Evolution des critères d identité chez des enfants d âge préscolaire dans une tâche de différenciation perceptive - article ; n°2 ; vol.70, pg 391-406
18 pages
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Evolution des critères d'identité chez des enfants d'âge préscolaire dans une tâche de différenciation perceptive - article ; n°2 ; vol.70, pg 391-406

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Description

L'année psychologique - Année 1970 - Volume 70 - Numéro 2 - Pages 391-406
Summary
One hundred and fifty children ranging in age from 3;10 to 6;8 years, divided into three groups, were given a perceptual differentiation task in which they were to judge pairs of drawings of houses as same or unot same. Each child judged 12 stimulus pairs of which 6 were iden-tical and 6 were different; of the latter 3 differed by substitution of objects on 2 windows and 3 differed by permuting 2 windows. Following each comparison the child justified his answer. A study of these justifications showed the existence of three stages in the evolution of the identity criterions. In the first stage, the child justifies a same response by the presence of a same object on the window of the two houses ; in the second stage by requiring that for each window content there corresponds an identical content on the other house ; and in the third stage by requiring that there be identical location of identical content.
Résumé
150 enfants de 3;10 à 6;8 ans, répartis en trois groupes d'âge ont effectué une tâche de différenciation perceptive dans laquelle ils avaient à porter un jugement de « pareil » ou « pas pareil » sur des paires de dessins de maisons. Chaque enfant a eu à juger douze paires de maisons : six paires identiques et six paires différentes, dont trois différaient par substitution d'un contenu à un autre sur deux fenêtres et trois différaient par permutation entre deux fenêtres. Après chaque comparaison, l'enfant a justifié sa réponse. L'étude de ces justifications a permis de mettre en évidence trois étapes dans l'évolution des critères d'identité. Dans une première, l'enfant justifie une réponse « pareil » par la présence d'un même contenu de fenêtre sur les deux maisons ; dans une deuxième, il exige qu'à chaque contenu de fenêtre corresponde un contenu identique sur l'autre maison, mais c'est à la troisième étape seulement qu'il ne considère deux maisons pareilles que lorsqu'à l'identité de contenu s'ajoute l'identité d'emplacement.
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1970
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Eliane Vurpillot
A. Moal
Evolution des critères d'identité chez des enfants d'âge
préscolaire dans une tâche de différenciation perceptive
In: L'année psychologique. 1970 vol. 70, n°2. pp. 391-406.
Citer ce document / Cite this document :
Vurpillot Eliane, Moal A. Evolution des critères d'identité chez des enfants d'âge préscolaire dans une tâche de différenciation
perceptive. In: L'année psychologique. 1970 vol. 70, n°2. pp. 391-406.
doi : 10.3406/psy.1970.27904
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1970_num_70_2_27904Abstract
Summary
One hundred and fifty children ranging in age from 3;10 to 6;8 years, divided into three groups, were
given a perceptual differentiation task in which they were to judge pairs of drawings of houses as
"same" or unot same". Each child judged 12 stimulus pairs of which 6 were iden-tical and 6 were
different; of the latter 3 differed by substitution of objects on 2 windows and 3 differed by permuting 2
windows. Following each comparison the child justified his answer. A study of these justifications
showed the existence of three stages in the evolution of the identity criterions. In the first stage, the child
justifies a "same" response by the presence of a same object on the window of the two houses ; in the
second stage by requiring that for each window content there corresponds an identical content on the
other house ; and in the third stage by requiring that there be identical location of identical content.
Résumé
150 enfants de 3;10 à 6;8 ans, répartis en trois groupes d'âge ont effectué une tâche de différenciation
perceptive dans laquelle ils avaient à porter un jugement de « pareil » ou « pas pareil » sur des paires
de dessins de maisons. Chaque enfant a eu à juger douze paires de maisons : six paires identiques et
six paires différentes, dont trois différaient par substitution d'un contenu à un autre sur deux fenêtres et
trois différaient par permutation entre deux fenêtres. Après chaque comparaison, l'enfant a justifié sa
réponse. L'étude de ces justifications a permis de mettre en évidence trois étapes dans l'évolution des
critères d'identité. Dans une première, l'enfant justifie une réponse « pareil » par la présence d'un même
contenu de fenêtre sur les deux maisons ; dans une deuxième, il exige qu'à chaque contenu de fenêtre
corresponde un contenu identique sur l'autre maison, mais c'est à la troisième étape seulement qu'il ne
considère deux maisons pareilles que lorsqu'à l'identité de contenu s'ajoute l'identité d'emplacement.Laboratoire de Psychologie expérimentale et comparée
de la Sorbonne
associé au C.N.R.S.
ÉVOLUTION DES CRITÈRES D'IDENTITÉ
CHEZ DES ENFANTS D'AGE PRÉSCOLAIRE
