Essai et principes de classification des races humaines - article ; n°1 ; vol.12, pg 129-135
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Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1889 - Volume 12 - Numéro 1 - Pages 129-135
7 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1889
Nombre de lectures 30
Langue Français

Extrait

Lombard
Essai et principes de classification des races humaines
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, III° Série, tome 12, 1889. pp. 129-135.
Citer ce document / Cite this document :
Lombard . Essai et principes de classification des races humaines. In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, III° Série,
tome 12, 1889. pp. 129-135.
doi : 10.3406/bmsap.1889.6435
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1889_num_12_1_6435— CLASSiriCAlION DES. R4.CES HUMAINES. 129 LOMBARD.
Essai de classification des races humaines * ;
PAR M. LOMBARD.
(Lu par M. Letourneau.)
Nous admettons comme un fait très probable que l'espèce
humaine a paru dans les régions circumpolaires à l'époque
miocène, et qu'elle s'est répandue lentement et progressive
ment sur toute la surface des continents. Mais cette espèce
humaine, par le fait même qu'elle s'est dispersée loin de sa
patrie d'origine, n'est pas restée uniforme ; elle a dû se di
viser en races de plus en plus nombreuses et divergentes, et
ces races elles-mêmes, à mesure qu'elles se formaient, se
mettaient en mouvement en général du Nord vers le Sud, les
plusrécentes etlesplus perfectionnées refoulant de plus en plus
vers le Sud les plus anciennes et les plus dégradées. Des
croisements nombreux s'opérèrent aussi entre les races les
plus diverses, et ces croisements donnèrent souvent naissance
à des races nouvelles.
Il est probable que la première division de l'espèce hu
maine, d'abord homogène, en races distinctes, s'opéra dans
la ceinture de terres circumpolaires qui constituait sa patrie
primitive. Cette ceinture n'était certainement pas, en effet,
continue, pas plus qu'elle n'offrait à l'homme des conditions
d'existence partout uniformes. Elle se composait d'une série
d'archipels, de forme et d'étendue diverses, possédant des
climats un peu différents, et ayant donné naissance à des
espèces végétales et animales, voisines sans doute, mais pas
nécessairement identiques. Ces archipels de terres inconnues
devaient se grouper, et il semble bien en être de même en
core aujourd'hui, en trois masses principales, correspon
dant aux trois doubles continents, Europe et Afrique, Asie
et Australie, les deux Amériques. Il semble donc logique
de supposer que l'espèce humaine a dû se subdiviser, pres
que dès son origine, en trois races primaires qui auraient
* Voir les Bulletins de 1888, p. 683.
T. XII (3« SÉRIE). 9 SÉANCE DU 7 MARS 1889. -130
chacune occupé de préférence un des trois systèmes conti
nentaux, mais cependant pas exclusivement. Nous allons
voir, en effet , que toutes les races humaines connues ,
en exceptant les races croisées ou mélangées, peuvent se
répartir en trois groupes, et que ces groupes pourraient bien
correspondre aux trois races primaires que nous supposons
avoir existé, c'est-à dire que toutes les races connues descen
draient, en divergeant de plus en plus les unes des autres,
des trois races primaires primitives. Il n'est pas question ici,
bien entendu, des trois races de la Bible, issues des enfants
deNoë ; cette coïncidence du nombre trois n'est que fortuite.
Ces trois races primaires seraient encore représentées au
jourd'hui par des groupes tout à fait primitifs. La première,
dolichocéphale, serait représentée par les Hottentots, et oc
cuperait encore l'Afrique, après avoir laissé quelques traces
en Europe, ainsi que nous le verrons. La seconde, également
dolichocéphale, serait représentée par les Australiens ; elle
aurait occupé l'Amérique, avant d'être refoulée par la race
rouge, aurait envahi l'Europe, et aurait donné naissance aux
races supérieures. La troisième, brachycéphale, serait repré
sentée par les Negritos, souche ds toutes les races mongol
oïdes qui ont occupé et occupent encore l'Asie. Une seule
