Evolution de la fécondité en Italie - article ; n°3 ; vol.10, pg 501-528
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Population - Année 1955 - Volume 10 - Numéro 3 - Pages 501-528
La population italienne a longtemps été une des plus prolifiques des pays occidentaux développés. Depuis la guerre, s'est produit un profond changement qui se traduit, dans l'immédiat, par une baisse notable de la natalité et qui va entraîner un fort ralentissement, sinon un arrêt de la croissance et un vieillissement démographique rapide. M. Louis Henry, qui a mis au point la méthode la plus propre à mesurer la fécondité de populations du type occidental, applique ici, avec M. Roland Pressat, cette méthode à l'ensemble de l'Italie. Le recul important de la fécondité est ainsi mesuré avec la plus grande précision possible et la portée de ce recul se dégage nettement. Les données disponibles n'ont malheureusement pas permis de pousser l'application séparément pour le Nord stérile et le Sud prolifique, mais des indications approximatives sont néanmoins données sur ce contraste entre régions, dont les répercussions économiques et politiques sont étendues.
28 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1955
Nombre de lectures 10
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Evolution de la fécondité en Italie
In: Population, 10e année, n°3, 1955 pp. 501-528.
Résumé
La population italienne a longtemps été une des plus prolifiques des pays occidentaux développés. Depuis la guerre, s'est
produit un profond changement qui se traduit, dans l'immédiat, par une baisse notable de la natalité et qui va entraîner un fort
ralentissement, sinon un arrêt de la croissance et un vieillissement démographique rapide. M. Louis Henry, qui a mis au point la
méthode la plus propre à mesurer la fécondité de populations du type occidental, applique ici, avec M. Roland Pressat, cette à l'ensemble de l'Italie. Le recul important de la fécondité est ainsi mesuré avec la plus grande précision possible et la
portée de ce recul se dégage nettement. Les données disponibles n'ont malheureusement pas permis de pousser l'application
séparément pour le Nord stérile et le Sud prolifique, mais des indications approximatives sont néanmoins données sur ce
contraste entre régions, dont les répercussions économiques et politiques sont étendues.
Citer ce document / Cite this document :
Evolution de la fécondité en Italie. In: Population, 10e année, n°3, 1955 pp. 501-528.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1955_num_10_3_4422ÉVOLUTION
de la
FÉCONDITÉ EN ITALIE
La population italienne a longtemps été une des plus pro
lifiques des pays occidentaux développés. Depuis la guerre,
s'est produit un profond changement qui se traduit, dans
l'immédiat, par une baisse notable de la natalité et qui va
entraîner un fort ralentissement, sinon un arrêt de la crois
sance et un vieillissement démographique rapide.
M. Louis Henry, qui a mis au point la méthode la plus
propre à mesurer la fécondité de populations du type occi
dental, applique ici, avec M. Roland Pressât, cette méthode
à l'ensemble de l'Italie.
Le recul important de la fécondité est ainsi mesuré avec
la plus grande précision possible et la portée de ce recul se
dégage nettement.
Les données disponibles n'ont malheureusement pas permis
de pousser l'application séparément pour le Nord stérile et
le Sud prolifique, mais des indications approximatives sont
néanmoins données sur ce contraste entre régions, dont les
répercussions économiques et politiques sont étendues.
Ala veille de la dernière guerre, le taux de natalité était plus
élevé en Italie que dans bien d'autres pays d'Europe (23 %o
en 1936-1938, contre 19,2 %o en Allemagne, 15,1 %o en
France, 14,9 %0 en Angleterre-Galles).
Ce taux était bien inférieur à ceux d'avant la première guerre
(32 %o en 1910), mais sa stabilité de 1932 à 1940 donnait l'impres
sion d'un arrêt du mouvement de baisse (1); l'Italie paraissait des
tinée à conserver une natalité nettement plus élevée que celle des
autres grandes nations européennes.
Comme ailleurs, la guerre entraîna une baisse de la natalité;
mais contrairement à ce qu'on observait dans la plupart des autres
pays d'Europe, les taux de natalité des années de récupération
(1) Voir page suivante. 502 ÉVOLUTION DE LA FÉCONDITÉ EN ITALIE
intense, 1946 et 1947, restèrent inférieurs à ceux d'avant guerre.
Une baisse rapide suivit, de sorte que la natalité italienne est, depuis
1949, inférieure à celle de la France (1).
La comparaison de l'évolution des taux de natalité en Italie et
dans les pays de l'Europe du nord-ouest donnait, jusqu'en 1953,
l'impression que la baisse séculaire de la fécondité avait repris en
Italie, alors qu'ailleurs elle arrivait à son terme ou faisait place,
comme en France, à une remontée.
