Essai sur les lèvres au point de vue anthropologique - article ; n°1 ; vol.9, pg 284-301
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Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1898 - Volume 9 - Numéro 1 - Pages 284-301
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1898
Nombre de lectures 23
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Dr Adolphe Bloch
Essai sur les lèvres au point de vue anthropologique
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, IV° Série, tome 9, 1898. pp. 284-301.
Citer ce document / Cite this document :
Bloch Adolphe. Essai sur les lèvres au point de vue anthropologique. In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, IV°
Série, tome 9, 1898. pp. 284-301.
doi : 10.3406/bmsap.1898.5772
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1898_num_9_1_577216 juin 4898 284
sur ce nouveau dolmen, en attendant l'étude complète que j'es
père pouvoir présenter à la Société d'Anthropologie au mois
d'octobre prochain, à la suite de l'exploration complète que j'en
dois faire dans ma prochaine campagne (août-septembre) ainsi
que j'en suis convenu avec le proprié laire du champ où il se
trouve.
Ignorant la signification du mot Clotes, je me suis adressé à
plusieurs personnes capable de me renseigner à cet égard. L'une
d'elles, M. Ch. Durand, conducteur des Ponts-et-Chaussés à Péri-
gueux et auteur d'une partie de la carte géologique du départe
ment de la Dordogne, m'a donné, du mot Clotes, l'explication sui
vante que j ï copie textuellement.
Les lieux dits les Clotes, la Clote (las Clotas, la Clota) sont nom
breux en Périgord. 'Dans la Dordogne, on en compte au moins
une dizaine.
Les Clotes désignent une configuration spéciale du terrain. Dans
les sables tertiaires, notamment, qui recouvrent les plateaux péri-
gourdins d'un manteau parfois très épais, on rencontre du dé
pressions ayant la forme d'entonnoirs, je ne puis pas mieux les
comparer qu'à l'entonnoir des sabliers causés par l'écoulement lent
du sable dont les dimensions très variables, peuvent atteindre
comme diamètre 40 mètres et comme profondeur 10 mètres.
Ce sont ces dépressions qui sont connues en Dordogne sous le
nom de Clotes.
Dans la Gironde, à Saint-Emilion, par exemple, le même mot
est employé, mais pour désigner des carrières à ciel ouvert ou en
galerie : « Allons aux Clotes », disent communément les carriers
pour indiquer leur exploitation.
EhsaI sur les lèvres au point «le vne anthropologique
Par le Dr Adolphe Bloch.
JVfe trouvant l'année dernière à Vienne (Autriche), je vis au jar
din zoologique de cette ville une vingtaine de Malais, hommes et
femmes, qu'on exhibait, et je remarquai qu'un certain nombre
d'entre eux, dont la peau était d'un jaune relativement clair, A. BLOCH. — ESSAI SUR LES LÈVRES
avaient les lèvres violacées. Ces lèvres, ainsi colorées, étaient des
organes normalement pigmentés.
D'un autre côté, ayant étudié comparativement le volume des
lèvres sur les nombreux spécimens de l'espèce humaine, qu'on a
pu examiner à Paris, dans divers établissements, depuis 1877,
j'essaierai d'en faire une description anthropologique, en m'ap-
puyant aussi sur les observations des principaux explorateurs qui
portèrent leur attention sur ces organes.
On sait que les dimensions des lèvres sont très variables
suivant les races. Ainsi l'on peut voir, chez certains indivi
dus de la race blanche caucasique, des lèvres tellement fines
et tellement minces, que c'est à peine si l'on y remarque un petit
liseré rouge de la muqueuse extérieure. Les nègres africains, au
contraire, possèdent des lèvres volumineuses et allongées, qui se
retournent en haut vers le nez, en bas vers le menton, et qui, de
profil, font une saillie considérable en avant de la face. Ce sont là
des faits bien connus. Mais entre ces deux extrêmes se rencontrent
des degrés intermédiaires qu'il est utile de classer, car les lèvres
peuvent être épaisses dans des races qui ne sont pas nègres, et
elles peuvent être assez minces dans des races qui ne sont pas
blanches.
