Étude sur le travail psychique et physique - article ; n°1 ; vol.3, pg 232-278
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Description

L'année psychologique - Année 1896 - Volume 3 - Numéro 1 - Pages 232-278
47 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1896
Nombre de lectures 17
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Victor Henri
Étude sur le travail psychique et physique
In: L'année psychologique. 1896 vol. 3. pp. 232-278.
Citer ce document / Cite this document :
Henri Victor. Étude sur le travail psychique et physique. In: L'année psychologique. 1896 vol. 3. pp. 232-278.
doi : 10.3406/psy.1896.1834
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1896_num_3_1_1834X
ÉTUDE SUR LE TRAVAIL PSYCHIQUE ET PHYSIQUE
Nous nous proposons d'étudier les différents facteurs qui
entrent dans tout travail psychique et physique ; nous passe
rons en revue les méthodes employées pour l'étude des « facul
tés de travail » d'un individu, et, enfin, nous résumerons les
résultats obtenus dans les recherches publiées jusqu'ici sur
cette question.
Cette étude est une suite du travail publié par M. Binet et
moi sur La Psychologie individuelle, l'année dernière1.
Le nombre et l'importance des recherches sur le travail psy
chique et physique augmentent d'année en année ; cela tient
au rôle pratique de ces études ; en effet, elles permettent, d'une
part, de déterminer les différentes conditions dans lesquelles
le pouvoir psychique et physique augmente ou diminue ;
d'autre part, elles permettent de mesurer l'influence de diff
érents agents et de différentes circonstances sur le travail psy
chique et physique; ces deux points sont d'une importance
capitale pour la pédagogie et pour la psychiatrie. Quelle est
la distribution des classes la moins fatigante pour l'élève ?
Combien d'heures de travail faut-il imposer au maximum pour
des élèves d'un âge déterminé ? Quelle est l'influence des diffé
rents médicaments, comment agissent-ils sur le travail psy
chique et sur le travail physique ? Voilà des questions qu'on
peut déjà résoudre maintenant à l'aide de la psychologie expé
rimentale ; et chez les aliénés on peut, avec les procédés invent
és, suivre pas à pas les différentes modifications du corps et
de l'esprit ; on peut prévoir d'avance une amélioration ou une
1 Année Psychologique, II (1895), p. 411, 1896. V. HENRI. TRAVAIL PSYCHIQUE ET PHYSIQUE 233
aggravation de l'état ; on peut arrêter à temps un traitement
qui n'améliore pas l'état du malade et le remplacer par un
autre ; en somme, la psychologie expérimentale permet d'ana
lyser avec finesse les pouvoirs psychique et physique d'un indi
vidu.
Notre étude se composera de deux parties : Méthodes et
Résultats. Nous nous arrêterons avec plus de détails sur les
méthodes.
MÉTHODES EMPLOYÉES
Avant d'examiner les méthodes, il faut préciser, autant que
possible, les processus psychiques et physiques que l'on peut
étudier ; il est d'autant plus nécessaire de le faire que, dans
beaucoup de recherches, on ne s'est pas occupé spécialement
de cette question; nous voyons par exemple que, parmi les
méthodes employées par Krœpelin, se trouve l'appréciation d'un
certain intervalle de temps ; mais il s'occupe peu de la ques
tion de savoir à quelles conclusions cette épreuve peut con
duire.
11 s'agit de déterminer les différents facteurs qui font partie
du travail psychique et physique ; et puis, il faudra indiquer
comment on pourra se faire une idée de l'état de ces différents
facteurs chez un individu pris dans des conditions déterminées.
Il est difficile de donner une classification des différents tr
avaux psychiques et physiques; leur nombre varie indéfiniment;
en effet, on peut affirmer que tous les processus psychiques
peuvent faire partie d'un travail psychique et physique ; il suffit,
pour s'en convaincre, de se représenter l'état mental d'un can
didat pendant l'examen : les sentiments les plus divers, l'atten
tion, la mémoire, le raisonnement et bien d'autres fonctions sont
en activité. Mais on peut se demander s'il n'existe pas un cer
tain nombre de facteurs de première importance qui entrent
nécessairement dans tout travail psychique et physique.
