Électrophysiologie de l oeil. - article ; n°1 ; vol.47, pg 255-276
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Description

L'année psychologique - Année 1946 - Volume 47 - Numéro 1 - Pages 255-276
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1946
Nombre de lectures 8
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Y Galifret
V. Électrophysiologie de l'oeil.
In: L'année psychologique. 1946 vol. 47-48. pp. 255-276.
Citer ce document / Cite this document :
Galifret Y. V. Électrophysiologie de l'oeil. In: L'année psychologique. 1946 vol. 47-48. pp. 255-276.
doi : 10.3406/psy.1946.8294
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1946_num_47_1_8294f-
ÉLECTROPHYSIOLOGIE DE L'ŒIL
par Y. Galifret
Les travaux actuels concernant l'électrophysiologie de l'œil
peuvent être répartis en trois sections :
— Analyse de la réponse électrique totale de l'œil stimulé par la
lumière.
— Etude des effets et des modalités de la stimulation électrique
du globe oculaire.
— Exploration de la rétine à la micro-électrode et analyse de la
réponse électrique d'une fibre unique à une stimulation lumineuse ou
électrique.
Cette enumeration suggère d'emblée les nombreuses possibilités
de recouvrement des trois domaines ainsi délimités. Nous aurons en
effet à confronter les différents résultats, à noter les correspondances, à
signaler les contradictions et dans la mesure du possible à les expli
quer.
I. — Analyse de l'electroretinogramme.
On a peut-être trop tendance à considérer l'analyse de l'électro-
rétinogrammé comme un chapitre achevé de la physiologie. Piéron
et Segal avec des données quantitatives, Adrian avec des données
qualitatives, nous montrent, s'il en est besoin, que le débat reste
ouvert.
a) Les variations de latence.
Piéron et Segal (8) ont fait, sur l'œil de grenouille isolé, une étude
systématique des latences des variations de potentiel en relation
avec deux séries de facteurs, l'intensité de la stimulation lumineuse
et la température.
Préalablement ils ont analysé de près le tracé de l'e. r. g. et
constaté, en cherchant à repérer le début des ondes a et d 1, que
souvent ces ondes sont précédées par une variation de même sens
mais de pente plus douce qui rend difficile le repérage précis. La
congélation ou l'éthérisation de l'œil, qui abolissent les réponses
normales de l'e. r. g., permettent d'isoler ces processus primaires
1. Granit (R.). J. Physiol., 1933, 77, 207-239. 256 NOTES ET REVUES CRITIQUES
que les auteurs momment a et 8. L'onde a correspond à une négati-
vation cornéenne provoquée par la lumière et l'onde 8 correspond
au retour à la normale à la cessation du stimulus. Ces manifes
tations sont rarement distinguées des ondes classiques de l'e. r. g.
et certains résultats de l'école de Granit concernant la dissociation
des composants de l'e. r. g. par l'action de toxiques 1 seraient à
vérifier. Certains caractères de P III ne sont -ils pas dus à cette
négativation coinéenne primaire?
L'étude des latences en fonction de l'intensité de la stimulation
lumineuse est plus aisée pour l'onde b que pour les ondes a et d
(parasitées par a et 8). Cette étude révèle que la réduction des laten
ces de l'onde b est approximativement proportionnelle à la racine
quatrième de l'intensité stimulatrice (dans une marge allant de
3,3 X 10-5 à 6,6 X 107 nits). La variation de latence observée pour
l'onde b est de même allure que celle observée pour les réponses du
nerf optique et pour l'arrêt du rythme cortical alpha chez l'homme.
Cette constatation prouve que, dans l'ensemble du système, le centre
rétinien est le siège d'une phase importante de la commande ner
veuse.
Les processus d'excitation commandant le départ du message
subissent évidemment l'influence de la température. Mais le Q10
obtenu, de 1,4, nettement supérieur au coefficient valable pour des
réactions photochimiques (1,1), est inférieur à celui qui régit la
plupart des processus nerveux. Pour les auteurs ceci pourrait signifier
que le coefficient de 1 ,4 représente la moyenne entre des coefficients
moindres et plus élevés s'appliquant à des phases différentes d'un
ensemble complexe.
