1901_num_8_1_33071/ ANNÉE PSYCHOLOGIQUE
1901
PREMIÈRE PARTIE
MÉMOIRES ORIGINAUX
i
ÉDUCATION DE LA MÉMOIRE
II est indispensable, avant tout, d'élucider en quoi consiste
le processus de la mémoire, de déterminer si c'est un processus
simple ou bien complexe, et, dans ce dernier cas, il est néces
saire de l'analyser, c'est-à-dire d'indiquer les processus él
émentaires qui le composent.
Il y a deux cas différents où nous disons qu'une impression
quelconque, simple ou complexe, est restée dans notre
mémoire : c'est, premièrement, lorsque nous sommes en état
de reproduire cette impression, et, deuxièmement, lorsque
nous la. reconnaissons quand elle se répète. Ainsi, par exemple,
ayant lu un mot étranger quelconque, il peut arriver que nous
soyons capables de le répéter, ou bien nous le reconnaissons
lorsqu'on nous le montre après un certain intervalle de temps.
11 s'ensuit que l'étude de la mémoire se divise en deux parties :
l'une relative à la reproduction de l'impression, et l'autre à la
faculté de la reconnaître. En même temps, on peut conclure de
ce que je viens de dire, que le processus de la mémoire est,
dans tous les cas, un processus complexe ; pour qu'il y ait acte
de mémoire, il faut d'abord qu'une impression soit produite et
puis qu'un intervalle de temps s'écoule entre l'impression et
l'acte de mémoire. Par conséquent, dans tout acte de mémoire,
il y a lieu de distinguer trois moments :
1° Production d'une impression quelconque ;
2° Intervalle de temps entre l'impression et sa reproduction;
3° Reproduction de l'impression, ou sa reconnaissance.
L'ANNÉE P^YCHOLOGIyCE. VIII. 1 MÉMOIRES ORIGINAUX 2
Sans l'un quelconque de ces trois moments, l'acte de mémoire
est impossible ; et cependant on trouve dans beaucoup de traités
qu'en étudiant la mémoire les auteurs se contentent de l'étude
seulement du troisième point, c'est-à-dire des conditions de la
reproduction ou de la reconnaissance de l'impression.
Il est évident que, dans une étude sur la mémoire, l'attention
doit surtout être dirigée sur la troisième partie ; mais on ne
pourra déterminer avec exactitude les lois de la mémoire que
si on aura, au préalable, étudié les deux premiers points,
c'est-à-dire l'inlluence des conditions de production de l'impres
sion et, deuxièmement, l'état du sujet pendant l'intervalle de
temps entre la perception et l'acte de mémoire.
En examinant le processus lui-même de reproduction ou de
reconnaissance, nous pouvons voir qu'il peut se produire dans
des conditions les plus variées et qui dépend ent surtout de la
direction de notre attention et de notre volonté.
Nous pouvons, en effet, d'une part, évoquer volontairement
une certaine représentation, en dirigeant sur celle-ci toute
notre attention et en nous efforçant de le faire le mieux possible ;
mais, d'autre part, une représentation peut se présenter à nous
sans que notre volonté y soit pour rien, sans aucun effort de
notre part, et, comme l'on dit, d'elle-même. Les mêmes faits
se produisent pour la reconnaissance : nous pouvons ou bien
diriger notre attention sur une certaine impression, en nous
efforçant de la reconnaître, ou bien nous reconnaissons une
impression involontairement, sans effort notable. Il va de soi
qu'entre ces deux cas extrêmes il existe tout un ensemble
de degrés de transition. La fixation de notre attention peut
aussi avoir une influence sur le degré de précision du souve
nir: nous pouvons, par exemple, soit nous contenter de la
reproduction d'une représentation vague et générale ; soit, au
contraire, nous efforcer d'évoquer un souvenir avec tous ses
détails, nous rappelant en même temps toutes les conditions
environnantes. Il en est de pour la reconnaissance d'une
impression quelconque : nous pouvons soit nous contenter
seulement de ce que nous l'avons reconnue, soit, au contraire,
nous pouvons nous efforcer de nous rappeler quand et dans
quelles circonstances cette impression était produite.
