Etude expérimentale de la constance de quelques formes géométriques - article ; n°2 ; vol.60, pg 317-337
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Description

L'année psychologique - Année 1960 - Volume 60 - Numéro 2 - Pages 317-337
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1960
Nombre de lectures 3
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

H. Brault
Etude expérimentale de la constance de quelques formes
géométriques
In: L'année psychologique. 1960 vol. 60, n°2. pp. 317-337.
Citer ce document / Cite this document :
Brault H. Etude expérimentale de la constance de quelques formes géométriques. In: L'année psychologique. 1960 vol. 60, n°2.
pp. 317-337.
doi : 10.3406/psy.1960.6848
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1960_num_60_2_6848Laboratoire de Psychologie expérimentale et comparée
de la Sorbonne
ÉTUDE EXPÉRIMENTALE DE LA CONSTANCE
DE QUELQUES FORMES GÉOMÉTRIQUES
par Henriette Brault
On englobe sous le terme générique de constance tous les
phénomènes d'invariance perceptive affectant un stimulus dont
on fait varier les conditions de présentation. Ainsi, la constance
de la forme peut être définie comme, par exemple, le fait de
continuer à percevoir rectangulaire un objet que son orientation
dans l'espace — par rapport à l'observateur — fait apparaître
comme un trapèze. Ce faisant, tout se passe comme si l'obser
vateur effectuait une distinction entre ce que Poincare (1) appel
ait « une modification qualitative de l'objet » — par exemple un
raccourcissement effectif de la longueur — « et son changement de
localisation dans l'espace », alors que ces deux opérations se
traduisent par des images rétiniennes identiques. De nombreuses
études montrent que : 1° la constance ne s'établit que progres
sivement au cours du développement de l'individu ; 2° elle ne se
produit pas toujours, et est rarement parfaite ; 3° on peut en
fixer les limites.
En ce qui concerne la constance de la forme, particulièrement,
on se heurte à deux ordres de problèmes, l'un technique, l'autre
psychologique :
1° Pour juger du degré d'invariance auquel une forme donne
lieu, il faut établir un système de comparaison entre les défor
mations « perspectives » et la déformation perçue. Or, les pre
mières affectent à la fois plusieurs éléments, plusieurs dimensions
de la forme, tandis que la perception du sujet s'exprime de façon
unitaire, globale (la forme vue est « pareille », ou « plus petite » ou
« différente » de la forme-étalon). Le choix d'une unité s'impose 318 MÉMOIRES ORIGINAUX
ici. Mais la discussion n'est pas close, de savoir quelle unité est
la plus « représentative » de la forme : périmètre, surface ou
périmètre
(2)- rapport
"iSSET
2° II s'agit de rechercher à quels facteurs situationnels est
due la constance de la forme, et comment elle se produit, c'est-à-
dire quel est son processus d'établissement. La dernière question
n'a été posée que par un petit nombre d'études (3). En revanche,
on a souvent tenté de mettre en évidence le ou les facteurs « de
situation » déterminants. La plupart des recherches font jouer un
rôle prépondérant à la perception de la profondeur, comprise soit
en tant que profondeur du champ, soit comme la troisième
dimension de l'objet (4 et 5).
Nous nous contenterons de citer ici les résultats d'Eissler qui
fut à notre connaissance le premier à avoir entrepris sur la cons
tance de la forme une étude expérimentale systématique (4). Il
remarquait que, dans un espace où est perçue la profondeur
— c'est-à-dire au jour, en vision binoculaire — la prégnance joue
en faveur de la forme réelle, cependant que le degré de constance
obtenu varie d'une forme à une autre, le rectangle étant vu avec
une meilleure constance (0,893) que le cercle (0.785)1. Il expliquait
cela par des différences de « niveau d'organisation » entre les
formes.
* * *
Dans l'expérience que nous rapportons, nous avons cherché
à quels facteurs sont dues les différences de niveau dans la
constance, en fonction de l'organisation de la forme présentée.
Nous avons fait l'hypothèse que :