Au point de vue anatomique l'on comprend, dans la constitu
tion des lèvres, non seulement la partie rosée extérieure de la
bouche, mais encore, pour la lèvre supérieure, toute la surface cu
tanée et profonde, qui l'entoure jusqu à la base du nez, au milieu,
et jusqu'au sillon oblique naso labial, de chaque côté; tandis que,
pour la lèvre inférieure, la limite se trouve au niveau du sillon
transversal mento- labial. A leurs extrémités, les deux lèvres se
réunissent pour former les commissures de la bouche. Ainsi déli
mitées, elles représentent, dans leur ensemble, une région bien
circonscrite au-devant des arcades dentaires, dont elles suivent la
direction. En arrière, elles sont attachées par la muqueuse au re
bord alvéolaire de chaque mâchoire, et dans leur épaisseur, elles
renferment un appareil musculaire compliqué, qui est plus ou
moins épais suivant les races.
La partie rosée constitue ce qu'on appelle \ebord libre des lèvres,
et c'est d'elle seule qu'il est question généralement dans la des
cription des différents types humains ; mais, au point de vue an- 286 46 juin 1898
thropologique, il faut aussi tenir compte de la partie cutanée de
ces organes, car elle varie en étendue suivant les races et suivant
les individus, principalement à la lèvre supérieure. Celle-ci porte,
à sa partie médiane, une fossette allongée, à colonnes saillantes,
partant de la base du nez et aboutissant à un tubercule plus ou
moins prononcé, sur la 'imite de la peau et de la muqueuse, et,
d'après Bichat, l'adhérence du derme aux muscles sous-jacents
est encore plus prononcée, au niveau de celte fossette, que dans le
reste de la lèvre.
Les follicules pileux et sébacés de la face profonde du derme sont
très nombreux, mais le tissu adipeux est peu abondant.
D'ordinaire, la lèvre supérieure dépasse la lèvre inférieure, parce
que, normalement, l'arcade alvéolaire du maxillaire supérieure est
située au-devant de celle du maxillaire inférieur; mais souvent
aussi les lèvres sont de niveau, ou bien encore la lèvre inférieure
est en avant de la lèvre supérieure, soit parce qu'elle est plus
épaisse et renversée, soit parce que le corps du maxillaire infé
rieur est reporté sur un plan plus antérieur, et que le menton est
plus saillant (en galoche).
Le bord libre des lèvres forme une zone de transition entre la
peau de la lèvre et la muqueuse de la face postérieure ; mais il
tient encore du tégument externe par l'ensemble de ses caractères,
d'où le nom de zone cutanée lisse, qui lui a été donné par Robin et
et Cadiat. En réalité, c'est encore la peau, mais avec quelques
modifications. Ce qui la distingue, c'est une épaisseur un peu plus
grande, une transparence un peu plus marquée de sa couche épi-
théliale, qui augmentent l'une et l'autre à mesure qu'on se. rap
proche de la muqueuse *.
Il existe même des glandes sébacées dans cette zone de transi
tion, mais chez un tiers des sujets seulement, d'après le profes
seur Wertheimer, de Lille. Ce fait est d'autant plus intéressant à
signaler que, par une exception unique dans l'économie, ce sont
les seules glandes de l'organisme, dont les germes n'existent pas à
la naissance. (Elles ne doivent pas être confondues avec d'autres
glandes qui existent chez tous les sujets, et qui se trouvent entre
la muqueuse et la couche musculaire; ces dernières sont des
glandes en grappe, analogues aux glandes salivaires.)
1 Wertheimer. De la slruclure du bord libre de la lèvre aux divers âges.
Arch. gèn. de mëd. 1883, p. 399-408. BLOCH. — ESSAI SUR LES LÈVRES 287 A.
On a signalé, dans ces derniers temps, un muscle spécial au
nouveau-né, et qui est situé dans l'épaisseur des lèvres. C'est le
muscle de la succion. Ce faisceau musculaire, suivant certains au
teurs, s'atrophierait par défaut d'usage, après la cessation de
l'allaitement; mais, pour Wertheimer, il semble participer ult
érieurement au développement général de l'orbiculaire des l
èvres *.
Au point de réunion de la peau et de la muqueuse se remarque,
sur la lèvre supérieure, une lisière ou une arête plus ou moins
saillante, qui délimite nettement les deux espèces de téguments.
Généralement le bord libre de cette lèvre supérieure est incliné en
a

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