Essai sur l habitat indigène dans la colonie du Tchad - article ; n°1 ; vol.17, pg 7-18
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Description

Journal de la Société des Africanistes - Année 1947 - Volume 17 - Numéro 1 - Pages 7-18
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1947
Nombre de lectures 19
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Médecin Commandant
Moulinard
Essai sur l'habitat indigène dans la colonie du Tchad
In: Journal de la Société des Africanistes. 1947, tome 17. pp. 7-18.
Citer ce document / Cite this document :
Moulinard . Essai sur l'habitat indigène dans la colonie du Tchad. In: Journal de la Société des Africanistes. 1947, tome 17. pp.
7-18.
doi : 10.3406/jafr.1947.2576
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jafr_0037-9166_1947_num_17_1_2576ESSAI SUR L'HABITAT INDIGÈNE
DANS LA COLONIE DU TCHAD.
PAR
Le Médecin-Commandant MOULINARD
du Corps de Santé Colonial.
Cette étude n'a pour but que de décrire sommairement quelques-unes
des habitations de la colonie du Tchad. Je n'ai pas l'intention de recher
cher leurs appartenances culturelles, mais simplement de faire le schéma
descriptif de chacune d'entre elles. Cette vue d'ensemble permettra de
constater que même dans un pays aussi déshérité en matériaux de cons
truction et chez des peuplades auxquelles on ne reconnaît, en général,-
qu'un sens artistique très rudimentaire, l'architecture se .délivre des con
ditions, proprement matérielles et arrive à traduire une conception de l'art.
Lorsqu'on parcourt les plaines du Tchad, on s'aperçoit très vite que,
pour des conditions géographiques identiques, l'habitation présente des
variétés et cette diversité ne saurait être expliquée par des différences
de nécessités;- L'idée de style finit par s'imposer. Si, de plus, on a l'occa
sion de visiter les rives du Bas-Logone on est obligé de voir là une de
ces régions, qui à travers le monde, constituent des foyers architecturaux,
en ramenant cette expression à la mesure que lui impose. le continent
noir.
Le genre de vie auquel obéissent les indigènes conduit tout naturell
ement à distinguer ceux-ci en nomades, semi-nomades, et sédentaires.
Cette classification doit être maintenue dans l'étude de l'habitat.
Les nomades.
1° Les Bororo. — Cette peuplade, encore mal connue, est représen
tée au Tchad par de minuscules fractions qui nomadisent dans le Nord-
Ouest. L'habitat paraît hors de leurs préoccupations. Se déplaçant con
stamment à la recherche de pâturages pour leurs moutons ou pour leurs
bœufs, ils demeurent rarement plusieurs jours au même endroit. Pour se .Pal
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v 1 sur l'habitat indigène, dans la colonie du tchad 9 essai
protéger de l'ardeur du soleil, ils se contentent simplement de la maigre
frondaison des arbres ou de sortes de niches aménagées dans les taillis.
Lorsque les pluies surviennent, ils s'en vont vers le Nord et évitent ainsi
les grosses intempéries. Depuis la conquête, toutefois, quelques-uns
commencent- à se fixer et certains ont même fondé de petits villages
dans les régions du Sud.
2° Les Arabes. — De nombreuses tribus d'Arabes nomadisent dans
la zone sahélienne, surtout dans le Nord du Batha et du Ouaddaï. Gomme
c'est de règle chez les pasteurs nomades, chaque tribu fait* un circuit
bien déterminé, jalonné par les points d'eau. Pendant la saison sèche ils
partent vers les prairies du Sud et il leur arrive de faire plus d'un mil
lier de kilomètres pour conduire leurs troupeaux dans de bons pâturages.
Leurs abris sont des tentes grossières faites à l'aide de nattes ou de
peaux, montées et démontées très rapidement.