Dans tout processus de reproduction et de reconnaissance, on
se demande avant tout quelle est l'exactitude ou la justesse du
souvenir ; mais on doit également se poser la question de l'assu
rance du sujet lui-même. Si, par exemple, nous répétons des HENRI. — ÉDUCATION DE LA MÉMOIRE 3 V.
vers appris par cœur, on peut se demander, premièrement, si
nous les répétons exactement, et deuxièmement, à quel point
sommes-nous certains nous-mêmes que c'est exact. Ces deux
questions ne doivent pas être confondues, comme cela a été fait
par plusieurs auteurs. Nous pouvons répéter des vers inexac
tement tout en étant certains que nous ne faisons pas une
seule faute ; ou bien, inversement, nous pouvons répéter exac
tement et croire cependant que nous avons commis plusieurs
erreurs.
Nous voyons ainsi que l'étude de la mémoire se complique
de plus en plus. Le nombre de cas qui entrent dans cette étude
croît à mesure que l'on approfondit l'analyse de ce processus.
11 est donc indispensable, dans une étude de la mémoire, de
commencer par établir une classification systématique.
1. INFLUENCE DE LA QUALITÉ DES IMPRESSIONS
SLR LEUR MÉMORISATION
Quand il est question de mémoire, on en parle généralement
comme d'une fonction simple et homogène qu'il est facile de
déterminer chez chacun. C'est ainsi que l'on dit, par exemple,
que, chez une personne donnée, la mémoire est bonne, pas
sable, ou mauvaise. Et, cependant, il est arrivé à chacun
d'observer de grandes différences individuelles au sujet de la
mémoire : chez l'un, par exemple, la mémoire des noms peut
être bonne ; mais cette personne ne se rappelle pas les nombres
et les figures ; une autre se rappelle tous les endroits qu'elle a
vus pendant un voyage, mais ne peut pas se souvenir d'un récit
quelconque, etc.
Par conséquent, en parlant de mémoire, il faut distinguer
toute une série de mémoires partielles, qui se rapportent aux
différentes perceptions.
Les différentes perceptions peuvent être subdivisées en plu
sieurs groupes. Nous distinguons, d'abord, des perceptions
simples et complexes. Si une perception quelconque est reçue
par nous comme quelque chose d'entier, d'homogène et d'indi
visible que nous ne pouvons pas analyser, nous disons que cette
perception est simple. Ainsi, par exemple, un son, une couleur,
une figure géométrique simple, une sensation tactile, gustative,
une odeur, etc. Au contraire, une perception sera complexe, MÉMOIRES OîttGINAUX 4
si nous pouvons la décomposer en ses parties élémentaires
constituantes : ainsi, par exemple, un mot sera déjà une per
ception complexe que nous pouvons analyser en plusieurs
parties élémentaires ; il en est de même pour un dessin, pour
une phrase quelconque, pour un état affectif, pour un objet
quelconque que nous regardons, ce seront des perceptions comp
lexes. Il est évident qu'il est difficile d'indiquer où se trouve la
limite entre une perception simple et une perception complexe.
Dans certains cas, la même perception peut être simple ou com
plexe selon la façon dont notre attention y est dirigée. Pour
étudier l'influence de la qualité des perceptions sur leur mémor
isation, nous examinerons les différentes espèces de perception,
en commençant par les plus simples.
Depuis longtemps, les psychologues ont remarqué que tous
les hommes ne peuvent pas évoquer en eux avec la même
netteté des représentations visuelles ou auditives. Des r
echerches précises sur cette question n'ont été faites qu'il y a
vingt-cinq ans par le célèbre anthropologiste Galton, qui inter
rogeait différents sujets sur la façon dont ils se représentaient
un objet quelconque, par exemple une pomme, une table ser
vie, une lampe, etc., et aussi sur la façon dont ils se représent
ai

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