Autrement dit, l'Italie qui passait, avant guerre, pour un pays
de fécondité encore forte, semblait engagée dans une évolution
rapide vers une fécondité aussi basse, et sinon plus, que celle du
nord-ouest de l'Europe.
L'Italie étant considérée comme surpeuplée eu égard à ses
ressources, et depuis longtemps l'émigration outre-atlantique
n'absorbant qu'une faible part de ses excédents de population, cette
évolution dans le sens de la baisse suscitait une attention particul
ière, la continuation de ce mouvement devant conduire à un ralen
tissement du rythme de croissance de la population sinon à une
atténuation de la pression démographique.
Celle-ci se traduit, depuis la guerre, par un chômage, complet
ou partiel, important; dans les pays évolués, une telle situation
conduit à des réactions d'ajournement des mariages et des nais
sances, entraînant une baisse de la nuptialité et de la natalité;
l'expérience de la grande crise des années trente est, à cet égard,
probante. L'amélioration de la situation économique, une simple
éclaircie génératrice d'espoir, peut-être même la lassitude
d'attendre, provoquent ensuite une récupération plus ou moins
complète, entraînant une hausse, elle aussi temporaire, des mariages
et des naissances.
En Italie, la situation économique s'est sensiblement améliorée
ces dernières années et il est frappant, avant toute analyse détaillée,
que les taux de nuptialité et de natalité aient été plus élevés en
1954 qu'en 1953.
Ce redressement pose une question : la chute très sensible de la
natalité italienne depuis 1946 était-elle due surtout à une évolution
des mœurs; était-elle, au contraire, due, principalement, à une
situation économique défavorable ?
(1) Voici les taux bruts de natalité p. 1.000 de l'Italie de 1932 à 1954 :
1932 198S 1984 1935 1936 1937 1988 1939 1940 1941 1942 1943
,4 22,9 23,8 23 ,6 23,5 23,8 23,8 23,5 23,4 22 20,9 20,5 19,9
1944 1945 1946 1947 1948 1949 1950 1951 1952 1953 1954
23,0 22,3 22,0 20,4 19,6 18,3 18,3 18,5 17,8 17,4 17,6
En France les taux des récentes années sont les suivants :
1947 1948 1949 1950 1951 1952 1946 1953 1954
20,9 21,3 21,0 20,9 20,5 19,5 19,2 18,7 18,8 DE LA FÉCONDITÉ EN ITALIE 503 ÉVOLUTION
Dans l'état actuel de nos connaissances, il est impossible, devant
un mouvement de baisse se produisant dans une conjoncture défa
vorable, de dire ce qu'il doit à l'évolution à long terme des idées
et des comportements et ce qui n'est que réaction transitoire.
L'apparition ultérieure d'une reprise nous permet d'affirmer
qu'il y avait, dans ce mouvement de baisse, des éléments transi
toires. Mais au début de la reprise on ignore jusqu'à quel point
elle va compenser la baisse antérieure, quel résidu, non compensé,
elle va laisser; d'autant plus qu'au début de la reprise, on ne dis
pose pas encore de statistiques détaillées sur les années où elle s'est
produite. On sait seulement qu'elle existe en constatant une hausse
du taux de natalité non explicable autrement.
Pour l'Italie, nous ne disposons de statistiques détaillées du
mouvement de la population que jusqu'en 1952 inclus. Une étude
poussée ne peut donc porter, actuellement, que sur la période de
baisse.
D'une telle étude on peut cependant tirer les chiffres de nais
sances qu'on aurait observés, dans les années les plus récentes, dans
certaines hypothèses, et les comparer aux naissances observées, seul
renseignement disponible.
Cette comparaison permet déjà de se faire une idée de l'ampleur
de la reprise, alors que le taux brut de natalité peut, au mieux,
signaler son existence.
Bref, nous procéderons à une étude aussi détaillée que possible
de l'évolution de la fécondité en Italie jusqu'en 1952. Nous exami
nerons quelles perspectives s'ouvraient à cette époque; nous com
parerons enfin ces avec les chiffres observés dans les
deux dernières années, 1953 et 1954.
L'EVOLUTION JUSQU'EN 1952
Choix des indices. Toute analyse démographique un peu élaborée
conduit à calculer des indices partiels se rap
portant à une année d'observation et à un groupe d'individus formé
à une date déterminée : par exemple, le des femmes nées
telle année, ou génération féminine, le groupe des ménages formés ou promotion de mariages, le groupe des famille

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