1° La constance des formes géométriques n'est pas une saisie
globale de l'objet vu comme un tout, directement, sans possi
bilité d'analyse, mais une constance des rapports entre les
éléments de la figure, c'est-à-dire une constance des grandeurs
relatives ;
1. La constance était mesurée par la formule de Brunswik : R — P
où R représente la réponse du sujet, P la valeur afférente du stimulus, O la
valeur objective du stimulus.
Dans ces conditions la fidélité totale à l'image optique du stimulus est
égale à l'unité (1). BRAULT. CONSTANCE DE QUELQUES FORMES GÉOMÉTRIQUES 319 H.
2° En conséquence, plus l'organisation du stimulus sera forte,
plus elle offrira d'indices sur les rapports qui existent objectiv
ement entre les diverses dimensions, plus elle favorisera la
constance de la forme ;
3° Si la constance de la forme est déterminée surtout par l'orga
nisation du stimulus, elle diminuera fortement lorsque les
repères de distance (perception de la 3e dimension) ne fourni
ront pas d'indices. Ainsi la constance dans l'obscurité sera très
amoindrie sauf pour des figures tridimensionnelles.
DISPOSITIF ET MATÉRIEL D'EXPÉRIENCE
On a choisi comme stimuli trois formes vides, faites de tiges métalli
ques de section carrée = 0,4 cm.
— La lre est une forme virtuelle, faite de deux tiges A et B, hautes de
10 cm (A) et de 12 cm (B), distantes de 40 cm l'une de l'autre ;
— La 2e est un trapèze, dont les deux arêtes verticales (A et B) sont
égales à 10 et 12 cm, et le côté horizontal (E) à 40 cm ;
— La 3e est une pyramide dont la base forme un trapèze de mêmes
caractéristiques que la forme précédente. Elle est exposée, reposant sur
une de ses faces triangulaires, le trapèze de base est ainsi vu vert
icalement (cf. flg. 1).
J1
_JL.
Pyramide
Le dispositif expérimental est composé d'une grande table rectan
gulaire, de 2 m de long sur 0,70 m de large. La surface de cette table est
occupée :
a) A gauche par un plateau tournant, encastré, sur lequel on place
successivement les formes stimuli, de telle sorte que le côté B soit
toujours le côté proche du milieu, à la position 0. La rotation du
plateau fait varier l'obliquité du stimulus par rapport au plan fronto-
parallèle du sujet, le côté lui apparaissant tantôt en avant du côté A
(rotation sénestrogyre), tantôt en arrière (rotation dextrogyre). ){20 MÉMOIRES ORIGINAUX
b) A droite, par une fente d'inclinaison symétrique à celle de la forme-
stimulus dans la position 0. A l'extrémité la plus proche du milieu
de la table s'élève une tige verticale fixe A' — A = 10 cm. La fente
cache une glissière sur laquelle se déplace une autre tige B' dont
le sujet peut, à distance, régler la hauteur et l'écartement par rapport
à A'.
La table, de même que le fond, est uniformément noire de manière
à n'offrir au sujet aucun repère particulier.
On fait asseoir le sujet à 1,50 m de ce dispositif, face au milieu de la
table, la tête maintenue dans une mentonnière, de sorte que la hauteur
de son regard soit au niveau de la surface de la table. Il tient en mains
deux cordelettes souples, lui permettant d'ajuster B', les deux cordel
ettes sont indépendantes l'une de l'autre. L'une permet de régler la
hauteur, l'autre éloigne ou rapproche B de A'.
On avait choisi sept orientations pour la forme-étalon :
— La position 0 est inclinée à 20° par rapport au plan fronto-parallèle
du sujet visant le centre du plateau. Gomme le sujet est placé à 1,50 m,
la forme lui apparaît alors perpendiculaire à la ligne de son regard.
C'est aussi le cas par translation du dispositif d'ajustement placé
à droite ;
— ■ 6 inclinaisons symétriques de part et d'autre de la position 0 :
+ 20°, + 50°, -f 80°, où B apparaît en avant de A ;
— — — • 80° où B en arrière de A.
L'expérience se déroulait dans deux contextes différents :
1° A la lumière c'est-à-dire en laissant au sujet la possibilité de se
référer à des critères extérieurs à la figure ;
2° Dans l'obscurité totale, donc sans perception de la profondeur et
sans repères extérieurs. Seules, alors,

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