Étude de la certitude du rappel au cours d un apprentissage verbal - article ; n°2 ; vol.68, pg 357-372
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Description

L'année psychologique - Année 1968 - Volume 68 - Numéro 2 - Pages 357-372
Cinquante-sept sujets effectuent un apprentissage verbal composé de dix présentations du matériel à mémoriser alternant avec dix tests de rétention. Les sujets inscrivent en regard de leurs rappels le niveau de certitude qu'ils y attachent.
Les résultats montrent que le niveau de certitude des réponses correctes augmente en fonction du nombre de répétitions du matériel. L'influence de la répétition s'avère particulièrement nette une fois la réponse correcte découverte. L'investigation met également en évidence le rôle différenciateur de la répétition sur le niveau de certitude des intrusions en fonction de leur degré de gravité : plus la similitude entre l'intrusion et la réponse correcte est grande, plus le niveau de certitude de la première est élevé.
L'ensemble des résultats est discuté et interprété dans le cadre de l'opposition théorique entre les explications continues et discontinues du processus d'apprentissage.
Fifty seven subjects are submitted to a verbal training including ten presentations of the material to be memorized alternated with ten retention tests. In front of their recalls, the subjects put down the level of certainty they attribute to them.
The results indicate that the level of certainty of right answers increases in terms of the number of presentations of the material. The influence of repetition is particulary clear once the right answer is found. The investigation also displays the differentiative role of repetition on the level of certainty of the intrusions in terms of their degree of gravity : the greater the similarity between intrusion and the right answer, the higher the level of certainty of the former.
The results on the whole are discussed and interpreted within the framework of theoretical opposition between continuous and discontinuous explanations of the training process.
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1968
Nombre de lectures 8
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Guy Tiberghien
Étude de la certitude du rappel au cours d'un apprentissage
verbal
In: L'année psychologique. 1968 vol. 68, n°2. pp. 357-372.
Résumé
Cinquante-sept sujets effectuent un apprentissage verbal composé de dix présentations du matériel à mémoriser alternant avec
dix tests de rétention. Les sujets inscrivent en regard de leurs rappels le niveau de certitude qu'ils y attachent.
Les résultats montrent que le niveau de certitude des réponses correctes augmente en fonction du nombre de répétitions du
matériel. L'influence de la répétition s'avère particulièrement nette une fois la réponse correcte découverte. L'investigation met
également en évidence le rôle différenciateur de la répétition sur le niveau de certitude des intrusions en fonction de leur degré
de gravité : plus la similitude entre l'intrusion et la réponse correcte est grande, plus le niveau de certitude de la première est
élevé.
L'ensemble des résultats est discuté et interprété dans le cadre de l'opposition théorique entre les explications continues et
discontinues du processus d'apprentissage.
Abstract
Fifty seven subjects are submitted to a verbal training including ten presentations of the material to be memorized alternated with
ten retention tests. In front of their recalls, the subjects put down the level of certainty they attribute to them.
The results indicate that the level of certainty of right answers increases in terms of the number of presentations of the material.
The influence of repetition is particulary clear once the right answer is found. The investigation also displays the differentiative
role of repetition on the level of certainty of the intrusions in terms of their degree of gravity : the greater the similarity between
intrusion and the right answer, the higher the level of certainty of the former.
The results on the whole are discussed and interpreted within the framework of theoretical opposition between continuous and
discontinuous explanations of the training process.
Citer ce document / Cite this document :
Tiberghien Guy. Étude de la certitude du rappel au cours d'un apprentissage verbal. In: L'année psychologique. 1968 vol. 68,
n°2. pp. 357-372.
doi : 10.3406/psy.1968.27621
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1968_num_68_2_27621de Psychologie Laboratoire
de la Faculté des Lettres et Sciences humaines de Lille
ÉTUDE DE LA CERTITUDE DU RAPPEL
AU COURS D'UN APPRENTISSAGE VERBAL
par Guy Tiberghien
SUMMARY
Fifty seven subjects are submitted to a verbal training including ten
presentations of the material to be memorized alternated with ten retention
tests. In front of their recalls, the subjects put down the level of certainty
they attribute to them.
The results indicate that the level of certainty of right answers increases
in terms of the number of presentations of the material. The influence
of repetition is particulary clear once the right answer is found. The
investigation also displays the differentiative role of repetition on the level
of certainty of the intrusions in terms of their degree of gravity : the greater
the similarity between intrusion and the right answer, the higher the level
of certainty of the former.
The results on the whole are discussed and interpreted within the
framework of theoretical opposition between continuous and discontinuous
explanations of the training process.