Parmi ces facteurs, il faut d'abord indiquer Y attention : elle
s'exerce dans tout travail à un degré plus ou moins élevé : un
travail automatique nécessite le moins d'attention, tandis qu'un consistant dans un raisonnement abstrait ne peut être 234 MÉMOIRES ORIGINAUX
effectué que lorsque l'attention est concentrée. Dans ces diff
érents cas, le pouvoir de concentration de l'attention influe sur
la valeur et la durée du travail d'une manière tout à fait diff
érente ; l'influence sera d'autant plus forte que le travail néces
sitera plus de concentration de l'attention ; ainsi un travail
automatique, tel que la marche ou la simple enumeration, est
effectué par un homme normal presque aussi bien s'il concentre
son attention sur ce travail ou s'il le fait automatiquement, et
même, quelquefois, lorsque l'attention est fixée sur le travail,
l'individu se fatigue plus vite que si l'attention est relâchée ; au
contraire, il existe toute une série de travaux psychiques et
physiques qui ne peuvent être faits que si l'attention est fixée,
tels sont, par exemple, certaines formes difficiles de calcul
mental, la résolution d'un problème, la mémoire immédiate, etc. ;
dans ces cas, toute cause qui produit une légère distraction ou
une diminution de la force de l'attention influe sur la valeur,
la rapidité et la durée du travail.
Un autre facteur qui entre aussi dans tout travail, c'est
V effort volontaire ; de même que l'attention, il se déploie à des
degrés différents, suivant les travaux ; tantôt il faut, pour effec
tuer un travail, un effort volontaire considérable, par exemple
s'il s'agit de grimper à une corde ou d'apprendre par cœur une
série de mots peu intéressants ; tantôt, au contraire, l'effort
volontaire est réduit à son minimum, comme dans la marche
par exemple. Sur l'influence de l'intensité de l'effort volontaire
nous avons la même remarque à faire que sur l'attention : cette
influence sera d'autant plus forte que le travail nécessitera un
effort volontaire plus considérable.
On voit, par conséquent, que les deux facteurs principaux1,
qui entrent nécessairement dans tout travail psychique agissent
d'une manière différente, suivant que le travail est plus ou
moins automatique; il y a là, croyons-nous, une méthode de
classification des différents travaux psychiques et physiques :
on peut les ordonner sur une ligne continue, en commençant
par les plus automatiques et en terminant par ceux que l'on fait
pour la première fois et qui nécessitent une forte concentration
de l'attention ; une deuxième division que nous emploierons de
puis le commencement de notre étude est la séparation des
travaux en psychiques et physiques : dans les premiers entrent
1 Nous n'affirmons pas que ces deux facteurs sont complètement indé
pendants l'un de l'autre. HENRI. TRAVAIL PSYCHIQUE ET PHYSIQUE 235 V.
surtout les différents processus intellectuels, tandis que les
derniers consistent surtout dans un travail musculaire.
Quelles sont donc les questions que la psychologie expéri
mentale doit se poser dans l'étude du travail psychique et phy
sique ? La réponse à cette question est très courte : ce sont les
facultés de travail d'un individu et les variations de ces facultés
sous l'influence de différentes conditions que la psychologie
expérimentale cherche à déterminer.
La première question que nous devons examiner est l'énu-
mération des facultés de travail. On peut diviser ces facultés en
deux groupes :
1° Les facultés de travail générales qui se rapportent à tous
les travaux psychiques et physiques ;
2° Les facultés de travail particulières qui ne se rapportent
qu'à un genre particulier de travaux.
Il est facile de voir que le premier groupe de facultés se dé
duit des propriétés des processus psychiques principaux qui
entrent nécessairement dans tout travail; or, nous avons vu
plus haut que ces processus sont Y attention et Y effort volontaire.
Examinons-les déplus près.
V effort volontaire. — Nous commençons par ce processus,
parce que nous avons peu de chose à en dire : la détermination
expérimentale de la force de l'effort vo

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