Étude comparative du langage spontané d adultes jeunes et âgés - article ; n°4 ; vol.92, pg 511-525
17 pages
Français

Étude comparative du langage spontané d'adultes jeunes et âgés - article ; n°4 ; vol.92, pg 511-525

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Description

L'année psychologique - Année 1992 - Volume 92 - Numéro 4 - Pages 511-525
Summary : Comparative study of young and older adults' spontaneous speech.
The present study aimed at analyzing and comparing the spontaneous oral discourse from 30 young adults (mean age = 24 years) and 30 old adults (mean age = 70 years), both groups performing at a comparable level on various cognitive tasks. Indeed, both young and old subjects had identical scores on various Vocabulary, Short term and Working memory tests. A detailed comparison of their respective spontaneous language showed a few slight differences (all in favour of the elder Subjects) : the old subjects' discourse appears to present a slightly higher lexical variety, a higher mean length of utterances and more right-branching relative clauses. Basically, however, the observations gained in the present study clearly showe that normal aging is not systematically associated with any decline in language production. These observations are further interpreted as supporting, at least indirectly, the general hypothesis claiming that increased limitations of working memory capacity are responsible for language alterations (especially in syntactic elaboration) that have been reported in the literature on cognitive aging.
Key-words : spontaneous language, ageing.
Résumé
Dans cette étude, on a analysé et comparé le discours oral spontané de 30 sujets adultes jeunes (âge moyen == 24 ans) et 30 sujets adultes âgés (âge moyen = 70 ans) dont on avait préalablement établi qu'ils avaient des niveaux de performance comparables à diverses tâches cognitives. Les sujets âgés et jeunes retenus pour cette étude obtiennent en effet des scores identiques à diverses épreuves de vocabulaire, mémoire à court terme et mémoire de travail. L'étude comparative de leur langage spontané respectif révèle quelques légères différences (en faveur des sujets âgés) : le discours des sujets âgés se caractérise par une diversité lexicale légèrement supérieure, par des énoncés plus longs, par un plus grand nombre de propositions relatives embranchées à droite. Pour l'essentiel toutefois, cette étude indique clairement que le vieillissement normal n'entraîne pas un déclin systématique du langage. Ces observations supportent indirectement l'hypothèse selon laquelle ce sont en réalité les limitations accrues de la capacité de mémoire de travail qui entraînent les modifications du langage spontané (particulièrement de complexité syntaxique) dont la littérature sur le vieillissement cognitif a fait état.
Mots clés : language spontané, vieillissement.
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1992
Nombre de lectures 62
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Michel Hupet
François Nef
Muriel Maroy
Étude comparative du langage spontané d'adultes jeunes et
âgés
In: L'année psychologique. 1992 vol. 92, n°4. pp. 511-525.
Citer ce document / Cite this document :
Hupet Michel, Nef François, Maroy Muriel. Étude comparative du langage spontané d'adultes jeunes et âgés. In: L'année
psychologique. 1992 vol. 92, n°4. pp. 511-525.
doi : 10.3406/psy.1992.29536
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1992_num_92_4_29536Abstract
Summary : Comparative study of young and older adults' spontaneous speech.
The present study aimed at analyzing and comparing the spontaneous oral discourse from 30 young
adults (mean age = 24 years) and 30 old adults (mean age = 70 years), both groups performing at a
comparable level on various cognitive tasks. Indeed, both young and old subjects had identical scores
on various Vocabulary, Short term and Working memory tests. A detailed comparison of their respective
spontaneous language showed a few slight differences (all in favour of the elder Subjects) : the old
subjects' discourse appears to present a slightly higher lexical variety, a higher mean length of
utterances and more right-branching relative clauses. Basically, however, the observations gained in the
present study clearly showe that normal aging is not systematically associated with any decline in
language production. These observations are further interpreted as supporting, at least indirectly, the
general hypothesis claiming that increased limitations of working memory capacity are responsible for
language alterations (especially in syntactic elaboration) that have been reported in the literature on
cognitive aging.
Key-words : spontaneous language, ageing.
Résumé
Dans cette étude, on a analysé et comparé le discours oral spontané de 30 sujets adultes jeunes (âge
moyen == 24 ans) et 30 sujets adultes âgés (âge moyen = 70 ans) dont on avait préalablement établi
qu'ils avaient des niveaux de performance comparables à diverses tâches cognitives. Les sujets âgés et
jeunes retenus pour cette étude obtiennent en effet des scores identiques à diverses épreuves de
vocabulaire, mémoire à court terme et mémoire de travail. L'étude comparative de leur langage
spontané respectif révèle quelques légères différences (en faveur des sujets âgés) : le discours des
sujets âgés se caractérise par une diversité lexicale légèrement supérieure, par des énoncés plus
longs, par un plus grand nombre de propositions relatives embranchées à droite. Pour l'essentiel
toutefois, cette étude indique clairement que le vieillissement normal n'entraîne pas un déclin