DANS UNE TACHE
DE DIFFÉRENCIATION PERCEPTIVE
par Eliane Vurpillot et Alain Moal
SUMMARY
One hundred and fifty children ranging in age from 3;10 to 6;8 years,
divided into three groups, were given a perceptual differentiation task in
which they were to judge pairs of drawings of houses as "same" or
"not same" . Each child judged 12 stimulus pairs of which 6 were ident
ical and 6 were different; of the latter 3 differed by substitution of objects
on 2 windows and 3 differed by permuting 2 windows. Following each
comparison the child justified his answer. A study of these justifications
showed the existence of three stages in the evolution of the identity criterions.
In the first stage, the child justifies a "same" response by the presence
of a same object on the window of the two houses ; in the second stage by
requiring that for each content there corresponds an identical
content on the other house ; and in the third stage by requiring that there
be identical location of identical content.
Les capacités de discrimination du jeune enfant sont mesurées
essentiellement dans trois sortes d'épreuves : l'apprentissage
discriminatif au cours duquel l'enfant apprend, sous l'influence
d'un renforcement, à associer une réponse spécifique à chacun
des stimulus ; l'appariement qui consiste à découvrir dans une
série de variables celle qui est identique à l'étalon ; la comparaison
par paires avec réponse « » ou « différent » ou, pour 392 MÉMOIRES ORIGINAUX
employer un langage familier, « pareil » ou « pas pareil ». C'est ce
dernier type de tâche que nous avons choisi pour étudier la
différenciation perceptive.
La situation expérimentale est simple et facile à définir ;
deux objets ou dessins sont présentés côte à côte, qui sont
identiques ou différents. L'identité objective est définie par
l'absence de différences perceptibles par l'expérimentateur et la
différence objective par la présence d'au moins une différence
très nettement supraliminaire pour un adulte. En face d'une
paire d'objets, l'enfant a le choix entre deux réponses : « pareil »
et « pas pareil ». Si les termes plus précis de « identique » et « dif
férent » ne sont pas employés, c'est qu'ils sont absents du voca
bulaire usuel de l'enfant (Oléron, 1962). La consigne insiste
toujours sur le fait qu'une simple ressemblance ne suffit pas et
que l'enfant doit rechercher si les objets sont ou non tout à fait
pareils. Or, dans toutes nos recherches, il est apparu que, dès
3 ans 1/2, âge de nos plus jeunes sujets, les enfants ne se trompent
pas quand il s'agit d'objets physiquement identiques, ils jugent
ces derniers « pareils » dans plus de 90 % des cas. En revanche,
mis en présence d'objets différents, les mêmes
enfants ne jugent ces derniers « pas pareils » que dans la moitié
des cas, à 4 ans (Vurpillot et Zoberman, 1965 ; Vurpillot, 1968,
1969 a ; Berthoud et Vurpillot, 1970). Cette proportion de 50 %
d'erreurs pourrait faire croire à une répartition des réponses
au hasard, mais le fait que le nombre d'erreurs ne dépasse pas
10 % sur les paires identiques permet de rejeter une telle inter
prétation.
On est immédiatement tenté d'attribuer la mauvaise perfo
rmance des petits à une infériorité perceptive. S'ils jugent deux
objets pareils, c'est qu'ils les voient pareils ; les différences intro
duites sont peut-être supraliminaires pour l'expérimentateur,
elles seraient infraliminaires pour l'enfant. Il est possible que
le seuil de discrimination soit plus élevé chez l'enfant, tout au
moins pour certains types de différence comme les inversions
avec formation d'images en miroir, par exemple (Davidson,
1934 ; Newson, 1955 ; Rudel et Teuber, 1963, etc.). Mais il est
de nombreux cas où l'on peut montrer que les différences sont
supraliminaires et que, pourtant, l'enfant répond « pareil ».
Ainsi des enfants de 3;8 ans qui ont déclaré « pareils », dans 54 %
des cas, des dessins représentant des objets familiers, sont capa
bles de détecter au moins une différence sur ces mêmes dessins, É. VURPILLOT ET A. MOAL 393
dans 85 % des cas, lorsque la consigne leur enjoint de les recher
cher (Vurpillot, 1969 a).
Une deuxième explication s'impose alors ; l'enfant jugerait
des objets pareils parce qu'il n'a pas perçu de différence et s'il
n'en a pas perçu c'est qu'il n'a exploré visuellement qu'une partie
des objets à comparer, partie qui ne contient pas de différence.
Il est vrai qu'avant 6 ans, les enfants n'explorent que partiell
ement les objets présentés et répondent à partir d'un échantillon
seulement de l'information disponible (Vurpillot, 1968 ; 1969 a).
Mais cette explication se révèle, elle aussi, insuffisante, car bien
souvent les remarques spontanées de l'enfant révèlent qu'il a
parfaitement perçu une différence sans pour autant en conclure
que deux objets ne sont pas pareils.
On en vient donc à une troisième interprétation qui attr
ibuerait les réponses erronées de l'enfant à l'usage de critères non
satisfaisants et essentiellement au non-usage de la relation
logique d'identité.
Chaque objet peut être décrit exhaustivement par une liste
de propriétés ; lorsque plusieurs objets ont en commun une ou
quelques propriétés, ils peuvent être substitués l'un à l'autre
dans les situations o

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