3° Les pêcheurs Sara. — Si la plupart des pêcheurs sont sédentaires
certains d'entre eux cependant mènent une existence véritablement
nomade. De nombreux Sara partent des régions méridionales et viennent
vers les zones poissonneuses du Bas-Chari et dû Bas-Logone. Déplaçant
leurs campements après chaque saison de pêche, ils construisent des
huttes cylindriques légères exiguës dont le toit à pente très forte rappelle
qu'ils sont originaires d'un pays où les pluies sont abondantes.
Les semi-nomades.
Ils sont placés en bordure de la steppe ou dans les zones de savane
transformées en steppe. Leur genre de vie leur impose une habitation
permanente et une habitation temporaire.
L'habitation temporaire n'est utilisée que durant la transhumance c'est-
à-dire, à la saison sèche. C'est un simple abri, mais malgré sa précarité,
sa construction obéit à des lois et on reconnaît trois types :
1° La tente légère faite de nattes ou de peaux qui est un reste du noma
disme ; elle se réduit parfois à une seule natte ou un homme accroupi
trouve difficilement de l'ombre.
2° Une petite hutte ronde faite à l'aidede minces/baguettes recouvertes
de paille.
3° Une hutte ovoïde dont l'armature faite à l'aide de baguettes ou de
tiges de mil est recouverte de paille.
Gest un modèle plus évolué que les deux précédents et mieux adapté à
sa destination, il permet en effet, en juxtaposant les huttes les unes à la
suite des autres, de décrire une vaste circonférence à l'intérieur de laquelle
les animaux sont parqués pendant la nuit. 10 SOCIÉTÉ DES AFRICANISTES-
L'habitat permanent est celui que les indigènes reviennent occuper au
début de chaque saison des pluies ; son style diffère suivant les tribus :
1° Les Arabes. — Dans les populations arabes ou arabisées on peut
décrire trois types de cases :
Les Arabes des régions situées au Nord et à l'Est construisent de vastes
cases dont l'armature comprend deux parties. La charpente, en forme
de coupole faite de gros rondins de bois est soutenue à sa périphérie par.
des pieux de l m. 80 de hauteur, régulièrement espacés. Six troncs d'arbres
viennent en outre étayer le centre de l'édifice ; le toit est recouvert de
tiges de mil disposées en couche épaisse ; des bottes de ces mêmes tiges
forment la paroi du mur.
Gomme les animaux sont généralement nombreux et ne pourraient pas
tous loger dans l'habitation, une case analogue est souvent construite à
côté, servant d'étable aux heures chaudes de la journée.
Toutes les cases sont disposées en cercle et sont reliées les unes aux1
autres par des balustrades de bois ; le village forme ainsi un grand cirque
à l'intérieur duquel sont parqués les animaux pendant la nuit.
Les Arabes Ghoa qui habitent à proximité du Chari, dans la région
autrefois dépendante de l'Empire Bornouan, ont des cases du modèle pré
cédent, mais les tiges de mil sont remplacées par de la paille. Le travail
est plus soigné ; il faut y voir l'influence du contact avec des sédentaires
et même un d:but de sédentarisation. Nacntigal a raconté l'aventure de
ces gens, lancés àl'extrême pointe de l'invasion arabe, dont les troupeaux
furent ravagés par lesépizooties, ce qui obligea une grande partie d'entre
eux à devenir des agriculteurs.
Leur cheptel est d'une importance très modeste, il n'y a pas d'étable,
les animaux couchent dans l'habitation.
Les Arabes du Sala mat habitent cette partie méridionale du Tchad où
au sein même de la savane existe une vaste steppe périodiquement inon-
dée. Le style de leur case, qu'ils auraient, paraît-il, apporté de leurs pays
d'origine diffère du précédent. L'habitation est une hutte circulaire, dans
laquelle on ne distingue pas les murs de la toiture ; son aspect rappelle,
en plus sommaire, la case Kanembou. La porte est très^ basse et les an
imaux ^bœufs, chevaux) sont obligés de se livrer à une véritable gymnast
ique obstétricale pour la franchir.
Les dimension

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