Élargissement agricole de l Union européenne à l Est : les surplus de main-d œuvre contre les surplus de produits - article ; n°1 ; vol.30, pg 233-259
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Élargissement agricole de l'Union européenne à l'Est : les surplus de main-d'œuvre contre les surplus de produits - article ; n°1 ; vol.30, pg 233-259

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Revue d’études comparatives Est-Ouest - Année 1999 - Volume 30 - Numéro 1 - Pages 233-259
Under the European Commission's Agenda 2000 proposals, CEECs' agriculture would not, after EU accession, obtain compensation for cuts in support prices in the EU 15. The aim is notably to keep these countries from further overproducing. However, a comparative analysis of the sector on both sides hardly supports this view. The competitive recovery of farm production in the CEECs is hindered owing to the ability, given the high rural jobless rate, of the dual structures inherited from Communism to lastingly shield underproduce ve labor. This pattern is protected through customs, land policy, and loose regulations about the quality of agri-food produce. The early removal of this protection on EU accession would cause an agricultural recession, a further deterioration of this sector's trade balance with the EU 15 and a sharp drop in farm labor. All this would mainly affect livestock production while fostering grain surpluses. The social consequences could be delayed by transition periods, and mitigated by appropriate rural development policies.
Selon l'Agenda 2000 de la Commission européenne, les agricultures des PECO n'obtiendraient pas, après intégration dans l'Union, les subventions compensant les baisses de prix de soutien dans TUE15. Ce traitement vise notamment à éviter le gonflement de leur offre excédentaire. Pourtant, l'analyse comparée du secteur dans les PECO et l'UE ne soutient pas globalement cette prévision. En effet, la relance agricole dans ces pays est entravée par l'aptitude des structures agraires duales héritées du système antérieur, face à un chômage rural élevé, à entretenir un important sur-emploi, aux dépens de toute rentabilité nette. Cette configuration est spécifiquement protégée par les barrières douanières et les limitations de l'achat de terres, ainsi que par la sous-réglementation qualitative du secteur. L'abolition précoce de ces protections au sein de l'Union élargie entraînerait la récession globale de ces agricultures et une détérioration accrue de leurs échanges avec TUE15, ainsi qu'un fort recul de l'emploi agricole. Tout ceci affecterait surtout le secteur animal, tout en impliquant l'accroissement des surplus de grains. Des transitions post-adhésion et des politiques inédites de développement rural pourraient en atténuer et différer les conséquences sociales.
27 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1999
Nombre de lectures 14
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