race resterait en dehors de ces trois groupes, la race tasma-
nienne,qui compte parmi les plus inférieures.
La race la plus ancienne qu'il nous soit donné de connaître,
c'est la race de Neanderthal, qui apparaît en Europe dès le
début de l'époque quaternaire, on peut presque dire à la fin
de l'époque pliocène. L'homme de Neanderthal est aujour
d'hui assez bien connu pour qu'il soit permis de raisonner
sur ses caractères anthropologiques avec autant de certi
tude qu'on le fait sur le Nègre ou sur l'Esquimau. La race
de Neanderthal, qui occupa l'Europe pendant la première
partie de l'époque quaternaire, disparut ensuite et fut rem
placée par d'autres races plus élevées : la race de l'Olmo
d'abord, puis la race dite de Cro-Magnon. Or, ces trois races,
quoique parfaitement distinctes l'une de l'autre, étant donné — CtÀSSÎÉtCÀTIÔN BE§ ftAÊlÉS HUMAINES. 1 34 LOMBARD.
silftout le petit nombre d'échantillons qti'on en possède, tte
sont pas irréductibles ; on peut même admettre comme cer
tain qu'elles dérivent directement l'iltte de l'autre par line
série d'intermédiaires que nous ne connaissons pas, mais
que l'on soupçonne déjà. En un mot, les races de Neandert
hal et de Cro-Magnon seraient les deux extrêmes d'une
série de groupes humains dont il existe encore des repré
sentants : l'homme de Neanderthal serait représenté par les
Australiens, J 'homme de Cro-Magnon par les Berbers et les
Méditerranéens. Mais la série ne se termine pas là, car après
la race méditerranéenne vient la race Scandinave blonde,
Qui appartient, elle aussi, à ce même grand groupe. Ce qu'il
y a de remarquable, c'est que ces racés ont suivi la même
marche du Nord au Sud que les espèces végétales et ani
males ; et de même que pour ces dernières, les plus septen
trionales sont à la fois plus récentes et plus élevées dans la
Hiérarchie que celles qui viennent plus au Sud. Le même
fait se reproduit en général en Afrique, en Asie, en Oeéanie,
en Amérique, sauf quelques exceptions facilement explica
bles. C'est là une loi dont il nous sera permis de tirer parti.
Ce que nous venons de dire permet déjà de deviner sur
qtlel principe repose l'essai de classification des races hu
maines que nous osons proposer. Ce principe est celui de la
filiation, principe Qui est actuellement employé avec le plus
grand sticcès dans toutes les branches de la zoologie et de
la botanique. Il semble, en effet, qu'une classification naturelle
des races humaines devrait être basée, non pas sur uii carac
tère plus ou moins apparent comme la couleur de la peau,
mais sur la filiation de ces races, s'ehgôndrant les unes les
autres dans le temps et daris l'espace; en un niot, c'est la
thêdrië du transformisme appliquée à l'espêôe humaine.
Cependant ia filiation des rades, les ttries par rapport aux
autres, ne pouvant être démontrée ou même seulement
supposée que datls des cas asse2 rares comme leê cas que
ïibttë avons cités, il faut eflcore en revenir aux caractères
afiÊttomiques; mais la classification* devra être basée, non SÉANCE DU 7 MARS 1889. 132
pas sur un, deux ou trois caractères, mais sur l'ensemble de
tous les caractères anthropologiques. Parmi ces caractères
trop nombreux pour qu'il soit tenu compte de tous, on choi
sira les plus constants, et ceux-ci serviront à former les grou
pes primaires ; puis des caractères moins constants serviront
à former les groupes secondaire^, et ainsi de suite jusqu'aux
races et sous-races. C'est là le principe de la subordination
des caractères, mais la difficulté est de reconnaître quels
sont les caractères qui devront être choisis en première, en
seconde ligne, etc. Là, nous agirous d'abord avec tâtonne
ment.
Prenons donc le groupe que nous appellerons européen,
dont nous avons déjà parlé, dont la filiation peut être établie
avec un certain degré de certitude, et cherchons quels sont,
dans ce groupe, les caractères anatomiques qui offrent le
plus de constance ; puis nous n'aurons plus qu'à étudier ce
que deviennent ces caractères chez les autres races humain
es. Jamais, à la seule inspection du crâne de Neanderthal

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