systématique du langage. Ces observations supportent indirectement l'hypothèse selon laquelle ce sont
en réalité les limitations accrues de la capacité de mémoire de travail qui entraînent les modifications du
langage spontané (particulièrement de complexité syntaxique) dont la littérature sur le vieillissement
cognitif a fait état.
Mots clés : language spontané, vieillissement.L'Année Psychologique, 1992, 92, 511-526
Département de Psychologie expérimentale
Université de Louvain1
ÉTUDE COMPARATIVE DU LANGAGE SPONTANÉ
D'ADULTES JEUNES ET ÂGÉS
par Michel Hupet,
François Nef et Muriel Maroy
SUMMARY : Comparative study of young and older adults' spontaneous
speech.
The present study aimed at analyzing and comparing the
oral discourse from 30 young adults (mean age = 24 years) and 30 old
adults (mean age = 70 years), both groups performing at a comparable
level on various cognitive tasks. Indeed, both young and old subjects had
identical scores on various Vocabulary, Short term and Working memory
tests. A detailed comparison of their respective spontaneous language
showed a few slight differences (all in favour of the elder Subjects) : the
old subjects' discourse appears to present a slightly higher lexical variety,
a higher mean length of utterances and more right-branching relative
clauses. Basically, however, the observations gained in the present study
clearly showe that normal aging is not systematically associated with any
decline in language production. These observations are further interpreted
as supporting, at least indirectly, the general hypothesis claiming that
increased limitations of working memory capacity are responsible for
language alterations (especially in syntactic elaboration) that have been
reported in the literature on cognitive aging.
Key-words : spontaneous language, ageing.
Le vieillissement normal d'un être humain s'accompagne de
changements qui affectent non seulement ses structures phy
siques et ses fonctions physiologiques mais aussi ses activités
cognitives (Van Den Bosch de Aguilar et Gomers, 1992 ; Salt-
house, 1991). En ce qui concerne ces dernières, la Psychologie
1. Voie du Roman-Pays, 20, B 1348, Louvain-la-Neuve, Belgique. 512 M. Hupet, F. Nef ei M. Maroy
cognitive et la Neuropsychologie ont produit récemment un
grand nombre de recherches dont un des objectifs essentiels est
de distinguer les changements cognitifs associés au vieillissement
normal des détériorations cognitives qui se manifestent dès les
premiers stades des démences dégénératives (Habib, Joanette
et Puel, 1991). Dans ce cadre, on s'est d'abord principalement
intéressé à l'évolution de la mémoire chez la personne âgée
(Light, 1991 ; Van Der Linden, 1989), mais on s'est aussi intéressé
aux changement susceptibles d'affecter le langage chez la per
sonne âgée (Obier et Albert, 1980 ; Light et Burke, 1988 ; Poon,
Rubin et Wilson, 1989).
On sait aujourd'hui que pour une même fonction (qu'il
s'agisse de la mémoire ou du langage par exemple) certaines
composantes peuvent être altérées alors que d'autres sont pré
servées (Valdois et Joanette, 1991). Ainsi, le déclin des perfo
rmances lié à l'âge n'affecte pas toutes les composantes mnésiques
de façon équivalente (Bayles et Kaszniak, 1987 ; Light, Singh
et Capps, 1986). Il en va de même pour le langage. La composante
phonologique semble échapper à toute atteinte de l'âge (Flicker,
Ferris, Crook, Bartus et Reisberg, 1986). Le vieillissement
altérerait l'utilisation active du lexique (Bowles, Obier et
Albert, 1987), mais pas son utilisation passive (Balota et Duchek,
1988) ; il altérerait la compréhension de phrases complexes,
mais pas celle de phrases simples (Cohen, 1979) ; il altérerait le
traitement d'informations implicites, mais pas celui d'informa
tions explicites (Light et Albertson, 1988), etc.
On ne peut toutefois passer sous silence le fait que, pour
chacun de ces niveaux de traitement, la littérature offre quasi
autant de travaux soutenant la thèse d'une détérioration des
performances avec l'âge que de travaux soutenant la thèse
inverse (voir Hupet et Nef, 1992). La littérature actuelle est
donc loin d'offrir un tableau simple et univoque des effets du
vieillissement sur le langage. Les positions théoriques en sont
devenues plus nuancées, et les chercheurs tentent même de tirer
profit de ces contradictions pour caractériser le fonctionnement
du langage chez la personne âgée ; de ce fait, leurs analyses
tiennent davantage compte par exemple de la variabilité inter
individuelle croissante avec l'âge, ainsi que des conditions
expérimentales précises dans lesquelles s'observe soit le maintien,
soit le déclin des performances. A cet égard, on a souligné que
de nombreux travaux censés porter sur les habiletés linguistiques Langage spontané el âge 513
de la personne âgée avaient en fait recours à des paradigmes
expérimentaux exigeant une intervention importante de la
mémoire (voir Light, 1990) ; selon certains auteurs, ce serait
d'ailleurs le poids variable de cette qui expliquerait
les divergences, voire les contradictions, entre les résultats de
diverses études (Cohen, 1988).
Plus récemment, des chercheurs se sont intéressés au langage
spontané oral (ou plus rarement écrit) de personnes âgées. Ces
études ont pour principal objectif de caractériser de la manière
la plus fine possible les formes linguistiques caractéristiques du
langage que produisent des adultes jeunes et âgés. Il ne s'agit
donc pas de travaux expérimentaux à proprement parler, mais
plutôt d'analyses fouillées de corpus obtenus dans des conditions
contrôlées (pour une revue, voir Nef et Hupet, 1992)

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