M Alain Pouliquen
Élargissement agricole de l'Union européenne à l'Est : les
surplus de main-d'œuvre contre les surplus de produits
In: Revue d’études comparatives Est-Ouest. Volume 30, 1999, N°1. Dossier: "retours sur le passé". pp. 233-259.
Citer ce document / Cite this document :
Pouliquen Alain. Élargissement agricole de l'Union européenne à l'Est : les surplus de main-d'œuvre contre les surplus de
produits. In: Revue d’études comparatives Est-Ouest. Volume 30, 1999, N°1. Dossier: "retours sur le passé". pp. 233-259.
doi : 10.3406/receo.1999.2961
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/receo_0338-0599_1999_num_30_1_2961Abstract
Under the European Commission's Agenda 2000 proposals, CEECs' agriculture would not, after EU
accession, obtain compensation for cuts in support prices in the EU 15. The aim is notably to keep
these countries from further overproducing. However, a comparative analysis of the sector on both
sides hardly supports this view. The competitive recovery of farm production in the CEECs is hindered
owing to the ability, given the high rural jobless rate, of the dual structures inherited from Communism to
lastingly shield underproduce ve labor. This pattern is protected through customs, land policy, and loose
regulations about the quality of agri-food produce. The early removal of this protection on EU accession
would cause an agricultural recession, a further deterioration of this sector's trade balance with the EU
15 and a sharp drop in farm labor. All this would mainly affect livestock production while fostering grain
surpluses. The social consequences could be delayed by transition periods, and mitigated by
appropriate rural development policies.
Résumé
Selon l'Agenda 2000 de la Commission européenne, les agricultures des PECO n'obtiendraient pas,
après intégration dans l'Union, les subventions compensant les baisses de prix de soutien dans TUE15.
Ce traitement vise notamment à éviter le gonflement de leur offre excédentaire. Pourtant, l'analyse
comparée du secteur dans les PECO et l'UE ne soutient pas globalement cette prévision. En effet, la
relance agricole dans ces pays est entravée par l'aptitude des structures agraires duales héritées du
système antérieur, face à un chômage rural élevé, à entretenir un important sur-emploi, aux dépens de
toute rentabilité nette. Cette configuration est spécifiquement protégée par les barrières douanières et
les limitations de l'achat de terres, ainsi que par la sous-réglementation qualitative du secteur.
L'abolition précoce de ces protections au sein de l'Union élargie entraînerait la récession globale de ces
agricultures et une détérioration accrue de leurs échanges avec TUE15, ainsi qu'un fort recul de l'emploi
agricole. Tout ceci affecterait surtout le secteur animal, tout en impliquant l'accroissement des surplus
de grains. Des transitions post-adhésion et des politiques inédites de développement rural pourraient en
atténuer et différer les conséquences sociales.Revue d'études comparatives Est-Ouest, 1999, vol. 30, n° 1, pp. 233-259
l'élargissement agricole
de l'Union européenne à l'Est :
les surplus de main-d'œuvre
contre les surplus de produits
Alain POULIQUEN*
résumé : Selon l'Agenda 2000 de la Commission européenne, les agricultures des
PECO n'obtiendraient pas, après intégration dans l'Union, les subventions compensant
les baisses de prix de soutien dans TUE15. Ce traitement vise notamment à éviter le gon
flement de leur offre excédentaire. Pourtant, l'analyse comparée du secteur dans les
PECO et l'UE ne soutient pas globalement cette prévision. En effet, la relance agricole
dans ces pays est entravée par l'aptitude des structures agraires duales héritées du sys
tème antérieur, face à un chômage rural élevé, à entretenir un important sur-emploi, aux
dépens de toute rentabilité nette. Cette configuration est spécifiquement protégée par les
barrières douanières et les limitations de l'achat de terres, ainsi que par la sous-régle
mentation qualitative du secteur. L'abolition précoce de ces protections au sein de
l'Union élargie entraînerait la récession globale de ces agricultures et une détérioration
accrue de leurs échanges avec TUE15, ainsi qu'un fort recul de l'emploi agricole. Tout
ceci affecterait surtout le secteur animal, tout en impliquant l'accroissement des surplus
de grains. Des transitions post-adhésion et des politiques inédites de développement rural
pourraient en atténuer et différer les conséquences sociales.
CEECs' agriabstract : Under the European Commission's Agenda 2000 proposals,
culture would not, after EU accession, obtain compensation for cuts in support prices in
the EU 15. The aim is notably to keep these countries from further overproducing.
However, a comparative analysis of the sector on both sides hardly supports this view.
The competitive recovery of farm production in the CEECs is hindered owing to the abil
ity, given the high rural jobless rate, of the dual structures inherited from Communism
to lastingly shield underproduce ve labor. This pattern is protected through customs, land
policy, and loose regulations about the quality of agri-food produce. The early removal
of this protection on EU accession would cause an agricultural recession, a further dete
rioration of this sector's trade balance with the EU 15 and a sharp drop in farm labor. All
this would mainly affect livestock production while fostering grain surpluses. The social
consequences could be delayed by transition periods, and mitigated by appropriate rural
development policies.
Directeur de Recherche à l'Institut National de la Recherche Agronomique, Économie
et Sociologie Rurales (INRA-ESR, 2 Place Viala, 34060 Montpellier Cedex. Tél. :
04 99 61 24 79, fax : 04 67 54 58 05, E- mail : poulique@ensam.inra.fr). Il s'agit de la ver
sion largement remaniée, complétée et actualisée d'un article paru en anglais dans Economies
of Transition (Pouliquen, 1998b). 234 Alain Pouliquen
1. INTRODUCTION
En juillet 1997, la Commission européenne proposait dans son Agenda 2000
un schéma de nouvelle réforme de la Politique Agricole Commune (PAC) et de
financement de l'élargissement de l'Union européenne d'ici 2006, légèrement
révisé en mars 1998. Le présent article a pour objet d'examiner les conséquences
prévisibles de ce schéma d'élargissement pour l'agriculture des PECO. Ceci
nous conduit à re visiter son hypothèse discutable d'un risque de croissance glo
bale des surplus de produits agricoles à l'Est après les adhésions, puis à esquis
ser un scénario alternatif.
Bien qu'atténuée par les propres analyses de la Commission en 1995 et 1998
avec le concours de l'auteur (Commission Europénne [CE], 1995a, 1998a), cette
hypothèse provient initialement des rapports élaborés par quelques experts de la
PAC en 1994 (notamment, Tangermann & Josling, 1994). Rappelons les points-
clefs de leur argumentation. Le point de départ est le constat d'une double
infériorité notable, durant les années 1990-1993, des prix agricoles et des sub
ventions directes à l'agriculture des PECO, par rapport à ceux de l'UE. Donc,
selon les auteurs précités, l'alignement des premiers sur ces derniers, lors de
l'adhésion des PECO, provoquerait une forte hausse de leur offre agricole et une
contraction de leur demande alimentaire, sous contrainte de bas revenus indivi
duels. Compte tenu par ailleurs des étroites possibilités d'exportations subven
tionnées accordées aux PECO par l'OMC, il en résulterait une considérable
addition aux surplus non exportables de l'Union au-delà de ses propres engage
ments et à son budget agricole au-delà de sa "ligne directrice" budgétaire. Selon
les auteurs, la perspective d'élargissement de l'UE renforce donc beaucoup la
nécessité interne d'une nouvelle réforme préalable de la PAC, comme seule
alternative à la limitation quantitative de l'offre et de son accès à des marchés
mondiaux jugés prometteurs à long terme. Ceci signifie une considérable réduc
tion du soutien total de l'agriculture, c'est-à-dire des baisses substantielles des
prix de soutien, partiellement compensées par des Paiements Compensatoires
(PC) destinés à être rapidement réduits et "découplés" de la production.
En fait, ce scénario global d'excédents agri

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