La conclusion du travail, fort judicieuse, appelle les chercheurs
à tenir compte des faits exposés et demande en particulier que toute
publication concernant la valeur des latences des ondes de l'e. r. g.
soit accompagnée de l'indication de l'intensité physiologique de
stimulation (multiples du seuil) et, pour les animaux poïkilothermes,
du niveau thermique, la marge réductible, pour l'œil de grenouille,
pouvant atteindre selon l'intensité 250 à 300 msec et varier, pour un
écart d'une vingtaine de degrés, de 70 msec.
b) La dualité réceptrice rétinienne et Ve. r. g.
Adrian montre lui aussi que les tracés classiques de l'e. r. g.,
au regard des tracés extrêmement divers obtenus dans la réalité,
paraissent un peu comme des abstractions. Dans des expériences
publiées en 1945 (2) il avait montré qu'en recueillant avec une éle
ctrode cornéenne les variations de potentiel provoquées par des stimu
lations lumineuses de tout le champ visuel, l'allure du phénomène
variait selon la longueur d'onde utilisée.
Avec une stimulation rouge brève il obtenait une brève varia-
1. Therman (P. O.). Ada Soc. Scientiarum fennicoe, novembre 1938,
sér. B, 2, 1.
2. Nature, G. B., septembre 1944, 3907, 361-362; J. Physiol., G. B. 1945,
104, 84-104. Y. GALIFRET. ÉLECTROPBYSI0LOGIE DB l'<BII» 257
tion de potentiel diphasique alors qu'avec une stimulation bleue
de durée égale il obtenait une variation plus lente à se produire,
monophasique, et de durée plus longue. L'adaptation à l'obscurité,
sans effet sur la réponse au rouge, était capable, après vingt minutes,
de faire passer de 20 microvolts à 300 la réponse au bleu. Avec une
stimulation rouge orangée ou avec une stimulation monochromat
ique la réponse électrique était constituée par l'ensemble de la
réponse brève et de la réponse lente. De tels faits lui firent supposer
que la réponse brève pourrait être celle des cônes et la réponse
lente celle des bâtonnets...
Ces expériences préliminaires furent reprises et l'analyse poussée
plus avant (1).
Voici les réponses obtenues pour des stimulations de diverses
longueurs d'onde (filtres Wratten et Ilford), chez l'Homme (fig. 1)
cl mV —
' §eC> 400 500 600 700
Fig. 1. — Sujet : E. D. A. : œil modérément adapté à la lumière. Une mont
ée de la courbe indique une positivité de la cornée par rapport au fond de
l'œil. Durée de stimulation : 0,04 sec. Luminance de la plage : 4,5 nits
pour le bleu, 4,5 pour le vert, 12 pour l'orangé rouge, 11,3 pour le rouge.
On observe la réponse brève au rouge, longue au bleu et la double répons©
à l'orangé-rouge.
Chez le singe (Rhesus) anesthésié et la pupille dilatée à l'atropine
on obtient dans les mêmes conditions des tracés identiques.
On pourrait penser que les différences observées proviennent,
au moins partiellement, de l'inégalité des luminances utilisées et
regretter que les expériences n'aient pas été faites à niveau phy
sique ou à niveau physiologique constants. Mais l'auteur a répondu
par avance à cette objection en précisant qu'une variation de là 20
pour la luminance de la stimulation rouge est de 1 à 100 pour celle
de la stimulation bleue (marges imposées par l'appareillage) n'altère
en rien les formes obtenues.
Pour prouver que cette dualité de réponse correspond bien à
la dualité des récepteurs rétiniens Adrian, comme dans ses premières
expériences, a fait varier le niveau d'adaptation à l'obscurité.
Chez Rhesus, avec une stimulation orangée il obtient après
30 secondes dans l'obscurité la seule composante brève, et
2,5 minutes, 6 min., 15 min., alors que la brève n'est
pas affectée on voit peu à peu apparaître la composante lente, de
telle sorte qu'après 30 min. on obtient la double réponse caractéris
tique de l'œil adapté (fig. 2).
En contre-épreuve des enregistrements ont été faits de réponses
à des stimulations rouge orangée, jaune, verte et bleue, ces stimu
lations faisant suite à un 

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