Depuis quelques années de nombreuses recherches ont
démontré que la certitude n'était pas une variable psycholo
gique autonome et indépendante des fluctuations de l'environ
nement. Dans la plupart des situations étudiées, que ce soit
dans le domaine des comportements prédictifs (Flament,
Le Ny, Ritter, 1962 ; Flament, 1963), dans celui des apprécia
tions perceptives ou sociales (Le Ny, 1963 ; Tiberghien, 1966)
ou dans le cadre de la résolution de problèmes (Gary-Mauric,
Noizet, 1964 ; Miollan, 1967), le niveau de certitude attaché
à une réponse est déterminé, dans une large mesure, par la
fréquence des renforcements antérieurement reçus par le sujet.
Cependant peu d'investigateurs ont essayé d'intégrer cette
variable à l'étude des processus mnémoniques. A notre connais
sance, durant ces dernières années, seuls J. K. Adams et
P. A. Adams (1960, 1961) ont analysé l'évolution du réalisme MÉMOIRES ORIGINAUX 358
des jugements de certitude au cours de certains apprentissages
verbaux et à l'aide de différents révélateurs de la trace mnésique.
Leurs résultats démontrent, de façon probante, que ce réalisme
tend à augmenter en fonction du nombre de présentations du
matériel à apprendre. D'autre part, ils ont retrouvé (en consi
dérant la certitude comme variable dépendante) les résultats
désormais classiques relatifs à la supériorité de la reconnaissance
sur la reproduction.
Dans ce même ordre de préoccupations il nous a paru inté
ressant d'étudier l'évolution de la certitude attachée au rappel
dans un apprentissage de couples avec répétitions successives
du matériel à mémoriser. Notre approche se situe néanmoins
dans une perspective légèrement différente de celle adoptée
par Adams et Adams. En effet nous n'avons pas voulu étudier
la certitude en tant que telle mais nous nous sommes demandé
plutôt si le contrôle de cette variable n'était pas susceptible de
nous apporter une meilleure connaissance des processus mné-
siques eux-mêmes.
Une telle démarche implique naturellement une définition
précise du statut théorique de la certitude. L'état actuel de nos
connaissances à cet égard est cependant encore trop limité pour
autoriser une analyse exhaustive du problème. En première
approximation on peut néanmoins considérer le niveau de
certitude exprimé par le sujet comme une caractéristique obser
vable et éventuellement quantifiable des processus psycholo
giques hypothétiques sous-tendant son comportement. Cela
revient donc à accorder à la certitude un statut analogue à celui
des indicateurs classiques utilisés en psychologie1.
Dans ces conditions va-t-on observer une relation entre le
nombre de répétitions du matériel à mémoriser et le niveau de
certitude attaché aux rappels successifs ? On sait déjà qu'en ce
qui concerne les apprentissages stochastiques une telle relation
(entre la certitude et la fréquence des renforcements), a été
effectivement mise en évidence (Flament et al., 1962 ; Le Ny,
1963 ; Tiberghien, 1966). Des résultats semblables vont-ils
se retrouver dans une situation d'apprentissage verbal ?
D'autre part l'étude du niveau de certitude des réponses
1. Cette attitude est sans doute encore très insuffisante et elle ne peut être
que provisoire. En effet, alors qu'une latence, une amplitude, etc., sont des
caractéristiques « constitutives » de la réponse du sujet, la certitude exprimée
par l'individu apparaît comme un élément « surajouté » a la réponse habituell
ement fournie. G. TIBERGHIEN 359
correctes devrait permettre d'aborder le problème théorique du
processus d'apprentissage. En effet l'antagonisme entre l'expli
cation hullienne (Hull, 1943, pp. 102-123) et l'interprétation
gestaltiste (Guillaume, 1948, pp. 149-163) s'est considérablement
amplifié et le problème de la continuité ou de la discontinuité
de l'apprentissage n'a pas encore trouvé de solution pleinement
satisfaisante. Si les résultats des investigations de Rock (1957)
et d'Estes (1960) sont en accord avec une conception « tout ou
rien » de l'apprentissage, leurs duplications (Kristofferson, 1961 ;
Underwood et Keppel, 1962) présentent des résultats favorables
à la théorie concurrente sans apparaître toutefois comme par
faitement déterminantes. Certes ce n'est pas le lieu d'intervenir
dans ce débat complexe, mais l'utilisation de la certitude comme
indicateur de la force de la réponse peut permettre de dégager
des résultats empiriques nouveaux susceptibles d'étayer l'une
ou l'autre des deux thèses1.
En effet, si la réponse correcte est construite en un seul essai
et atteint d'emblée une force très élevée, sinon maximale, on
peut supposer que le niveau de certitude attaché aux rappels
corrects sera lui aussi très élevé et guère affecté par les rép

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